36 façons de dire : "Réfléchir".

Une tête d'homme qui réfléchit, avec des rouages en marche (en dessin)

Nous avons dans le registre familier : "Faire marcher sa petite tête", "Faire travailler sa petite tête", "Faire travailler le ciboulot", "Faire travailler son ciboulot", "Se creuser le ciboulot", "Se triturer la cervelle", "Se triturer les méninges" et "Se triturer les neurones".

"Activer ses cellules grises", "Activer ses neurones", "Faire fonctionner sa cervelle", "Faire fonctionner sa tête", "Faire fonctionner ses neurones", "Faire fonctionner son cerveau", "Faire travailler sa cervelle", "Faire travailler sa tête", "Faire travailler son cerveau", "Se creuser la cervelle", "Se creuser la tête", "Se servir de sa cervelle", "Se servir de sa tête", "Se servir de son cerveau", "Se torturer les méninges", "Se torturer les neurones", relèvent du langage courant.

Ainsi que "Faire fonctionner ses cellules grises", "Faire fonctionner ses petites cellules grises", "Faire travailler ses cellules grises" ou "Faire travailler ses petites cellules grises", comme le célèbre détective privé belge de fiction Hercule Poirot, créé en 1920 par la romancière anglaise Agatha Christie.

Enfin le registre soutenu nous propose "Faire travailler ses méninges", "Faire travailler ses neurones", "Faire fonctionner ses méninges", "Faire fonctionner ses neurones", "Se servir de ses méninges" et "Se servir de ses neurones".

Ou encore, comme l'a écrit le génial Rabelais, "Se matagraboliser le cerveau", qui est évidemment - mes lecteurs habituels ne seront pas surpris  - ma formule préférée !

Et enfin, pour finir, "Cogiter", mais, cette fois, plutôt sur le ton de la plaisanterie.

"Au pied levé".

Cette curieuse locution adjectivale du registre familier en forme d'idiotisme corporel ne doit pas manquer de surprendre nos amis étrangers.

Elle est très ancienne puisqu'elle remonte au XVIe siècle sous cette forme.

Et elle signifie, au sens figuré : à l'improviste, sans préparation.

On dit par exemple : "Nous sommes partis au pied levé et je n'ai pas eu le temps d'emporter toutes mes affaires".

Sources : wiktionary.org

"Avoir du fromage blanc dans la tête", "Avoir du mou de veau dans la tête", "Avoir du mou de veau dans le cerveau" ou "Avoir du mou de veau dans le cigare".

Je trouve assez savoureuse ces expressions en forme d'idiotisme alimentaire, d'idiotisme animal et d'idiotisme corporel, qui signifient toutes, au sens figuré : être complètement idiot.

Elles relèvent toutes du registre familier, à l'exception de la dernière - "Avoir du mou de veau dans le cigare" - qui appartient au registre argotique.

Sur un sujet contigu, je vous recommande ma collection d'articles consacré aux mille et une façons de dire "Être idiot" ou "Un idiot".

"En avoir le coeur net".

Cette expression du langage courant en forme d'idiotisme corporel signifie, au sens figuré : savoir à quoi s'en tenir, savoir ce qu’il en est, se délivrer de ses doutes.

On dit par exemple : "Je vais directement demandé à mon patron s'il a l'intention de nous faire déménager : je veux en avoir le coeur net".

Ou : "Maintenant au moins, je sais que je n'ai plus aucune chance avec cette fille, mais j'en ai le coeur net".

Sources : wiktionary.org et www.linternaute.fr

"Un scaphandre pieds-lourds" ou "Un scaphandre à casque".

Un scaphandre "pieds-lourds" ou "à casque"

Ces deux locutions nominales désignent un dispositif permettant à un plongeur de déambuler sur le fond d'une masse d'eau (la mer, un lac, une rivière, une carrière immergée, un bassin, etc.) en respirant grâce à un tube relié à la surface, où d'autres hommes lui fournissent l'air nécessaire à sa survie grâce à un mécanisme de pompage.

 

Un scaphandre "pieds-lourds" ou "à casque"

 

Quelques modèles de scaphandres à casque ont cependant été autonomes et n'ont donc pas été alimentés en air de surface, comme, entre autres, les scaphandres Rouquayrol-Denayrouze (détendeurs alimentés par une réserve d'air comprimé et fabriqués en France à partir de 1864), ou les scaphandres Dräger (recycleurs alimentés en oxygène et fabriqués en Allemagne à partir de 1912).

