On ne dit pas : "La Lang de Blois" !

Mais : "Jack Lang" !

Jack Lang

Il s'agit en effet du surnom en forme de calembour de l'homme politique français, socialiste, Jack Lang, né le 2 septembre 1939.

Explication du calembour
Il résulte de la paronymie entre les locutions nominales « Lang de Blois » et « Langue de bois » et fait référence à l’homosexualité non assumée de Jack Lang.

Député et maire de Blois (41), Jack Lang a été plusieurs fois ministre (Culture, Communication et Éducation Nationale) dans des gouvernements socialistes, notamment en tant que "numéro deux du gouvernement".

Cofondateur, en 1958, avec Édouard Guibert, de la troupe universitaire de Nancy (54), il créé en 1963 le Festival de théâtre universitaire de Nancy, qu'il présidera jusqu'en 1973. Dès l'édition de 1968, l'événement dépasse la sphère artistique lorraine pour acquérir une réputation nationale et mondiale.

Appelé par le président Georges Pompidou à la direction du théâtre de Chaillot en 1972, Jack Lang s'engage à partir de 1974 aux côtés de François Mitterrand, le faisant profiter de son carnet d'adresses international.

Entré au Parti socialiste en 1977, il devient secrétaire national à la culture en 1979.

Et est révélé au grand public en 1981, lorsqu'il est nommé ministre de la Culture, un poste qu'il occupera pendant dix ans sous tous les gouvernements socialistes des deux septennats de François Mitterrand, de mai 1981 à mars 1986, puis de mai 1988 à mars 1993.

Lire la suite

On ne dit pas : "Le ministre des Affaires étrangères français" !

Mais : "Le ministre français des Affaires étrangères" !

"Hexagone" de Renaud : le décryptage intégral des paroles.

Le premier disque 33t de Renaud : "Amoureux de Paname" (1975)

La chanson de Renaud "Hexagone" - surnom de la France depuis les années 1860 - est parue en 1975, dans l'album "Amoureux de Paname", son tout premier 33 tours, sorti alors qu'il n'avait que 23 ans.

Une première version en public de cette chanson figure dans le double disque "Printemps de Bourges 1978", que nous n'avions sans doute pas été très nombreux à acheter à l'époque.

"Le Printemps de Bourges 78", compilation enregistrée en public entre le 12 et le 16 avril 1978. Double-disque 33 tours RCA
"Le Printemps de Bourges 78", compilation enregistrée en public entre le 12 et le 16 avril 1978. Double-disque 33 tours RCA

Et une seconde - malheureusement infiniment moins bonne - dans le disque "Tournée Rouge Sang" de 2007.

CD Renaud "Tournée rouge sange" 2007

Interdite d'antenne sur la radio publique France Inter ainsi que sur les trois chaînes de télévision, "Hexagone" raconte de manière critique une année dans la vie des Français. Renaud y passe en revue, couplet après couplet, mois après mois, les habitudes et coutumes du peuple français, sur un ton aussi caustique que sarcastique.

Accédez à de nombreux commentaires et informations sur le contexte politico-historique en passant votre souris sur tous les mots ou groupes de mots soulignés en gris.

Paroles

Ils s'embrassent au mois de janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l'a pas tell'ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y'a qu'le décor qui évolue,
la mentalité est la même,
tous des tocards, tous des faux-culs.

Lire la suite

"Giscard à la Barre !".

Il s'agit de la devise des soutiens de l'homme politique français Valéry Giscard d'Estaing, lors de la campagne électorale présidentielle de 1974.

Être à la barre d'un navire c'est décider de la direction à prendre. Par extension, celui qui est à la barre est celui qui dirige.

Tel était donc le projet des soutiens de Giscard : qu'il dirige le pays !

Bien que raltivement jeune à l'époque, puisque je suis né en 1961, je m'étais largement étonné du choix de cette formule "à la barre", que je trouvais personnellement pour le moins malheureuse parce que parfaitement ambiguë, du fait de son caractère polysèmique.

