"Une espèce" ou "Des espèces".

Ce substantif féminin change de signification en fonction du registre de langue dans lequel il est employé, ainsi que du nombre.

  • au singulier ("Une espèce"), il désigne en effet tout aussi bien, selon le contexte :
    • dans le langage courant :
      • un ensemble d'individus animaux (on parle également de "race") ou végétaux (on parle également de variété"), vivants ou fossiles, à la fois semblables par leurs formes adultes et embryonnaires et par leur génotype, vivant au contact les uns des autres, s'accouplant exclusivement les uns aux autres et demeurant indéfiniment féconds entre eux.

On dit par exemple : "Mon verger compte de nombreuses espèces d'arbres fruitiers".

Ou : "Tout bébé déjà, j'aimais les serpents, quelle que soit leur espèce".

      • la nature propre à plusieurs êtres vivants ou à plusieurs choses, qui permet de les faire entrer dans une classe, une catégorie distincte des autres.

On dit par exemple : "Il y a plusieurs espèces de voyous" ou "Il y a de nombreuses espèces de bombes ou de missiles".

      • dans le domaine juridique : un point précis en litige ; le cas particulier dont il s'agit ; une circonstance, une occurrence.

On dit ainsi : "En l'espèce, nous avons affaire à un pauvre homme, exploité, abusé et battu par sa femme depuis des années".

Et l'on parle de "cas d'espèce".

    • tandis que dans le registre familier, il renforce une injure adressée à quelqu'un.

On dit par exemple : "Tu ne peux pas faire attention, espèce d'incapable ! Le jardinier masse beaucoup mieux que toi !".

    • et dans le registre familier ainsi que dans le registre désuet : l'apparence sensible des choses. Et donc : un genre, une sorte, un type.

On dit par exemple : "Mon chéri, j'ai trouvé une espèce de vieille armoire métallique chez ma grand-mère que j'aimerai installer dans mon bureau. L'armoire, pas ma grand-mère !".

Ou : "J'aimerai acheter une espèce de petite camionnette ou de très grosse voiture, pour ma maison de campagne".

  • tandis qu'au pluriel ("Des espèces"), il désigne, selon le contexte, dans le langage courant :
    • la monnaie fiduciaire (billets) et la monnaie divisionnaire (pièces métalliques) ayant cours légal, que l'on appelle également "le numéraire" ou dans le registre familier "l'argent liquide", voire "le liquide".
    • un mélange de plusieurs plantes ou parties de plantes séchées et divisées en petits fragments pour être utilisé en tisanes.

Sources : Le Robert, www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et wiktionary.fr

"Un papier" et "Des papiers".

  • "Un papier" est un substantif masculin, désignant, au sens figuré et dans le registre familier : un article de journal,

On dit par exemple : "J'aimerais beaucoup rencontrer l'auteur de ce passionnant papier, consacré au réchauffement climatique".

Un article de journal, découpé

  • et "Des papiers" est un substantif masculin, désignant :
    • au sens figuré et dans le registre familier : des articles de journaux,

On dit par exemple : "J'ai écrit quelques papiers dans ce canard, il y a une dizaine d'années".

    • ou, par ellipse, dans le registre familier : des papiers d'identité.

C'est à dire : des documents, également appelés "Pièces d'identité", tels que la CNI (Carte Nationale d'Identité), le passeport ou le permis de conduire, permettant d'identifier une personne et de connaître notamment ses nom, prénom(s), sexe, âge, domicile et nationalité.

On dit par exemple : "Contrôle de police, messieurs-dames : vos papiers, s'il vous plaît".

Des "papiers d'identité" ou "pièces d'identité"

"D'autres personnes" et "Personne d'autre".

Ces deux locutions - en apparence assez proches, mais possédant pourtant des significations parfaitement opposées - ne doivent pas manquer d'interloquer parfois certains de nos amis étrangers :

  • "D'autres personnes" désigne en effet : d'autres individus.

On dit par exemple : "Ne ferme pas le portail : d'autres personnes vont encore arriver".

Ou : "D'autres personnes que nous ont déjà dû venir dans cette grotte".

  • tandis que "Personne d'autre" désigne : aucun autre individu.

On dit par exemple : "Je te dis cela à toi mais à personne d'autre".

Ou : "Personne d'autre n'aurait pu réussir un tel exploit".

