"Feu" et "Un feu".

Ces deux mots homophonographes ne doivent surtout pas être confondus.

  • "Feu" est en effet un adjectif invariable :
    • désignant, dans le langage courant : une couleur rouge-orangé très vive.

La couleur "rouge feu"

    • et signifiant, dans le registre soutenu : décédé depuis peu, défunt.

On dit par exemple : "Feu mon mari avait acheté cette magnifique maison pour notre retraite".

Une tombe fleurie

  • Tandis que "Un feu" est un substantif polysémique masculin relevant du langage courant, désignant, selon le contexte :
    • la manifestation d'une combustion rapide et persistante accompagnée d'émission de lumière et d'énergie thermique.

On dit par exemple : "Nous avons aperçu une colonne de feu".

Une colonne de feu

    • un amas de matières en combustion ; l'embrasement d'une matière par les flammes.

On dit par exemple : "Viens donc te réchauffer près du feu".

Un feu de cheminée

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"Hauturier" ou "Hauturière" et "Roturier" et "Roturière".

Ces deux termes paronymes ne doivent surtout pas être confondus !

Relevant du langage courant, ils signifient en effet respectivement :

  • "Hauturier" ou "Hauturière" (adjectif) : relatif à la haute mer, c'est à dire la zone maritime éloignée des côtes, hors des eaux territoriales.

Il s'emploie à propose de la navigation et de la pêche qui s'y pratiquent.

De telle sorte que l'on parle par exemple de "permis bateau hauturier".

Le permis bateau hauturier

Et de "pêche hauturière".

"Pêche côtière" et "Pêche hauturière" (© www.aquaportail.com)

 

  • et "Roturier" ou "Roturière" (adjectif et substantif) : qui n'est pas noble ou n'a pas été anobli, qui n'appartient pas à la noblesse.

On dit par exemple : "Le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, héritier présomptif au trône d'Italie, a épousé une roturière, l'actrice française Clotilde Courau, devenue la princesse Clotilde de Savoie, princesse de Venise et de Piémont".

Le substantif féminin "Roture" désignait, sous l'Ancien Régime, l'ensemble des personnes appartenant au tiers état.

Sources : wikipedia.org, wiktionary.org, Le Robert et www.larousse.fr

"Ohé ! du bateau !".

J'aime bien cette locution interjective en forme d'idiotisme des transports.

Relevant du registre familier, elle s'utilise, au sens figuré, pour interpeller une ou plusieurs personnes inattentives, n'ayant pas remarqué quelque chose.

On dit par exemple : "Ohé ! Du bateau ! Je vous signale que vous n'avez plus que 24 heures pour vous inscrire au repas de fin d'année de notre association !".

Tandis qu'au sens propre, elle relève du langage courant et est utilisée pour interpeller les marins ou passagers d'un navire situé à proximité. En particulier si l'on est naufragé sur une île déserte !

On dit par exemple : "Ohé ! Du bateau ! Vous auriez une petite place pour moi ?".

Couverture du recueil de dessins humoristiques de Jacques faizant "Ohé ! Du bateau !" (1984)
Couverture du recueil de dessins humoristiques de Jacques faizant "Ohé ! Du bateau !" (1984)

"Aplater".

Ce verbe largement méconnu possède deux significations radicalement différentes :

  • dans le domaine maritime : répartir les matelots sept par sept pour manger au même plat,
  • et dans le domaine alimentaire : découper une Fourme d'Ambert, en respectant un geste précis consistant à la couper en commençant par le sommet, en un mouvement circulaire.

La découpe se fait à l'aide d'un couteau de forme très précise et l'entame de la tranche est réalisée en biseau.

Couteau à aplater la fourme d'AmbertCouteau à aplater la fourme d'Ambert

Source : wiktionary.org et www.gastronomico.fr

"Affréter", "Fréter" et "Noliser".

Ces trois verbes relèvent du jargon maritime.

  • "Affréter" et "Noliser" sont des verbes synonymes signifiant :
    • conclure un contrat d'affrètement,
    • et par extension : prendre en location un moyen de transport de marchandises ou de personnes tel qu'un navire ou un avion.

"Affréter" relève du langage courant.