 

"On a gagné ! Les doigts dans le nez ! Ils ont perdu ! Les doigts dans le cul" !

Cette formule du registre vulgaire en forme d'idiotisme corporel se chante sur l'air des lampions par les foules enthousiastes :

  • à l'issue d'une victoire sportive,
  • d'une victoire électorale,
  • d'une victoire sociale,
  • ou d'une victoire syndicale.

Et cela même si la lutte a été sévère et le résultat difficile à obtenir.

Alors que l'expression "Les doigts dans le nez" signifie normalement, dans le registre familier - et naturellement au sens figuré - "très facilement, sans aucune difficulté".

Et que "Les doigts dans le cul" est une formule du registre vulgaire signifiant "à ne rien faire".

Voir également l'expression : "Se sortir les doigts du cul".

Ne pas confondre : "Commander" et "Être livré" !

Le Premier ministre Édouard Phiippe et le ministre de la Santé Olivier Véran, le 28 mars 2020

Olivier Véran, le ministre de la Santé a annoncé ce samedi 28 mars 2020 que la France avait "commandé un milliard de masques" ; espérant ainsi rassurer la population.

À toutes fins utiles, je me permets de rappeller la définition du verbe "Commander" dans cette acception : il signifie "Demander la fabrication, la fourniture ou la livraison de quelque chose".

Rien de plus.

Par conséquent, lorsqu'un produit est parfaitement indisponible, parce que demandé par tout le monde au même moment, sans que le ou les fabricants ou vendeurs ne puissent aucunement faire face à la demande, on peut très bien commander autant d'exemplaires que l'on veut sans pour autant recevoir quoi que ce soit !

Le fervent collectionneur que j'ai longtemps été a souvent été confronté au problème, lors de la parution de livres à tirage limité, dont la demande excédait de beaucoup l'offre disponible.

Dans ce cas de figure très courant et bien connu, TOUS les collectionneurs invétérés ne manquent pas de "COMMANDER" ledit ouvrage auprès du maximum de librairies possible... "AU CAS OÙ", par extraordinaire, l'une d'entre elle se retrouverait dans la situation de pouvoir miraculeusement leur livrer UN exemplaire du précieux article !

De la même façon : après le massacre d'une partie de sa rédaction, le 7 janvier 2015, par les frères Chérif et Saïd Kouachi, la rédaction de "Charlie Hebdo" avait publié, le 15 janvier suivant un n° 1178 ("Tout est pardonné") que des millions de personnes avaient souhaité acheter, au nombre desquels je figurais, comme nombre d'entre vous très vraisemblablement...

Si vous vous en souvenez, il a parfois fallu attendre des semaines et passer chaque jour dans de nombreux kiosques et maisons de la presse, puis s'inscrire sur des listes d'attente, avant de pouvoir - enfin - acquérir un exemplaire de ce numéro, qui s'est vendu au total à 4 millions d'exemplaires... mais après moult tirages et retirages successifs.

Lorsqu'il y a pénurie, "commander" ne signifie strictement RIEN !

Dire aujourd'hui, comme l'a fait Olivier Véran, que l'État et les différentes collectivités publiques françaises ont "commandé partout dans le monde où cela était possible plus de un milliard de masques" n'est... que du vent.

Ou plutôt : de la simple communication politique !

* D'abord parce que ce milliard de masques aurait dû être en stock puisque nous en avions 1,723 milliard en 2009 et encore 1,4 milliard en février 2011, avant que nos dirigeants n'oublient ce que "prévention des risques" signifiait,

* et que leur impéritie ne les amènent à décider de supprimer ces stocks, afin de réaliser quelque chose comme - au grand maximum - 100 ou 200 millions d'euros d'économies... qui vont nous coûter plusieurs dizaines de milliards d'euros et plonger notre pays dans une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent,

* ensuite parce que depuis le début janvier 2020 il s'est écoulé pas moins de 14 semaines durant lesquelles "commander" ces masques aurait encore eu un sens,

* et enfin parce que ce milliard de masques sera soit d'un niveau de qualité pitoyable pour avoir été fabriqué en sous-traitance sans aucun respect des normes en vigueur soit livré dans seulement des mois et des mois, pour ne pas dire des trimestres...

