Pourquoi dire : "Un ferry" ou "Un ferry-boat" ?

Ferry

Et pas : "Un transbordier" !

Le mot "Ferry" est d'abord apparu en France en 1782, avant d'évoluer en "Ferry-boat" en 1848, puis de redevenir "ferry par ellipse lexicale.

Mais il s'agit d'une mauvaise interprétation du verbe anglais "To ferry", qui signifie "Transporter", car la langue anglaise utilise le mot "Car ferry" pour les navires transportant à la fois des personnes et des véhicules.

Les marseillais la particularité de ne pas avoir sacrifié a la pratique de l'ellipse, qui fait que beaucoup de personnes doivent aujourd'hui ignorer qu'un "Ferry" est normalement un "Ferry-boat", et de continuer par conséquent à utiliser le mot complet (sans le tiret). Et, qui plus est, à le prononcer avec un accent tout particulier !

Quant à nos amis québecois, ils utilisent le mot "Traversier".

Source : http://monsu.desiderio.free.fr

"L'atterrissage", "L'atterrage" et "L'atterrissement".

Ces trois substantifs masculins paronymes ont des significations fort différentes.

  • l'"Atterrissage", c'est, au sens étymologique, le fait de rejoindre la terre ferme.

Le terme recouvre cependant des notions différentes suivant qu'il est employé dans le domaine maritime ou aéronautique.

    • en navigation maritime, c'est le moment où, sur un navire venant du large, le navigateur aperçoit la terre (visuellement ou au radar) et identifie la côte qui se présente à lui grâce à des amers caractéristiques. Cette identification lui permet d'effectuer un point par relèvements optiques ou par distances radar, et donc de recaler son estime. L'adoption d'un premier point sûr manifeste l'atterrissage : on dit que le navire a "atterri".

L'atterrissage est facilité par le choix d'une route arrivant sur une côte facilement identifiable, un relief caractéristique, le feu d'un phare, etc.

Naturellement l'apparition des systèmes de positionnement par satellites a largement réduit l'importance et la signification de l'atterrissage.

 L'atterrissage d'un avion   Atterrissage d'un oiseau

    • Pour un aéronef ou pour un animal, l'atterrissage est la phase finale du vol, à l'issue de la procédure d'approche, et pendant laquelle il se pose sur le sol.

Au début de l'histoire de l'aviation, le terme employé était la "prise de terrain", expression toujours utilisée de nos jours en parapente.

  • l'"Atterrage" est le terme décrivant l'abord des côtes, c'est-à-dire l'ensemble des points particuliers et des amers permettant de reconnaître une côte ou les approches d'un port depuis le large.

Un atterrissement

  • tandis que l'"Atterrissement" ou "Alluvionnement" est un terme géologique et de droit désignant un amas de terre formé par sédimentation le long d'un rivage ou d'une rive, à mesure que la mer ou les fleuves apportent vase et limon.

On dit ainsi qu'une prairie s'accroît "par atterrissements".

Source : wikipedia.org

"Une accrue".

  • Il s'agit tout d'abord d'un terme d'agronomie ou de droit, synonyme d'"accroissement", qui désigne l'accroissement d'une chose, d'une valeur, d'un fonds territorial.

L'"accrue" peut ainsi désigner deux phénomènes naturels :

    • l'augmentation de surface d'un terrain par le retrait des eaux ou les terres que l'atterrissement ajoute à une rive ou un rivage. Cet accroissement appartient au propriétaire par "droit d'accroissement".
    • ou l'augmentation de l’étendue d'un espace boisé par rejets naturels, sans qu’on ait planté ni semé. Le bois s’est étendu de lui-même par les rejetons des racines, ou par le semis naturel des graines tombées des arbres.
  • Mais c'est également, dans le domaine de la pêche, une maille ajoutée à un rang de mailles, sur un filet.

 

"L'amer" ou "Un amer".

