"Dormir à poings fermés" et "Dormir sur ses deux oreilles".

Ces deux curieuses locutions verbales en forme d'idiotismes corporels ne manquent naturellement pas d'interloquer nos jeunes enfants ainsi que nos amis étrangers.

Relevant toutes deux du registre familier, elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Dormir à poings fermés": dormir très profondément,

On dit par exemple : "Désolé je devais dormir à poings fermés et je n'ai pas entendu le bébé pleurer, mais la nuit prochaine je me lèverai, c'est promis ma chérie !".

  • "Dormir sur ses deux oreilles" : dormir sereinement, d'un sommeil paisible et empli de quiétude,

On dit par exemple : "Mon mari m'avait dit que je pouvais dormir sur mes deux oreilles et qu'il se chargerait de tout ! Je me lève et je le retrouve endormi devant la télé, le linge toujours dans la machine à laver et la vaisselle dans l'évier".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Dormir" en français.

Source : www.pourquois.com

"À plus !" ou "À + !".

Cette locution interjection interjective relève du registre familier, la forme "À +" étant un allographe.

Elle se prononce a-pluss et constitue une ellipse de "À plus TARD".

On l'utilise généralement à l'issue d'une rencontre, d'un rendez-vous, d'une conversation ou d'un dialogue. Et elle induit que l'on va se revoir "plus tard" dans la journée.

On dit par exemple : "Je pars en course et je te rappelle avant 20h c'est promis. À plus !".

Ou : "Je serai là vers 19h. À + !".

Source : www.linternaute.com et wiktionar.com

"In extremis".

Cette locution adverbiale invariable nous vient du latin "In extremis" ("À l'extrémité").

Et elle signifie, selon le contexte :

  • au sens propre : à la dernière extrémité, à la dernière limite, à la toute fin, à l'article de la mort.

On dit par exemple : "Mon arrière grand-père m'a avoué in extremis avoir fait de la prison dans sa jeunesse".

  • et par extension : au tout dernier moment.

On dit par exemple : "J'ai failli rater mon avion : je suis arrivé in extremis".

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"Faire mordre la poussière" et "Mordre la poussière".

Ces deux locutions verbales relèvent du registre familier.

Elles font référence aux combats à mains nues se déroulant sur terre battue ou sur du sable, à l'issue desquels le vainqueur plaque son adversaire au sol et lui fait littéralement mordre la poussière.

Et elles signifient respectivement :

  • au sens propre :
    • jeter à terre.
    • et : tomber à terre.
  • et par extension :
    • faire subir un revers, une défaite.

On dit par exemple : "Avec cette réforme le gouvernement prend le risque de mordre la poussière".

    • et : subir un revers, une défaite

On dit par exemple : "Cela fait deux fois cette saison que le PSG mord la poussière cette saison".

"Sauvé par le gong".

Un "gong" est un instrument à percussion, originaire d'Extrême-Orient, constitué d'un disque de métal sonore (bronze ou cuivre) généralement suspendu, que l'on frappe avec un maillet ou une baguette à tampon.

Un gong oriental

Il est utilisé dans le monde de la boxe pour annoncer le début ou la fin d'une reprise ("round").

Un gong de boxe et son maillet

Dans ce dernier cas, son retentissement permet au boxeur en difficulté ou dominé par son adversaire de ne pas être déclaré perdant, et lui offre un temps de répit lui permettant de reconstituer ses forces.

La formule "Sauvé par le gong" signifie donc :

  • au sens propre, pour un boxeur :  qu'il bénéficie d'un temps de répit lui permettant de reconstituer ses forces.

On dit par exemple : "Le boxeur français allait s'écrouler à la cinquième reprise, mais il a été sauvé par le gong".

  • et par extension, dans le registre familier : que l'on a évité de peu une situation désagréable ; été sauvé in extremis.

On dit par exemple : "Au moment où mon daron allait voir que j'avais cabossé sa bagnole, ma daronne l'a appelé : sauvé par le gong !".

Sources : www.lalanguefrancaise.com, www.dictionnaire-academie.fr et www.usito.usherbrooke.ca

"L'incidence" et La prévalence".

"Pas trop vite le matin, doucement l'après-midi".

J'aime beaucoup cette locution adverbiale qui relève du registre familier.

Et qui s'utilise pour signifier, de façon ironique, au sens figuré : assez lentement, mollement, nonchalamment.

On dit par exemple : "C'est le genre de type qui ne se tue pas à la tâche : pas trop vite le matin, doucement l'après-midi".

"Comme on dit en bon français" ou "Comme on dit".

  • "Comme on dit en bon français" était une formule encore utilisée jusque assez récemment dans le langage courant afin d'essayer de justifier ironiquement l'emploi d'un anglicisme.

On disait par exemple : "Je pars en week-end, comme on dit en bon français".

Et déjà cette tournure avait le don de m'agacer.

  • Mais elle a depuis peu été remplacée par la formule elliptique "Comme on dit" qui m'exaspère véritablement. Et dont je crains vivement qu'elle ne devienne rapidement un tic de langage.

Ainsi par exemple du journaliste français Axel de Tarlé, le 12 janvier 2023, dans l'émission "C dans l'air", qu'il anime, sur la chaîne de télévision publique française France 5 : "Ça pourrait être un game changer comme on dit".

Non, on ne le dit pas, cher monsieur ! Du moins, on ne devrait pas.

Le journaliste français Axel de Tarlé

On ne dit pas : "Y avait un aura christique" !

La journaliste sportive française Ambre Godillon

Ainsi qu'a pitoyablement pu le déclarer, le 19 décembre 2022, la journaliste sportive française Ambre Godillon, dans l’émission "Le déj info", sur la chaîne de télévision française d'information en continu BFMTV.

Mais bien évidemment : "IL y avait unE aura christique" !

"Le coeur de veau", "Le cul de longe" et "La pièce blanche".

Un quasi de veau

Ces trois locutions nominales relèvent du langage courant.

Et elles désignent toutes trois "Le quasi de veau", dont elles constituent des appellations régionales :

  • "Le coeur de veau", à Marseille (13),
  • "Le cul de longe", à Lyon (69),
  • et "La pièce blanche", à Toulouse (31).

Un quasi de veau

Source : www.la-viande.fr

"L'aspiration" et "La spiration".

Ces deux substantifs féminins paronymes ne doivent absolument pas être confondus !

  • "L'aspiration" désigne en effet, selon le contexte, dans le langage courant :
    • l'action d'aspirer, d'attirer l'air dans ses poumons (également appelée "inspiration" ou "inhalation") ou le résultat de cette action ; le contraire étant l"expiration".

On dit par exemple : "Les poumons de mon père sont défaillants : son aspiration est insuffisante".

    • l'action d'aspirer des gaz, des liquides, des poussières, etc.

On dit par exemple : "L'aspiration de la hotte de ma cuisine est onsuffisante".

    • la force intérieure, la tendance profonde qui pousse une personne vers un idéal ou une meilleure situation ; ou ce désir, cet élan, ce mouvement, ce souhait lui-même.

On dit par exemple : "L'aspiration du peuple iranien à la liberté est immense".

  • tandis que "La spiration" est un terme théologique désignant : l'acte par lequel le Saint Esprit procède du Père et du Fils, dans la Trinité chrétienne.

La "spiration active" est l'action ou la notion, par laquelle le Pere & le Fils de toute éternité produisent le Saint Esprit. Alors que la "spiration passive" est la notion ou le caractère, par lequel le Saint Esprit est désigné comme procédant du Père et du Fils.

Sources : www.lalanguefrançaise.com, Le Robert, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr