"Être né avec une cuillère en argent dans la bouche".

Cuillère de bébé en argent massif "Charlie bear" de chez Christofle

Cette expression du langage courant signifie, au sens figuré : être sinon rentier, du moins un privilégié, issu d’une famille très aisée et ayant la chance de n'avoir eu aucune préoccupation financière depuis sa naissance.

Elle comporte en général une connotation négative et est essentiellement utilisée afin de discréditer une personne.

Il s'agit d'une expression qui nous vient d'Angleterre, où elle serait apparue pour la première fois en 1712. Et l'on sait qu'elle est employée aux États-Unis d'Amérique depuis au moins 1780 ("Born with a silver spoon in his mouth" c'est à dire "Né avec une cuillère en argent dans la bouche").

Elle n'a cependant dû s'imposer chez nous que dans la seconde partie du XIXe siècle.

"Être né avec une cuillère en argent dans la bouche" est - comme souvent - une expression directement liée à la religion chrétienne.

Même si elle semble s'être relativement perdu, la tradition voulait en effet que, lorsqu’un bébé venait au monde, son parrain lui offrait une cuillère le jour de son baptême. Une cuillère en argent soulignait la richesse de la famille, puisque dans les milieux moins aisés, on utilisait des cuillères en bois, qui furent par la suite principalement fabriquées en étain. Le mot anglais "Spoon" ("Cuillère") constitue d’ailleurs une déformation du mot "Spon", qui désignait un copeau de bois, la cuillère étant taillée dans un gros éclat de bois.

Offrir une cuillère en argent à son filleul était donc un signe visible de son aisance et de la bonne éducation qu’il recevrait, à l’abri de tout embarras financier.

Source : www.lefigaro.fr, "Les 1001 expressions préférées des Français" (Georges Planelles, 2011)

"Nos intentions sont claires : il faut que nous intentions un procès".

Dans cette phrase, les deux mots "intentions" sont homographes mais ne sont pas homophones car ils se prononcent différemment et possèdent des significations totalement distinctes :

  • Dans la première partie de cette phrase ("Nos intentions sont claires"), le mot "intentions" se prononce "un-tan-ssion" et est un substantif féminin désignant des dispositions d'esprit par lesquelles on se propose délibérément un but ou ce but lui-même,
  • tandis que pour la seconde partie ("il faut que nous intentions une procès"), le mot "intentions" se prononce "un-tan-tion" et constitue la troisième personne du pluriel du verbe "intenter" au présent du subjonctif, signifiant : "que nous entreprenions une action en justice".

Pourquoi dire : "Un looping" ?

Et pas simplement : "Une boucle" !

Et cela, qu'il s'agisse :

Deux avions en train de réaliser une boucle

  • d'une figure de voltige aérienne.

La boucle est une rotation de l'avion ou de l'hélicoptère (seul quelques uns en sont capables, l’Eurocopter Tigre étant celui qui offre la meilleure possibilité d’en faire) autour de son axe de tangage (l'axe des ailes).

Ainsi, l'aéronef se cabre, passe sur le dos puis redescend. La boucle constitue avec le tonneau une des deux figures de base de la voltige classique.

Pour qu'une boucle soit réussie, le pilote doit décrire un cercle parfait et ne doit pas dévier de son axe. L'entrée et la sortie de la figure doivent se faire à la même altitude.

La première boucle a été réalisée en 1913. Les sources divergent sur l'identité du premier pilote qui réalisa cette figure. Il semblerait que le Français Adolphe Pégoud le 31 août 1913, à Buc (78) ait été le premier pilote à réussir cette figure au commandes d'un Blériot. Mais selon d'autres sources, cet honneur échoirait au Russe Piotr Nesterov, pilotant, dès le 27 août 1913, un Nieuport.

Les montagnes russes de l'Europa park allemand, à Rust (Bade-Wurtemberg)Les montagnes russes de l'Europa park allemand, à Rust (Bade-Wurtemberg)

Source : wikipedia.org

"Une cagole".

