"Ronflant".

Ce petit mot peut avoir deux significations radicalement différentes en fonction du niveau de langue :

  • dans le langage courant, il s'agit :
    • du participe présent du verbe "Ronfler".

On dit par exemple : "Mon frère dort en ronflant".

    • ou d'un adjectif signifiant : produisant un son sourd et continu.

On dit par exemple : "J'ai eu toutes les peines du monde à m'endormir, avec le bruit que faisait le vieux poêle ronflant qui se trouvait dans ma chambre".

  • tandis que dans le langage familier, il s'agit d'un adjectif signifiant :
    • pompeux, grandiloquent, plein d'emphase.

On dit par exemple : "Certaines personnes croient utile de se parer de titres ronflants lorsqu'elles se présentent à vous, alors qu'elles n'occupent en réalité que des fonctions subalternes".

  • ou : ampoulé, creux, emphatique, visant à l'effet, mais masquant le vide de la pensée.

On dit par exemple : "Le ministre nous a encore infligé l'un de ces discours ronflants auquel il nous a habitué".

Source : wwww.larousse.fr

"Icitte".

Ce charmant petit mot, utilisé par nos amis québecois, ainsi que par les francophones d'Haïti, de Louisiane ou du Missouri (États-Unis d'Amérique), signifie tout simplement : ici.

On dit par exemple : "Bienvenue icitte : j'espère que J'aime les mots vous apporte de temps à autres certaines des informations qui vous intéressent !".

"Mes fils ont tendu des fils".

Dans cette phrase, les deux mots "fils" sont homographes mais pas homophones, car ils se prononcent différemment et possèdent des significations totalement distinctes :

  • Dans la première partie de cette phrase ("Mes fils"), le mot "fils" se prononce "fiss" et est un substantif masculin désignant mes "garçons" ou mes "enfants de sexe masculin",
  • tandis que pour la seconde partie ("ont tendu des fils"), le mot "fils" se prononce "file" et est un substantif masculin désignant un brin de matière textile, de fibre ou de matière métallique servant à divers usages.

Source : www.larousse.fr

On n'écrit pas : "Une cagnote" !

Mais : "Une cagnotTe" !

Avec deux "t".

Ce joli petit mot du langage courant désigne, selon le contexte :

  • une caisse destinée à recevoir les contributions imposées à des joueurs, lors de paris,

On dit par exemple : "Chaque parieur devra verser 5€ dans la cagnotte. Et le vainqueur remportera la totalité de la somme".

  • la somme recueillie dans cette caisse,

On dit par exemple : "La cagnotte de notre pari pour la prochaine Coupe du monde de football contient déjà 240€".

  • la somme d'argent qui s'accumule au fil des tirages ou des épreuves de certains jeux, que quelqu'un peut remporter dans sa totalité.

On dit par exemple : "Lorsque mon frère a gagné la cagnotte de ce jeu télévisé, elle avait dépassé les 50 000€ !".

  • une caisse commune à un groupe, à une famille, etc. ,

On dit par exemple : "Maman m'a dit qu'elle avait proposé de crééer une cagnotte familiale pour l'anniversaire de mariage de mes grands-parents".

  • ou : l'argent ainsi accumulé.

On dit par exemple : "La cagnotte familiale pour l'anniversaire de mariage de mes grands-parents a atteint 540€".

Source : www.larousse.fr

Pourquoi dire : "Split screen" ou "Écran splitté" ?

Un écran partagé ("split screen") durant le générique du film états-unien de Norman Jewison "L'affaire Thomas Crown" (1968)

Et pas, tout simplement : "Écran divisé", "Écran fractionné" ou "ÉCran séparé" !

Il s'agit en effet d'un effet audiovisuel consistant - au cinéma, à la télévision ou dans un jeu vidéo - à diviser l'écran en plusieurs parties, chacune d'entre elles présentant des images différentes : soit plusieurs scènes différentes, soit plusieurs perspectives différentes d'une même scène.

