On ne dit pas : "Face à la hausse des attentats" !

Ainsi que j'ai pu l'entendre, le 24 janvier 2021, dans le documentaire français "Nice sous l'occupation", réalisé en 2020 par Cécile Bonneau et diffusé sur RMC Découverte.

Mais : "Face à la MULTIPLICATION des attentats" !

Ou : "Face à la hausse DU NOMBRE des attentats" !

"L'intendance suivra".

Charles de Gaulle : "L'intendance suivra"

Cette formule est couramment employée pour signifier que les moyens devront s'adapter, coûte que coûte, à la décision du commandement. Et cela qu'il s'agisse du domaine militaire (sens propre) ou du domaine économique (sens figuré).

Elle est fréquemment attribuée au général de Gaulle. Et serait une réplique historique à l'un de ses officiers qui s'inquiétait des contraintes pratiques de sa stratégie.

Il s'agit cependant d'une citation apocryphe, le général lui-même ayant nié avoir prononcé cette phrase, et même l'avoir pensé.

"L’intendance" (ellipse lexicale de "l'intendance militaire") était le nom d'un service de l'armée de terre métropolitaine française, actif entre 1817 et 1983, chargé de l'administration générale de cette armée. Il existait aussi, jusqu'en 1969, un "service de l'intendance coloniale", ou "intendance des troupes de marine".

Source : wikipedia.org

"Se coucher à 3 du", "Se coucher à 4 du", "Se coucher à 5 du" ou "Se coucher à 6 du".

Ces différentes locutions verbales du registre familier signifient respectement, par ellipse des mots "heures" et "matin" :

"Se coucher à 3 HEURES du MATIN", "Se coucher à 4 HEURES du MATIN", "Se coucher à 5 HEURES du MATIN" et "Se coucher à 6 HEURES du MATIN".

Dans le même registre familier, on dit également, par apocope du mot "matin" : "Se coucher à 3 heures du mat", "Se coucher à 4 heures du mat", "Se coucher à 5 heures du mat" ou "Se coucher à 6 heures du mat".

"Un CSC" ou "Un but CSC".

Un CSC ou "But marqué contre son camp"

Ce sigle appartient au jargon du football et désigne, par ellipse : un but marqué Contre Son Camp.

C'est à dire : lorsqu'un joueur marque un but contre sa propre équipe ou dévie malencontreusement un tir non cadré de l'équipe adverse.

Fort heureusement, le mot anglais "Autogoal" n'est - pour une fois - pratiquement pas employé en français !

Source : wikipedia.org

"Magnéto, Serge !".

L'animateur et producteur de télévision français Thierry Ardisson

Cette expression culte de l'histoire de la télévision française remonte au tournant du XXIe siècle.

Et nous la devons à l'animateur de télévision français Thierry Ardisson, qui, entre 1998 et 2006, animait chaque samedi soir en troisième partie de soirée, sur la chaîne de télévision publique France 2, l'émission "Tout le monde en parle".

"Magnéto, Serge !" constitue l'apocope et l'ellipse de "Séquence magnétoscope, Serge Khalfon !".

Et il s'agit de la phrase qu'adressait Ardisson au réalisateur de l'émission Serge Khalfon à chaque fois qu'il fallait lancer des images vidéos.

Le réalisateur de télévision français Serge Khalfon
Le réalisateur de télévision français Serge Khalfon

Thierry Ardisson a rapidement fait de la prononciation de cette phrase un véritable moment rituel de son émission, demandant régulièrement à ses invités eux-mêmes de la prononcer.

L'animateur a ensuite repris sa phrase culte en 2018 et 2019, sur la chaîne privée Canal +, dans le cadre de son émission "Les Terriens du samedi !", lorsque Serge Khalfon est venu la réaliser une saison durant.

Source : www.linternaute.com

"Faire ceinture".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme textile ou vestimentaire appartient au registre familier.

Constituant une ellipse de "Faire USAGE DE SA ceinture", elle signifie :

  • au sens propre : se priver de nourriture,
  • et au sens figuré : se priver de quelque chose, de gré ou de force.

On dit par exemple : "Mon mari étant au chômage partiel et moi en arrêt-maladie pour deux mois, il va falloir faire ceinture encore un bont moment".

Ou : "Sans télévision ni ordinateur à la maison pendant quelques jours jours, je vais devoir faire ceinture en matière de films ou de feuilletons !".

Sources : www.expressio.ft et Le Robert

"La biotech" et "Une biotech".

  • "La biotech" constitue l'apocope du substantif anglais "Biotechnology" signifiant en français "Technologie de bioconversion" ou - par calque - "Biotechnologie".

L'OCDE définit celle-ci comme l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants, de même qu’à ses composantes, produits et modélisations, pour modifier des matériaux vivants ou non-vivants aux fins de la production de connaissances, de biens et de services.

Comme son nom l'indique, cette technologie résulte d'un mariage entre la science des êtres vivants - la biologie - et un ensemble de techniques nouvelles issues d'autres disciplines telles que la microbiologie, la biochimie, la biophysique, la génétique, la biologie moléculaire, l'informatique.

Mais par abus de langage, on la restreint souvent au domaine du génie génétique et aux technologies issues de la transgénèse, permettant en particulier d'intervenir sur le patrimoine génétique des espèces pour le décrypter ou le modifier.

  • et le vocable "Une biotech", régulièrement utilisé par les organes d'information, désigne, par ellipse : une entreprise spécialisée dans les technologies de bioconversion ou de biotechnologie.

Ainsi nous parle-t-on systématiquement de "la biotech allemande BioNTech".

Source : wikipedia.org

"C'est reparti comme en 14" ou "Repartir comme en 14" et "C'est reparti comme en 40" ou "Repartir comme en 40".

