"Le Ferry Boat" ou "Le Féri Boate".

Le Ferry Boat, aujourd'hui

La ville de Marseille (13) est encore sans doute l'un des rares endroits au monde ou l'on continue de parler de "Ferry Boat" (sans trait d'union) et pas simplement de "Ferry", refusant ainsi de céder à la pratique de l'ellipse.

On ne prononce cependant pas ce mot anglais comme les anglo-saxons, mais bien évidemment "avé l'assent", soit : "Féri Boate".

La ligne existe depuis 1880 et permet la traversée du Vieux-Port, de la Mairie à la Place aux Huiles. Elle est bien connue et appréciée pour son côté pratique par les Marseillais désireux de passer d'un côté à l'autre dudit Vieux-Port, bien que la distance qu’elle parcourt soit l’une des plus faibles au monde (283 mètres seulement !).

Le ferry boat du Vieux-Port

Et c'est au célèbre écrivain, auteur dramatique et réalisateur français Marcel Pagnol, né le 28 février 1895 et mort le 18 avril 1974, qu'elle doit sa célébrité et d'avoir pu ainsi perdurer jusqu'à nos jours.

Le ferry boat a en effet été immortalisé dans le film "Marius", réalisé en 1931 par Alexandre Korda d'après la pièce de théâtre homonyme de Pagnol de 1929.

Affiche du film français "Marius" d'Alexandre Korda (1931) d'après la pièce de théâtre homonyme de Marcel Pagnol (1927)

Près d'un siècle plus tard, il reste cher au coeur des Marseillais, et fait même partie du patrimoine de la ville, au même titre que la "Bonne mère" ou le "Vél" !

À titre tout à fait exceptionnel, je conçois donc de bonne grâce que l'on continue de l'appeler ainsi d'un mot anglais et non "Un transbordeur" ou "Un traversier", comme le font nos amis québecois.

Source : wikipedia.org

13 façons d'écrire le son "un".

Le français est décidément une langue riche, passionnante mais aussi extrêmement compliquée ! À écrire ou prononcer, notamment.

Jugez-en plutôt : j'ai recensé ci-après pas moins de 13 façons différentes d'écrire le son "un" !

Aim : "Daim" ou "Faim",

Ain : "Étain" ou "Pain",

Aint : "Saint" ou "Contraint",

Ein : "Empreinte" ou "Sein",

Eint : "Atteint" ou "Teint",

En : "Bien" ou "Chien",

Im : "Impact" ou Impôt",

In : "Brin" ou "Lapin",

Um : "Humble" ou "Parfum" ,

Un : "Brun" ou "Un",

Unt : "Défunt" ou "Emprunt",

Ym : "Thym" ou "Tympan",

Yn : "Lynx" ou "Synthèse".

"Laure Debreuil" alias "Laure de Broglie".

Laure Debreuil

Il s'agit du nom d'usage de la journaliste de télévision française Laure de Broglie, née le 7 février 1952.

Journaliste à TF1 et LCI, elle est depuis 1983 l'épouse du célèbre avocat français Georges Kiejman.

Arrière-arrière-petite-fille du 4e duc de Broglie (Albert) et cousine germaine des 8e et 9e ducs de Broglie (François et Philippe), elle appartient à la célèbre famille "de Broglie", une maison prestigieuse qui compte parmi ses membres de nombreuses personnalités éminentes parmi lesquels, l'homme politique français Louis de Broglie, assassiné le 24 décembre 1976 dans le cadre de ce que l'on a depuis surnommé "L'affaire de Broglie".

Contrairement à la commune de Broglie (27), leur patronyme ne se prononce absolument pas comme il s'écrit, puisque l'on doit dire : "de-breuille" !

Sans doute la pauvre femme en avait-elle assez de l'entendre mal prononcé, pour en avoir été réduite à prendre un nom d'usage phonétique !

Mais je la comprends aisément si j'en juge par le nombre de jeunes journalistes - ceux de moins de 60 ans en tous cas - qui continuent de mal le prononcer, et ce malgré l'importance de sa famille dans l'histoire politique et militaire de notre pays.

" 'Est 'aud 'ais 'est 'on !".