Le mot "scaphandre"

Il a été créé en 1865 pour une invention destinée non pas à aller sous l'eau mais plutôt à flotter en surface.

Forgé à partir des mots grecs skaphe (barque) et andros (homme), il fut utilisé par Jean-Baptiste de La Chapelle, dit l'Abbé de la Chapelle (1710-1792), lorsqu'il présenta à l'Académie Royale des Sciences un costume de son invention.

Son invention consistait en un corset réalisé en liège et permettant à des soldats de flotter et de traverser les cours d'eau. Elle ne connut pas de suite mais le terme "scaphandre" resta tout de même dans les esprits, puisqu'il finit par être appliqué aux équipements de plongée sous-marine.

La précision "pieds-lourds"

Celle-ci fait naturellement référence aux semelles de plomb, qui aidaient le scaphandrier à rester en station debout et facilitait sa marche sur les fonds marins.

Semelles de plomb de scaphandrier "pieds-lourds" ou "à casque"Semelles de plomb de scaphandrier "pieds-lourds" ou "à casque"

Tout en s'ajoutant au lest, constitué d'une masse de plomb plate portée, le plus souvent, sur des points d'attache situés sur la partie pectorale de la pèlerine.

L'origine des scaphandres "pieds lourds" est très ancienne.

Au 4e siècle av. J.-C., on rapporte pour la première fois l’utilisation d’un équipement s’en rapprochant : Alexandre le Grand (21 juillet 356 av. J.-C. - 11 juin 323 av. J.-C) plongea sous les eaux grâce à un principe de cloche inversée décrit par celui qui fut son précepteur, Aristote.

Mais c’est Léonard de Vinci, au 15ème et 16ème siècle qui imagina un masque avec tuyau amenant l’air au plongeur. Cet appareil était destiné au combat contre une flotte ennemie. La combinaison étanche en cuir permettait au plongeur d’aller à quelques dizaines de mètres de profondeur. Il est fort probable que cette invention resta sur le papier et n'ait jamais été mise en pratique.

Mais c'est ce même principe qui a été utilisé pour les scaphandres "pieds lourds".

Sources : wikipedia.org et www.chosesasavoir.com

"Se mettre la rate au court-bouillon".

Se mettre la rate au court-bouillon

Cette expression du langage familier en forme d'idiotisme alimentaire et d'idiotisme corporel signifie, au sens figuré : être contrarié, s'inquiéter, se faire du souci inutilement, sans raison.

Elle est assez proche des idiotismes corporels "Se biler", "Se faire de la bile", "Se faire du mauvais sang" et "Se faire un sang d'encre".

Il existe en effet de nombreuses autres façons de dire "S'inquiéter" en français.

Cette expression fait référence au court-bouillon, qui est un liquide de cuisson.

Et bien que remontant sans doute à l'Antiquité, elle semble ne dater, sous cette forme, que du XXe siècle.

Sources : wiktionary.org, www.linternaute.fr et www.cnews.fr

"Mettre les pieds dans le plat".

Cette locution verbale du registre familier qui doit interloquer nos amis étrangers signifie, au sens figuré : commettre une bévue grossière, une gaffe, une bourde, un grave impair, créant ainsi une situation embarrassante.

Par exemple :

  • en abordant une question délicate avec une franchise brutale,
  • en abordant un sujet délicat sans détour,
  • en commettant une indiscrétion impardonnable,
  • en évoquant gauchement un sujet épineux,
  • en parlant sans ménagement,
  • en disant une chose brutalement, par mégarde et manque de tact.

Sources : lemondedufrancais.com, www.linternaute.fr, www.expressio.fr

"Se bouger le cul", "Se bouger le popotin", "Se bouger les fesses", "Se remuer le cul", "Se remuer les fesses" et "Se remuer le popotin".

"Se bouger le cul", "Se bouger les fesses", "Se remuer le cul" sont des locution verbales relevant du registre  argotique.

Tandis que "Se bouger le popotin" et "Se remuer le popotin" appartiennent au registre familier.

Mais toutes les cinq sont des idiotismes corporels.