Enfin... je vais tout de même en commander personnellement un petit milliard de plus, par sécurité...

De toute façon, je ne risque bien évidemment pas d'être livré.

Mais je pourrai toujours dire que j'ai passé des commandes et brandir mon bon de commande...

"On peut s'immoler autrement que par le feu !".

L'immolation par le feu, le 11 juin 1963, à Saïgon (Vietnam) du bonze vietnamien Thich Quang Duc

Contrairement à ce que l'on pense souvent, en effet, "s'immoler par le feu" ou "une immolation par le feu" ne constituent en aucune façon des pléonasmes.

Il s'agit de se sacrifier en se donner la mort pour ses convictions politiques ou ses croyances religieuses afin d'exprimer son point de vue et d'éveiller les consciences. Mais ce sacrifice peut parfaitement se faire autrement que par le feu. On peut ainsi s'immoler par l'eau en se jetant du haut d'un pont. Ou par le fer, en s'éventrant, à l'instar des officiers japonais à la fin de la guerre du Pacifique, qui avaient coutume de s'ouvrir transversalement le ventre avec un sabre ou un poignard. Cette pratique d'origine chinoise est appelée "seppuku". Mais nous la connaissons généralement davantage sous son nom japonais de "hara-kiri".

La confusion provient évidemment de la puissance des images (le fameux "choc des photos"du magazine Paris Match) de ces militants protestataires périssant par les flammes en public après s'être volontairement mis le feu.

  • D'abord, naturellement, celle de Thich Quang Duc, le moine vietnamien qui fit basculer l'histoire de son pays, le 11 juin 1963 en se sacrifiant par le feu au beau milieu d'un carrefour de Saïgon (Vietnam), afin de protester contre la répression anti-boudhiste. Les photos de sa mort atroce, réalisée par le jeune photographe américain Malcolm Browne, lauréat du prestigieux prix annuel World Press Photo 1963, firent le tour du monde. Et elles choquèrent à ce point le président Kennedy, qu'il ordonna aussitôt une reconsidération radicale de la politique étrangère au Vietnam et déclara : "Aucune photo d'actualité n'a jamais généré autant d'émotion au niveau mondiale que celle-ci".
  • Mais aussi celle de l'étudiant tchécoslovaque Jan Palach, s'immolant à Prague (Tchécoslovaquie), le 16 janvier 1969, afin de protester contre l'invasion de son pays par l'URSS.
  • Celle du jeune étudiant diplômé tunisien Mohamed Bouazizi, devenu marchand de fruits et légumes occasionnel, s'immolant à Sidi Bouzid (Tunisie), le 17 décembre 2010, après que la police lui ait, encore une fois, confisqué son étal.
  • Ou encore de ces 152 moines, nonnes et laïcs des régions nord-est (Amdo) et est (Kham) du Tibet (actuelles provinces chinoises du Gansu, du Sichuan et du Qinghai), protestant contre l'oppression chinoise, entre 2009 et 2017.

Source : wikipedia.org

"AMLO".

L'homme politique mexicain Andres Manuel Lopez Obrador dit AMLO

Il s'agit du surnom de l'homme politique mexicain d'origine espagnole Andres Manuel Lopez Obrador, né le 13 novembre 1953.

Classé à gauche, AMLO est un ancien militant de l'aile gauche du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel).

Après avoir participé à la fondation du PRD (Parti de la Révolution Démocratique), qu'il préside de 1996 à 2000, il fonde en 2011 le MOuvement de REgénération NAtionale (MORENA).

