"Des comptes d'apothicaire" ou "Un compte d'apothicaire".

Cette locution nominale désigne un ou des calculs ;

  • très voire trop précis, détaillés, relevant presque de la manie,

On dit par exemple : "Tu ne vas pas te lancer dans des calculs d'apothicaire pour savoir si chacun de nous cinq a bien dépensé la même somme au cours de ces trois jours ?".

  • ou : compliqués dont les résultats n'ont aucun intérêt ou sont difficilement vérifiables.

On dit par exemple : "Je t'assure que tes comptes d'apothicaire destinés à retrouver l'évolution du salaire moyen des barbiers toulousains au cours du XVIIe siècle ne présente pas un intérêt fondamental".

"Apothicaire" est l'ancien nom du "pharmacien", jusqu'au début du XIXe siècle. Curieusement, c'est au moment où ce mot a commencé à tomber en désuétude que l'expression est apparue.

Le mot désignait, à partir du milieu du XIVe siècle, un personnage érudit, ayant des connaissances avancées aussi bien en médecine qu'en ingrédients susceptibles d'entrer dans la composition des médications qu'il élaborait.

L'apothicaire préparait, vendait et administrait des préparations médicamenteuses, tout en commercialisant des produits rares, des épices ou des ingrédients tels que le sucre.

Il existait d'ailleurs, au XVIe siècle, un idiotisme alimentaire aujourd'hui totalement disparu - "Un apothicaire sans sucre" - pour désigner une personne ne disposant même pas du minimum pour pouvoir exercer correctement sa profession.

Source : www.expressio.fr

"Un crâne d'oeuf".

Cette locution nominale amusante en forme d'idiotisme alimentaire, d'idiotisme animalier et d'idiotisme corporel désigne, de façon très imagée et de manière ironique :

  • dans le registre familier : un crâne dépourvu de cheveux,

Un "crâne d'oeuf" c'est à dire une personne chauve

  • et, par extension : une personne chauve,
  • ou encore, de façon péjorative, dans le registre populaire : un savant, un intellectuel.

On dit par exemple : "Le réchauffement climatique c'est encore un truc de ces crânes d'oeuf qui nous disent que l'homme descend du singe et que la terre est ronde !".

Je vous recommande également la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Être chauve".

27 façons de dire "Les testicules".

Des testicules sur une statue

Comme pour tout ce qui a trait au sexe, mais davantage encore cette fois sans doute, le registre argotique est extrêmement riche pour désigner les testicules, puisque l'on peut tout aussi bien évoquer "les balloches" que "les ballutrines", "les boules", "les burnes", "les couilles", "les glaouis", "les grelots", "les joyeuses", "les roubignoles", "les roupettes", "les roustons" ou "les valseuses".

Le registre familier nous offre "les bonbons", "les choses de la vie" et "les coucougnettes". Ainsi que l'anglicisme "les balls".

Ainsi que cinq idiotismes avec des noms de fruits et légumes : "les noisettes", "les noix", "les olives", "les pruneaux" et "les prunes".

Voire six, si l'on prend en compte l'expression argotique "Avoir les patates au fond du filet".

Et trois autres idiotismes alimentaires : "les chouquettes", "les amourettes" et "les rognons" ; ces deux derniers désignant des testicules d'animaux.

Étonnamment, le langage courant ne nous propose aucun mot !

Tandis que nous en trouvons tout de même trois dans le registre soutenu, avec "les bourses", "les gonades" et "les parties" ou "les parties génitales".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Les organes génitaux masculins".

les « testiboules », les « couillasses », les « castagnettes », les « roubignoles », les « sac à jus », les « raisins secs », les « précieuses », les « bouboules », les « boulettes », la « paire sacrée ».

"Mettre de l'eau dans son vin".

Cette expression, qui remonte à plusieurs siècles, signifie :

  • au sens littéral, ajouter de l'eau à son vin, afin d'en atténuer les effets,
  • et au sens figuré, où on l'utilise essentiellement, :
    • s'assagir, se calmer, modérer son impétuosité, son tempérament, se radoucir,
    • ou transiger, être davantage indulgent, moins sévère, réduire ses ambitions, ses exigences ou ses prétentions.

