La langue française regorge d’idiotismes corporels.
Depuis « Être en jambe », « Faire un bras d’honneur » ou « Mettre les pieds dans le plat » à « Faire la tête », « Être un cerveau » ou « Être à deux doigts de faire quelque chose ».
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au sens propre, en fauconnerie : découdre les paupières d'un faucon ou d'un oiseau de proie, après les lui avoir cousues (on dit "Ciller" des paupières) afin de le dompter, de le dresser,
par extension : séparer les paupières jointes d'un être humain,
et ausens figuré : ouvrir les yeux d'une personne, la détromper, lui faire prendre conscience de quelque chose et notamment de la réalité, de la vérité.
On dit par exemple : "Il faut absolument dessiller les yeux à ton frère : il vit dans son monde, loin de toute réalité".
Ou : "Dessiller les yeux de ma meilleure amie devient urgent : elle seule ignore que son mari la trompe régulièrement".
Le grand Émile Littré lui-même s'indignait de cette orthographe illogique dans son "Dictionnaire de la langue française "(1872-1877) : "Dessiller est une mauvaise orthographe, puisque le mot vient de cil".
Sources : wiktionary.org, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr
Ces différentes locutions verbales en forme d'idiotismes corporels possèdent naturellement des significations très différentes :
"Avoir la main" (langage courant) :
au sens propre, lorsque l'on joue aux cartes :
être le premier à jouer.
ou : être celui qui distribue les cartes.
et au sens figuré : avoir la balle dans son camp, être celui qui a l’initiative.
On dit par exemple : "Tu as la main, c'est toi qui contrôle la situation".
"Avoir la main baladeuse" (registre familier) (sens figuré) : être enclin aux caresses intempestives.
On dit par exemple : "Le chef de service de ma copine avait la main balladeuse. Mais elle l'a dénoncé auprès sa direction".
"Avoir la main croche" (registre familier) (sens figuré) : être d'un naturel rapace.
On dit par exemple : "Mon patron a la main croche : impossible de lui faire acheter le moindre équipement !".
"Avoir la main heureuse" (langage courant) (sens figuré) : avoir de la chance au jeu, être chanceux, avoir bien choisi ; faire un choix avisé ; réussir dans ce que l’on entreprend.
On dit par exemple : "Tu as eu la main heureuse avec cet achat : moi je ne fais que de mauvaises affaires".
"Avoir la main malheureuse" (langage courant) (sens figuré) : ne pasavoir de chance au jeu, être malchanceux, avoir mal choisi ; échouer dans ce que l’on entreprend.
On dit par exemple : "J'ai eu la main malheureuse : je gagnerai une autre fois".
"Avoir la main légère" (langage courant) (sens figuré) : ne pas mettre trop de quelque chose ; opérer adroitement, agir sans brutalité.
On dit par exemple : "Ma tante utilise de l'engrais, mais elle a la main légère".
Ou : "Tu peux lui confier tes vases : il a la main légère".
Avoir la main leste" (langage courant) (sens figuré) : être prompt à infliger des gifles ou des coups en guise deréprimandes.
On dit par exemple : "Mon grand-père avoir la main leste avec ses enfants : mon père a reçu des centaines de gifles quand il était jeune".
"Avoir la main lourde" (registre familier) (sens figuré) :
verser en trop grande quantité ou utiliser un produit plus que nécessaire.
On dit par exemple : "Le serveur a eu la main lourde : je n'ai jamais bu autant de pastis de ma vie !".
Ou : "Tu as eu la main lourde : il y en a deux fois trop !".
frapper fort, punir sévèrement.
On dit par exemple : "Mon oncle a eu la main lourde avec mon cousin : il a failli l'assommer !".
"Avoir la main sûre" (langage courant) : avoir la main ferme, qui ne tremble pas.
On dit par exemple : "Tu peux lui faire confiance s'il te dit qu'il tient la corde : il a la main sûre".
et "Avoir la main verte" (langage courant) (sens figuré) : savoir cultiver, entretenir, faire pousser et soigner les plantes ; être doué pour cela.
On dit par exemple : "Mon épouse a la main verte mais pas moi : il suffit que je touche à une plante pour qu'elle meurt dans la semaine !".
Et nos amis québecois utilisent un autre idiotismechromatique : "Avoir le pouce vert".
Sources : wiktionary.org, www.littre.org, www.linternaute.fr, www.languefrancaise.net, dictionnaire.reverso.net, Le Robert et www.larousse.fr
Cette locution verbale du langage courant en forme d'idiotisme corporel signifie, selon le contexte, au sens figuré :
obtenir par la force, forcer ; contraindre une personne à agir contre sa volonté et ses intérêts propres, à faire quelque chose ; imposer quelque chose à quelqu'un contre son gré ; lui mettre la pression.
On dit par exemple : "Mon voisin n'a vendu sa propriété que parce que ses enfants lui ont forcé la main".
et, en équitation : agir à l'encontre des indications de son cavalier, pour un cheval.
Ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes corporels relèvent du langage courant.
Et elles signifient respectivement :
"Ne pas en croire ses oreilles" : être extrêmement surpris par ce que l'on entend, stupéfait ; ne pas parvenir là l'imaginer.
On dit par exemple : "J'ai dû lui faire répéter la nouvelle car je n'en croyais pas oreilles".
et "Ne pas en croire ses yeux" : être extrêmement surpris par ce que l'on voit, stupéfait ; ne pas parvenir là l'imaginer.
On dit par exemple : "Mon patron n'en croyait pas ses yeux en recevant le courrier du ministère et il a dû relire le message plusieurs fois avant de prendre véritablement conscience de la nouvelle".
Ces différentes locutions verbales du registre familier en forme d'idiotismes numériques, d'idiotismes corporels et d'idiotismes vestimentaires appartiennent au registre familier.
Et elles signifient respectivement, au sens figuré :
"Avoir les deux pieds dans le même sabot" ou "Rester les deux pieds dans le même sabot" : attendre sans rien faire ; être embarrassé, incapable d'agir, passif ; ne pas faire preuve d'initiative.
On dit par exemple : "Tu dois réagir, tu ne peux pas rester les deux pieds dans le même sabot !".
"Ne pas avoir les deux pieds dans le même sabot" ou "Ne pas rester les deux pieds dans le même sabot" : être débrouillard, dynamique, actif, entreprenant ; agir, prendre des initiatives.
On dit par exemple : "Mon gendre n'est pas resté les deux pieds dans le même sabot : il a très vite lancé un nouveau projet".
Sources : wiktionary.org, www.expressio.fr et www.languefrancaise.net
Ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes corporels appartiennent au registre familier.
Et elles signifient respectivement, au sens figuré :
"Voir d'un bon oeil" ou "Voir de bon oeil" quelque chose ou quelqu'un : apprécier favorablement, avoir à l’égard de quelque chose ou de quelqu'un, des dispositions favorables.
On dit par exemple : "Mon père voit d'un bon oeil mon choix de devenir avocat".
Ou : "La mairie voit de bon oeil l'arrivée de nouveaux habitants venus de la ville";
et "Ne pas voir d'un bon oeil" ou "Ne pas voir de bon oeil" quelque chose ou quelqu'un :
On dit par exemple : "Ce directeur d'usine ne voit pas d'un bon oeil les emplyés retardataires".
Ou : "On ne voyait généralement pas de bon oeil, autrefois, les personnes n'ayant pas fait leur service militaire".
Sources : wiktionary.org et dictionnaire.reverso.net
On peut en effet évaluer le sens du vent en mouillant son index dans sa bouche et en le levant à la verticale.
Le vent refroidit le côté du doigt sur lequel il souffle. Et l'on sait donc à peu près d’où il vient. Mais la méthode est imprécise et la direction du vent, changeante.
Ce curieux substantif masculin invariable du langage courant en forme d'idiotisme corporel se prononce pié-ta-ter.
Et il ne manque pas d'étonner nos amis étrangers ou nos jeunes enfants !
Il désigne en effet : un logement que l'on n'occupe que de manière occasionnelle, où l'on ne réside que pour de courts séjours.
Il s'agit généralement d'un appartement de taille modeste, mais cela peut également être une petite villa, généralement situé au coeur d'une grande ville, ou dans sa banlieue, à une certaine distance de sa résidence principale.
On dit ainsi souvent : "Je possède un pied-à-terre à Paris".
Ou : "Nous avons acquis un pied-à-terre dans le Midi, où vivent nos trois enfants".
Cette expression française en fome d'idiotisme corporel appartient au registre populaire (si elle est prononcée "À vot' bon coeur m'sieurs dames !") ou au registre familier.
Et elle est traditionnellement utilisée lorsque l'on fait appel à la générosité publique.
En particulierlorsque - étant mendiant ou venant d'effectuer une prestation artistique - on sollicite les passants ou les spectateurs en faisant la quête pour obtenir de l'argent.
Ce substantif masculin du registre familier en forme d'idiotisme corporel, possède deux graphies différentes.
Celle avec un trait d'union ("Un tape-cul") est de nos jours considérée comme désuète ou vieillie. Mais elle a naturellement - comme toujours - ma préférence.
"Un tape-cul" est un mot polysémique pouvant désigner :
différents véhicules ou objets :
un petit tilbury à deux places,
une voiture mal suspendue où l'on est durement secoué.
Ces deux expressions en forme d'idiotismes corporels signifient au sens figuré : afficher une ambition démesurée ; être prêt à tout pour parvenir à ses fins.
"Avoir les dents longues" appartient au langage courant.
Et peut également signifier :
être affamé après avoir été longtemps sans manger.
On dit par exemple : "Les naufragés recueillis hier avaient les dents longues, mais on peut les comprendre !".
Et on utilise également, dans le même sens, la locution verbale en forme d'idiotisme animalier "Avoir les crocs", qui appartient au registre argotique.