Deux cagoles

Ce substantif féminin du registre familier désigne, chez les méridionaux et marseillais : une jeune fille ou une jeune femme affichant une féminité provocante et au comportement plutôt déluré et vulgaire, souvent vêtue ou maquillée de manière outrancière.

Généralement attirée par les vêtements voyants aux couleurs criardes, la cagole est également adepte, dès son plus jeune âge, de chirurgie esthétique (lèvres, seins, fesses).

Deux cagoles
Deux cagoles

Le reste de la France métropolitaine utilise, dans le registre argotique, les mots de "Pétasse" ou "Pouffiasse".

Ou l'anglicisme "Bimbo".

Sources : Le robert et wiktionary.org

Ne pas confondre : "Infecter" et "Infester" !

Ces deux verbes paronymiques du langage courant sont souvent confondus, alors qu'ils possèdent des significations sensiblement différentes :

  • "Infecter" signifie en effet :
    •  contaminer ; communiquer, transmettre des germes infectieux ou des microbes susceptibles de produire une infection générale ou locale.

On dit par exemple : "Il faudra vérifier que cette plaie ne s'infecte pas".

    • par analogie :
      • empester, empuantir, répandre une odeur infecte ; imprégner l'air ou un lieu d'émanations malsaines, puantes.

On dit par exemple : "Un ivrogne assoupi infecte le wagon".

      • contaminer un ordinateur par un logiciel malveillant.

On dit par exemple : "Ce virus risque d'infester tous nos ordis".

    • et au figuré : contaminer, corrompre, rendre infect, souiller moralement.

On dit par exemple : "Cette revue infecte l'esprit de nos enfants".

  • tandis que "Infester" signifie :
    • lorsqu’on parle d’animaux ou de plantes nuisibles : envahir et foisonner, pululler ; se répandre à profusion au point de causer des dommages.

On dit par exemple : "Les mauvaises herbes infestent mon jardin".

Ou : "Les souris infestent le grenier de ma maison de campagne".

    • lorsque l'on parle de personnes, dans le registre soutenu : ravager (un lieu) par des actes violents, des attaques incessantes ou réitérées.

On dit par exemple : "Des bandes organisées infestent certaines banlieues".

Ou : "Les pirates infestent nos côtes".

    • et en médecine, lorsqu'on parle de parasites : entrer dans l'organisme et l'envahir.

On dit par exemple : "L'organisme de mon patient est infesté de parasites".

Ce dernier sens se rapproche évidemment du premier sens du verbe "Infecter", mais l'idée de contamination est absente du verbe"Infester".

Ce qui n'empêche pas un agent qui infeste l'organisme d'être une cause d'infection ! Ainsi, une gorge "infestée" de staphylocoques peut s'"infecter".

Mais qui a dit que le français était une langue compliquée ?

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr, bdl.oqlf.gouv.qc.ca et www.larousse.fr

"Le oaï", "Foutre le oaï" ou "Mettre le oaï" et "Le waï", "Foutre le oaï" ou "Mettre le oaï".

"Oaï" ou "Waï" est un mot marseillais appartenant au registre argotique, qui désigne : la pagaille (registre familier), le désordre (langage courant), le bordel (registre argotique).

On dit par exemple : "Après le match, on a foutu le waï autour du Vél' et sur le Vieux-Port ! Ça fait deux fois que l'Ohème se fait voler un but !".

Source : wiktionary.org

"Les cuisiniers français excellent à préparer cet excellent dessert".

Dans cette phrase, les deux mots "excellent" sont homographes mais ne sont pas homophones car ils se prononcent différemment et possèdent des significations totalement distinctes :

  • Dans la première partie de cette phrase ("Les cuisiniers français excellent"), le mot "excellent" se prononce "ex-cè-le" et constitue la troisième personne du pluriel du verbe "exceller" au présent de l'indicatif, signifiant qu'ils sont supérieurs à tout autre,
  • tandis que pour la seconde partie ("à préparer cet excellent dessert"), le mot "excellent" se prononce "ex-cé-lan" et est un adjectif signifiant très bon.