Et pas simplement, en français : "Lui-même" ou "Elle-même" !
Fâchés avec le français
J’aurais également pu intituler cette rubrique : « Le français comme on le massacre quotidiennement dans les organes d’information » ou « C’est le français qu’ils assassinent !« .
J’ai en effet regroupé sous ce label – non pas d’excellence mais de médiocrité – un certain nombre de déclarations entendues à la radio ou à la télévision, m’ayant sérieusement exaspéré.
Sans même entreprendre de traiter ici le jargon journalistique, les mots et locutions à la mode ou la novlangue, très nombreuses sont les sources potentielles d’agacement pour qui, comme moi, se montre un tant soit peu soucieux du respect d’un certain niveau de langage et d’une bonne utilisation de la richesse de notre langue : mots et syllabes avalés, pléonasmes, apocopes, barbarismes, anglicismes, etc.
Je sais pertinemment que la critique est aisée mais (que) l’art est difficile.
Et je ne souhaite nullement me positionner comme un redresseur de torts infaillible, car je ne suis certainement pas irréprochable.
D’abord parce que je ne suis pas un professionnel de la langue : ni linguiste, ni grammairien, ni lexicographe. Ni même un professionnel de l’écriture ou de la communication.
Ensuite parce que, compte tenu de l’importance de ma production – et de mes nombreuses réactions « à chaud » -, il va de soi que je vais moi-même prêter le flanc à la critique, du fait de mes propres fautes.
Je désire simplement attirer l’attention sur le fait que notre langue est, à mon sens, en grave danger, lorsque les élites d’un pays, instruites et diplômées – que sont ses journalistes ou son personnel politique, notamment -, se mettent à la parler aussi mal et à commettre autant de fautes.
Pour finir, je tiens à préciser ici que si les différentes émissions vespérales de la chaîne télévisée L’Équipe consacrées au football sont assez fréquemment commentées ici, ce n’est nullement à raison d’un acharnement particulier à leur encontre, mais bien au contraire parce que je les écoute relativement souvent ; ce qui n’est malheureusement plus le cas pour aucune autre émission radiophonique ou télévisuelle.
Et, que, comme le dit le dicton, : « Qui aime bien châtie bien » !
On n'écrit pas : "Y'a pas de règle tant que c'est frais" !
Comme ose le faire la société française Pernod sur ses affiches estivales, depuis juillet 2017, afin de vanter sa marque "Pastis 51" !
Mais : "Il n'y a pas de règle tant que c'est frais" !
Quitte, je le sais par avance, à passer, une fois de plus, pour un vieux ronchon passéiste, mal embouché et arc-bouté sur une langue française un tant soit peu correcte, je l'affirme ici : il est à mon sens parfaitement intolérable que l'on puisse continuer à autoriser ainsi de grandes entreprises hexagonales à communiquer - que ce soit verbalement (dans leurs publicités radiophoniques ou télévisées) et davantage encore à l'écrit, comme ici - en employant de telles formules, consistant à avaler des syllabes ou, parfois, j'aurai l'occasion d'y revenir, à employer des mots familiers à la limite du vulgaire, tels que "Ouais !".
Si l'on ne réagit pas dès à présent, il sera, j'en suis convaincu, très rapidement trop tard, lorsque, d'ici à peine quelques années, leur accroche publicitaire sera devenue (par exemple, dans 5 ans, en juillet 2024) : "Y'a pas d'règle tant qu'c'est frais" !
Voire (par exemple, dans 10 ans, en juillet 2029) : "Tro cool kan c frais" !
On ne dit pas : "J'ai trouvé la trouvaille intéressante, c'est quand" !
Surtout lorsque l'on est écrivain et critique littéraire, comme Frédéric Beigbeder, et que l'on s'exprime ainsi au sujet de "Smith & Wesson", le roman italien d'Alessandro Baricco, le 2 juillet 2018 dans l'émission française dominicale "Le masque et la plume", sur la chaîne radiophonique publique française France Inter.
Mais plutôt, par exemple, : "J'ai APPRÉCIÉ la trouvaille CONSISTANT À" !
Compte tenu de sa double casquette, c'est sans hésiter que je lui décerne mon label de médiocrité "Fâchés avec le français" !
On ne dit pas : "Typiquement, y a vraiment un grand gap" !
