Mots, locutions ou expressions jolis, pertinents ou sous-employés
Cette collection rassemble des mots, locutions et expression relevant le plus souvent d’un registre soutenu, dont j’apprécie la sonorité et la pertinence et que je trouve très insuffisamment utilisés.
Je vous en propose une brève définition, aussi claire que possible, du ou des principaux sens. Libre à vous de consulter par ailleurs des outils ou ouvrages plus spécialisés si vous souhaitez en savoir davantage.
Souvent qualifiés dans les différents dictionnaires de « désuets », « littéraires » ou « vieillis », on a malheureusement de moins en moins tendance à les entendre dans les différents médias audiovisuels ou fictions télévisées ou cinématographiques actuelles ; et donc à utiliser nous-mêmes.
Ils sont naturellement, pour l’essentiel, connus de nombre d’entre vous, dès lors qu’ils viennent lire un site comme celui-ci. Surtout, du moins, s’ils ont, tout comme moi, dépassé la cinquantaine. Mais je gage qu’une bonne partie de mes lecteurs ne les connait pas toujours ; qu’il s’agisse des jeunes français ou francophones, et, plus encore, des 52 millions d’apprenants de FLE (Français langue Etrangère).
Dans tous les cas, il ne tient qu’à vous de ne pas laisser ces mots disparaître peu à peu. Comme je me suis personnellement toujours efforcé de le faire, vous pouvez, vous aussi, vous les réapproprier et les faire vivre ou revivre au quotidien. Pourquoi se contenter d’un niveau de langage familier, vulgaire ou argotique quand tant de si jolis mots sont à notre disposition ? Améliorer notre niveau de langage est une simple question d’habitude et de pratique : il ne tient qu’à nous de commencer et d’essayer de nous y tenir, jour après jour !
Cela ne coûte strictement rien et peut néanmoins, à notre modeste échelle, contribuer au maintien et à la conservation d’une langue riche et variée.
Alors, avec moi, chers lecteurs, tous ensemble, criez bien fort : « Halte à la médiocrité et au renoncement » ! « Fi du ringardisme et de la désuétude » !
J'aime bien cet adjectif et ce substantif féminin relevant du registre soutenu, qui nous viennent du latin "magnanimitas", lui-même issu de "magna anima" ("grande âme").
"La magnanimité" est la vertu de celui qui est "Magnanime", c'est à dire : qui pardonne leurs injures, leurs fautes, leurs faiblesses à ceux qui sont sous son autorité, ou qui manifeste de la générosité, de la mansuétude, de la grandeur d'âme.
On dit par exemple : "Impossible pour moi de faire preuve de magnanimité à l'égard de celui qui s'est ouvertement moqué de moi, des mois durant".
J'aime beaucoup ces deux jolis mots relevant du registre soutenu.
"Acquiescer"est un verbe signifiant :
Donner un plein assentiment à quelque chose ou à quelqu'un.
On dit par exemple : "Personne ne t'oblige à acquiescer à toutes les demandes de ta belle-mère".
Répondre oui avec discrétion à une demande.
On dit par exemple : "Lors d'une vente aux enchères, les acheteurs intéressé acquiescent aux demandes du commissaire-priseur".
et, dans le domaine juridique : donner une adhésion tacite ou expresse à un acte.
On dit par exemple : "Acquiescer à la demande du juge".
et "Un acquiescement" est un substantif masculin désignant :
le fait d'acquiescer.
On dit par exemple : "Je ne pensais pas obtenir si aisément l'acquiescement du directeur".
dans le domaine juridique : l'adhésion expresse ou tacite à une décision ou à un acte judiciaire, la renonciation aux voies de recours dont on pourrait user ou aux nullitésqu'on pourrait invoquer.
On dit par exemple : "Apposer votre signature ici vaudra acquiescement".
et par extension, dans le domaine politique : l'adhésion totale.
On dit par exemple : "Le gouvernement a cru bénéficier de l'acquiescement des Français à sa politique".
J'aime beaucoup cette locution verbale, qui signifie, dans le registre soutenu : fixer son choix sur quelque chose ou sur quelqu'un ; choisir une chose ou une personne, le plus souvent avec l’idée de se l’approprier, de l'obtenir ou de la conquérir.
On dit par exemple : "Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de mon collègue lorsqu'il a jeté son dévolu sur la fille de notre patron".
J'aime beaucoup ces trois mots du registre soutenu, malheureusement de moins en moins employés.
"Opiniâtre" est un adjectif signifiant : obstiné(e) dans sa résolution ; tenace dans sa volonté, ses idées et ses opinions ; acharné(e), obstiné(e), persévérant(e), têtu(e).
On dit par exemple :"Vous avez le droit d'être opiniâtre, mais que cela ne vous empêche pas de réfléchir un peu".
