"Le registre scatologique".

Il s'agit d'un registre de langue utilisant de manière abondante des mots ayant rapport aux excréments ; qu'il s'agisse :

  • de verbes : "Chier", "Démerder", "Emmerder", "Merder",
  • d'adjectifs : "Chiant", "Crotté", "Emmerdant", "Emmerdé",
  • ou de substantifs : "Bouse", "Caca", "Chiottes", "Crotte !", "Emmerdement", "Étron", "Merde !".

Le registre scatologique se confond souvent avec le registre vulgaire ("Va chier !", "Je t'emmerde !", etc.) ou avec le registre argotique ("C'est de la merde !", "Il est chiant", "Je m'emmerde", etc.).

Plus rarement avec le registre familier ("Crotte de bique !", "C'est de la crotte", "Ma crotte", etc.)

Exceptionnellement avec le langage courant ("Être tout crotté").

Et occasionnellement avec le langage enfantin ("C'est caca !", "Faire caca", etc.).

"Épicène".

Cet adjectif qualifie les mots désignant indifféremment l’un ou l’autre des deux sexes, mâle ou femelle, et ce sans que la forme varie.

  • c'est par exemple le cas de mots comme "Élève" ou "Enfant",
  • mais aussi de certains prénoms comme "Camille", "Claude" ou "Dominique",
  • ainsi que de nombreux noms d'animaux comme "Cachalot", "Gorille", "Lama" ou "Papillon".

Pour l'anecdote, la romancière belge Amélie Nothomb, fervente adepte des titres originaux ("Hygiène de l'assassin" en 1992", "Les catilinaires" en 1995, "Métaphysique des tubes" en 2000 ou "Cosmétique de l'ennemi" en 2001") a publié, en août 2018, son 27e roman sous le titre "Les prénoms épicènes".

"Un calque".

En linguistique, et plus précisément en lexicologie, étymologie et linguistique comparée, "Un calque" est un type d'emprunt lexical consistant à traduire littéralement un mot d'une langue à une autre, en s'inspirant davantage de sa lettre que de son esprit.

Exemples de calques :

  • Dire "Définitivement" à la place de "Definitely", alors qu'il convient de traduire ce mot anglais par "Absolument".
  • Ou dire "Biopsier" à la place de "To biopsy", alors qu'il convient de traduire ce mot anglais par "Effectuer une biopsie".

"Un hiatus".

Ce mot latin du registre soutenu - qui se prononce "i-a-tus" et non "yatus" - désigne :

  • au sens propre :
    • dans le domaine linguistique, une succession de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes :
      • soit à l'intérieur d'un mot.

Par exemple : "AÉrer", "ÉOlienne" ou "rÉUssir".

      • soit à la frontière de deux mots :

Par exemple : "elle A Été" ou "il A Oublié".

    • et, dans le domaine médical, tout orifice anatomique de forme étroite et allongé.
  • et, au sens figuré, :
    • une coupure, une discontinuité, une interruption posant problème,
    • ou une contradiction dans une œuvre, un discours, une suite logique, une suite d'événements.

On dit par exemple : "On constate un hiatus entre les discours tenus et les réalisations concrètes".

Source : www.larousse.fr et wikipedia.org

"Un juron".

Il s'agit d'une brève exclamation, plus ou moins grossière, vulgaire ou blasphématoire, dont on se sert pour donner une intensité particulière à un discours.

Que cela soit pour exprimer ce qu'on ressent face à une situation donnée, pour manifester sa colère, son indignation ou sa surprise (dans ce dernier cas il fera office d'interjection) ou encore pour donner de manière générale plus de force à un propos.

Un juron peut éventuellement être interprété comme une insulte selon les circonstances dans lesquelles il est proféré.

Cependant, de façon générale, le juron est une réaction devant une situation et ne vise pas, en principe, un destinataire particulier.

Exemple de jurons : "Crotte !" (registre familier), "Sacré nom d'une pipe !" (registre populaire), "Merde !" ou "Nom de Dieu !" (registre argotique et blasphématoire), "Bordel de merde !" (registre vulgaire).

Source : wikipedia.org

 

"Articulation", "Diction", "Élocution", "Intonation" et "Prononciation".

Ces  cinq termes désignent des notions assez proches et, de ce fait, difficiles à distinguer et souvent confondues.

J'ai essayé de préciser brièvement ce qui les distingue les unes des autres, tout en étant conscient de la difficulté de l'exercice.

Et voici le résultat de mes recherches :

  • l'articulation est l'action d'ouvrir la bouche pour prononcer distinctement les syllabes.

On dit par exemple : "Nous devrions tous veiller à avoir une articulation correcte ! Et nous efforcer de systématiquement dire "Je re.viens sa.me.di pro.chain" et non pas "Je r'viens sam'di prochain", comme nous avons malheureusement trop souvent tendance à le faire !".

Je vous recommande à ce sujet la lecture des articles de ma collection : "Les mots ne sont pas comestibles : cessons donc de les avaler".

  • la diction est la manière de prononcer, d'articuler les sons.

On dit par exemple : "Une bonne articulation est indispensable pour avoir une bonne diction".

  • de même que l'élocution, qui désigne également, cependant, la manière de s'exprimer, la façon dont on choisit ses mots.

On dit par exemple : "Quelqu'un qui a "Un cheveu sur la langue" a un défaut d'élocution". Alors que l'on devrait plutôt - à mon sens - parler de "Défaut de diction" !

Mais également : "Je trouve très plaisante l'élocution de cet extraordinaire comédien qu'est Fabrice Luchini".

  • l'intonation est l'ensemble des variations en hauteur et en intensité prises par la voix en parlant ou en lisant, celles-ci formant ce que l'on appelle la courbe mélodique de la phrase.

On dit par exemple : "Connaître par coeur un poème est une chose. Mais être capable de le déclamer avec la bonne intonation est une autre paire de manches !".

  • et la prononciation, enfin, est la manière de réciter ou proclamer un texte.

On dit par exemple : "Cet homme politique est un orateur né : la prononciation de ses discours est toujours excellente".

Ne dites pas : "Euphémistique" ou "Euphémistiques" !

Mais : "Euphémique" et "Euphémiques" !

"Euphémistique" est un calque de l'anglais "Euphemistic" !

Cet adjectif qualifie ce qui appartientient à l'euphémisme, figure de pensée par laquelle on adoucit ou atténue une idée dont l’expression directe aurait quelque chose de brutal, de déplaisant.

Lorsque l'on dit par exemple : "Une longue et pénible maladie" pour "Un cancer" ou "Remercier quelqu’un" pour "Le licencier".

"Un amphigouri".

J'adore ce terme du registre soutenu désignant :

  • une figure de style consistant en un discours ou un écrit volontairement obscur ou inintelligible à visée  burlesque,
  • une petite pièce poétique parodique écrite en galimatias, dans laquelle sont reproduites les rimes du morceau que l'on souhaite pasticher,
  • par extension et dans le registre familier, un propos ou un écrit involontairement confus et inintelligible en raison de l'incohérence des idées et de l'expression.

Source : www.cnrtl.fr

"Une paronomase".

Il s'agit d'une figure de style, consistant à employer dans une même phrase des mots (les "Paronymes") dont le son ou l'orthographe est à peu près semblable, mais le sens différent.

La paronomase est fréquemment employée dans les expressions, les proverbes ou les slogans publicitaires :

  • Expression : "Quand on veut, on peut" ou "Un professionnel de la profession".
  • Slogans : "Sader, ça adhère !", "Vas-y Wasa !" ou "Dior, j'adore !".