Comme a pu le faire,le 26 août 2019, l'ancien joueur de football français devenu consultant Jérôme Alonzo, dans l'émission "L'Équipe d'Estelle", sur la chaîne de télévision française L'Équipe.
Mais : "PAR EXEMPLE, IL y a vraiment un grand ÉCART" ou "PAR EXEMPLE, IL y a vraiment un FOSSÉ" !
Cet usage de l'adverbe français "Typiquement" comme s'il était la traduction littérale de l'adverbe anglais "Typically" est en effet totalement erroné et m'exaspère au plus haut point.
Pour cette déclaration, pour moi proprement inadmissible sur une chaîne française, je lui décerne mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
On ne dit pas : "Il y a beaucoup de forces de l'ordre, ce soir, déployées" !
Comme a pu le déclarer, le 8 décembre 2018, une JRI de la chaîne de télévision française d'information en continu CNews, à l'occasion de la quatrième journée de mobilisation nationale des "Gilets jaunes".
Mais, à tout le moins : "Il y a beaucoup de forces de l'ordre déployées ce soir" !
Et idéalememnt : "DE NOMBREUX MEMBRES deS forces de l'ordre SONT déployéS ce soir" !
On ne dit pas : "Une baseline" ni "Ça pourrait être la baseline de ce film" !
Comme l'a déclaré l'animateur de radio et de télévision français Nagui, le 9 septembre 2019, dans l'émission radiophonique française "La bande originale", sur la radio publique française France Inter.
Mais : "CELa pourrait être la SIGNATURE de ce film" !
La "Baseline" d'une marque est en effet, la ligne de texte située au bas d'une annonce publicitaire, d'une publication ou d'une affiche. Il s'agit de la phrase qui souligne l'
C'est l'assise, la "signature", du texte qui la précède, voire celle de l'annonce.
L'arrêté du 10 octobre 1985 relatif à l'enrichissement du vocabulaire de l'audiovisuel et de la publicité recommande l'utilisation du terme "Signature".
Pour l'ensemble de son oeuvre, et notamment des anglicismes dont il ne cesse d'user et abuser à longueur d'émission, Nagui est un indéfectible lauréat de mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
Source : www.e-marketing.fr
Pourquoi écrire : "vs" ! Et pourquoi dire : "Versus" ?
Et pas simplement : "c." et "Contre" !
Je ne supporte plus de lire et d'entendre ces mots anglais à longueur de journée !
On ne dit pas : "Pallier à (quelque chose)" !
Ainsi que je ne cesse malheureusement de l'entendre dans les différents organes d'information, alors même qu'il s'agit là de l'un des barbarismes les plus couramment décriés !
Mais : "Pallier (quelque chose)" !
On dit ainsi : "Pour pallier LE vieillissement de leur population, les japonais ont cherché à développer les robots plus que n'importe quelle autre pays".
Et pas, parmi - hélas ! - d'innombrables autres exemples :
- "Je pallie À cette absence de repère", comme l'a déclaré l'actrice française Audrey Dana, qui venait à peine de se lancer en "littérature" (son premier livre "Famille" est sorti le 16 janvier 2019)..., le 26 janvier 2019, dans l'émission radiophonique française d'Emmanuel Khérad "La librairie francophone", sur la radio publique française France Inter !
- "Pallier À des blessures", comme l'a déclaré le journaliste français Étienne Moatti, le 11 septembre 2019, dans l'émission télévisée française "L'Équipe du soir", sur la chaîne télévisée française L'Équipe !
- "Pour justement pallier À cet isolement", comme l'a déclaré la secrétaire d'État Sophie Cluzel, le 19 mars 2020, sur la chaîne de télévision française d'information en continu BFM TV !
- "Pour pallier À ce manque", comme je l'ai entendu dire, le 1er octobre 2020, dans "Le magazine de la rédaction" de la chaîne de télévision régionale "Provence Azur" !
- "Le VAR et la technologie c'est pour pour pallier AUX carences humaines", comme l'a déclaré le journaliste français Bernard Lions, le 11 octobre 2021, dans l'émission vespérale d'Olivier Ménard "L'Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L'Équipe !
