"Un dythirambe" et "Dythirambique".

J'aime beaucoup ce substantif et cet adjectif du registre soutenu, souvent mal orthographiés car, il est vrai, peu connus et compliqués à écrire.

Au sens propre, un dythirambe est - dans la Grèce antique - un hymne religieux chanté par un choeur d’hommes accompagné d'un aulos et d'une danse représentant à l'origine l'emprise de Dionysos sur les hommes. Même si des dithyrambes ont été adressés à d'autres divinités grecques, il s'agit avant tout d'une action liturgique célébrée en l’honneur de Dionysos.

Par extension, il désigne aujourd'hui un éloge ou une louange enthousiaste, et souvent excessive.

"Nom de Zeus !".

L'interjection "Nom de Zeus !" est une des nombreuses formules permettant d'éviter le juron blasphématoire exprimant la colère "Nom de Dieu !".

Parmi les autres équivalents non sacrilèges de cet idiotisme religieux, on peut citer : "Nom d’un chien !", "Nom d’une pipe !", "Nom d'une pipe en bois !", "Nom d’un petit bonhomme !" ou "Nom de nom !".

"Le mont de Vénus" ou "Le mont du pubis".

"Mont de Vénus" ou "Mont du pubis"

Même si, comme on le sait, certains prennent beaucoup de plaisir à y grimper régulièrement, ces deux locutions nominales masculines du langage soutenu ne désignent pas des sites propices à l'escalade sportive, mais... le bas ventre féminin, recouvert de poils à partir de la puberté.

Sur un thème contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "La pilosité sexuelle féminine".

Ainsi que de mon article consacré au "Pubis".

"L'agalmatophilie" ou "Le pygmalionisme".

Il s'agit de l'attirance et de l'excitation sexuelle provoquées par les mannequins (de cire, pas de chair !), les poupées, les statues et l'immobilité !

Le terme de "Pygmalionisme" est directement hérité de la mythologie grecque, puisqu'elle renvoie à la l'histoire de Pygmalion et Galatée.

Selon la légende, en effet, le sculpteur Pygmalion tombe amoureux de sa création, Galatée, une statue rendue vivante grâce à Aphrodite, la déesse de l'amour, qui comprend son voeu.

Source : wikipedia.org

"Un Janus".

Janus était, dans la mythologie romaine, un dieu à une tête doté de deux visages opposés.

"Un Janus" désigne donc aujourd'hui un individu doté d'une personnalité présentant deux aspects très différents et parfois opposés.

Par exemple quelqu'un qui offre à son entourage deux visages différents selon qu'il est au travail ou en famille.

"Un mentor".

Dans la mythologie grecque, "Mentor" est le précepteur de Télémaque et l'ami d'Ulysse.

Par assimilation, un mentor est un conseiller expérimenté, attentif et sage auquel on fait entièrement confiance.

Il "mentore" un ou des "mentorés" dans le cadre du "mentorat".

Source : wikipedia.org

"Un mot-centaure".

Il s'agit d'un mot formé par la fusion d'au moins deux mots, l'un d'entre eux au moins y apparaissant tronqué par apocope ("Dircab" : "Directeur" et "cabinet"), aphérèse ("Avionique" : "Avion" et "électronique") ou les deux ("Alicament" : "Aliment" et "médicament").

On parle également d'"Amalgame lexical", de "Mot-gigogne", de "Mot porte-manteau", de "Mot-tiroir" ou de "Mot-valise".

"Un sphinx".

Le sphinx de Gizeh

Ce substantif masculin désigne, au sens figuré : un auteur de mots-croisés,.

Également appelé "Verbicruciste" ou - plus rarement - "Mots-croisiste", celui-ci conçoit les grilles de mots-croisés.

Grille de mots-croisés

Et cela en raison de leur habitude de proposer des définitions en forme d'énigmes, à l'instar du Sphinx de la légende d’Oedipe.

Celui-ci proposait en effet des énigmes aux aux passants, lesquels ne pouvant jamais répondre, payaient leur embarras de leur vie.

Attention : le "Verbicruciste" - qui conçoit donc les grilles de mots-croisés - ne doit pas être confondu avec le "Cruciverbiste", qui aime à en trouver les définitions.

Source : wiktionary.org

"Éolien" ou "Éolienne".

Ces adjectifs masculun et féminin qualifient ce qui se rapporte aux vents, en référence à Éole, le maître et le régisseur des vents dans la mythologie grecque.

Le transport éolien désigne par exemple le transport de particules telles que les pollens par le vent.

Et l'énergie éolienne est l'énergie produite par les vents.

"Se brûler les ailes".

Cette expression signifie, au sens figuré : subir des pertes en faisant quelque chose, prendre trop de risques, dépasser certaines limites pour ensuite le regretter.

Et, indirectement : vouloir à tout prix connaître quelque chose de secret peut s'avérer dangereux.

Contrairement à ce que l'on croit parfois, cette expression n'est absolument pas un idiotisme animalier et ne fait nullement référence à un insecte qui se brûlerait parce qu'il se serait trop approché d'une ampoule.

Elle est directement héritée de la mythologie grecque et du personnage d'Icare, le fils de l'architecte Dédale.

Icare ne s'est pourtant pas vraiment brûlé les ailes... mais les a plutôt perdu :

Les deux hommes avaient en effet été cloîtrés par Minos dans le labyrinthe que Dédale avait conçu pour enfermer le Minotaure.

Les sorties étant soigneusement gardées, Dédale trouve une solution pour s'échapper par la voie des airs.

Cette solution consiste à confectionner, pour son fils et lui, des ailes semblables à celles des oiseaux, confectionnées avec des plumes et collées sur leurs omoplates avec de la cire.

Il met en garde son fils, Icare, lui interdisant de s'approcher trop près de la mer, à cause de l'humidité, et du soleil, à cause de la chaleur.

Icare et son père Dédale

Mais le jeune Icare, grisé par le vol, oublie rapidement l'avertissement de son père et prend trop d'altitude. La chaleur du soleil fait alors fondre la cire et les plumes se détachent, précipitant Icare en chute libre, sous les yeux horrifiés de Dédale, qui ne peut rien faire pour le sauver.

Icare et son père Dédale

De nos jours encore, la petite île grecque où serait tombé Icare est appelée, en son hommage, "Icare" ("Ikaria" en grec) et la mer qui l'entoure "la "mer Icarienne" (partie de la mer Méditerranée située dans la mer Égée), au Sud-Est de la Grèce.

Localisation de l'île d'Icare, dans la mer icarienne (partie de la mer Méditerranée située dans la mer Égée), au Sud-Est de la Grèce
Localisation de l'île d'Icare, dans la mer icarienne (partie de la mer Méditerranée située dans la mer Égée), au Sud-Est de la Grèce

Le film français "I comme Icare", réalisé en 1979 par le réalisateur Henri Verneuil, avec Yves Montand dans le rôle du procureur Volney, traduit parfaitement cette allégorie d'Icare : à vouloir trop s'approcher de la vérité, on se brûle les ailes.

Affiche du film français "I comme Icare" de Henri verneuil (1979)

Et cette histoire sert aujourd'hui de référence à tous ceux qui veulent en tirer une morale, en expliquant à leurs enfants que c'est pour leur seul bien qu'ils leur donnent des conseils.

Et que l'enfant qui ne les suit pas scrupuleusement court le risque de se retrouver très sévèrement puni.

Sources : wikipedia.org, licmace.wordpress.com et www.languefrancaise.net

30 façons de dire "Dormir".

Jeune femme endormie
  • Le registre argotique nous propose les verbes "Écraser", "Pioncer" et "Roupiller".

Ainsi que le verbe "Ronquer", qui est utilisé en Occitanie et par les Gadz'Arts.

Et la locution verbale en forme de gémination "Faire dodo" - ainsi que ses variantes "Faire un bon dodo", "Faire un gros dodo" ou "Faire un petit dodo" - appartient au langage enfantin.

Les locutions "Piquer un roupillon" ou "Piquer un somme" relèvent du registre familier ; et "Faire la sieste" (ou "Faire une sieste"), "Faire un sieston" et "Faire un somme", du langage courant.

Quant au registre soutenu, il nous offre une superbe expression héritée de la mythologie grecque, avec "Être dans les bras de Morphée".

  • Le verbe "Ronfler" (langage courant) sous-entend naturellement que l'on dort.
  • La locution "Fermer l'oeil" (langage courant) s'emploie surtout au sens négatif, afin d'expliquer, de manière imagée, que l'on n'a pas dormi ("Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit").
  • Les verbes "Dormailler" (registre familier, peu usité), "Sommeiller" (registre désuet) ou "Somnoler" (langage courant) désignent un sommeil de piètre qualité.
  • Tandis que les locutions verbales "Être assoupi" et "Se reposer les yeux" évoquent un demi-sommeil.
  • On dispose également de nombreuses formules pour évoquer un sommeil profond et tranquille :

Le registre familier nous offre ainsi deux charmants idiotismes animaliers : "Dormir comme un loir" et "Dormir comme une marmotte".

"Dormir sur ses deux oreilles", "Dormir tranquille", "Dormir comme un ange", "Dormir comme un bébé", "Dormir comme un bienheureux" et "Dormir comme une souche" relèvent du langage courant, ainsi que "Dormir à poings fermés" ou "Dormir du sommeil du juste".

  • Enfin la locution verbale "Faire de beaux rêves" (langage courant) s'utilise lorsque l'on souhaite à quelqu'un de bien dormir ("Fais de beaux rêves").