Ces deux mots parfaitement homonymes (ché-rif) ont des significations bien distinctes :
"Un chérif" est :
au sens propre : un titre pris par les descendants de Mahomet par sa fille.
et, par extension, : un chef ou un prince chez les Maures et les Arabes.
Tandis que "Unshérif" ("Sheriff" en anglais) est une personne chargée d'une fonction politique et publique, au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Irlande et même en Inde.
C'est évidemment ce "Shérif" là que l'on retrouve dans les westerns.
Ces deux petits mots homonymes ne signifient naturellement absolument pas la même chose :
un "ru" est un très petit cours d'eau. Qui peut par ailleurs être également un fleuve s'il se jette dans une mer ou un océan.
un "rû" (avec un ^ sur le "u") est un canal en Vallée d'Aoste, utilisé pour amener l'eau des torrents des vallées latérales aux terrains arides de la vallée centrale.
et une "rue" est une voie de circulation urbaine desservant des maisons ou des immeubles. De relativement faible largeur, elle ne comporte pas de contre-allées. Elle n'est pas trop étroite (sinon on parle de "Ruelle") et possède deux points d'entrée (sinon on parle d'"Impasse").
Né à l'étranger en 1961, je suis rentré en France avec mes parents début 1965, afin que ma mère puisse accoucher de ma petite soeur dans l'Hexagone.
Comme de nombreux français à l'époque, nous n'avions pas encore la télévision, que je ne voyais que le dimanche, chez mes grands-parents paternels.
J'ai bien sûr été immédiatement fasciné par cette petite lucarne et en particulier par les deux feuilletons phares de l'époque qu'étaient "Au nom de la loi" - qui fit de Steve McQueen une vedette aux États-Unis d'Amérique en à peine 3 semaines - et "Thierry la fronde".
Et comme tous les petits garçons français de l'époque j'ai très vite demandé au Père Noël et patiemment attendu leurs... "panoplies" !
Mais je me souviens avoir été très intrigué d'entendre un jour mes grands-parents expliquer à mes parents qu'ils appréciaient également un feuilleton étonnamment intitulé... "Les seins de chérie", qui - en dépit de ce titre étrange - semblait les faire "bien rire", disaient-ils !
Vous l'avez naturellement compris depuis longtemps, il s'agissait bien évidemment du feuilleton télévisé "les Saintes chéries", créée par Nicole de Buron d'après son roman de 1964 "Sainte chérie" et diffusée à partir du 9 octobre 1965 sur la première chaîne de l'ORTF !
Ah cette homophonie !
Les 3 saisons et (seulement !) 39 épisodes (dont 13 en noir et blanc) de 26 minutes ont été réalisés de 1965 à 1970 par... le célèbre réalisateur Jean Becker ("L'été meurtrier"), assisté (pour la dernière saison tout du moins) du jeune... Jean-Jacques Beinex ("Diva") !
La pétulante Ève Lagarde, épouse de Pierre (Daniel Gélin), y était incarné - on s'en souvient - par la grande Micheline Presle.
Ce feuilleton joyeux et dynamique est rapidement devenu l'un de mes préférés.
Et, comme moi, j'en suis sûr, vous vous souvenez certainement de sa B.O. :
L'orthographe (la présence d'un "s" final au mot "neuf") prend ici toute son importance, puisque ces deux locutionshomophones signifient respectivement :
"Ils sont neuf" : ils sont "au nombre de neuf" ("9"),
et "Ils sont neufs" : ils ne sont pas d'occasion, ils n'ont jamais été déballés ni a fortiori utilisés.
Cette locution verbalehomophone peut avoir deux significations très différentes selon que le substantif féminin "manche" s'écrit avec ou sans majuscule :
"Faire la manche" sans majuscule, est en effet un idiotisme vestimentaire relevant du registre familier signifiant : faire la quête dans les transports ou les lieux publics pour un artiste de rue.
Ou : mendier, pour une personne démunie.
ou :
parcourir le département de la Manche (50), situé dans le Cotentin, en Normandie, à des fins commerciales.
On dit par exemple : "Dès que j'ai fini le Calvados (14), je fais la Manche (50), et après l'Orne (61)".
ou le visiter à des fins touristiques.
On dit par exemple : "L'année dernière nous avons fait la Corse et cette année nous allons faire la Manche".
Ces trois verbes homophones ont évidemment des significations fort différentes :
"Bâiller" avec un accent circonflexe (sur le "a" et non sur le "i" !) signifie "Ouvrir involontairement la bouche en inspirant et en contractant les muscles du gosier" ou, par analogie, "Être ouvert, béant, mal ajusté".
On dit par exemple : "Dès que je commence à bâiller, j'éteins ma lampe de chevet et j'essaie de ne pas laisser passer le train du sommeil".
Ou : "Le col de cette chemise bâille ( "est mal ajusté"), "La fenêtre de sa chambre bâille ("est ouverte") ou "La carlingue du Boeing éventré bâille sur le tarmac".
"Bailler" sans accent circonflexe est un verbe du registre désuet signifiant "Donner".
On disait par exemple : "Bailler une ferme" ou "Bailler un conseil".
De nos jours, le verbe "bailler" ne s'utilise plus, mais nous continuons à parler de "Bail" et de "Bailleur"» à propos d’un contrat de location, ou de "Bailleur de fonds", pour évoquer la personne qui finance un projet.
"Bayer" avec un "y" signifie "Rester la bouche ouverte, être bouche bée, s’étonner".
Mais ce verbe du registre désuet ne s'utilise plus que dans l’expression en forme d'idiotisme animalier "Bayer aux corneilles"
Ces deux phrases homophones ont naturellement des signification fort différentes, puisqu'elles utilisent des verbes différents - "Relier" et "Relire" - ayant la particularité d'avoir certaines formes conjuguéeshomophones ; dont, en l'occurrence, la première personne du singulier, au présent.
"Je relies tout Proust en ce moment" signifie en effet, par ellipse de son prénom, que je procède à la reliure de tous les ouvrages écrits parl'écrivain français Marcel Proust,
et "Je relis tout Proust en ce moment" signifie, par ellipse toujours, que je lis à nouveau tout ce qu'à écritledit écrivain...
Ce qui est à la fois bien courageux et digne d'éloge, car les 7 tomes et les 4 215 pages de son oeuvre maîtresse - "À la recherche du temps perdu" - comptent 9,6 millions de caractères et 1,5 million de mots !
Au passé composé, la confusion ne serait plus possible puisque l'on aurait alors :
"J'ai relié tout Proust",
et "J'ai relu tout Proust".
Au surplus, la période serait normalement relativement différente :
Ces deux substantifs masculins homophones ont des significations fort éloignées :
Un Cellier est en effet :
une pièce en forme de hangar attenante à une maison ou au rez-de-chaussée d'une maison, où l'on presse le raisin et conserve le vin,
et, par extension, une pièce fraîche, généralement non voûtée, située au rez-de-chaussée d'une habitation, en contrebas, ou attenante à celle-ci, servant à conserver du vin et des denrées alimentaires. Elle est plus communément appelée "Cave" (nom féminin).
Tandis qu'un Sellier désigne :
autrefois : un ouvrier ou un artisan fabriquant, réparant, vendant des carrosses, des voitures attelées,
de nos jours : un ouvrier ou un artisan fabriquant, réparant, vendant des selles (de cheval) et tout ce qui concerne le harnachement.