"Le Petit Poucet de la Coupe de France de football" ou "Le Cendrillon de la Coupe de France de football".

Ces deux appellations désignent de petites équipes de football amateures mises en lumière lors de leur participation à la Coupe de France parce qu'elles parviennent à réaliser l'exploit de battre successivement plusieurs équipes de divisions supérieures et notamment de première et de deuxième division (actuelles Ligue 1 et Ligue 2), qui sont des équipes professionnelles.

On parle souvent dans ces cas là de la "magie de la coupe", qui permet de telles surprises ; les rencontres à élimination directe rendant possible la mise en difficulté - le temps d' un match - d'équipes théoriquement supérieures par des équipes de divisions inférieures.

Ainsi, le 4 février 1957, le club algérien de division d'honneur du SCU El Biar élimine le glorieux Stade de Reims, finaliste de la précédente Coupe des clubs champions européens (actuelle Ligue des champions) face au Real Madrid !

De très nombreuses autres formations amateures ont éliminé des équipes professionnelles, parmi lesquelles l'incroyable US Quevilly :

  • finaliste en 1927,
  • puis victorieux en huitième de finale de l'Olympique lyonnais en 1968,
  • avant d'enchaîner deux séries mémorables en trois ans :
    • en 2010, face au Angers SCO, au Stade rennais et à l'US Boulogne avant de perdre en demi-finale 1-0 contre le Paris Saint-Germain,
    • puis en 2012, face au Angers SCO, à l'Olympique de Marseille et au Stade rennais avant d'échouer 1-0 contre l'Olympique lyonnais en finale.

Cependant depuis les débuts de la Coupe de France, seuls Le Havre AC (Ligue 2) en 1959 et l'En Avant de Guingamp (Ligue 2) en 2009 sont parvenu à gagner la Coupe de France en étant pensionnaires d'une division inférieure.

Source : wikipedia.org

"Le roi est nu".

Cette formule est couramment utilisée par les journalistes politiques pour décrire un dirigeant ne bénéficiant d'aucun pouvoir ou d'aucun soutien.

On dit par exemple : "Le président Macron ne dispose pratiquement d'aucun fusible : le roi est nu".

On ignore souvent qu'il s'agit d'une citation directement issue de "Les Habits neufs de l’empereur" (ou "Le Costume neuf de l'empereur"), un conte écrit en 1837 par le danois Hans Christian Andersen, qui lui a reconnu des origines espagnoles.

Résumé du conte d'Andersen

Il y a bien longtemps vivait un empereur qui aimait par-dessus tout être bien habillé et avait un habit pour chaque heure du jour.

Un beau jour, arrivent deux escrocs, qui prétendent savoir tisser une étoffe que seules les personnes sottes ou incapables dans leurs fonctions ne peuvent pas voir et proposent à l'empereur de lui en confectionner un habit. Celui-ci pense que ce vêtement sera exceptionnel et qu’il pourra lui permettre de repérer les personnes intelligentes de son royaume.

Les deux charlatans se mettent alors au travail.

Quelques jours plus tard, l’empereur, curieux, vient voir où en était le tissage de son habit. Mais il ne voit rien car il n’y a rien. Troublé, il décide aussitôt de n’en parler à personne, car personne ne voudrait d’un empereur sot.

Il envoie alors plusieurs ministres inspecter l’avancement des travaux. Lesquels ne voient rien non plus, mais n’osent pas non plus l’avouer, de peur de paraître idiots.

Tout le royaume parle de cette étoffe extraordinaire.

Le jour où les deux escrocs décident que le précieux vêtement est achevé, ils aident l’empereur à l’enfiler.

Ainsi "vêtu" et accompagné de ses ministres, le souverain se présente à son peuple qui, lui aussi, prétend voir et admirer ses vêtements.

Seul un petit garçon ose dire la vérité : "Mais il n’a pas d’habits du tout !" (ou dans une traduction plus habituelle : "le roi est nu !"). Et tout le monde lui donne raison. L’empereur comprend alors que son peuple a raison, mais continue sa marche sans dire un mot.

Source : wiktionary.org

L'origine directement littéraire du nom de l'enseigne "Starbucks".

Logo de l'entreprise états-unienne Starbucks, fondée en 1971

Starbucks est une chaîne de cafés états-unienne fondée en 1971, à Seattle (Washington), sous le nom de Starbucks Coffee Company par Zev Siegl, Jerry Baldwing et Gordon Bowker, associés au torréfacteur Alfred Peet.