Cette formule étrange, utilisée lors d'un repas, après après avoir commencé à goûter un mets arrivé très chaud sur la table, constitue une façon plaisante et humoristique de signifier à son commensal que "C'est chaud mais c'est bon".

On n'écrit pas : "Un pélerin" ou "Un pélerinage" !

Mais : "Un pèlerin" et "Un pèlerinage" !

Avec un"è", car ces mots se prononcent "pèlerin" et "pèlerinage", et non "pélerin" ou "pélerinage".

Il s'agit ici d'un parfait exemple de l'importance de la prononciation ; une mauvaise prononciation entraînant ipso facto une mauvaise orthographe.

"Stendhal".

Il s'agit du principal nom de plume de l'écrivain français Henri Beyle, né le 23 janvier 1783 et mort le 23 mars 1842.

Ses romans "Le Rouge et le Noir" (1830) et "La Chartreuse de Parme" (1839) lui ont conféré une notoriété internationale.

Ce nom de plume est inspiré d'une ville d'Allemagne "Stendal" (Saxe-Anhalt) , lieu de naissance de l'historien d'art et archéologue renommé à l'époque Johann Joachim Winckelmann, mais surtout proche de l'endroit où Stendhal vécut, en 1807-1808, un moment de grande passion avec Wilhelmine de Griesheim.

Ayant ajouté un "H" pour germaniser encore le nom, il souhaitait qu'on prononçât "stan-dal" et non "stun-dal", comme la plupart des gens le font actuellement, me semble-t-il.

Henri Beyle a également utilisé de très nombreux autres pseudonymes - plus de 250 dit-on -, parmi lesquels Louis Alexandre Bombet, Anastase de Serpière, Marquis de Curzay, Odile Watier, Giorgio Vasari, William Crocodile, Dominique, Don Flegme, Poverino, etc.

Le nom de "Stendhal" est associé à deux pathologies appelées "Syndrome de Stendhal" et "Syndrome de Brulard".

Source : wikipedia.org

"Un sabot de Denver".

Un sabot de Denver

Il s'agit d'un dispositif conçu pour empêcher un véhicule automobile de circuler.

Pouvant de nos jours revêtir de très nombreuses formes en fonction des fabricants et des pays, il doit cependant son nom de "sabot" au fait qu'il était, à l'origine, constitué d'un gros bloc métallique, entourant la roue du véhicule de telle sorte que l'un et l'autre soient inamovibles.

Ce dispositif est essentiellement utilisé par les forces de police en lieu et place de l'enlèvement du véhicule. Mais il peut également être utilisé à des fins de sécurité, afin d'éviter qu'il ne soit volé.

Comme son nom l'indique, le nom de cet objet provient de la ville de Denver (Colorado) (États-Unis d'Amérique), qui fut la première à mettre en œuvre ce système.
Il a été inventé en 1944 par Frank Marugg, qui en a déposé le brevet en 1958, mais sa première utilisation date de 1955.

Frank Marugg comptait des amis parmi les politiciens locaux et les responsables de la police de sa ville, ce qui lui a permis de proposer son invention pour résoudre le problème de vandalisme et de vols sur les véhicules mis en fourrière, pour lesquels la municipalité était obligée d’indemniser les propriétaires.

Depuis, les états-uniens surnomme cet objet "La botte" ou - curieusement - "Le pit bull".

Personnellement, c'est de façon verbale que j'avais appris son nom, lorsque j'avais 6 ou 7 ans et habitait Courbevoie (92), à proximité immédiate de Paris (75), de 1965 à 1969, période à laquelle le "Sabot de Denver" a été adopté dans notre pays.

J'avais bien imaginé, malgré mon très jeune âge, que le nom de cet appareil provenait de la ville où on l'avait inventé. Mais comme on l'avait alors prononcé sabot de -dan-ver" (au lieu de "dène - veure")" et que j'ignorais alors l'existence de cette ville états-unienne de "Denver", je n'ai pas compris (pas de réseau internet à l'époque, hélas, pour le gamin assoiffé de connaissance que j'étais !) pourquoi on disait un sabot "de d'Anvers" (du nom de la ville belge, que je connaissais, elle, ne me demandez pas pourquoi !) et pas un sabot "d'Anvers". Oui, je sais, tout petit déjà j'étais un pinailleur !