Maire de Mexico City de 2000 à 2005, il a terminé deux fois en deuxième position des élections présidentielles (2006 et 2012) avant de devenir président en juillet 2018, lors de sa troisième tentative.

"Le MORENA".

Il s'agit du "MOvimiento REgeneracion NAcional" ou "MOuvement de REgénération NAtionale", un parti politique mexicain issu du mouvement social, fondé par "AMLO".

Créé en 2011 en tant qu'association civile, il est devenu un parti politique à part entière, en juillet 2014.

"La Zapatera".

Ségolène Royal. Campagne électorale présidentielle de mai 2007

Il s'agit du surnom en forme de calembour dont avait hérité la femme politique française Ségolène Royal durant la campagne présidentielle de 2007, après qu'elle ait été accueillie par le chef du gouvernement socialiste espagnol José Luis Zapatero.

Détestée d'une grande partie de la classe politique, et ce y compris au sein de son propre camp, elle est sans doute la personnalité politique française ayant été affublée du plus grand nombre de surnoms au cours de sa carrière.

 

"Le zapatisme".

Il s'agit du mouvement social et de la doctrine politique du révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata et de son armée de libération du Sud, dans les années 1910-1919.

Ainsi que, depuis le 1er janvier 1994, du mouvement impulsé par l'EZLN (Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional), l'"armée zapatiste de libération nationale".

"Il faut que tout change pour que rien ne change" ou "Tout doit changer pour que rien ne change".

Cette célébrissime réplique (*) est extraite de l'un des chefs d’oeuvre de la littérature mondiale, ayant donné lieu, en 1963, à une célèbre adaptation cinématographique du réalisateur Luchino Visconti, "Le Guépard".

Le livre, paru à titre posthume en 1958, est l'unique roman de l'écrivain et aristocrate italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa.

Le récit prenant place en Sicile au cours de cet événement charnière de l’histoire italienne que constitue le "Risorgimento", ce grand mouvement d’unification du pays dans la seconde moitié du XIXe siècle, "Le guépard" a pour sujet le rapport au temps et en particulier le déclin inéluctable d’une aristocratie séculaire.

Il retrace, de mai 1860 à juillet 1883, la vie de "Don Fabrizio Corbera, prince de Salina" dit "le Guépard", un prince sicilien - interprété par l'acteur américain Burt lancaster dans le film de  Visconti -, au milieu des tourments révolutionnaires.

Et de Tancredi (Alain Delon dans le film), son neveu, noble désargenté, mais fin politicien, qui semble comprend la nature des enjeux et déclare ce que beaucoup considèrent comme la phrase-clé du roman : "Il faut que tout change pour que rien ne change" / "Tout doit changer pour que rien ne change !".

Ce superbe aphorisme reflète l'enjeu principal du roman : changer et vivre, ou rester tel quel et disparaître progressivement. Dans son roman, Lampedusa analyse l'alternative : Tancredi représente l'aristocratie ayant accepté de changer et de vivre avec son temps, abandonnant les valeurs de pureté du sang pour des valeurs plus pragmatiques comme le succès et l'argent. Tandis que la fille de Don Fabrizio, "le Guépard", (Lucilla Morlacchi dans le film... et non Claudia Cardinale, comme certains l'auront pensé, avouez le !) représente, elle, le choix du passéisme, certes beau et honorable, mais conduisant inéluctablement la famille vers une fin triste et poussiéreuse.

(*) : Pour les puristes :

  • la phrase d'origine, dans la traduction de 1959 de l'agrégée d'italien Fanette Pézard, était, très exactement, : "Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change".
  • Et la phrase italienne de Lampedusa, pour les italianophones, : "Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi".
  • La v.o.s.t.f. du film de Visconti l'a légèrement modifié en : "Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change".

Source : franckculture.wordpress.com