Parce qu'il s'agit là d'une faute impardonnable pour ces professionnels du verbe, je leur décerne à tous, sans hésiter, mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
"Flash Talk" sur LCP Assemblée Nationale : l'émission qui fait honte au service public audiovisuel.
En ce 15 avril 2018, c'est la seconde fois que j'ai la malchance d'atterrir sur l'émission télévisée dominicale "Flash Talk", diffusée - honte à elle -, à 13 heures, par la chaîne LCP Assemblée Nationale. Et, comme la première fois, je n'ai tenu que... deux minutes avant de devoir changer de canal, mortifié que j'étais par la médiocrité et la teneur du vocabulaire et du niveau de langage employés.
D'abord, naturellement, pourquoi ce titre anglais absurde et inadmissible sur une chaîne parlementaire française. Ses concepteurs pensent-ils sincèrement que leurs jeunes hypothétiques téléspectateurs en saisissent la signification ?
J'incline à penser pour ma part que "Conversation impromptue" ou "Conversation improvisée" serait nettement plus clair et surtout justifié, dans un pays francophone et sur une chaîne publique émanant de la chambre haute de la représentation nationale.
Ensuite, et surtout, cette émission, qui semble avoir pour vocation de donner la parole aux jeunes, concourt surtout, à mon sens, à les conforter dans leur médiocrité langagière.
De fait, pas plus Raphaël Yem que Sonia Chironi, ses deux animateurs, ne semblent en effet capable de prononcer ou de construire correctement une phrase dans un français un tant soit peu correct.
Jugez-en plutôt : "I' sont là ! I' vont avoir la parole !", débute la jeune femme. Avant que son comparse n'enchaîne, s'adressant à un premier interlocuteur : "C'est quoi ton prénom ?", "S'appelle comment ton collège ?" ! Puis, de jargonner le "djeun's", à coups de "Arrête de mythoner" et autres formules, toutes plus familières ou argotiques les unes que les autres.
Ce n'est pas, à mon sens, faire preuve de respect à l'égard de la jeunesse que de s'adresser ainsi à elle en la tutoyant gros comme le bras et en adoptant son sociolecte, ses mots, ses expressions, son jargon et ses tics de langage. Je pense, a contrario, que l'on doit vouvoyer un jeune interlocuteur ; lui parler un langage compréhensible mais suffisamment soutenu pour lui témoigner du respect qu'on lui porte. Et, idéalement, lui donner envie d'essayer d'améliorer son niveau de langue.
Il est évidemment tout à fait néfaste pour le maintien et l'amélioration de la pratique de notre jolie langue, de chercher ainsi à se mettre au niveau de langue de ses interlocuteurs en pratiquant le nivellement par le bas.
C'est au contraire en s'efforçant d'avoir une prononciation correcte et d'utiliser des mots et des locutions pertinents d'un registre de langue courant ou d'un registre de langue soutenu, qu'il sera je pense - et j'espère - possible d'y parvenir.
On ne dit pas : "C'est une des raisons pourquoi il y a eu du déchet technique" !
Comme l'a déclaré, le 1er juin 2019, l'entraîneur de football français Régis Brouard, dans l'émission vespérale "L'Équipe du Soir", sur la chaîne de télévision française L'Équipe.
Mais : "C'est une des raisons POUR LAQUELLE il y a eu du déchet technique" !
Parce qu'il accumule malheureusement les phrases de ce type dans cette émission que je suis régulièrement, je lui décerne mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
On ne dit pas : "Les transports en public" !
Comme l'a fait le photographe français Raymond Depardon, le 4 juin 2019, dans l'émission radiophonique française "L'heure bleue", de Laure Adler, sur la radio publique française France Inter.
Mais : "Les transports publics" ou "Les transports en commun" !
Parce que ce n'est pas la première fois que je l'entends ainsi massacrer le français, je lui décerne mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
"Ma french bank".
Telle est le nom insensé qu'a osé donner La Banque Postale à sa filiale créée par le 24 mars 2017 et sise à paris (75) !
Mais comment l'État et nos dirigeants peuvent-ils laisser faire de telles inepties !
Car, non contente de donner un tel nom à sa filiale, La Banque Postale nous bombarde d'innombrables affiches couvertes de slogans en anglais et relevant d'un niveau de langage - pour moi - inadmissible sur la voie publique, dès lors qu'il participe de la dégénérescence de notre langue !