Elle a été rachetée en 1987 par Howard Schultz, le directeur marketing, qui la rebaptise Starbucks Corporation et lui fait vendre des boissons au café en plus des cafés en grain qu'elle se contentait de proposer jusqu'alors.

En partie en franchise, il s'agit de la plus grande chaîne de ce genre dans le monde, avec plus de 28 000 établissements implantés dans près de 80 pays, dont 12 000 aux États-Unis d'Amérique.

L'origine littéraire du nom "Starbucks"

L'entreprise tire son nom de "Starbuck", l'un des officiers du Pequod, le navire du capitaine Achab, qui poursuit un gros cachalot blanc surnommé "Moby Dick", dans le célèbre roman d'aventures états-unien du même nom, écrit en 1851 par Herman Melville ("Moby Dick or The whale" en anglais, c'est à dire "Moby Dick ou La baleine" ou "Moby Dick ou Le cachalot").

Édition originale de 1851 du roman états-unien "Moby Dick" de Herman Melville (1851)

D'où le logo de couleur brune dessiné par Terry Heckler et représentant une sirène couronnée dotée de deux queues de poisson, inspirée d'une gravure scandinave du XVIe siècle.

Logos successifs de l'enseigne états-unienne Starbucks

Le concept Starbucks

Les établissements Starbucks vendent exclusivement leur propre marque de café (moulu ou en grains), du thé, des boissons, des pâtisseries, des ustensiles et des machines à café.

Produits Starbucks

Mais l'entreprise vise principalement à "offrir une expérience-consommateur", en proposant à sa clientèle un service unique qu’elle ne retrouvera pas dans les cafés d’une autre enseigne (confort, calme,etc.).

Produits Starbucks

Ainsi que des prix qui défient parfois l'entendement, puisqu'une tasse de 350 millilitres de café peut y coûter jusqu'à... 12 dollars !

Indépendamment de ceux-ci, l'entreprise fait également l'objet de critiques concernant notamment sa politique de ressources humaines, ses produits et sa politique écologique.

Source : wikipedia.org

"Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés", "Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés" ou "Fils de cordonnier est le plus mal chaussé".

Ces différentes expressions proverbiales françaises signifient que l'on est souvent mal pourvu des avantages qu'on est le plus à même de se procurer par son état, par sa position.

On utilise donc ces expressions de façon ironique pour se moquer gentiment des personnes qui ne profitent pas des produits ou du savoir-faire que peut leur procurer leur métier.

Ainsi par exemple :

  • d'un cuisinier qui ne dispose pas, chez lui, d'un équipement correct pour cuisiner,
  • d'un peintre en bâtiment, dont la façade de la maison n'a pas été repeinte depuis une éternité,
  • ou d'un médecin qui ne possède pas de pansements ni d'antiseptique chez lui, lorsque l'un de ses proches se blesse.

Ces proverbes sont tirés d'une réflexion de Montaigne, sans doute à partir d’un cliché qui devait déjà être répandu à son époque, mais qu’il a sans nul doute contribué à installer.

Dans le livre I de son oeuvre phare "Les Essais" (1581), il écrit en effet que "Quand nous voyons un homme mal chaussé, nous disons que ce n’est pas merveille s’il est chaussetier".

Sources : wikipedia.org, www.expressions-francaises.fr et www.canalacademie.com

"Panurgesque", "Panurgien" ou "Panurgique".

Ces trois adjectifs rigoureusement synonymes du registre soutenu qualifient ce qui relève du "Panurgisme" et signifient : "moutonnier, suiviste, conformiste".

"Le rire est le propre de l'Homme".

C'est à l'écrivain français François Rabelais que nous devons cet aphorisme très célèbre.

On le trouve en effet dans l’"Avis aux lecteurs" ouvrant son deuxième roman, le célèbre "La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quintessence. Livre plein de Pantagruélisme", ou plus simplement "Gargantua", écrit en 1534.

Rabelais y écrit ainsi : "Mieulx est de ris que de larmes escripre, pour ce que rire est le propre de l'homme".

Soit, en français moderne : "Mieux vaut écrire des choses comiques que des choses tristes, parce que le rire est le propre de l'Homme".

Selon les critiques, ce passage du texte de Rabelais serait inspiré d'un passage du traité "Les parties des animaux" d'Aristote, dans lequel ce dernier défend l'idée que : "L'homme est le seul animal qui ait la faculté de rire".