 

"Trier des lentilles avec des gants de boxe" ou "Mettre des gants de boxe pour trier des lentilles".

Cette expression très imagée s'utilise pour caractériser une tâche qui risque de prendre beaucoup de temps, en raison d'une totale inadaptation de l'équipement ou des moyens disponibles.

Par exemple : "Espérer pouvoir contrôler le contenu des conteneurs transitant par les ports français au regard des moyens humains et matériels dont disposent les services de douane, c'est comme trier des lentilles avec un gant de boxe !".

15 façons de dire "On n'y voit rien".

"On n'y voit que dalle" appartient au registre argotique.

L'expression "Il fait noir comme dans le trou du cul d'un nègre" relève du registre vulgaire et ne peut naturellement plus être employée de nos jours sans se voir immédiatement traité d'épouvantable raciste.

En revanche, l'église catholique, apostolique et romaine s'avérant sensiblement moins sourcilleuse et susceptible que certaines associations de défense des "minorités visibles", sans doute doit-on plus aisément pouvoir continuer d'utiliser la formule "Il fait noir comme dans le cul d'une nonne" (registre argotique).

Dans le registre familier, on dit : "On n'y voit goutte" ou "On n'y voit que pouic" (qui appartiennent également au registre désuet).

Et nos amis québecois utilisent l'idiotisme animalier "Il fait noir comme dans le cul d'un ours".

Le langage courant nous offre quelques autres possibilités, avec "Être dans le noir", "Il fait nuit noire", "Il fait noir comme dans un four", "Il fait noir comme dans un tunnel", "Il fait noir comme dans la gueule du loup" (idiotisme animalier) ou "On n'y voit pas clair".

Mais c'est naturellement le registre soutenu qui nous propose les formules les plus élégantes, avec "Être dans la plus totale obscurité",  ou "Il règne un noir d'encre" ou "Nous sommes plongés dans les ténèbres".

"Avoir son rond de serviette quelque part".

C'est manger régulièrement quelque part, y être régulièrement invité, être un habitué des lieux, y avoir ses habitudes.

On dit par exemple : "Si je connais les Martin ? J'ai longtemps eu mon rond de serviette chez eux !".

25 façons de dire "Une fille laide ».

Évidemment, faire dans la dentelle n'est guère d'usage lorsqu'il s'agit de qualifier la laideur d'une femme d'une manière péjorative et la misogynie le dispute souvent à la grossièreté.

Les termes de "Maritorne" ou de "Haridelle" sont aujourd'hui tombés en désuétude et relèvent donc désormais du registre désuet.

Ceux, pourtant corrects de "Laideron" ou "Laideronne" (langage courant), ne sont que rarement employés.

Et, pour élégantes qu'elles soient, on n'entend malheureusement que très rarement les formules "Avoir un physique ingrat" (registre soutenu), "Être peu gâtée par la nature" ou "Ne pas être gâtée pas la nature" (langage courant).

On leur préfère en effet souvent des qualificatifs aussi agréables que "Une fille mal foutue", "Une fille moche", "Une moche", "Une mocheté", "Une grosse dondon", (registre familier), "Un stremon" (registre argotique), "Un tas" (registre argotique) ou "Une grognasse" (registre vulgaire).

Quand on ne fait pas dans l'idiotisme animalier en parlant de "Fille laide comme un pou", de "Guenon", de "Guenuche" (langage courant), de "Grosse vache" ou de "Thon" (registre argotique).

Ainsi que de "Cageot" et de "Gravat" (registre argotique) ou - pour rester dans le domaine de la nourriture - de "Boudin" (registre argotique) et de "Mannequin chez Olida" (registre familier et registre désuet), selon la célèbre formule que les plus anciens se remémoreront certainement.

Enfin, les marseillais utilisent le mot "Un tromblon" pour désigner une femme aux formes peu harmonieuses.

Le surpoids étant malheureusement de nos jours majoritairement associé à la laideur, on peut également consulter l'ensemble des façons non grossières de dire "Une personne en surpoids".