"La polysynodie".

Ce substantif féminin très peu connu désigne : un système de gouvernement par conseil instauré en France de 1715 à 1718 par Philippe d'Orléans au début de sa Régence.

Le contrôle général des Finances et les secrétaireries d'État sont remplacés par six, puis huit conseils.

Le système vise à associer la noblesse au gouvernement de la France alors qu'elle s'en était trouvée écartée sous le règne de Louis XIV au profit, généralement, de la bourgeoisie.

Par exemple, une guerre potentielle est discutée par le Conseil de la guerre, qui rassemble des membres de la haute noblesse ainsi que des notables. Ensemble, ils doivent discuter des faits, des solutions possibles, pour finalement apporter au régent et à son Conseil de Régence un bilan et la marche à suivre.

Le système des secrétaires d'État est ainsi cassé dès la mort de Louis XIV.

La polysynodie, en remplaçant chaque secrétaire d'État par un conseil où siègent haute noblesse, magistrats et notables, redistribue les pouvoirs confisqués par Louis XIV et ses proches conseillers.

Mais la lenteur de ce système polysynodique, les oppositions fréquentes entre les membres d'un même conseil, encouragent finalement un retour aux secrétaires d'État, spécialistes et responsables d'un domaine, chargés de conseiller le régent.

La polysynodie fut supprimée le 24 septembre 1718. En revanche, le Conseil de Régence continua de siéger jusqu'à la majorité du roi, le 22 février 1723.

Source : wikipedia.org

"Une république bananière".

Cette locution nominale féminine désigne :

  • à l'origine : un pays peu développé, dont l'industrie repose sur la seule production de bananes, et dirigé par une petite ploutocratie autoritaire mise en place, aidée ou soutenue par des grandes multinationales de l'agroalimentaire,
  • et par extension, de manière polémique ou satirique : toute forme de régime politique considéré comme dictatorial et corrompu, devant son existence aux services qu'il offre aux multinationales souvent états-uniennes et par conséquent aux États-Unis d'Amérique.

La formule est apparu en 1904 sous la plume de l'écrivain états-unien O. Henry, qui vivait alors au Honduras, et se référait à l'entreprise états-unienne United Fruit Company, grand producteur de bananes, qui finança et ordonna pendant environ 50 ans de nombreux coups d'État en Amérique centrale afin de faciliter ses activités.

Source : wikipedia.org

Pourquoi dire : "On est en capacité de le faire" ?

La femme politique française, Les Républicains, Valérie Debord

Comme l'a déclaré, le 18 janvier 2021, la femme politique française, LR (Les Républicains), Valérie Debord, dans l'émission "Le grand soir", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.

Et pas : "NOUS SOMMES CAPABLES DE le faire" voire - encore plus simplement - "NOUS POUVONS le faire" !

Je ne supporte plus cette formule désormais systématiquement utilisé par notre personnel politique adepte de la novlangue

"Le homburg", "Le Eden" ou "Le chapeau du parrain".

Chapeau "Homburg" rebatipsé "Eden" par les tailleurs londoniens

Ces différentes appellations désignent toutes un seul et même type de couvre-chef masculin d'origine allemande, popularisé depuis la fin du XIXe siècle.

De forme arrondie, ce chapeau semi-rigide en feutre de laine se caractérise par une "gouttière" centrale sur le dessus, par un large gros-grain en soie et par un bord ourlé. Il est en général de couleur grise ou foncée.

Chapeux "Homburg", rebatipsés "Eden" par les tailleurs londoniens

Le homburg est considéré comme relativement "habillé" (moins que le haut-de-forme mais davantage que le fédora), et il impose le port d'un costume. En principe, il ne comporte pas de creux latéraux, mais on peut pincer le tissu pour lui donner une allure plus décontractée.

  • Il doit son nom de homburg à la ville de Bad Homburg vor der Höhe, dans le Land de Hesse, d'où il est originaire.

Localisation de la ville allemande de BadHomburg vor der Höhe (Hesse)

C'est lors de l'une de ses nombreuses cures dans cette ville, au cours des années 1890, que le prince de Galles, futur roi Édouard VII, découvrit ce chapeau. Il en rapporta un exemplaire et décida d'en lancer la mode.