"L'opiniâtreté" est un substantif féminin désignant : l'attachement obstiné à une ou des opinions, la volonté tenace ; la détermination dans les idées ou le comportement ; la continuité, la constance ; la persévérance, l'acharnement, la détermination.
On dit par exemple : "L'opiniâtreté avec laquelle vous critiquez notre journal est lamentable".
et "Opiniâtrement" est un adverbe signifiant : avec opiniâtreté.
On dit par exemple : "Mis en cause par la presse, le député a défendu ses positions opiniâtrement".
Sources : www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et Le Robert
J'aime beaucoup ces deux amusants adjectifs que sont "Flagada" et "Raplapla".
Appartenant au registre familier, tous deux signifient : sans force, sans vigueur, sans énergie ; fatigué, mou, à plat, très faible ; pas en forme, pas très bien ; avachi, flappi.
On dit par exemple : "Je me sens tout flagada, après cette longue marche".
Ou : "Je n'ai presque rien fait ce dimanche, mais je suis raplapla".
Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Être très fatigué".
Enfin, l'ancien collectionneur et amateur de bandes dessinées que je suis ne pouvait pas conclure ce petit article sans évoquer "Le flagada", cet étonnant oiseau imaginaire de couleur jaune vivant exclusivement sur de petits îlots paradisiaques du Pacifique Sud. Dépourvu d’ailes, il se déplace à la façon des hélicoptères par la rotation de deux plumes-hélice. Ses principales activités consistent à manger des pignoufs, dormir et trouver de nouvelles idées pour embêter son compagnon humain Alcide Citrix.
Cette série de bande dessinée belge, créée par Charles Degotte le 16 mars 1961, été publiée dans le journal Spirou à partir du n° 1196 (mini-récit "Prenez garde au Flagada !"). En 1989, le scénariste Bom a aide le créateur pour quelques histoires. Et en 2008, le scénariste Zidrou et le dessinateur Philippe Bercovici on repris la série pour les éditions Glénat.
Au total, une douzaine d'albums, souvent à très faible tirage, sont parus, entre 1981 et 2009, aux éditions Pepperland, M.C Productions, Dargaud, Taupinambour, Le coffre à BD et Glénat.
Mais le Flagada serait aujourd'hui totalement méconnu du grand public si le génial André Franquin, qui adorait ce personnage, ne l'avait souvent dessinédans sa célèbre série "Gaston Lagaffe" :
sur différents posters des bureaux de la rédaction du journal Spirou,
Le Flagada, sur un poster des bureaux de la rédaction du journal Spirou, dans un gag de Gaston Lagaffe, par André Franquin (gag 498, paru dans le n° 1557 du journal, Spirou, du 15 février 1968)Le Flagada, sur un poster des bureaux de la rédaction du journal Spirou, dans un gag de Gaston Lagaffe, par André Franquin (gag 625, paru dans le n° 1684 du journal, Spirou, du 23 juillet 1970)
en couverture d'un numéro du journal Spirou, affiché sur un kiosque (gag 654, paru dans le n°1713 du journal Spirou, du 11 février 1971),
sous forme d'un mini-ventilateur volant, inventé par Gaston, dont les pales déchiquèteront naturellement les pages du contrat de M. de Mesmaeker ! (gag 718, paru dans le n°1780 du journal Spirou, du 25 mai 1972), et que l'on retrouvera, le temps d'une apparition (gag 782, paru dans le n° 1854 du journal Spirou, du 25 octobre 1973),
et comme déguisement de bal costumé, inventé par Gaston, dans la fameuse série "Mais si on danse ?" (gag 671, publié dans le n° 1730 du journal Spirou, du 10 juin 1971),
Sources : Le Robert, www.larousse.fr, wiktionary.org, wikipedia.org, www.linternaute.fr, www.cnrtl.fr, lebrun.pagesperso-orange.fr et www.bdoubliees.com
J'aime beaucoup cette jolie locution verbale signifiant : disposer du temps nécessaire permettant de faire quelque chose : en avoir la possibilité matérielle ou intellectuelle.
On dit par exemple : "Si j'en avais le loisir, j'irai rendre visite à mes amis en Bretagne et en Belgique".
Ou : "Quand tu seras à la retraite tu auras tout le loisir de t'occuper de ton potager".
Cette expression remontant à l'Ancien Régime semble avoir été utilisée pour la première fois en 1609, par l'auteur satirique français Antoine Du Brueil, dans Le Sandrin du vert galant , où sont déduits les plaisirs de la vie rustique, afin de décrire de manière ironique les nobles gentilshommes ayant le temps de se prélasser et de s'enivrer en pleine journée.
Source : www.larousse.fr, www;cnrtl.fr et www.linternaute.fr