"Dégun".

Ce pronom indéfini invariable marseillais appartient au registre familier.

Et il signifie : personne, aucun être, nul individu.

On dit par exemple : "On craint dégun", "Je connais dégun ici" ou "Y avait dégun".

Ignorant totalement ce vocable à mon arrivée à Aix-en-Provence (13), en juillet 1999, j'avoue voir été quelque peu surpris la première fois que je l'ai entendu...

Sources : wiktionary.org et www.larousse.fr

"Le pastaga" ou "Un petit jaune".

Carafe d'eau et verre de pastis

Ces deux appellations désignent le pastis, cette boisson anisée typique de Marseille (13) et du Sud de la France, que l'on boit augmentée d'eau fraîche.

Carafes publicitaires Pernod
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Principalement popularisé par les marques Pernod (Pastis 51) et Ricard, le pastis est un alcool aromatisé par macération, distillation ou redistillation de plantes : anis vert, anis étoilé (badiane) ou fenouil, bois de réglisse, et extraits naturels de plantes diverses et variées.

Bouteille et verre de pastis

"Le pastaga" est un mot provençal relevant du registre familier.

Et "Un petit jaune" est le surnom en forme d'idiotisme hromatique que les français donne à cette boisson.

Source : wikipedia.org et www.mulubrok.fr pour la photo des carafes

 

 

"Se languir de".

  • Ce verbe du registre soutenu signifie "S'ennuyer, se morfondre, éprouver de la peine, du chagrin, du fait de l'absence de quelqu'un ou de quelque chose".

On dit par exemple : "Je me languis de ma famille".

  • Pour les Marseillais, en revanche, il signifie dans le langage courant... "Avoir hâte".

On dit par exemple (avé l'assent !) : "Je me languis de pouvoir retourner à la plage".

"Escagasser".

J'aime beaucoup ce verbe du parler marseillais et provençal, appartenant au registre familier, qui signifie :

  • au sens propre :
    • démolir, abîmer, détériorer quelque chose.

On dit par exemple : "Peuchère ! J'ai prêté ma voiture à mon mari et il me l'a toute escagassée !".

    • ou corriger physiquement quelqu'un de façon assez rude, l'assommer à force de coups.

On dit par exemple : "Fais gaffe ! Si tu as le malheur de crier Vive le PSG devant mon vieux quand il rentre du Vél' et que l'Ohème s'est pris une branlée, il va t'escagasser !".

  • et au sens figuré :
    • s'efforcer de, produire des efforts en vue de.

On dit par exemple : "Cela fait deux heures que je m'escagasse à monter ce buffet KRÜPFNIG !"

    • ou fatiguer, ennuyer, importuner, agacer.

On dit par exemple : "Allez, file ! Tu m'escagasses avec tes fichus articles de J'aime les mots ! Il se moque de nous ce parisien !".

Sur un thème contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Énerver" en français.

 

"Bon bout d'an" ou "Bon bout d'an et à l’an qué ven".

"Bon bout d'an !" sur fond de feu d'artifice nocturne

Voilà deux expressions typement marseillaises et provençales qui ne laissent pas de surprendre le nouvel arrivant ou le touriste !

Leurs significations respectives ne risquent pas en effet de se deviner toutes seules, puisqu'elles veulent dire :

  • "Bon bout d'an" : "Bonne fin d'année".
  • et "Bon bout d'an et à l’an qué ven" : "Bonne fin d'année et à l'an prochain" ("l'an qui vient").

Je me souviens encore de la tête que j'ai faite, fin 1999, lors de mon premier hiver à Aix-en-Provence (13), lorsque quelques premières personnes ont commencé à utiliser ces deux formules, durant la courte période située entre Noël et le jour de l'An !

"Mettre un taquet" ou "Prendre un taquet".

Ces deux locutions verbale relèvent du registre familier. Et elles signifient :

  • "Donner une gifle" et "Recevoir une gifle",

On dit par exemple : "Faut jamais donner un taquet à une gonzesse".

Ou : "Moi si je prends un taquet, j'en mets un en retour".

  • ou, pour les Marseillais et les Provençaux : "Donner des coups" ou "Donner un coup" et "Recevoir des coups" ou "Recevoir un coup", lesquels coups peuvent être plus ou moins violents,

On dit par exemple : "Les keufs ont arrêté Kevin parce qu'il avait mis un taquet à un parisien et qu'il lui cassé trois dents sans faire exprès".

Ou : "Moi je n'y vais pas : je ne veux pas me prendre un taquet".

"Durer la vie des rats", "En avoir pour la vie des rats" ou "Prendre la vie des rats" !

"La vie des rats" est une locution adverbiale marseillaise en forme d'idiotisme animalier relevant du registre populaire.

Et elle signifie : très longtemps, une éternité.

On dit par exemple : "Je suis allé à la réunion de mercredi : ça a duré la vie des rats" .

Ou : "Ma femme veut s'acheter une nouvelle robe : ça va prendre la vie des rats".

"Ti es fada !".

Cette interjection du registre populaire, fréquemment utilisée par les Marseillais, signifie très simplement "T'es fou !"

Ou plus exactement : "Tu es fou !".

Voir également mon article sur toutes les façons de dire "Être fou".

"Tranquille !".

Cette interjection marseillaise n'a pas laisser de me surprendre les premiers mois de mon arrivée à Aix-en-Provence (13) en juillet 1999...

"Tranquille !" - par ellipse de "Oui, tranquillement" - est en effet ce que vous répond souvent un marseillais lorsque vous lui dites "Bonjour ; tu vas bien ? ou "Bonjour ; ça va ?".

"Le ravi de la crèche".

Cette locution nominale utilisée par les provençaux désigne :

  • au sens propre : un santon de la crèche de Noël, généralement représenté avec un bonnet, le visage ébahi, les bras levé vers le ciel,
  • et au sens figuré : une personne naïve s'émerveillant de peu, couramment considérée comme simple d'esprit.