Le roi d'Angleterre Édouard VII, coiffé d'un homburg

On a ainsi souvent vu le Premier ministre britannique Winston Churchill coiffé d'un homburg.

Le Premier ministre britannique Winston Churchill, coiffé d'un chapeau "Homburg"

  • Mais, dans les années 1930, le ministre britannique des affaires étrangères Anthony Eden porta si souvent le homburg en public que ce chapeau fut surnommé le "Eden" chez les tailleurs londoniens.

Le ministre britannique Anthony Eden, coiffé de son éternel chapeau "Homburg", rebatipsé "Eden" par les tailleurs londoniensLe ministre britannique Anthony Eden, coiffé de son éternel chapeau "Homburg", rebatipsé "Eden" par les tailleurs londoniensLe ministre britannique Anthony Eden, coiffé de son éternel chapeau "Homburg", rebatipsé "Eden" par les tailleurs londoniens

  • Enfin, le homburg connut un regain de popularité dans les années 1970, après que l'acteur Al Pacino l'ait porté dans le film "Le parrain" de Francis ford Coppola, en 1972, ce qui lui vaut parfois le sobriquet de "Chapeau du Parrain".

L'acteur états-unien Al Pacino, dans le film états-unien "Le parrain", de Francis Ford Coppola (1972)

Certains Juifs orthodoxes portent un chapeau de type homburg, au bord plus large et de couleur noire.

Chapeau juif orthodoxe de type homburg

Sources : wikipedia.org

On ne dit pas : "Possiblement" pour "Peut-être" ou "Vraisemblablement" !

Je n'en peux plus d'entendre à longueur de journée, dans la bouche de nos dirigeants politiques et économiques comme dans celle des communiquants et autres journalistes, l'adverbe "Possiblement" ainsi utilisé en lieu et place des traditionnels adverbes "Peut-être" et "Vraisemblablement" :

  • Emmanuel Macron "possiblement" contaminé lors d’un sommet européen,
  • de nouveaux variants du virus "possiblement" bien plus contagieux,
  • mais une solution "possiblement" en vue grâce aux vaccins.

Ce mot à la mode n'est certes pas un anglicisme, car il est bien français. Et cela depuis si longtemps, d'ailleurs, que l’Académie française le jugeait déjà "vieux" en… 1762.

Mais il ne signifie jamais que : de façon possible.

Et avant cette mode récente, naturellement apparue sous l'influence omniprésente de l'anglais, son emploi était très peu courant. À peine disait-on parfois, par exemple : "Ce film médiocre peine à nous faire esquisser le moindre sourire, en l'absence de toute situation ou du moindre dialogue possiblement drôle".

Massivement apparu dans les organes d'information au cours de l'année 2020, il constitue, à mon sens, un anglicisme détestable, en étant un calque de l'anglais "Possibly" signifiant "Peut-être".

Et relève de la novlangue, sa sonorité technocratique masquant l’incertitude qu’il exprime.

Les dirigeants politiques, comme les dirigeants économiques, pourraient bien évidemment dire "Peut-être" ou "Vraisemblablement" et s’exprimer au conditionnel.

Ils pourraient même, parfois, dire qu’il y a des choses qu’ils ignorent. Mais ne pas tout savoir leur semble être une faute impardonnable, à laquelle ils ne parviennent manifestement pas à se résigner.

Seul l'usage du terme "Possiblement" permet donc ce tour de force : reconnaître sa totale ignorance en feignant d'être totalement sûr de soi !

Source : timetosignoff.fr

Pourquoi dire : "Never complain, never explain" ?

Et pas : "Ne jamais se plaindre, ne jamais expliquer (ou se justifier)".

Ou : "Jamais de plaintes, jamais d'explications (ou de justifications)".

Ou encore : "Ne vous plaignez jamais, ne vous expliquez jamais (ou ne vous justifiez jamais)".

Tel était - dit-on - le conseil donné en 1851 par la Reine Victoria (1819-1901) au futur Edouard VII (1841-1910), son fils, alors âgé de 10 ans.