Et "Noliser" relève du registre désuet et s'employait surtout dans la région méditerranéenne.

On dit par exemple : "Nous avons affréter plusieurs avions afin de rapatrier les français présents dans ce pays".

Ou : "Noliser un navire en plein été dans cette région n'est pas chose facile".

  • tandis que "Fréter" signifie tout à la fois :
    • exactement la même chose que "Affréter" et "Noliser",
    • et : mettre un bateau à la disposition de quelqu'un, le donner en location, conclure avec quelqu'un un contrat d'affrètement.

On dit par exemple : "Notre compagnie a fréter un navire pour le gouvernement français qui souhaitait envoyer rapidement du matériel dans cette région".

Sources : www.larousse.fr, www.cnrtl.fr, wiktionary.com et Le Robert

"Avoir le vent en poupe".

Cette locution verbale venue de la marine à voile relève du langage courant.

Et elle signifie :

  • au sens propre : bénéficier d'un vent arrière favorable, qui gonfle les voiles.

"Avoir le vent en poupe", au sens propre

On dit par exemple :

  • et au sens figuré, selon le contexte :
    • connaître un développement favorable, être dans une période de réussite ; avoir de la chance ; être secondé, favorisé par les circonstances ou les évènements.

On dit par exemple : "Les marchands de vêtements chauds ont le vent en poupe cet hiver".

    • être bien vu dans une entreprise, dans un milieu professionnel, etc.

On dit par exemple : "Ton chef de service a le vent en poupe on dirait : on parle de lui pour le poste de directeur-adjoint".

Sources : langue-francaise.tv5monde.com et wiktionary.org

"Flasque", "Une flasque" et "Un ou une flasque".

Ces différents termes homophonographes relèvent tous du langage courant.

Et ils ne doivent surtout pas être confondus.

  • "Flasque" est en effet un adjectif signifiant :
    • au sens propre : mou, manquant de tenue et de fermeté,

On parle par exemple d'un "ventre flasque" ou de "chairs flasques".

Le mnemiopsis leidyi, un envahisseur translucide et gélatineux, qui colonise les étangs et lagunes de Méditerranée (© F3 LR)
Le mnemiopsis leidyi, un envahisseur translucide et gélatineux, qui colonise les étangs et lagunes de Méditerranée (© F3 LR)
    • et au sens figuré : qui manque de vigueur, de consistance, de caractère,

On parle par exemple de "couleur flasque" ou de "bruit flasque".

  • tandis que le substantif féminin"Une flasque" désigne :
    • principalement : une petite bouteille plate, souvent en inox et de forme incurvée,

    • mais également : un flacon plat utilisé pour transporter le mercure,
    • et autrefois (registre désuet) : une poire à poudre utilisée par les arquebusiers,
  • et le substantif masculin ou féminin "Un(e) flasque" désigne :
    • chacune des pièces plates de fer ou de bois, allant par paire, qu'on dispose parallèlement dans un mécanisme,

On parle par exemple des "flasques d'une échelle" ou des "flasques des pédales d'une bicyclette".

    • et notamment : chacune des joues du moyeu d'une roue,

Des flasques de roue

    • ou, dans le domaine de l'artillerie : chacune des pièces latérales soutenant l'affût d'un canon et sur lesquelles s'appuient les tourillons,
    • et, dans le domaine maritime : les pièces de bois disposées latéralement à l'emplanture d'un mât, appelées "Flasques d'emplanture" ou "Jottereaux".
    • et par analogie : la pièce située au bas d'un poteau pour le maintenir.

Sources : www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et Le Robert

Y avoir "Panique à bord".

Cette locution adverbiale relève du jargon maritime.

Et elle désigne, au sens figuré, dans le langage courant : une complète désorganisation, une situation on l'on ne contrôle plus rien.

On dit par exemple : "J'ai voulu essayer ce nouveau restaurant dimanche, mais je ne te le conseille pas. Ce n'était pas mauvais mais il y avait panique à bord et nous avons attendu nos plats près d'une heure".

Une scène du film étast-unien "Panique à bord", réalisé en 1960 par Andrew L. Stone
Une scène du film étast-unien "Panique à bord", réalisé en 1960 par Andrew L. Stone

"Un lascar", "Un drôle de lascar" ou "Un sacré lascar".

