"Dormir à poings fermés" et "Dormir sur ses deux oreilles".

Ces deux curieuses locutions verbales en forme d'idiotismes corporels ne manquent naturellement pas d'interloquer nos jeunes enfants ainsi que nos amis étrangers.

Relevant toutes deux du registre familier, elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Dormir à poings fermés": dormir très profondément,

On dit par exemple : "Désolé je devais dormir à poings fermés et je n'ai pas entendu le bébé pleurer, mais la nuit prochaine je me lèverai, c'est promis ma chérie !".

  • "Dormir sur ses deux oreilles" : dormir sereinement, d'un sommeil paisible et empli de quiétude,

On dit par exemple : "Mon mari m'avait dit que je pouvais dormir sur mes deux oreilles et qu'il se chargerait de tout ! Je me lève et je le retrouve endormi devant la télé, le linge toujours dans la machine à laver et la vaisselle dans l'évier".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Dormir" en français.

Source : www.pourquois.com

"Un diktat".

Ce substantif masculin nous vient directement de l'allemand "Diktat" (dik-tatt).

Ce mot signifiant "chose dictée" est le terme utilisé pour qualifier le Traité de Versailles, imposé sans négociation, en 1919, à l'Allemagne, par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale.

La signature du Traité de Versailles, le 28 juin 1919

Et il désigne en français :

  • un traité imposé par le vainqueur au vaincu,

On dit par exemple : "En 1945, les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ont veillé à ne pas imposer à l'Allemagne et au Japon un diktat comparable au Traité de Versailles de 1919".

  • et par extension : une exigence absolue imposée par le plus fort au plus faible et n'ayant pour appui et justification que la force ; une chose imposée, une décision unilatérale contre laquelle on ne peut rien.

On dit par exemple : "Les syndicats rejettent ce diktat du gouvernement".

Sources : Le Robert, www.larousse.fr et wiktionary.org

"À plus !" ou "À + !".

Cette locution interjection interjective relève du registre familier, la forme "À +" étant un allographe.

Elle se prononce a-pluss et constitue une ellipse de "À plus TARD".

On l'utilise généralement à l'issue d'une rencontre, d'un rendez-vous, d'une conversation ou d'un dialogue. Et elle induit que l'on va se revoir "plus tard" dans la journée.

On dit par exemple : "Je pars en course et je te rappelle avant 20h c'est promis. À plus !".

Ou : "Je serai là vers 19h. À + !".

Source : www.linternaute.com et wiktionar.com

"De là à ce que", "D'ici à ce que" et "D'ici que".

Relevant du langage courant, ces trois locutions conjonctives de temps introduisent des subordonnées temporelles dans lesquelles le verbe est au subjonctif.

Et elles signifient respectivement :

  • "De là à ce que" : "Pas question pour autant que".

On dit par exemple : "Mon fils a accepté de venir déjeuner avec nous ce dimanche, mais de là à ce qu'il arrive avant 15h !",

Ou : "Mon fils a accepté de venir déjeuner avec nous ce dimanche, mais pas question pour autant qu'il arrive avant 15h !"

  • "D'ici à ce que" : "Le temps que".

On dit par exemple : "D'ici à ce que mon père ait compris comment fonctionne son nouveau téléphone, nous ne sommes pas près d'être dérangés par ses appels !",

Ou : "Le temps que mon père ait compris comment fonctionne son nouveau téléphone, nous ne sommes pas près d'être dérangés par ses appels !",

  • et "D'ici que" : "Avant que".

On dit par exemple : "D'ici que je retourne voir ce dentiste, j'aurai des cheveux blancs !".

Ou : "Avant que je ne retourne voir ce dentiste, j'aurai des cheveux blancs !".

Source : http://mamiehiou.over-blog.com

On ne dit pas : "Très énorme" !

Mais simplement : "Énorme" !

Cet adjectif, qui relève du langage courant et nous vient du bas latin "enormis" ("hors de la norme") signifie en effet :

  • ayant des dimensions, une importance impressionnantes, en quantité colossale ; gigantesque, démesuré, colossal, immense, monumental ; dépassant ce que l'on a l'habitude d'observer ("une foule énorme", "un monument énorme", "un succès énorme"),
  • très gros, monstrueux, obèse, dont les dimensions sont considérables ("un type énorme", "une bête énorme"),
  • et dans le registre familier : déconcertant, surprenant par son caractère extraordinaire, invraisemblable, monstrueux ; ahurissant, effarant, fantastique, formidable, inouï , phénoménal, prodigieux, renversant

Aussi la locution adjectivale "Très énorme" constitue-t-elle un affreux pléonasme.

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"In extremis".

Cette locution adverbiale invariable nous vient du latin "In extremis" ("À l'extrémité").

Et elle signifie, selon le contexte :

  • au sens propre : à la dernière extrémité, à la dernière limite, à la toute fin, à l'article de la mort.

On dit par exemple : "Mon arrière grand-père m'a avoué in extremis avoir fait de la prison dans sa jeunesse".

  • et par extension : au tout dernier moment.

On dit par exemple : "J'ai failli rater mon avion : je suis arrivé in extremis".

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"Faire mordre la poussière" et "Mordre la poussière".

Ces deux locutions verbales relèvent du registre familier.

Elles font référence aux combats à mains nues se déroulant sur terre battue ou sur du sable, à l'issue desquels le vainqueur plaque son adversaire au sol et lui fait littéralement mordre la poussière.

Et elles signifient respectivement :

  • au sens propre :
    • jeter à terre.
    • et : tomber à terre.
  • et par extension :
    • faire subir un revers, une défaite.

On dit par exemple : "Avec cette réforme le gouvernement prend le risque de mordre la poussière".

    • et : subir un revers, une défaite

On dit par exemple : "Cela fait deux fois cette saison que le PSG mord la poussière cette saison".

"Sauvé par le gong".

Un "gong" est un instrument à percussion, originaire d'Extrême-Orient, constitué d'un disque de métal sonore (bronze ou cuivre) généralement suspendu, que l'on frappe avec un maillet ou une baguette à tampon.

Un gong oriental

Il est utilisé dans le monde de la boxe pour annoncer le début ou la fin d'une reprise ("round").

Un gong de boxe et son maillet

Dans ce dernier cas, son retentissement permet au boxeur en difficulté ou dominé par son adversaire de ne pas être déclaré perdant, et lui offre un temps de répit lui permettant de reconstituer ses forces.

La formule "Sauvé par le gong" signifie donc :

  • au sens propre, pour un boxeur :  qu'il bénéficie d'un temps de répit lui permettant de reconstituer ses forces.

On dit par exemple : "Le boxeur français allait s'écrouler à la cinquième reprise, mais il a été sauvé par le gong".

  • et par extension, dans le registre familier : que l'on a évité de peu une situation désagréable ; été sauvé in extremis.

On dit par exemple : "Au moment où mon daron allait voir que j'avais cabossé sa bagnole, ma daronne l'a appelé : sauvé par le gong !".

Sources : www.lalanguefrancaise.com, www.dictionnaire-academie.fr et www.usito.usherbrooke.ca