"Le syndrome de la cabane", "Le syndrome de l'escargot" ou "Le syndrome du prisonnier".

Une jeune femme anxieuse à sa fenêtre

Ces trois locutions masculines entièrement synonymes ont été utilisées en mai 2020, à l'issue du premier confinement  par certains organes d'information, afin de désigner la peur sociale ou l'angoisse de sortir de chez soi, en particulier après une période de confinement.

Cette terminologie a notamment été utilisée à la fin du premier confinement lié à la pandémie de maladie à coronavirus 2019, pour évoquer la peur de se déconfiner et de se confronter au monde extérieur.

Une personne masquée, accoudée à une rembarde et assise sur un rebord de fenêtre

Et cela, en France mais aussi, préalablement, en Espagne ("sindrome de la cabana").

Ces différentes appellations ne sont normalement pas utilisée en psychiatrie. Mais mon psychiatre a employé la formule "syndrome de la cabane" me concernant.

  • La formule "syndrome du prisonnier" évoque naturellement l'angoisse des détenus confrontés au monde réel après avoir purgé une longue peine,
Un surveillant pénitentiaire ouvrant une porte, à la Prison de la Santé, à Paris (75) (© Dominique FAGET / AFP)
Un surveillant pénitentiaire ouvrant une porte, à la Prison de la Santé, à Paris (75) (© Dominique Faget / AFP)
La porte de sortie principale d'une prison française
La porte de sortie principale d'une prison française
  • celle de "syndrome de l'escargot" renvoit à l'image symbolique de l'escargot, un petit animal capable de vivre recroquevillé et reclus dans sa coquille, sans en sortir, en cas de sécheresse ou de danger,

Deux escargots dans leur coquille, fixés sur le tronc d'un arbuste

  • et celle de "syndrome de la cabane" proviendrait du ressenti des chercheurs d'or à l'issue de leur long isolement dans des cabanes pendant leurs campagnes de prospection.

Un trappeur, dans sa cabane, en Alaska

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mes articles consacrés au "Syndrome de Hikikomori" et au "Syndrome de Diogène" et à la "Syllogomanie".

Sources : sante.journaldesfemmes.fr et wiktionary.org

"Le crabe".

Ce substantif masculin désigne :

  • au sens propre : un crustacé marin décapode à corps arrondi, tel que l'araignée de mer, le tourteau, l'étrille, etc.
Une araignée de mer
Une araignée de mer
Un tourteau
Un tourteau
Une étrille
Une étrille
  • et au sens figuré, dans le registre familier : l'un des surnoms du cancer, une terrible maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive.

Qui constitue la deuxième cause de mortalité sur la planète, après les maladies cardiovasculaires, avec 8,7 millions de morts en 2015.

Source : Le Robert et wikipedia.org

"Le ver solitaire".

Une main d'homme tenant un ver solitaire de plus de deux mètres

Il s'agit du nom communément donné au "Ténia" ou "Taenia", un ver parasite se développant dans l’intestin grêle humain, où il peut vivre 30 à 40 ans, en provoquant parfois des troubles.

De forme plate et segmentée, présentant l’aspect d’un ruban (ou d'une immense tagliatelle !), le ver solitaire est hermaphrodite et peut mesurer jusqu’à 10 mètres de long à taille adulte !

Un ténia ou "ver solitaire" de plus de deux mètres de long
Un ténia ou "ver solitaire" de plus de deux mètres de long

Ces vers parasites se transmettent via l’ingestion de viande infectée par des larves vivantes : du boeuf ou du porc, généralement cru ou pas suffisamment cuit.

La tête d'un ténia - ou "ver solitaire" - en très gros plan
La tête d'un ténia - ou "ver solitaire" - en très gros plan

Il existe deux espèces de ténia pouvant affecter l’homme :

  • le Taenia Saginata ("Ténia inerme"), transmis par le boeuf, qui serait présent chez 0,5% de la population française,
  • et le Taenia Solium ("Ténia armé"), qui se transmet par le porc (il n’y a plus de cas décrits en France, mais il persiste dans certains pays de l’Union Européenne tel que la Pologne).

Mode de contamination et symptômes du ver solitaire

Une fois ingérée, la larve de ténia se fixe par sa tête à la paroi de l’intestin grêle. Elle s’y développe progressivement grâce à la nourriture ingérée par l’hôte et atteint sa taille adulte en trois mois. Le ver est alors en mesure de se reproduire : il se développe en fabriquant des anneaux (segments) pourvus d’un appareil reproducteur.

Régulièrement, des anneaux contenant les œufs se libèrent et sont expulsés par l’anus. Les anneaux du ver solitaire sont de forme plate, rectangulaire et peuvent mesurer jusqu'à 2 cm de long sur 6 à 8 mm de large. Ils sont souvent décrits comme ressemblant à des pâtes alimentaires.