Fort heureusement pour ma culture générale, le hasard fait parfois bien les choses et l'explication me fut assez rapidement donnée, grâce à la sortie, en avril 1968, de "La diligence", le 32e album de Lucky-Luke, par Morris et Goscinny.

"La diligence", 32e album des aventures de "Lucky-Luke" (avril 1968)

Dans ce superbe décalque du film américain de 1939 "La chevauchée fantastique", première collaboration officielle des légendaires John Ford et John Wayne (*), le génial René Goscinny exposait en effet, en préambule, à travers le texte d'une affiche placardée sur tous les murs de la ville : "Demain, une diligence quittera Denver à destination de San Francisco avec un chargement d’or d’une valeur sans précédent ! Le conducteur sera Hank Bully. La Wells Fargo & Cie s’est assuré le concours du célèbre Lucky Luke en sa qualité d’escorte spéciale. La Wells Fargo passe toujours !" ; l’objectif de ce qui est encore de nos jours l'une des plus grandes banques états-unienne étant naturellement de redorer le blason de son service de convoyage de fonds, régulièrement attaqué.

Le mystère était donc levé !

Et tant mieux car la sortie de cet album s'accompagnait, pour moi, d'une très mauvaise nouvelle.

Cet ouvrage, souvent mentionné, par les amateurs comme par les spécialistes, comme le meilleur de la série, était en effet le premier album cartonné de la série, à la suite du passage de Morris et Goscinny chez Dargaud, l'éditeur d'Astérix ; Morris étant mécontent des albums Dupuis, brochés, dont il estimait qu'ils ne rendaient pas suffisamment hommage à son héros.

Mais cette montée en gamme s'accompagnait malheureusement d'une explosion du prix unitaire, qui avait évidemment bigrement inquiété le fervent collectionneur que j'étais déjà, au vu de la faiblesse de mes moyens financiers de tout petit garçon ! Songez donc qu'il allait désormais falloir débourser environ 7FF (1,07€), contre 4,50FF (0,69€) auparavant, si mes souvenirs sont exacts !

Encore une fois, comme dirait l'autre, "Tout ceci ne nous rajeunit pas" !

Sources : wikipedia.org et achat-voiture.ooreka.fr

(*) : John Wayne avait en effet déjà tourné six fois sous la houlette de John Ford, entre 1928 et 1930, mais sans jamais être crédité au générique.

"Comme par un fait exprès" et "On le dirait fait exprès pour vous".

Ces deux locutions homographes n'ont absolument pas la même nature ni la même signification :

  • Dans "Comme par un fait exprès", le mot "fait" est en effet un substantif et "fait exprès" est donc une locution nominale, qui désigne un fait favorisant ou - le plus souvent - contrariant un projet. Et qui, bien que dû au hasard, semble voulu et concerté.

Ainsi, "fait exprès" exprime souvent, de manière ironique, la contrariété face à un empêchement.

On dit par exemple : "C'est tout de même incroyable : je dis que je veux voir une émission à la télévision et, comme par un fait exprès, tu me demandes de t'emmener faire des courses !".

  • Tandis que dans "On le dirait fait exprès pour vous", le mot "fait" est un adjectif et "fait exprès" est donc une locution adjectivale, qui désigne une adaptation naturelle, des dispositions naturelles pour ce dont il s’agit".

On dit par exemple : "Ce tailleur vous sied à ravir : on le dirait fait exprès pour vous".

Dans les deux cas le mot "fait" se prononce "faite" car le "t" final est suivi d'une voyelle.

Voir à ce sujet mon article sur la prononciation du mot fait.

"Un fait".

Ce mot qui signifie "une action" se prononce :

  • au choix "fai" ou "faite" lorsqu'il est au singulier.

On dit par exemple : "Être coutumier du fai" ou "Être coutumier du faite" pour "Être coutumier du fait".

    • mais "faite" si le mot est suivi d'une voyelle et que la liaison amène à prononcer le "t".

On dit par exemple : "Comme par un faite exprès" pour "Comme par un fait exprès".

  • et uniquement "fai" lorsqu'il est au pluriel :

On dit par exemple : "Les fai sont là" ou "Les fai sont têtus" pour "Les faits sont là" et "les faits sont têtus".