"Un solde", "Une solde" et "Les soldes".

Il s'agit de trois substantifs homophonographes mais totalement différents :

  • "Le solde" ou "Un solde" désigne en effet :
    • la différence positive (solde "débiteur") ou négative (solde "créditeur") entre le total du débit et le total du crédit d'un compte.

On parle par exemple du solde d'un compte bancaire ou d'un compte fournisseur.

    • ou le reliquat d'une somme à payer.

On parle par exemple du solde de tout compte, lorsqu'un contrat de travail est rompu.

  • tandis que "La solde" ou "Une solde" désigne : le traitement d'un militaire (sa "paye").
  • et que "Les soldes" ou "Des soldes" désignent :
    • une vente de marchandises à prix réduit pour cause de dépréciation, liquidation, etc., ou à certaines époques de l'année.
    • ou ces marchandises elles-mêmes.            .

Ce mot peut exister au singulier mais de façon rarissime.

Source : www.larousse.fr

"Un vigile", "Une vigile" et "Les vigiles".

Ces mots homophonographes du langage courant peuvent désigner des choses très différentes, selon le genre et le nombre :

  • "UN vigile" désigne ainsi :

Un vigile, en faction

 

    •  de nos jours : une personne chargée de la surveillance et de la sécurité de locaux administratifs, commerciaux, industriels, universitaires, etc.

Un vigile, en faction devant un portail.

    • et, dans la Rome antique, un homme chargé de combattre les incendies et de veiller, la nuit, à la sécurité de la ville.
  • Tandis que "UNE vigile" désigne le jour qui précède et qui prépare une fête religieuse, dans la religion catholique.

On parle par exemple de la "vigile pasquale", qui précède le jour de Pâques, ou de la "vigile de Noël".

  • Et que "Les vigiles" (féminin) désignent, dans la liturgie catholique, le premier office du cursus de l'office divin qui se dit au point du jour, voire au milieu de la nuit et que l'on appelle également "les matines",

Sources : www.larousse.fr et wiktionary.org

"Faire du potin" et "Faire des potins".

Ces deux locutions verbales ont des significations totalement différentes :

  • "Faire du potin" c'est :
    • au sens propre : faire du bruit, du tapage, du boucan, du vacarme.

Le potin en ce sens est un grand bruit, un tapage, un vacarme.

    • et au sens figuré : causer un scandale.
  • tandis que "Faire des potins", c'est médire, cancaner, potiner, colporter des racontars ou des ragots.

Les potins, en ce sens, sont des bavardages, des commérages généralement médisants, des cancans, des racontars ou des ragots.

Ne pas confondre : "Faire l'Histoire" et "Faire des histoires".

  • Faire l'Histoire, c'est marquer l'Histoire de son empreinte, créer un événement qui sera à l'avenir considéré comme digne de mémoire, et, à ce titre étudié et relaté par les historiens,

On dit par exemple : "Participer à la marche blanche du 20 octobre 1996 à Bruxelles (Belgique), c'était incontestablement faire l'Histoire".

  • tandis que faire des histoires, c'est - bien plus trivialement - créer de l'embarras, des problèmes, faire un scandale, un esclandre.

On dit par exemple : "Avec ce qu'il a bu, nous ferions mieux de partir sans tarder avant qu'il ne fasse des histoires".

"Une banalité" et "Des banalités".

  • une banalité, c'est :
    • une chose devenue commune, insignifiante, triviale, vulgaire à force d'être dite, utilisée, vécue,
    • et, par extension, quelque chose de banal.
  • tandis que des banalités, ce sont :
    • de nos jours, des idées, paroles ou vérités banales ; des clichés, lieux communs, poncifs ou stéréotypes.
    • et autrefois, dans le système féodal français, des installations techniques que le seigneur était dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. En contrepartie de ces services publics, les habitants de cette seigneurie ne pouvaient utiliser que ces installations seigneuriales, pour un prix qui était fixé par le seigneur.

Les principales banalités étaient : le four banal, le moulin banal et le pressoir banal.

Les installations banales ne doivent pas être confondues avec des installations communautaires, qui étaient beaucoup plus courantes et dont la gestion revenait à la collectivité.

Ces privilèges ou été définitivement abolis en 1793, mais l'usage des fours collectifs a perduré jusque dans la première moitié du XXe siècle.

Source : wikipedia.org