La découverte de ces anneaux dans les sous-vêtements, les selles, les draps, ou sous la douche est souvent le premier signe de la présence du ténia dans l’organisme. Les anneaux s’expulsent souvent de manière active car ils sont mobiles, c’est pourquoi ils peuvent être retrouvés en dehors des selles.

En effet, l’infection passe inaperçue dans la plupart des cas et il est tout à fait possible d'abriter le parasite pendant des années sans s'en rendre compte.

On peut néanmoins observer plusieurs symptômes chez certains sujets : douleurs abdominales, nausées, troubles de l’appétit, éruptions cutanées, fatigue, céphalées

Une perte de poids anormale et rapide peut être également un signe de l’infection.

Traitement

On prescrit généralement un médicament antiparasitaire (ou vermifuge) afin de tuer le ténia.

Une fois détruit, le ténia est expulsé avec les selles par les voies naturelles.

Complications

Le ver solitaire est une affection relativement bénigne et les complications liées au parasite (appendicite, occlusion intestinale) sont très rares.

Dans le cas du Taenia Solium ("Ténia armé", se transmettant par le porc et absent en France), l’homme peut toutefois devenir lui-même un hôte intermédiaire par la consommation accidentelle d'oeufs de parasite, présents dans les selles d’autres humains.

Les oeufs ingérés passent dans les vaisseaux sanguins et se fixent dans différents tissus musculaires, voire cérébraux, dans les cas les plus graves, pour former des cysticerques (ou larves).

On parle alors de cysticercose humaine, une pathologie sérieuse qui entraîne des troubles oculaires et neurologiques.

Prévention

Le plus important est de veiller à une congélation prolongée (- 10°c pendant 10 jours minimum) ou une cuisson suffisante de la viande de boeuf ou de porc, afin de détruire les larves de ténia.

La consommation de boeuf crue (steak tartare) est à risque.

Les mesures d'hygiène alimentaire doivent être en particulier respectées dans des régions du monde où les contrôles sanitaires et vétérinaires sont moins développés.

Moins fréquemment, d’autres viandes peuvent transmettre le Ténia Saginata ("Ténia inerme", transmis par le boeuf et présent en France), telles que par exemple celle de l'antilope, du caribou, du chameau, de la gazelle, de la girafe, du gnou, du lama ou du lémur.

Il est important pour les humains de ne pas déposer leurs selles à portée d’animaux comme les bovins, car ce geste pourrait leur transmettre le Ténia Saginata.

Il est également essentiel de ne pas consommer de légumes pouvant avoir été souillés par des déjections humaines, à cause du risque de cysticercose humaine. C’est la raison pour laquelle l’engrais humain est interdit.

Source : www.passeportsante.net

"La ride du lion" ou "Les rides du lion".

La ride du lion ou les rides du lion sur un front de femme

Il s'agit de rides d'expression se développant au niveau du front que l'on appelle communément ainsi les "rides inter-sourcilières" ou "rides de la glabelle".

Sources : www.jp-martinetto.com et www.docteur-picovski.com

"Une culotte de cheval";

Une femme avec une "culotte de cheval"

Cette locution nominale féminine en forme d'idiotisme animalier et d'idiotisme vestimentaire appartient au registre familier.

Et elle désigne, au sens figuré, chez les femmes essentiellement : un amas de graisse situé à l'arrière du haut des cuisses, sur les fesses et les hanches, formant des zones durcies et douloureuses au toucher, pouvant favoriser l'apparition de la cellulite.

Ce phénomène, qui s’explique par des facteurs hormonaux et physiologiques, est assez peu observé chez les hommes, dont les amas graisseux sous-cutanés se font plus couramment au niveau du ventre et de la poitrine.

Source : www.crpce.com

"Avoir un chat dans la gorge".

Cette très ancienne expression en forme d'idiotisme animalier remonterait au XIe siècle.

Elle s'utilise, au sens figuré, lorsque l'on éprouve une gêne soudaine pour parler ou chanter, ayant la gorge qui gratte, comme si l'on avait quelque chose dans le gosier.

On a alors tendance à tousser et à bredouiller péniblement quelques mots d'excuse avec une voix enrouée. Et cela généralement jusqu'à ce que l'on boive un verre d'eau et parvienne progressivement à retrouver notre voix au bout de quelques instants, après nous être consciencieusement et fort peu discrètement raclé la gorge.

On dit par exemple : "Excuse-moi ; je ne sais pas ce que j'ai avalé : j'ai un chat dans la gorge".

Sources : wiktionary.org et www.expressio.fr

"Un ongle noir" ou "Un rat".

