On ne dit pas : "Dans tout le métier du care" !

L'actrice française Karin Viard
Ainsi qu'a pu le déclarer, le 8 mars 2023, l'actrice française Karine Viard, dans l'émission "C à vous", sur la chaîne de télévision publique française France 5.
Mais, en français : "Dans tout le DOMAINE du SOIN" ! ou "Dans tous leS métierS du SOIN" !

On ne dit pas : "Juste : la question que Mémé posait (...)" !

L'ancien joueur de football et consultant français Jérôme Alonzo

Mais, en français : "Simplement : la question que Mémé posait (...)" !

Cette utilisation fautive de "Juste" relève de l'anglais.

Pourquoi dire : "I' faut coacher là !" ?

Le journaliste sportif français Benoît Cosset

Ainsi qu'a pu le déclarer, le 8 mars 2023, le journaliste français Benoît Cosset, dans l'émission "La grande soirée", qu'il présentait, sur la chaîne de télévision française L'Équipe.

Et pas, en français : "IL faut GÉRER là !" !

 

On ne dit pas : "Un agriculteur, une éleveuse, une activiste, un philosophe" !

Le journaliste français Corentin-Chrétien Droz
Ainsi qu'a pu le déclarer, le 19 mars 2023, le journaliste français Corentin-Chrétien Croz, dans l'émission "27", sur la chaîne de télévision publique franco-allemande ARTE.
Mais, en français : "Un agriculteur, une éleveuse, une MILITANTE, un philosophe" !
"Activist" est en effet un mot anglais.

"Dédié à" et "Dédié".

L’usage abusif du participe passé "Dédié à" ou - pire - de l’adjectif "dédié" (qui n'existe pas !), s’est progressivement répandu ces 10 ou 15 dernières années, avec une très forte accélération dans les années 2020, au point qu’aujourd’hui il est difficile de regarder un journal télévisé ou un documentaire sans l’entendre. On le retrouve également fréquemment à la radio et dans la presse écrite, ou sur les sites internet.

  • Si la formule "Dédié à" n’est pas en elle-même incorrecte et ne doit en aucun cas être proscrite, il n’en demeure pas moins que son sens étant très restrictif, elle doit être utilisée avec la plus extrême parcimonie.

En effet, ses usages ne peuvent être que très limités lorsque l'on sait que le verbe "dédier" ne signifie que : offrir symboliquement quelque chose, même un sentiment, à une divinité, à une personne considérée comme une divinité, ou à un être digne de respect, de gratitude. Et, par extension : remercier ou rendre hommage à quelqu’un, au travers d’une oeuvre généralement littéraire, cinématographique ou architecturale.

Ainsi dit-on d’un livre, d’un film ou d’un bâtiment qu’il est "dédié à quelqu’un", sans pour autant - et c’est essentiel - qu’il lui soit consacré ou destiné.

"Dédié à", "Consacré à" et "Destiné à" ont en effet des sens très différents et n’ont jamais été synonymes.

Ainsi, un historien qui aurait écrit une biographie de Napoléon pourrait déclarer : "J’ai consacré un livre à Napoléon et l’ai dédié à ma femme", et non pas "J’ai dédié un livre à Napoléon et l’ai consacré à ma femme" !

Le site internet de Canopé, "le réseau de création et d’accompagnement pédagogiques" dépendant de l’Éducation Nationale, annonce pourtant dans sa présentation de la Bibliothèque rose illustrée et de la comtesse de Ségur : "Entre 1857 et 1869, la Comtesse de Ségur va publier une vingtaine d’oeuvres dédiées aux enfants" (pour "destinés aux").

De la même façon, "Dédié à" tend malheureusement de plus en plus à se substituer à "Attribué à", "Réservé à", "Affecté à", "Alloué à", "Dévolu à", "Voué à", etc.

On pouvait par exemple lire, dans un communiqué de presse du ministère de l’Éducation nationale, en avril 2013 : "Enfin, le 3e plan autisme, présenté par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, prévoit la création de 30 unités d’enseignement dédiées à l’autisme à la rentrée 2014"  (pour "dévolues à").

Et la société française de télécommunications Orange présentait aux internautes les services de pointe qu’elle réservait aux collectivités en ces termes : "Orange pro, le portail d’informations et de services dédié aux professionnels et aux entreprises" (pour "réservé aux").

  • Quant à l’utilisation de "Dédié" comme adjectif, elle est tout simplement fautive.

Et cela pour la bonne et simple raison que ce mot n'a  jamais existé en français.

Il s'agit tout simplement - comme souvent, malheureusement - d'un calque de l'anglais "deticated".

Cette floraison de formules fautives du type "Site internet dédié", "Application dédiée", "Espace dédié", "Impôt dédié", "Personnel dédié", "Produit dédié", etc., à laquelle on assiste ces dernières années, ne fait malheureusement que concourir à l'appauvrissement de notre si jolie et si riche langue française, qui dispose de nombreux adjectifs ou loction, tels que "Approprié", "Attitré ", "Personnel", "Particulier", "Spécifique", "Spécial", "Spécialisé", "Ad hoc", "Prévu à cet effet", etc.

Source : https://la-grammaire-de-forator.over-blog.fr

"Save".

Logotype de l'enseigne française "Save" spécialisée dans la réparation de téléphones portables

Tel est le nom anglais de l'enseigne française de boutiques de réparation de téléphones portables fondée en 2015 par le français Damien Maurin, à partir de la boutique Save my smartphonecréée à paris (75) en 2013.

