"Du carbure" et "Il carbure" ou "Qui carbure".

Attention: le mot carbure peut avoir deux significations radicalement différentes en fonction du niveau de langue.

  • dans le registre argotique, "Carbure" est en effet un substantif masculin signifiant : argent.

On dit par exemple : "Tu f'rais n'importe quoi pour du carbure, pas vrai ?".

  • tandis que dans le langage courant, "Carbure" correspond à la troisième personne du singulier du verbe "carburer, au présent de l'indicatif.

Et signifie par conséquent : fonctionner au moyen d'un carburant.

On dit par exemple : "Ma bagnole carbure au sans plomb".

 

On ne dit pas : "Pas de ouf" !

L'humoriste français Nordine Ganso

Ainsi que peut le déclarer l'humoriste français Nordine Ganso, dans sa saynète "Mon métissage", diffusé le 7 juillet 2023, sur la radio française Rire & Chansons.

Mais, en français : "Pas BEAUCOUP" !

"Bas de plafond" ou "Bas-de-plafond".

Des combles aménagés bas de plafond

Cette locution adjectivale en forme d'idiotisme architectural signifie :

  • au sens propre : possédant un plafond peu élevé, en parlant d'un lieu.

On dit par exemple : "Le rez-de-chaussée de cette maison est vraiment bas de plafond".

Un rez-de-chaussée bas de plafond

  • et au sens figuré, de façon ironique, dans le registre argotique : limité(e), bête, stupide, sot(te).

On dit par exemple : "Le nouveau voisin de ma mère est très gentil, très serviable, mais il est un peu bas de plafond".

Et l'on emploie également la formule en forme d'idiotisme corporel "Bas du front".

"Feu" et "Un feu".

Ces deux mots homophonographes ne doivent surtout pas être confondus.

  • "Feu" est en effet un adjectif invariable :
    • désignant, dans le langage courant : une couleur rouge-orangé très vive.

La couleur "rouge feu"

    • et signifiant, dans le registre soutenu : décédé depuis peu, défunt.

On dit par exemple : "Feu mon mari avait acheté cette magnifique maison pour notre retraite".

Une tombe fleurie

  • Tandis que "Un feu" est un substantif polysémique masculin relevant du langage courant, désignant, selon le contexte :
    • la manifestation d'une combustion rapide et persistante accompagnée d'émission de lumière et d'énergie thermique.

On dit par exemple : "Nous avons aperçu une colonne de feu".

Une colonne de feu

    • un amas de matières en combustion ; l'embrasement d'une matière par les flammes.

On dit par exemple : "Viens donc te réchauffer près du feu".

Un feu de cheminée

Lire la suite

"Le uc", "Le zen", "Un oide", "Les oide" ou "Les oides", "Un iep", "Les iep" ou "Les ieps", "Un veuch" et "Les veuch" ou "Les veuchs".

Ce différents substantifs relèvent du registre argotique.

Et ils signifient respectivement, en verlan :

  • "Le cul","

"La raie des fesses" également appelée "Le pli interfessier", "Le pli interglutéal", "La rainure interfessière", "Le sillon interglutéal" ou "Le sillon interfessier".

 

  • "Le nez",

Un nez de femme

  • Un doigt" ou "Les doigts",

Un "oide" ("doigt" en verlan)

  • "Un pied" et "Les pieds",

Pieds

  • et "Un cheveu" ou "Les cheveux".

Une "tignasse" féminine, des "tifs" ou des "douilles"

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mes articles consacrés à toutes les façons de dire "Le nez", "Les cheveux", "Les fesses" ou "Les pieds".

"Un aboyeur".

Ce substantif masculin polysémique désigne selon le contexte :

  • au sens propre, dans le langage courant :
    • dans le domaine de la chasse à courre : le chien qui aboie à la vue du sanglier, sans en approcher,
    • et par extension : tout autre animal ou être humain qui aboie, ou qui pousse des cris semblables à un aboiement.

Ainsi, le "Chevalier aboyeur" est un oiseau limicole européen,<présent sur la majorité du littoral atlantique français.

Un "chevalier aboyeur" (© Gilles Adt)
Un "chevalier aboyeur" (© Gilles Adt)
  • et au sens figuré :
    • dans le langage courant:
      • la personne qui, à la porte des théâtres, hôtels, cafés, restaurants, etc., appelle les voitures ou attire les clients,
      •  l'huissier qui annonce à voix haute le nom des visiteurs, lors d'une réception,

      • le cuisinier se tenant généralement au passe d'un restaurant pendant le service, annonçant à voix haute les plats et vérifiant la bonne exécution des commandes,

 

      • et enfin : celui qui fatigue par des criailleries importunes, par des injures,
    • et, dans le registre argotique : une arme à feu de poing.