Le substantif masculin "lascar" nous vient du persan "lashkar" ("armée") par l'intermédiaire de l’anglais ou du portugais, ou de l’arabe al-askar ("armée").

Et elles désignent toutes trois, selon le contexte :

  • au sens propre, dans le registre désuet : un matelot indien, en particulier à ceux qui étaient embarqués, au XIXe siècle, sur les vaisseaux français, portugais ou britanniques naviguant dans les mers des Indes Orientales.

Des lascars, à bord d'un navire

  • et au sens figuré, de nos jours, dans le registre familier :
    • un individu hardi et rusé, jamais à court d'idées, connu pour sa capacité à se débrouiller ; un loustic, un gaillard.

On dit par exemple : "À l'armée, mon adjudant était un sacré lascar, qui avait fait l'Indochine et l'Algérie".

    • ou : une personne maligne, ou qui fait la maligne.

On dit par exemple : "Mon voisin est un drôle de lascar, jamais à court d'idées".

Sources : wiktionary.org, www.linternaute.fr, www.larousse.fr et Le Robert

"De fortune".

Cette charmante locution adjectivale signifie :

  • improvisé, généralement suite à un imprévu, un désagrément et provisoire, fait à la va-vite afin de parer au plus pressé.

On parle par exemple d'une "Installation de fortune" ou d'une "Réparation de fortune".

  • bricolé avec le peu de moyens à disposition.

Il s'agit d'une formule couramment employée dans le domaine maritime, en cas de tempête, d'accident ou de danger.

On parle ainsi de "Fanal de fortune", "Gouvernail de fortune", ""Gréement de fortune", "Mât de fortune" ou "Voile de fortune".

Une voile de fortune (bricolée)

 

Mais on parle également de :

  • "Fortune" ou "Voile de fortune" pour désigner : une voile carrée qui se grée sur la vergue de misaine des goélettes ou sur la grand-vergue des cotres ou autres bâtiments à voiles auriques (carrées),

Une voile de fortune (carrée) (© Larousse)

  • de "Gentilhomme de fortune", à propos d'un membre de la noblesse devenu aventurier, pirate,
Corto Maltese, le célèbre gentihomme de fortune créé en 1968 par le génial Hugo Pratt
Corto Maltese, le célèbre gentihomme de fortune créé en 1968 par le génial Hugo Pratt
  • et de "Soldat de fortune" pour qualifier :
    • autrefois : un officier qui vendait ses services (registre désuet) .
    • ou de nos jours : un homme de guerre qui, par sa valeur, s’est élevé des derniers rangs aux plus hauts grades.

Sources : www.linternaute.fr, www.larousse.fr et wiktionary.org

"Un cagnard" et "Le cagnard".

Ce substantif masculin désigne :

  • pour les Marseillais et les Provençaux : un emplacement ensoleillé, abrité du vent,

Un cagnard : emplacement ensoleillé, abrité du vent

  • pour l'ensemble des français, par extension, dans le registre familier : un soleil brûlant.

On dit par exemple : "Tu vas mourir de chaud en plein cagnard".

"En plein cagnard"

  • dans le domaine maritime : un assemblage de planches ou de toiles fixées à l'avant et aux côtés d'une passerelle d'un pont de dunette, pour protéger un homme de veille contre le vent et la pluie,`
  • dans le registre désuet : un abri non fermé et plus ou moins chaud où se rassemblaient des vagabonds,
  • un réchaud pour se chauffer à l'extérieur,
  • et pour nos amis Suisses : une petite pièce servant de débarras.

Un cagibi

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

"Un rade" et "Une rade".

Ces deux substantifs homophonographes relèvent de deux niveaux de langue différents.

  • "Un rade" désigne en effet, dans le registre argotique : un café.

On dit par exemple : "Je t'attendrai dans le rade en bas de chez toi".

Je me permets à ce sujet de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Un café" en français.

"Un rade" ("Café" en argot)

  • tandis que "Une rade" désigne, dans le langage courant : un grand bassin, naturel ou artificiel, disposant d'une issue libre vers la mer et où les navires peuvent mouiller.
La rade de toulon (83) : la plus belle d'Europe dit-on
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Source : www.larousse.fr