Source : wikipedia.org

"Le panurgisme", "Se comporter en mouton de Panurge", "Un mouton de Panurge".

Le terme "Panurgisme" fait référence à "Panurge" un personnage de fiction, ami de "Pantagruel" dans "Le Quart Livre" de François Rabelais, publié en 1548.

Le "panurgisme" désigne la tendance à "se comporter en mouton de Panurge", c'est à dire le conformisme, le suivisme ; le comportement d’un individu ou un groupe d’individus imitant les autres, suivant un modèle, une mode, un mouvement ou une majorité par simple principe, sans réflexion ou choix délibéré de leur part, de façon presque inconsciente.

On dit par exemple : "Le panurgisme de mes contemporains ne laisse pas de me sidérer : les gens suivent massivement les modes et aiment ce qu'aiment les autres en même temps que les autres !".

Les adjectifs correspondants sont "panurgesque", "panurgien" et "panurgique".

Source : wiktionary.org

"Peser un âne mort".

Gravure de Gustave Doré (1867) illustrant la fable de Jean de La Fontaine "Les deux chiens et l'âne mort" (1678)

J'aime bien cette expression du registre familier en forme d'idiotisme animalier signifiant"peser très lourd, en parlant d’une chose dont le déplacement occasionne des difficultés".

La signification de cette locution verbale trouve son origine dans la fable de Jean de La Fontaine "Les deux chiens et l’âne mort", publiée en 1678 dans le second recueil des "Fables de La Fontaine" (vingt-cinquième fable du Livre VIII).

On dit par exemple : "Tu peux m'aider à descendre la vieille machine à laver, s'il te plaît : elle pèse un âne mort !".

Les deux chiens et l’âne mort

"Les vertus devraient être soeurs,
Ainsi que les vices sont frères.
Dès que l'un de ceux-ci s'empare de nos coeurs,
Tous viennent à la file ; il ne s'en manque guère.
J'entends de ceux qui, n'étant pas contraires,
Peuvent loger sous même toit.
A l'égard des vertus, rarement on les voit
Toutes en un sujet éminemment placées
Se tenir par la main sans être dispersées.
L'un est vaillant, mais prompt ; l'autre est prudent, mais froid.
Parmi les animaux, le chien se pique d'être
Soigneux, et fidèle à son maître ;
Mais il est sot, il est gourmand :
Témoin ces deux mâtins qui, dans l'éloignement,
Virent un âne mort qui flottait sur les ondes.
Le vent de plus en plus l'éloignait de nos chiens.
Ami, dit l'un, tes yeux sont meilleurs que les miens :
Porte un peu tes regards sur ces plaines profondes ;
J'y crois voir quelque chose. Est-ce un boeuf, un cheval ?
- Eh! qu'importe quel animal ?
Dit l'un de ces mâtins ; voilà toujours curée.
Le point est de l'avoir; car le trajet est grand ;
Et de plus, il nous faut nager contre le vent.
Buvons toute cette eau ; notre gorge altérée
En viendra bien à bout : ce corps demeurera
Bientôt à sec, et ce sera
Provision pour la semaine.
Voilà mes chiens à boire : ils perdirent l'haleine,
Et puis la vie ; ils firent tant
Qu'on les vit crever à l'instant.
L'homme est ainsi bâti : quand un sujet l'enflamme,
L'impossibilité disparaît à son âme.
Combien fait-il de voeux, combien perd-il de pas,
S'outrant pour acquérir des biens ou de la gloire!
Si j'arrondissais mes États!
Si je pouvais remplir mes coffres de ducats !
Si j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire !

Tout cela, c'est la mer à boire ;
Mais rien à l'homme ne suffit.
Pour fournir aux projets que forme un seul esprit,
Il faudrait quatre corps ; encor, loin d'y suffire,
A mi-chemin je crois que tous demeureraient :
Quatre Mathusalems bout à bout ne pourraient
Mettre à fin ce qu'un seul désire".

Sources : wikipedia.org, wiktionary.org et www.la-fontaine-ch-thierry.net

"Se matagraboliser le cerveau".

Un nourrisson tenu par sa maman contre sa poitrine, se "matagrabolisant" le cerveau ("réfléchissant")

J'adore cette formule méconnue du registre soutenu, qui signifie : se triturer le cerveau ; se tourner et retourner le cerveau ; ruminer dans sa tête.

Autrement dit, dans le langage courant : réfléchir.