En 1899, la reine Victoria pose en compagnie de son fils le futur roi Edward VII (derrière à droite), son petit-fils le futur roi George V (derrière à gauche) et son arrière-petit-fils le futur roi Edward VIII (au premier plan à sa gauche), qui abdiquera , le 11 décembre 1936,, avant son sacre, au profit de son père George VI, le père de l'actuelle reine Elizabeth II
En 1899, la reine Victoria pose en compagnie de son fils le futur roi Edward VII (derrière à droite), son petit-fils le futur roi George V (derrière à gauche) et son arrière-petit-fils le futur roi Edward VIII (au premier plan à sa gauche), qui abdiquera , le 11 décembre 1936,, avant son sacre, au profit de son frère cadet George VI, le père de l'actuelle reine Elizabeth II

Ou, selon d'autres sources, la devise du Premier ministre britannique Benjamin Disraeli (1804-1881).

L'écrivain et homme poliitique britannique Benjamin Disraeli (21 décembre 1804 - 19 avril 1881)
L'écrivain et homme poliitique britannique Benjamin Disraeli (21 décembre 1804 - 19 avril 1881)

Elle a en tous cas été adoptée depuis par différentes personnalités britanniques, dont Winston Churchill ou la reine actuelle Elizabeth II.

  • Il ne faut jamais se plaindre de quoi que ce soit, afin de ne pas avoir à s'expliquer sur ses propres raisons de se plaindre. Et surtout parce que, celui à qui l'on fait part de ses tracas trouve souvent le moyen de vous expliquer que ses ennuis sont bien pires que les nôtres.
  • Et ne jamais expliquer (ou se justifier), car il s'agit d'une marque de faiblesse. Vos amis n'en ont pas besoin, et vos ennemis ne vous croirons pas de toute façon.

Sources : s-obeit-et-r-agit.blogspot.com et wikipedia.org

"Le sérail"

Ce substantif masculin désigne :

  • autrefois, dans l'ancien Empire ottoman : le palais du sultan et quelques hauts dignitaires.
  • et par extension, de nos jours : un milieu restreint ou l'entourage immédiat d'une personne haut placée.

Appartenir au sérail d'un dirigeant, c'est faire partie de son cercle rapproché, de ses intimes.

On dit par exemple : "C'est ce qui se murmure actuellement dans le sérail d'Emmanuel Macron".

Pourquoi dire : "Un swing state" ?

Carte des États-Unis d'Amérique

Et pas : "Un État-charnière" ou "Un État-pivot" !

Cette appellation désigne en effet - dans le contexte de l'élection présidentielle aux États-Unis d'Amérique, un État au vote indécis, où aucun des deux grands partis politiques dominants, le Parti démocrate et le Parti républicain, ne domine le vote populaire.

Et qui peut donc changer de camp, d'un scrutin à l'autre, et faire basculer le résultat du vote final.

Les campagnes électorales ont donc tendance à se concentrer sur ces quelques États, qui sont souvent la clé de la victoire à l'élection présidentielle.

Étaient ainsi considérés comme des États-pivots, lors de l'élection présidentielle du 3 novembre 2020 :

  • 2 États remportés par le Parti républicain lors de trois des quatre dernières élections de 2004, 2008, 2012 et 2016 (Caroline du Nord et Indiana),
  • 3 États où chacun des deux partis a remporté deux fois la victoire (Floride, Iowa et Ohio),
  • et 6 États remportés par le Parti démocrate lors de trois des quatre dernières élections (Colorado, Michigan, Nevada, Nouveau-Mexique, Pennsylvanie et Virginie).

Par opposition aux 23 États "rouges", qui votent régulièrement pour le Parti républicain, remportés par celui-ci lors des quatre dernières élections (Alabama, Alaska, Arizona, Arkansas, Caroline du Sud, Dakota du Nord, Dakota du Sud, Géorgie, Idaho, Kansas, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Montana, Nebraska, Oklahoma, Tennessee, Texas, Virginie Occidentale, Wyoming, Utah).

Ou aux 16 États "bleus", qui votent régulièrement pour le Parti démocrate, remportés par celui-ci lors des quatre dernières élections (Californie, Connecticut, Delaware, Hawaï, Indiana, Maine, Maryland, Massachussetts, Minnesota, New Hampshire, New Jersey, New York, Oregon, Rhode Island, Vermont, Washington).