Un écran divisé ("split screen") dans le film états-unien de Norman Jewison "L'affaire Thomas Crown" (1968)

C'est notamment le cas dans le splendide film états-unien de 1968, de Norman Jewison, "L'affaire Thomas Crown", qui réunit au sommet de leur beauté Steve McQueen et Faye Dunaway. Dans ce film légendaire, les nombreux écrans partagés nous permettent de suivre par le menu, le braquage minutieusement conçu par le millionnaire Thomas Crown. Celui-ci, réalisé par cinq complices qui ne se connaissent pas et qui ne se rencontreront qu'une fois, laissera la police perplexe. Mais pas la redoutable enquêtrice de la compagnie d'assurance, la ravissante et sagace Vicky Anderson (Faye Dunaway) !

Affiche du film états-unien "L'affaire Thomas Crown", de Norman Jewison (1968)

Le tout sur la merveilleuse musique de Michel Legrand, à qui la chanson "The windmills of your mind" ("Les moulins de mon coeur"), rapporta l'oscar de la meilleure chanson originale.

Mais, ainsi que l'explique par le menu un excellent article du Cinéclub de Caen (14) (*), si l'année 1968 constitua une sorte d'âge d'or de l'écran divisé, le procédé avait été inventé dès le début du cinéma avec le jeu du cache et du contre-cache, conçu et mis au point par Méliès avant 1900. Il s'agissait néanmoins d'un trucage qui ne devait pas être perçu par le spectateur, à l'inverse de l'écran séparé proprement dit, qui s'exhibe en tant que tel.

L'écran partagé est ainsi utilisé avec parcimonie dans le cinéma muet et avant l'apparition de l'écran large.

Comme par exemple dans le superbe film états-unien de 1931 "Dr Jeckyll et M. Hyde" de Rouben Mamoulian.

Écrans fractionnés ("Split screens") dans le film états-unien "Dr Jeckyll and Mr. Hyde" de Rouben Mamoulian (1931)
Écrans fractionnés ("Split screens") dans le film états-unien "Dr Jeckyll and Mr. Hyde" de Rouben Mamoulian (1931)

L'écran partagé ne naît véritablement qu'après l'exposition universelle de Montréal en 1967 ; Richard Fleischer (dans "L'étrangleur de Boston"  en 1968) et Norman Jewison en ayant fait la plus brillante utilisation, et Brian De Palma une forme intimement liée aux mystères de son cinéma).

(*) : www.cineclubdecaen.com/analyse/splitscreen.htm

Sources : wikipedia.org et www.cineclubdecaen.com

Pourquoi dire : "Cheap", "Le décor est un peu cheap" ou "Sa robe fait cheap" ?

Et pas simplement :

  • "Cheap" : De piètre qualité" ou "De mauvaise qualité",
  • "Le décor est un peu cheap" : "Le décor est de piètre qualité",
  • et "Sa robe fait cheap" : "Sa robe semble de mauvaise qualité" !

On ne dit pas : "Faut y croire ; faut qu'les gens y croivent" ni "On aimerait bien que vous jouez ce rôle" !

L'actrice française Laetitia Casta

Comme l'a déclaré la jeune modèle française Laetitia Casta, à propos de son premier rôle au cinéma, dans le film "Astérix et la surprise de César", réalisé en 1999 par Claude Zidi, dans un entretien consacré figurant parmi les suppléments du DVD.

Mais : "IL faut y croire ; IL faut quE les gens y CROIENT" !

Et : "On aimerait bien que vous jouIez ce rôle" ! Voire, idéalement : "NOUS SOUHAITERIONS que vous INTERPRÉTIEZ ce rôle" !

Pour l'énormité de sa faute de conjugaison qui relève du solécisme, je ne peux - en dépit de son jeune âge et de son inexpérience - lui épargner l'attribution de mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".