Le verbe "Matagraboliser", qui signifie littéralement "Se fatiguer l'esprit", a été forgé par le génial Rabelais, en 1534, à partir de l'ancien verbe "Grabeler" qui signifiait : fouiller, examiner avec attention.

Et on le trouve au chapitre 18 de son deuxième roman, le célèbre "La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quintessence. Livre plein de Pantagruélisme", ou plus simplement : "Gargantua".

Il existe cependant énormément d'autres façons de dire "Réfléchir" en français ; et cela du registre familier au registre soutenu, en passant par le langage courant.

"En route, mauvaise troupe !".

Cette expression du registre désuet signifie "En avant !" et s'adresse à un groupe amical ou familial.

Un père de famille peut par exemple dire à ses enfants, au moment de partir à la plage, - surtout s'ils sont relativement nombreux - : "En route, mauvaise troupe !".

Contrairement à ce que pense, je crois, l'immense majorité des gens, cette formule ne constitue en rien un idiotisme militaire, mais a directement pour origine... un poème de Paul Verlaine, publié en 1884 dans le recueil "Jadis et naguère" et intitulé "Prologue", dont elle constitue le premier vers !

Prologue de Paul Verlaine (1884)

"En route, mauvaise troupe !
Partez, mes enfants perdus !
Ces loisirs vous étaient dus :
La Chimère tend sa croupe.

Partez, grimpés sur son dos,
Comme essaime un vol de rêves
D’un malade dans les brèves
Fleurs vagues de ses rideaux.

Ma main tiède qui s’agite
Faible encore, mais enfin
Sans fièvre, et qui ne palpite
Plus que d’un effort divin,

Ma main vous bénit, petites
Mouches de mes soleils noirs
Et de mes nuits blanches. Vites,
Partez, petits désespoirs,

Petits espoirs, douleurs, joies,
Que dès hier renia
Mon coeur quêtant d’autres proies.
Allez, aegri somnia".

"Un rabelaisant" ou "Une rabelaisante" et "Un rabelaisien" ou "Une rabelaisienne".

Tous ces substantifs se rapportent naturellement à l'écrivain français de la Renaissance François Rabelais

L'écrivain français François Rabelais

Mais - à la différence des adjectifs homonymes -, leurs significations sont très proches les unes des autres, puisque, en effet, :

  • "Un rabelaisant" ou "Une rabelaisante" désignent une personne qui étudie ou est spécialiste de Rabelais et de son œuvre.

On dit par exemple : "J'ai suivi avec bonheur les cours d'un rabelaisant émérite".

  • tandis que "Un rabelaisien" ou "Une rabelaisienne" désignent un connaisseur de Rabelais et de son oeuvre, un partisan de sa doctrine ou un écrivain dont l'oeuvre s'inspire de Rabelais.

On dit par exemple : "Molière était un grand rabelaisien".

Voir également mon article "Rabelaisant" ou "Rabelaisante" et "Rabelaisien" ou "Rabelaisienne" ainsi que ma collection consacrée à "L'héritage langagier de Rabelais".

"Ô temps suspends ton vol".

Cette superbe phrase, souvent reprise et pratiquement entrée dans le langage courant des personnes lettrées, est extraite de l'un des plus célèbres poèmes d'Alphonse de Lamartine, "Le Lac".

Le poète français Alphonse de Lamartine

Paru dans le recueil "Méditations poétiques "en 1820, ce poème est considéré comme un des fleurons de la poésie romantique française.

L'origine du poème

Alphonse de Lamartine admirait Julie Charles (l'épouse du célèbre physicien Jacques Charles).

Julie Bouchaud des Hérettes, épouse Charles
Julie Bouchaud des Hérettes, épouse Charles

Malade, la muse du poète n'avait pas pu se rendre, en août 1817, au lac du Bourget (73), lieu de maintes rencontres, où elle devait le revoir.Et elle mourut peu après.

Lamartine revint seul revoir les lieux qu'il avait visités autrefois avec elle, comme la grotte qui porte aujourd'hui son nom ("Grotte Lamartine").

La grotte Lamartine, sur les bords du lac du Bourget (73)

Surpris de trouver la nature toujours semblable à elle-même et indifférente, il souhaite qu'elle garde au moins le souvenir de leur bonheur passé. La douceur mélodieuse des vers exprime heureusement le calme voluptueux d'une nuit d'été, et la fuite rapide des heures. L'œuvre, composée de seize quatrains, rencontre un grand succès et propulse son auteur au premier rang de la poésie romantique et du lyrisme.

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