 

 

Sur un sujet contingu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article, consacré à toutes les façons de dire "un arme à feu de poing" en français.

Sources : Le Robert, wiktionnary.org et www.linternaute.fr

"T'ar ta gueule à la récré !".

Une cour de récré ("récréation")

Cette interjection en forme d'idiotisme corporel relève du langage enfant et du registre argotique.

Construite à partir d'une syncope phonétique de la locution verbale "Tu vas voir" et d'une apocope du substantif féminin "récréation", elle signifie en effet: "TU VAS VOIr ta gueule à la récréATION !".

Très usitée durant mon enfance et mon adolescence, dans les années 1960 et 1970, elle a d'ailleurs été largement popularisée par la chanson "J'ai dix ans" écrite et interprétée par Alain Souchon et composée par Laurent Voulzy, en 1974.

Ce tube qui constiture le titre phare du disque du même nom marque le début de la collaboration entre Alain Souchon et Laurent Voulzy. Ils se rencontrent grâce à leur maison de disques commune. Ayantt précédemment peu de succès, ils vont créer ensemble une succession de tubes. Sur le plan musical, cette chanson s'inspire, selon Laurent Voulzy lui-même, du riff de guitare dans le morceau "Bip Bop" inclus dans "Wild Life", le premier disque de Paul McCartney & Wings, sorti en 1971.

Le texte se démarque des chansons habituelles, en particulier avec le refrain : "t'ar ta gueule à la récré !", des mots coulés dans le rythme (à la façon des rappeurs quelques années plus tard), compressés, avec un phrasé évoquant l'enfance.

Paroles :

J'ai dix ans
Je sais qu'c'est pas vrai mais j'ai dix ans
Laissez-moi rêver que j'ai dix ans
Ça fait bientôt quinze ans que j'ai dix ans
Ça paraît bizarre mais
Si tu m'crois pas, hé
Tar' ta gueule à la récré

J'ai dix ans
Je vais a l'école et j'entends
De belles paroles doucement
Moi je rigole, cerf-volant
Je rêve, je vole
Si tu m'crois pas, hé
T'ar ta gueule à la récré

Le mercredi je m'balade
Une paille dans ma limonade
Je vais embêter les quilles à la vanille
Et les gars en chocolat
J'ai dix ans
Je vis dans des sphères où les grands
N'ont rien à faire, j'vois souvent
Dans des montgolfières, des géants
Et des petits hommes verts
Si tu m'crois pas, hé
T'ar ta gueule à la récré

J'ai dix ans
Des billes plein les poches, j'ai dix ans
Les filles c'est des cloches, j'ai dix ans
Laissez-moi rêver que j'ai dix ans
Si tu m'crois pas, hé
T'ar ta gueule à la récré

Bien caché dans ma cabane
Je suis l'roi d'la sarbacane
J'envoie des chewing-gums mâchés à tous les vents
J'ai des prix chez le marchand
J'ai dix ans
Je sais que c'est pas vrai mais j'ai dix ans
Laissez-moi rêver que j'ai dix ans
Ça fait bientôt quinze ans que j'ai dix ans
Ça paraît bizarre mais
Si tu m'crois pas, hé
T'ar ta gueule à la récré
Si tu m'crois pas, hé
T'ar ta gueule à la récré
Si tu m'crois pas
T'ar ta gueule
À la récré
T'ar ta gueule

Source : wikipedia.org

12 façons de nommer une personne dont on ignore l'identité.

"Monsieur Duchnoque" (ou "Monsieur Duschnock") relève du registre argotique.

Et "Monsieur Machin-chose", "Monsieur Tartempion" ou "Monsieur Trucmuche" du registre familier.

Tandis que "Monsieur X", "Monsieur Untel", "Monsieur Dupond" (ou "Monsieur Dupont") et "Monsieur Durand" appartiennent au langage courant.

Nos amis belges utilisent paraît-il la locution "Machin-brol" et nos amis québecois la locution "Jos bleau".

Source : wiktionary.org

"Une enculade".

