Les verbes se terminant en "ayer" peuvent tous se conjuguer (et donc se prononcer) de deux façons différentes.

Il existe en français 25 verbes principaux se terminant en "ayer" : Balayer, bayer, brayer, bégayer, déblayer, débrayer, défrayer, délayer, dérayer, désembrayer, désenrayer, effrayer, égayer, embrayer, enrayer, essayer, étayer, frayer, monnayer, pagayer, payer, rayer, relayer, remblayer, surpayer.

Et ils présentent la particularité de pouvoir se conjuguer suivant deux modes, le "y" pouvant se transformer en "i" devant un "e" muet.

  • Premier mode possible :
    • Je balaye, J'essaye, Je paye, Je raye, etc.
    • Tu balayes, Tu essayes, Tu payes, Tu rayes, etc.
    • Il balaye, Il essaye, Il paye, Il raye, etc.
    • Ils balayent, Ils essayent, Ils payent, Ils rayent, etc.

Dans ce cas, leur prononciation se termine en "êye" : "je balêye", "J'essêye", etc.

  • Second mode possible (le "y" se transforme en "i") :
    • Je balaie, J'essaie, Je paie, Je raie, etc.
    • Tu balaies, Tu essaies, Tu paies, Tu raies, etc.
    • Il balaie, Il essaie, Il paie, Il raie, etc.
    • Ils balaient, Ils essaient, Ils paient, Ils raient, etc.

Dans ce cas, leur prononciation se termine en "ê" : "je pê", "je balê", "j'essê", etc.

À mon sens sens, le second mode - la formulation en "aie"/"aient"/"aies" ("ê") - est plus joli et plus soutenu que le premier - la formulation en "aye"/"ayent"/"ayes" ("êye") -.

"Un hiatus".

Ce mot latin du registre soutenu - qui se prononce "i-a-tus" et non "yatus" - désigne :

  • au sens propre :
    • dans le domaine linguistique, une succession de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes :
      • soit à l'intérieur d'un mot.

Par exemple : "AÉrer", "ÉOlienne" ou "rÉUssir".

      • soit à la frontière de deux mots :

Par exemple : "elle A Été" ou "il A Oublié".

    • et, dans le domaine médical, tout orifice anatomique de forme étroite et allongé.
  • et, au sens figuré, :
    • une coupure, une discontinuité, une interruption posant problème,
    • ou une contradiction dans une œuvre, un discours, une suite logique, une suite d'événements.

On dit par exemple : "On constate un hiatus entre les discours tenus et les réalisations concrètes".

Source : www.larousse.fr et wikipedia.org

"Une gageure".

Ce mot ne se prononce pas "Gajeure" mais "Gajure" !

Même si, comme nombre de ses confrères et de français, le journaliste français Bruno Duvic l'a encore prononcé ainsi lors du journal radiophonique de 13H du 22 mai 2019, sur la radio publique nationale France Inter.

Explication :

Le "e" de "GagEure" n'est en effet qu'un "e" muet du type de celui que l'on trouve dans des mots comme "PigEon" ou "VengEance".

Le mot "Gage", auquel se rapporte la "Gageure" se prononce "gaje" et non "gag".

Comme on souhaite que le second "g" de "Gageure" se prononce bien lui aussi comme un "j" et non pas pas "gue", on lui accole donc un "e" muet, afin de le prononcer "gaje-ure".

Sans ce "e", "Gageure" s'écrirait "Gagure"... et se prononcerait "ga-gure" !

CQFD.

A toutes fins utiles, je profite de l'occasion pour rappeler que ce terme de "Gageure" signifie :

  • au sens propre, une promesse que des personnes se font réciproquement de payer ce dont elles conviennent en gageant, c'est à dire en déposant quelque chose comme gage, qui sera attribué au gagnant en cas de contestation,
  • par extension, la chose gagée,
  • et, surtout, au sens figuré, auquel on l'emploie le plus souvent de nos jours : une action ou un projet étrange, qui semble constituer un véritable défi au bon sens, un pari pour le moins hasardeux.

On dit par exemple : "Réussir à être élu dans ce contexte constituerait une véritable gageure".

Source : wiktionary.org et christophecourtois.blogspot.com

"Le susseyement" ou "Le sigmatisme frontal".

Il s'agit d'un vice de prononciation, consistant notamment à prononcer incorrectement les "s". C’est-à-dire à les prononcer en mettant la langue entre les dents, au lieu d’en appliquer le bout sur les dents d’en haut. Ce qui a naturellement tendance à donner le son "Che" au lieu de "Se".

Par exemple :

  • "Il est caCHé" au lieu de "Il est caSSé",
  • ou "LâCHer ses souliers" au lieu de "LaCer ses souliers".

Voire - ce qui peut vraiment prêter à confusion et amener à des situations très ambiguës - : "LêCHe-moi !" au lieu de "LaiSSe-moi !"

Le "Susseyement" ou "Sigmatisme frontal" est plus communément appelé, dans le registre familier, "Zozotement", "Zézaiement", "Zézayement" ou désigné par le biais de l'expression très imagée en forme d'idiotisme corporel "Avoir un cheveu sur la langue".

Quels curieux animaux ! Connaissez-vous le "Kâne" ? Et le "Râne" ? Le "Fâne" non plus alors ?

Famille d'ânes

Découvrez-donc ma première rencontre avec ces étranges créatures animales, que sont le "Zâne", le "Râne", le "Kâne", le "Tâne", le "Lâne", le "Nâne", le "Fâne" et le "Dâne" !

La scène se situe en fin de journée, début 1965, de l'autre côté de la Méditerranée. J'ai 3 ans et demi et je joue sur le balcon de l'appartement de mes parents. Mon père me rejoint et attire mon attention sur l'arrivée progressive, près de la fontaine, d'un petit troupeau d'ânes venus s'abreuver. Il s'agit là d'un animal que je n'ai pas encore eu le loisir de voir et je bondis donc, assez émerveillé par le spectacle si proche.

Là, commence un dialogue que n'aurai pas renié le regretté humoriste Raymond Devos ! Jugez-en plutôt :

Mon père : "Regarde Jean-Pierre les ânes qui arrivent !"
Moi : "Oh ! Y-en a beaucoup des zânes !

Troupeau d'ânes
Troupeau de "zânes"

Et y-a un petit zâne aussi là-bas !" (sic)

Mon père : "Non, Jean-Pierre, on dit un petit âne...

Ânon gambadant
Un petit "tâne"

Et - c'est ma foi vrai que c'est bien compliqué ! - un... âne !"

Un âne
Un "nâne"

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"Kingsley Coman".

Kingsley Coman

Le nom de ce joueur international de football français, né le 13 juin 1996 et jouant comme attaquant, se prononce au choix ko-mane ou ko-man.

L'intéressé lui-même déclare en effet : "De base, en Guadeloupe, on dit Kingsley ko-man. Mais quand j’étais petit, on me faisait beaucoup de blagues à deux balles, genre : Comment tu t’appelles ?. Après, j’ai pris l’habitude de dire ko-mane. Je trouvais que c’était plus beau. Mais ko-man ou ko-mane, les deux, c’est bon".

"Avoir la technique".

Cette expression familière - qui se prononce le plus souvent, par ironie, "Avoir la tèchenique" -, s'utilise lorsque l'on souhaite souligner ou confirmer de façon amusante que l'on dispose en effet d'un certain savoir-faire... pour exécuter une tâche pas forcément très prestigieuse, du type : ouvrir un bocal ou mettre en marche un appareil; dont son interlocuteur n'avait par exemple pas trouvé l'interrupteur...