Ces deux appellations en forme d'idiotisme chromatique et d'idiotisme animalier appartiennent au registre populaire et désignent ce que l'on appelle dans le langage courant "Un hématome sous l'ongle"  et dont le véritable nom est "Un hématome sous-unguéal".

Provoqué par un choc contre l'ongle de pied ou du doigt, il est très douloureux sur le moment et le reste durablement lorsqu'on le presse.

Petit orteil heurtant violemment un pied de table

L'ongle prend ensuite une coloration noire et peut finir par tomber deux ou trois semaines plus tard.

Source : www.topsante.com

"Le syndrome de Bogorad", "Le syndrome gusto-lacrymal" ou "Le syndrome des larmes de crocodile".

Cette affection a été décrite en 1928 par le neuropathologiste russe F.A. Bogorad.

Il s'agit d'une sécrétion abondante de larmes survenant par crises, au moment de la mastication ou du simple réflexe gustatosalivaire : le patient pleure lorsqu'il mange.

Ce larmoiement abondant, le plus souvent unilatéral (à un seul oeil) est parfois observé dans certaines paralysies faciales périphériques en voie de régression (entre le 5e et 10e mois) et est due à une mauvaise régénération des fibres nerveuses : les nerfs qui normalement innervent la glande parotide qui est une glande salivaire, vont innerver la glande lacrymale.

Voir également mon article consacrée à la formule "des larmes de crocodile" et à l'expression "Verser des larmes de crocodile".

Sources : dictionnaire.academie-medecine.fr, www.vulgaris-medical.com, wikipedia.org et www.medecine-et-sante.com

"Le crabe", "Une longue maladie" ou "Une longue et cruelle maladie".

Ces trois appellations désignent le cancer.

  • "Le crabe" relève du registre familier.
  • Les formules "Une longue maladie" et "Une longue et cruelle maladie" appartiennent au langage courant et sont très régulièrement utilisées par les proches de personnes décédées.

Je suis toujours stupéfait de voir perdurer cette pratique depuis plus d'un demi-siècle que je l'entends ou la lis. Pourquoi diable n'ose-t-on donc toujours pas mentionner simplement le nom de cette terrible maladie ?

  • Le mercredi 11 mars 2020, j'ai ainsi encore pu entendre et lire le communiqué transmis à l'AFP par son attachée de presse indiquant :

"Didier Bezace est mort à son domicile parisien, ce mercredi 11 mars 2020, à l'âge de 74 ans, des suites d'une longue maladie qu'il a combattue avec vigueur et courage" !

L'acteur, metteur en scène et directeur de théâtre français Didier Bezace

J'adorais ce très grand monsieur du théâtre français, acteur, metteur en scène et directeur de théâtre, né le 10 février 1946 à Paris et mort le 11 mars 2020 rongé par un putain de cancer !

  • Et rebelote le 12 mars 2020, où son agent a transmis à l'AFP le communiqué suivant : La réalisatrice française "Tonie Marshall est décédée à l'âge de 68 ans, le matin du 12 mars, des suites d'une longue maladie".

"Le syndrome de la queue de cheval".

Le syndrome de la queue de cheval est provoqué par la compression de la "queue de cheval".

Et ses symptômes sont variables en fonction de la gravité de la compression : sciatique uni- ou bilatérale (selon l'uni- ou bilatéralité de la compression), paraplégie périphérique, atrophie des muscles et incontinence anale et vésicale.

Les formes graves de ce syndrome se traitent par neurochirurgie.

Source : wikipedia.org

"Le coup du lapin".

Cette locution nominale très imagée et pour le moins macabre, désigne un traumatisme du rachis cervical, pouvant être dû au mouvement de la tête ou à un coup porté.

Son nom provient de la technique traditionnelle consistant à tuer le lapin en lui assénant un violent coup direct derrière la nuque.

Le "coup du lapin" peut constituer :

  • un traumatisme indirect :

Il s'agit dans ce cas d'un traumatisme indirect du rachis cervical en flexion-extension, en général lors d'un accident dans un véhicule brutalement arrêté ou percuté par l'arrière. Il produit plutôt des entorses du rachis cervical, habituellement bénignes, mais pas toujours. Il peut également produire des fractures, particulièrement des fractures du corps en compression. C'est notamment pour en limiter l'impact que les véhicules sont désormais systématiquement équipés d'appui-têtes.

  • un traumatisme direct :

Dans ce cas, le coup du lapin désigne un coup reçu au niveau du cou ou à la base du crâne. Il est dangereux à cause des risques de dommage à la colonne vertébrale et par conséquent à la moelle épinière, qui peuvent entraîner la paralysie ou la mort.