Ce substantif féminin désigne, selon le contexte :

  • au sens propre, dans le registre vulgaire :

 

    • l'action de pénétrer par l'anus ("le cul", dans le registre familier), c'est à dire de sodomiser,
    • une relation sexuelle consistant en une sodomie.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons possibles de dire "Sodomie" en français.

  • et au sens figuré, dans le domaine argotique : une duperie, une tromperie, une escroquerie.

On dit par exemple : "Je me suis bien fait avoir dans cette histoire : Quelle enculade !".

Sources : www.dicoditations.com et wiktionary.org

"Nib" et "Un nib".

Le mot "Nib" nous vient de l'arabe marocain "Nib" signifiant "Rien".

En français, il relève du registre argotique, du registre populaire ainsi que du registre désuet.

Et il peut tout aussi bien être pronom indéfini invariable, qu'adverbe ou substantif masculin.

  • Pronom indéfini invariable : dans ce cas, nib signifie rien.

On dit par exemple : "Je te préviens : dans cette boîte, pour ce qui est des augmentations, nib !".

  • Adverbe de négation : nib signifie alors rien à faire.

On dit par exemple : "Alors, elle te va cette robe ? Nib de nib : elle me boudine !".

  • Substantif masculin : un nib désigne alors, selon le contexte :
    •   un incapable, un bon à rien.

On dit par exemple : "Ce nib ne sait même pas tenir un stylo !".

    • une affaire, un vol.

On dit par exemple : "Pas question de monter un nib avec ce mec-là !".

On retrouve également le mot "nib" dans les formules "Nib !", "Nib de", "Nib de nib" et "Que nib !".

Sources : wiktionary.org et www.cnrtl.fr

Pourquoi dire : "Good cop/bad cop" ?

Guy Pearce et Russell Crow, dans le film états-unien "L.A. Confidential", de Curtis Hanson (1997)

Et pas simplement, en français : "Bon flic/mauvais flic" ou "Gentil flic/méchant flic" !

Cette technique est une tactique psychologique couramment utilisée dans la négociation et les interrogatoires.

Elle implique une équipe de deux négociateurs ou interrogateurs, ayant apparemment une attitude opposée à l'égard de l'interrogé. Selon les moments, le duo peut interroger la personne tour à tour ou simultanément.

Technique

Le "mauvais (ou méchant) flic" prend une attitude agressive et négative à l'égard de l'interrogé, lançant des accusations flagrantes, des commentaires désobligeants, des menaces, etc.

Le sentiment d'antipathie qu'il suscite prépare le terrain pour le "bon (ou gentil) flic", qui agit pour sa part avec bienveillance, semblant apporter un soutien et de la compréhension, voire de la compassion, et faisant ainsi naître un sentiment de sympathie à son égard.

La personne interrogée sent qu'elle peut coopérer avec le "bon (ou gentil) flic", soit parce qu'elle a confiance en lui, soit parce qu'elle a peur du "mauvais (ou méchant) flic". Auquel cas, elle peut rechercher la protection du "bon (ou gentil) flic" et fournir les informations que les enquêteurs recherchent.

Cette technique a cependant ses inconvénients puisqu'elle peut être facilement identifiée et que le "mauvais (ou méchant) flic" peut s'aliéner l'interrogé.

Une technique qui fonctionne

Une étude allemande, réalisée par Francesca D’Errico de l’université d’Uninettuno (Italie) et Cornelia Wrzus de l’université de Mayence (Allemagne), publiée dans Frontiers in Psychology, et repérée par le New York Magazine, en 2017,  démontre qu’une personne soumise à des changements émotionnels répétés - c’est-à-dire passer d’un état positif (l'effet "good cop") à un état négatif (l'effet "bad cop") et inversement - est plus encline et plus prompte à se conformer à ce qu’on lui demande.

Une technique très présente dans le cinéma hollywoodien

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir (ou revoir : on ne saurait s'en lasser) cette extraordinaire scène de l'excellent film états-unien "L.A. confidential", réalisé en 1997 par Curtis Hanson.

Affiche du film états-unien "L.A. confidential", de Curtis Hanson (1997)

Avec Russell Crowe dans le rôle du "mauvais (ou méchant) flic" (le "bad cop"), Guy Pearce, dans celui du "bon (ou gentil) flic" (le "good cop") et Ron Rifkin, dans celui du procureur général, se vantant d'avoir pratiquement inventé lui-même la technique du "Good cop/bad cop".

Source : wikipedia.org et www.slate.fr et  vvvv