J’aurais également pu intituler cette rubrique : « Le français comme on le massacre quotidiennement dans les organes d’information » ou « C’est le français qu’ils assassinent !« .
J’ai en effet regroupé sous ce label – non pas d’excellence mais de médiocrité – un certain nombre de déclarations entendues à la radio ou à la télévision, m’ayant sérieusement exaspéré.
Et je ne souhaite nullement me positionner comme un redresseur de torts infaillible, car je ne suis certainement pas irréprochable.
D’abord parce que je ne suis pas un professionnel de la langue : ni linguiste, ni grammairien, ni lexicographe. Ni même un professionnel de l’écriture ou de la communication.
Ensuite parce que, compte tenu de l’importance de ma production – et de mes nombreuses réactions « à chaud » -, il va de soi que je vais moi-même prêter le flanc à la critique, du fait de mes propres fautes.
Je désire simplement attirer l’attention sur le fait que notre langue est, à mon sens, en grave danger, lorsque les élites d’un pays, instruites et diplômées – que sont ses journalistes ou son personnel politique, notamment -, se mettent à la parler aussi mal et à commettre autant de fautes.
Pour finir, je tiens à préciser ici que si les différentes émissions vespérales de la chaîne télévisée L’Équipe consacrées au football sont assez fréquemment commentées ici, ce n’est nullement à raison d’un acharnement particulier à leur encontre, mais bien au contraire parce que je les écoute relativement souvent ; ce qui n’est malheureusement plus le cas pour aucune autre émission radiophonique ou télévisuelle.
Comme a pu le déclarer, le 19 avril 2021, le journaliste sportif français Bertrand Latour, dans l’émission vespérale "L’Équipe du soir", qu'il présentait ce soir là, en remplacement d’Olivier Ménard, sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Mais : "On vous garde sous la main POUR LE CAS OÙ iL y aURAIT des précisions à APPORTER" !
Comme l'a déclaré la malheureuse Loana Petrucciani, dans le documentaire "Loana, une lofteuse up and down", réalisé par Guillaume Genton et diffusé le 11 mars 2021, sur la chaîne de télévision française C8.
Comme a pu le déclarer la journaliste française Sonia Mabrouk, le 17 mars 2021, dans son émission Midi News, sur la chaîne de télévision française d'information en continu CNews.
Mais :
"Mais comment elle se CONSTRUIT la confiance ?",
"Mais comment elle s'ÉLABORE la confiance ?",
"Mais comment elle s'ÉTABLIT la confiance ?",
ou "Mais comment elle s'instaure la confiance ?" !
Parce qu'elle a accumulé ce jour là, en a peine vingt minutes, pas moins de sept tournures de phrases, sinon fautives, du moins - pour moi - indigne d'une professionnelle du verbe expérimentée comme elle peut l'être, je lui décerne donc mon label de médiocrité "Fâchés avec le français"
Comme l'a déclaré, le 18 mars 2021, l'ancien joueur de rugby à XV et consultant sportif français Éric Blanc, dans l’émission vespérale d’Olivier Ménard "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Et pas : "Un JOUEUR DÉCISIF" !
Ce terme venu du jargon du rugby désigne en effet un joueur qui entre en cours de jeu et bénéficie donc d'une plus grande fraîcheur physique et d'une meilleure tonicité que ses adversaires.
Comme l’a déclaré, le 15 mars 2021, le journaliste sportif français Bernard Lions, dans l’émission vespérale d’Olivier Ménard "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Comme l'a déclaré, le 15 mars 2021, le journaliste français Georges Malbrunot, dans l'émission "Débat Doc", sur la chaîne de télévision publique française LCP AN.
Mais : "Quelqu'un À QUI Kissinger a rendu hommage" !
Comme l'a déclaré la malheureuse Loana Petrucciani, dans le documentaire "Loana, une lofteuse up and down", réalisé par Guillaume Genton et diffusé le 11 mars 2021, sur la chaîne de télévision française C8.
Il ne se passe pas de semaine en effet, désormais, sans que je ne les entende utilisés de façon erronée par un animateur de radio ou de télévision, dans le sens de "Chagriné", "Contrarié" ou "Maussade" !
Ainsi par exemple des journalistes sportifs français Estelle Denis etOlivier Ménard, qui animent respectivement les émissions sportives "L'Équipe d'Estelle" et "L'Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L'Équipe, qui en usentet abusent quasi-quotidiennement.
Et cela alors que "Chafouin" signifie :sournois, rusé.
Parce qu'ils pourraient tout de même prendre la peine d'ouvrir un dictionnaire de temps à autres, plutôt que d'utiliser systématiquement les mots à la mode employés par leurs confrères ou consoeurs, je leur décerne mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
Comme a pu le déclarer la journaliste française Sonia Mabrouk, le 17 mars 2021, dans son émission Midi News, sur la chaîne de télévision française d'information en continu CNews.
Mais : "Le président va FONDER sa décision" !
On peut "tabler sur quelque chose pour prendre une décision", mais pas "tabler une décision".
Parce qu'elle a accumulé ce jour là, en a peine vingt minutes, pas moins de sept tournures de phrases, sinon fautives, du moins - pour moi - indigne d'une professionnelle du verbe expérimentée comme elle peut l'être, je lui décerne donc mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
Comme l'a déclaré le 8 mars 2023, le journaliste sportif français Giovanni Castaldi, dans l’émission vespérale d’Olivier Ménard "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française "L’Équipe".
Mais seulement "Très mauvais" ou "Épouvantablement mauvais" !
L'adjectif "cataclysmique" ne qualifie en effet que :
ce qui fait intervenir l'action de cataclysmes, comme par exemple la "théorie cataclysmique",
ce qui ressemble à un cataclysme, est difficile à contenir. En particulier, dans le domaine médical : un "éternuement cataclysmique" ou une "hémorragie cataclysmique".
Mais je dois à la vérité de préciser que la plupart de ses confrères auraient pu être épinglés concernant cet emploi inapproprié et abusif de l'adjectif "Cataclysmique".
Comme l'a pitoyablement déclaré, le 19 mars 2021, l'ancien athlète et consultant sportif français Bob Tahri, dans l’émission vespérale d’Olivier Ménard "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Mais à tout le moins : "Des fois, IL y a des surprises qUi sE PRODUISENT" !
Et ils constituent respectivement des syncopesdes pronoms démonstratifs "CelUI-CI" et "CelUI-LÀ".
On dit par exemple :
"Çui-ci c'est une belle crapule !" pour "CELui-ci c'est une belle crapule !",
ou : "Çui-là j'en veux p'us !" pour "CELui-là jE N'en veux pLus !".
Je suis en revanche toujours sidéré d'entendre des personnes s'exprimant dans ce registre populaire utiliser le mot "Çui-là" en lieu et place du pronom démonstratif "Celui" !
En disant par exemple, à l'instar de l'ancien joueur de football international français Bruno Bellone : "Michel (Platini) a toujours dit J'ai marqué 9 buts pendant le championnat d'Europe, le seul que j'aurai aimé marqué c'est çui-là de Bruno".