Ce mot peut avoir différentes significations selon qu'il s'agit de l'adjectif ou du substantif :

  • l'adjectif  "amer" caractérise en effet l'une des saveurs primaires du goût appelée "amertume".
  • tandis que le substantif "Amer" désigne, selon le contexte :
    • est un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté, utilisé pour la navigation maritime, tel qu'un phare, un clocher, un château d'eau, etc.
    • ou une liqueur apéritive fabriquée à partir de l'infusion de plantes amères.

"Un marocain" et "Un maroquin".

Atention : ces deux substantifs parfaitement homonymes et souvent confondus n'ont absolument pas la même signification :

  • "un marocain" est une personne originaire du royaume du Maroc, en Afrique du Nord.

Localisation du Maroc

  • tandis qu'"un maroquin" (mot dont on a tiré le mot "maroquinerie") peut désigner, selon le contexte, :
    • au sens propre : un cuir de grande qualité, constitué d'une peau de chèvre ou de mouton, tannée et teinte (souvent en rouge), selon un procédé qui aurait été mis au point au Maroc.

Le maroquin était notamment utilisé pour la reliure de livres de valeur.

Livres reliés en marocain rouge

Ou la confection de sacoches, porte-documents.

Porte-documents sacoche en cuir maroquin rouge doré au fer (XVIIIe siècle)
Porte-documents sacoche en cuir maroquin rouge doré au fer (XVIIIe siècle)

Et portefeuilles.

Portefeuille maroquin grenat et portefeuille maroquin vert olive
Portefeuille maroquin grenat et portefeuille maroquin vert olive
    • et par extension : une fonction ministérielle.

On parle ainsi  de "Maroquin ministériel" ou de "Portefeuille ministériel", héritage de l'époque où les ministres venaient au Conseil munis de leur maroquin de cuir.

    • ainsi que, dans le domaine maritime : un "étai" ou cordage tendu entre le haut du mât de misaine et le haut du grand-mât, afin de rigidifier la mâture.

Source : wiktionary.org

"Un collet".

Ce mot polysémique possède de très nombreuses significations.

Dans tous les cas cependant, le substantif masculin "Collet" concerne des choses :

  • soit en rapport direct avec le mot "Cou" :
    • c'est d'abord un piège en crin ou en laiton, utilisé par les braconniers pour attraper par le cou les oiseaux et les petits mammifères, tels que le lièvre,
    • mais également le morceau de viande correspondant au cou chez le veau et chez le mouton, également appelé collier,
    • la partie de la peau du bœuf qui recouvrait les épaules et le cou de l'animal, en peausserie,
    • ou une partie du vêtement entourant le cou (petit col, amovible ou non, ou rabat de linge ou de dentelle).
  • soit qui, par leur forme ou leur position, rappellent le cou de l'homme :
    • la ligne de jonction entre l'émail et le cément d'une dent, séparant la couronne de la racine,
    • ou le rétrécissement de l'uretère, en anatomie,
    • la zone de passage entre la partie aérienne et la partie souterraine d'une plante, généralement située au niveau de la surface du sol,
    • la partie la plus étroite des marches d'un escalier à vis,
    • le bourrelet qui termine le goulot d'une bouteille,
    • la partie où s'assemblent les deux bras et la verge d'une ancre,
    • la partie en saillie de différentes pièces, en mécanique,
    • et, enfin, un élargissement pratiqué à l'extrémité d'un tuyau de façon à y fixer une bride, en plomberie.

"Un minot".

Ce mot peut désigner différentes choses :

  • c'est d'abord, pour les provençaux et les marseillais, dans le registre familier, un enfant, un adolescent, un jeune (*),
  • mais c'est également, dans la marine, une pièce de charpente spécifique,
  • et c'était enfin, autrefois, une mesure de capacité pour les matières sèches telles que le grain, équivalant à 18,5 litres.

(*) Concernant les enfants, je vous recommande la lecture de mon article sur toutes les façons de dire "Un jeune enfant ou "Un enfant".