Ne pas confondre : "Différend", "Différent" et "Différant" !

Ces trois mots sont rigoureusement homophones puisqu'ils se prononcent tous di-fé-ran.

Mais ils possèdent des significations très distinctes :

  • "Différend" avec un "e" et un "d" est en effet un substantif masculin qui désigne : un désaccord résultant d'une opposition d'opinions, d'intérêts entre des personnes ; un conflit, une contestation, un litige, une dispute, une querelle.

On dit par exemple : "Le différend qui oppose ces deux personnes au sujet de leurs terrains semble très ancien".

  • tandis que "Différent" avec un "e" et un ""t" est un adjectif qui signifie : dissemblable, distinct ; qui diffère, qui présente une différence par rapport à une autre personne, une autre chose.

On dit par exemple : "Je possède un caractère très différent de celui de mon frère".

  • et que "Différant" avec un"a" et un "t" est le participe présent du verbe "Différer" et signifie par conséquent, selon le contexte :
    • remettant à plus tard ; éloignant ;  reportant, repoussant, retardant.

On dit par exemple : "Je prend mes précautions en différant mon départ en vacances".

    • ou étant différent, dissemblable ; se différenciant, se distinguant.

On dit par exemple : "Notre concurrent a présenté un produit différant du notre en de nombreux points".

"Renarder".

"Renarder", "Aller au renard", "Balancer un renard", "Cracher un renard", "Écorcher le renard", "Faire un renard", "Lâcher un renard" ou "Piquer un renard", c'est à dire "Vomir".

Ce verbe étrange du registre argotique signifie : vomir.

Et il est naturellement à rapprocher des idiotismes animaliers particulièrement imagés "Aller au renard", "Balancer un renard", "Cracher un renard", "Écorcher le renard", "Faire un renard", "Lâcher un renard" et  "Piquer un renard".

Mais il existe encore beaucoup d'autres façons de dire "Vomir" en français.

"Une querelle".

Ce joli substantif féminin, bien insuffisamment employé à mes yeux, désigne : un différend passionné, un vif désaccord, une opposition passionnée, un affrontement, une dispute.

On dit par exemple : "Je trouve ridicule la querelle qui oppose mes voisins au sujet des aboiements de leurs chiens".

"Prendre pour un jambon" ou "Prendre pour une quiche".

J'aime beaucoup ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes alimentaires, qui relèvent du registre familier et  signifient : prendre pour un abruti ou prendre pour un idiot.

Sur ce même sujet, je vous recommande la lecture de mon article consacré aux différentes façons de dire : "Prendre pour un idiot".

"Une porte condamnée".

Une porte condamnée avec des pierres

Une porte condamnée est une porte fermée, sinon de manière définitive, du moins permanente.

Une porte condamnée avec du bois
Une porte condamnée avec du bois
Une porte condamnée avec des briques
Une porte condamnée avec des briques

Une porte n'est certes jamais condamnée par un juge.

Mais on ne peut pour autant affirmer qu'elle n'est coupable de rien ! En effet, si l'on condamne une porte, c'est généralement parce qu'elle n'a plus guère d'utilité ou qu'elle présente un caractère dangereux.

Ou tout du moins : jugé dangereux.

Ainsi, les exploitants de grandes surfaces commerciales ou de salles de cinéma ont-ils parfois une fâcheuse et irresponsable tendance à bloquer au moyen de chaînes cadenassées certaines sorties de secours de leurs établissements. À leurs yeux, manifestement, la sécurité de leurs clients - qui ne pourraient plus s'échapper en cas d'incendie, d'explosion ou d'attaque terroriste - passe manifestement après la crainte qu'ils peuvent avoir que des voleurs ou des resquilleurs s'échappent ou ne s'introduisent subrepticement dans leurs établissements...

Une sortie de secours condamnée avec une chaîne !
Une sortie de secours condamnée avec une chaîne !