Et elles signifient, selon le contexte :

  • passer à l'action, se mettre au travail.
  • ou : se dépêcher.

On dit par exemple :

    • "Il va falloir se bouger le cul pour réussir à être à l'heure".
    • "Il serait temps que tu te bouges le popotin si tu veux avoir ton bus".
    • "Si tu ne te bouges pas les fesses rapidement, mon pote, tu vas la perdre cette gonzesse".
    • "Tu devrais te remuer le cul pour trouver un boulot vite fait, je crois".
    • ou : "Si on ne se remue pas le popotin, on va rater l'appel".

Et on les utilise souvent sous forme d'interjections :

    • "Bouge-toi le cul !" ou "Bouge ton cul !".
    • "Bouge-toi le popotin !" ou "Bouge ton popotin !".
    • "Bouge-toi les fesses !" ou "Bouge tes fesses !".
    • "Remue-toi le cul !" ou "Remue ton cul !".
    • "Remue-toi le popotin !" ou "Remue ton popotin !".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Se dépêcher" en français.

"Être à deux doigts de" ou "Passer à deux doigts de".

Ces locutions verbales du registre familier en forme d'idiotisme corporel et d'idiotisme numérique signifient, au sens figuré :

  • "Être à deux doigts de quelque chose" : être presque à son objectif, sur le point de l'atteindre.

On dit par exemple : "Mon mari est à deux doigts d'obtenir enfin son permis de conduire".

  • et "Passer à deux doigts de quelque chose" : passer à fort peu de distance, tout près ; frôler.

On dit par exemple : "Je suis passé à deux doigts de la mort".

Source : wiktionary.org

 

"Il y a loin de la coupe aux lèvres".

Ce proverbe en forme d'idiotisme corporel rappelle que de nombreux obstacles peuvent se dresser entre un souhait et sa réalisation, un projet et son aboutissement, ou un désir et sa satisfaction.
Et que ce n'est pas parce qu'un objectif semble proche que l'on va forcément l'atteindre.

Bien qu'il nous vienne du proverbe latin "Multa cadunt inter calicem supremaque labra", il s'agit d'un héritage direct de la mythologie grecque.

L'un des Argonautes, le grand Ancée (ou Ancaeos) rentra dans son palais de Tégée où un devin lui aurait prédit qu'il ne pourrait jamais boire le vin de la vigne plantée quelques années auparavant. Dès son arrivée, Ancée fut informé que son intendant avait fait les premières vendanges de ses vignes. Ancée, se servant une coupe de ce vin, appela son devin afin de lui montrer que ses prédictions étaient fausses. Le devin lui aurait alors répondu qu’"il y a loin de la coupe aux lèvres".

De fait, avant qu'Ancée puisse boire, on le prévint qu'un sanglier dévastait toutes ses vignes. Il se hâta alors de sortir en laissant sur la table sa coupe de vin encore pleine. Le sanglier, caché dans un buisson, lui fonça dessus brusquement et le tua.

Sources : wiktionary.org et www.expressio.fr

"Avoir la larme facile" ou "Avoir la critique facile".

Ces deux formules du langage courant sont construites sur le même principe : "Avoir la/le/les X facile/s".

Et elles signifient respectivement :

  • "Avoir la larme facile" : pleurer ou au moins s’émouvoir facilement (idiotisme corporel).

On dit par exemple : "Ma mère a toujours eu la larme facile. Tu la verrais lorsqu'elle regarde une comédie romantique".

On dit par exemple : "Certains commentateurs ont la critique facile, mais on ne les encore jamais vu à l'oeuvre".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à la célèbre formule "La critique est aisée, mais l'art est difficile" !

"Avoir une gueule de raie" ou "Une gueule de raie".

Une raie

"Une gueule de raie" est une locution nominale féminine polysémique en forme d'idiotisme animalier et d'idiotisme corporel qui désigne, au sens figuré :

  • un visage laid, désagréable et antipathique.
  • ou : un type de noeud appartenant à la famille des noeuds de croc, bien connus des "dockers".
Noeud gueule de raie
Noeud gueule de raie

Il s'effectue sur un cordage en boucle, dont les deux brins sont reliés à la même charge. Depuis le XVIIe siècle, les marins et les ouvriers des docks utilisent ce noeud afin de suspendre des charges à des crochets de grue.

Source : www.languefrancaise.net