Source : wikipedia.org

"La participation électorale" ne se calcule pas toujours de la même façon.

La participation électorale est le nombre d'électeurs ayant choisi de voter plutôt que de s'abstenir.

Et elle exprimée au moyen du pourcentage de votants par rapport aux personnes susceptibles de le faire.

  • Mais quelles sont donc ces personnes susceptibles de voter ?
    • Pour les États-Unis d'Amérique, il s'agit des personnes :
      • disposant de la nationalité états-unienne,
      • en âge de voter (donc âgées de plus de 18 ans depuis le 5 juillet 1971),
      • et en capacité de voter (donc non déchues du droit de vote).
  • Tandis qu'en France, il s'agit, pour les élections présidentielles, des personnes :
      • disposant de la nationalité française,
      • en âge de voter (donc âgées de plus de 18 ans depuis le 5 juillet 1974),
      • et en capacité de voter (donc non déchues du droit de vote).

Mais également, et c'est là une nuance très importante : inscrites sur les listes électorales !

Or, selon plusieurs études de l'Insee effectuées au cours des dernières années, de 10 à 13,3 % des français en âge et en capacité de voter ne sont pas inscrits sur ces listes électorales.

Autrement dit : le taux de participation du second tour de l'élection présidentielle du 7 mai 2017, qui a été officiellement de 74,56 % des inscrits, ne correspondait donc qu'à environ 66% (entre 64,64 et 67,10 %) des personnes susceptibles d'avoir voté au sens états-unien du terme.

Un chiffre par conséquent absolument comparable à celui des élections présidentielles états-uniennes du 3 novembre 2020, pour lesquelles le taux de participation est estimé à 66,9 % au 10 novembre, les chiffres définitifs n’étant pas encore arrêtés.

Avec cette nuance d’importance que la participation française n’aurait vraisemblablement pas atteint ce niveau si nous avions dû faire des heures et des heures de queue pour pouvoir voter !

Souvenir personnel :

Je me dois de le reconnaître, mes amis étudiants et moi donnions fréquemment dans l'anti-américanisme primaire, à la fin des années 1970. Et nous nous gaussions régulièrement des taux de participation états-uniens aux élections présidentielles,  jugés ridiculement bas : 53,5 % en 1976 et 52,6 % en 1980 aux États-Unis d’Amérique. Contre 87,33 % en 1974 et 85,85 % en 1981, pour la France (mais avec des modes de calcul différents).

Les choses ont cependant bien changé depuis lors, puisque le taux de participation états-unien a progressé d'environ 15 points (de 52,6 à 66,9% environ) et que le taux français a diminué de 11 points (de 85,5 à 74,56% environ) !

Certes le "Election Day" états-unien n'est pas parfaitement comparable aux élections présidentielles françaises.

  • D'abord parce que nous votons ce jour là uniquement pour choisir notre président alors que les états-uniens votent eux pour tout ou presque, puisqu'ils élisent ce jour là - en plus de leur président (par le biais d'un complexe système de grands électeurs) - leurs shériffs, représentants d'assemblées locales, conseillers municipaux, maires, une partie de leurs sénateurs et gouverneurs, leurs représentants (équivalents de nos députés), etc. Et doivent au surplus se prononcer sur des référendums locaux pouvant éventuellement avoir un impact très important sur leur vie de tous les jours.

D'où des bulletins de vote comportant plusieurs pages et des centaines de cases à cocher, ce qui prend un temps considérable, aussi bien lors du vote que lors du dépouillement.

  • Ensuite parce que les états-uniens possèdent un système de vote par procuration et de vote par correspondance leur facilitant la tâche, dont les français ne disposent pas.
  • Et enfin, parce qu'ils n'ont donc à voter qu'une fois tous les 4 ans là où les français doivent voter plusieurs fois sur cette même période (municipales, régionales, législatives, présidentielles, européennes, référendums éventuels), ce qui peut parfois provoquer une certaine lassitude.

Mais il n'empêche : chapeau bas aux États-Unis d’Amérique pour cette petite leçon de civisme !

On ne dit pas : "Prendre une loi" ou "Publier une loi" !"Promulguer une loi".

Mais : "PROMULGUER une loi" !