Cette enseigne a été rachetée en 2017 par Remade group.

Puis, en 2019, par Point Service Mobiles, devenant l'unique nom du "premier réseau français agréé par les constructeurs dédié à la réparation immédiate de smartphones et objets connectés", regroupant 186 magasins, dont une centaine en franchise.

La devanture d'un magasin Save

Point Service Mobiles avait été créée en avril 2010 par Martine Bocquillon et son premier magasin avait ouvert le 4 décembre 2006, à Paris (75), place de la Nation.

Sources : www.lsa-conso.fr et www.toute-la-franchise.com

"Être trop" ou "C'est trop".

Cette locution verbale se retrouve dans deux niveaux de langue différents :

  • dans le langage courant tout d'abord :
    • comme formule de politesse, pour exprimer sa reconnaissance, ses remerciements.

On dit par exemple : "C'est trop... c'est trop pour moi, voyons : il ne fallait pas !".

    • ou pour dire son indignation et affirmer que sa patience vient à bout.

On dit par exemple : "C'est trop ! Non, non : je n'en supporterai pas davantage !".

Ou : "C'en était trop, monsieur le commissaire : c'est pour ça que j'ai découpée ma femme en rondelles. Je lui avais dis cent fois que je détestais les brocolis".

  • et dans le registre familier, chez les jeunes, sur le modèle de l'anglais "Too much" : être remarquable dans son genre, susciter l'admiration, l'enthousiasme ; être épatant, formidable, sensationnel, terrible.

On dit par exemple : "J'adore ce mec, il est trop !".

Source : www.cnrtl.fr

Pourquoi dire : "Good cop/bad cop" ?

Guy Pearce et Russell Crow, dans le film états-unien "L.A. Confidential", de Curtis Hanson (1997)

Et pas simplement, en français : "Bon flic/mauvais flic" ou "Gentil flic/méchant flic" !

Cette technique est une tactique psychologique couramment utilisée dans la négociation et les interrogatoires.

Elle implique une équipe de deux négociateurs ou interrogateurs, ayant apparemment une attitude opposée à l'égard de l'interrogé. Selon les moments, le duo peut interroger la personne tour à tour ou simultanément.

Technique

Le "mauvais (ou méchant) flic" prend une attitude agressive et négative à l'égard de l'interrogé, lançant des accusations flagrantes, des commentaires désobligeants, des menaces, etc.

Le sentiment d'antipathie qu'il suscite prépare le terrain pour le "bon (ou gentil) flic", qui agit pour sa part avec bienveillance, semblant apporter un soutien et de la compréhension, voire de la compassion, et faisant ainsi naître un sentiment de sympathie à son égard.

La personne interrogée sent qu'elle peut coopérer avec le "bon (ou gentil) flic", soit parce qu'elle a confiance en lui, soit parce qu'elle a peur du "mauvais (ou méchant) flic". Auquel cas, elle peut rechercher la protection du "bon (ou gentil) flic" et fournir les informations que les enquêteurs recherchent.

Cette technique a cependant ses inconvénients puisqu'elle peut être facilement identifiée et que le "mauvais (ou méchant) flic" peut s'aliéner l'interrogé.

Une technique qui fonctionne

Une étude allemande, réalisée par Francesca D’Errico de l’université d’Uninettuno (Italie) et Cornelia Wrzus de l’université de Mayence (Allemagne), publiée dans Frontiers in Psychology, et repérée par le New York Magazine, en 2017,  démontre qu’une personne soumise à des changements émotionnels répétés - c’est-à-dire passer d’un état positif (l'effet "good cop") à un état négatif (l'effet "bad cop") et inversement - est plus encline et plus prompte à se conformer à ce qu’on lui demande.

Une technique très présente dans le cinéma hollywoodien

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir (ou revoir : on ne saurait s'en lasser) cette extraordinaire scène de l'excellent film états-unien "L.A. confidential", réalisé en 1997 par Curtis Hanson.

Affiche du film états-unien "L.A. confidential", de Curtis Hanson (1997)

Avec Russell Crowe dans le rôle du "mauvais (ou méchant) flic" (le "bad cop"), Guy Pearce, dans celui du "bon (ou gentil) flic" (le "good cop") et Ron Rifkin, dans celui du procureur général, se vantant d'avoir pratiquement inventé lui-même la technique du "Good cop/bad cop".

Source : wikipedia.org et www.slate.fr et  vvvv

 

Pourquoi dire : "Allez, quoi : next !", "Fake ou pas fake ? Mais n'empêche que c'est ça" et "Breaking news !" ?

Le journaliste sportif français Dave Appadoo

Ainsi qu’a lamentablement pu le déclarer, le 26 février 2023, le journaliste sportif français Dave Appadoo, dans l’émission vespérale "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.

Et pas simplement, en français :

  • "Allez, quoi : ON PASSE À AUTRE CHOSE !",
  • "VRAI ou PAS ? Mais IL n'empêche que c'est ça",
  • et : "DERNIÈRE NOUVELLE !".

Il me fait pitié le pauvre.

Pourquoi dire : "Depuis qu'je suis humoriste, je vis my best life" ?

L'humoriste franco-marocain Amine Radi

Ainsi que peut le déclarer l'humoriste franco-marocain Amine Radi, dans sa saynète "Business class"...

Et pas, en français : "Depuis quE je suis humoriste, je vis LES MEILLEURS MOMENTS DE MA VIE" !

Et : "CLASSE AFFAIRES" !

Pour faire croire qu'à défaut de maîtriser le français, on connaît quelques mots d'anglais ?