  • l'expression "C'est reparti comme en 14" ou "Repartir comme en 14" - par ellipse de "C'est reparti comme en 1914" ou "Repartir comme en 1914" - appartient au registre populaire et a commencé à être utilisée dès la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918.

Elle fait référence au début de ce conflit, né de l'assassinat, le 28 juin 1914, à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) de l’archiduc héritier d’Autriche-Hongrie François-Ferdinand, qui embrase rapidement l’Europe toute entière.

Lorsque, le 1er août 1914, la France se mobilise, nombreux sont les Français qui pensent alors que la guerre sera de courte durée et que les soldats seront rentrés avant la fin de l’été. Aussi les hommes mobilisés partent-ils avec entrain et insouciance, persuadés qu'ils vont rapidement gagner la guerre contre l'Allemagne.

La ferveur patriotique nationale est d'abord confortée par la réussite du rapide et efficace acheminement des troupes vers le front, en grande partie du à l'utilisation des chemins de fer qui sont entièrement militarisés.

Mais, comme nous le  savons, la suite se révéla malheureusement infiniment plus dramatique que prévue, le conflit ayant duré quatre ans, fait des dizaines de millions de morts et de blessés, et laissé des régions entières ravagées.

L'expression est employée de façon ironique :

    • pour désigner une situation dans laquelle des personnes s'engagent avec un enthousiasme et un entrain injustifiés, que les circonstances ne justifient guère.

On dit par exemple : "C'est reparti comme en 14 : les gens veulent tous être confinés, à présent !".

    • pour signifier que "Cela recommence".

On dit par exemple : "C'est reparti comme en 14 : le ministre va encore nous dire qu'il faut faire des efforts !".

    • ou pour dénoncer un conflit récurrent.

Elle a ainsi commencé à être utilisée, après la Première Guerre mondiale, dès lors qu’une tension renaissait avec l’Allemagne, ce qui fut le cas dans les années 20 avec l’occupation de la Ruhr (Allemagne) puis, évidemment, en 1939, avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

  • et l'expression "C'est reparti comme en 40" ou "Repartir comme en 40" - par ellipse de "C'est reparti comme en 1940" ou "Repartir comme en 1940" - constitue un simple détournement moderne de l'expression "C'est reparti comme en 14" ou "Repartir comme en 14", qui demeure l'expression de référence.

Utilisée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, elle comporte cette fois une connotation de défaite et d’éternel recommencement des guerres, après celles de 1870, 1914-1918, 1939-1945 ou d'indochine.

Sources : wikipedia.org et www.defense.gouv.fr

"La pilule".

Pilules contraceptives

Ce substantif féminin du langage courant constitue une ellipse lexicale désignant : la pilule contraceptive.

Il s'agit d'un petit comprimé contenant des hormones que la femme doit prendre oralement à la même heure tous les jours.

La pilule est la méthode contraceptive féminine la plus utilisée en France.

On distingue deux grandes catégories de pilules contraceptives, aussi efficaces l’une que l’autre (efficacité d’environ 99%) :

  • Les PP (Pilules Progestatives) ne contiennent que des progestatifs, hormones de synthèse dérivées de la progestérone. Parmi elles, certaines stoppent l’ovulation (il n’y a plus de règles) et d’autres non (les règles restent normales). Les PP doivent être prises tous les jours à heure fixe. Elles augmentent la densité de la glaire cervicale (les spermatozoïdes ne peuvent pas passer). Elles réduisent aussi l’épaisseur de la paroi utérine, ce qui empêche l’implantation d’un ovule fécondé.

La "pilule du lendemain", à prendre de préférence dans les 12 heures après un rapport sexuel non protégé, fait partie des PP.

  • tandis que Les PC (Pilules Combinées) contiennent un progestatif et un oestrogène de synthèse.

En France, il existe des PC de 2e, 3e et 4e génération : les progestatifs et oestrogènes utilisés sont différents pour chaque génération. Ces pilules agissent de la même façon que les PP, si ce n’est qu’elles bloquent à coup sûr l’ovulation. Il est conseillé de prendre cette pilule tous les jours pendant 21 jours, avant de faire une pause de 7 jours. Cela entraîne l’apparition d’hémorragies de privation, similaires en apparence aux règles normales. Il faut ensuite reprendre la pilule pendant 21 jours, etc.

Source : www.topsante.com

"Ne rien avoir à se mettre" ou "Ne plus rien avoir à se mettre".

Ces deux formules du registre familier signifient, par ellipse :

  • "Ne rien avoir à se mettre" : ne rien avoir à se mettre sur le dos, c'est à dire ne pas avoir de quoi s'habiller correctement,
  • "Ne plus rien avoir à se mettre" : ne plus rien avoir à se mettre sur le dos, c'est à dire ne plus avoir de quoi s'habiller correctement,

 

"Ceinture !".

Cette interjection, qui ne manque pas d'interloquer nos amis étrangers et nos jeunes enfants, relève du registre familier.

Et elle constitue une ellipse de "IL VA FALLOIR FAIRE ceinture !".

Elle fait référence à la locution verbale "Faire ceinture", qui est déjà elle-même une ellipse de "Faire USAGE DE SA ceinture".

Dire à quelqu'un "Ceinture !" revient donc à lui ordonner ou, à tout le moins, à l'inviter fermement à se priver de nourriture (au sens propre) ou de quelque chose (au sens figuré).

Un médecin nutritionniste peut par exemple annoncer à un patient : "Vous oubliez complètement les barres chocolatées et les tartines de confiture au petit-déjeuner : ceinture !".

Ou un père, furieux après les mauvais résultats scolaires de son fils : "Terminé les jeux vidéo : ceinture !".