"Un oeil au beurre noir".

Deux yeux au beurre noir

Fort heureusement, il ne s'agit pas d'un plat exotique originaire de contrées barbares, consistant à cuire un oeil au "beurre noir", mais du surnom donné - dans le registre familier - à un hématome sur l'oeil, qui empêche le plus souvent de voir à cause du gonflement de la paupière.

Cette jolie expression imagée ne manque naturellement pas d'interloquer les enfants ou les étrangers, puisqu'elle présente l'étonnante particularité d'être à la fois un idiotisme corporel ("Un oeil"), un idiotisme alimentaire ("au beurre") et un idiotisme chromatique ("noir.") !

On parle également de "Coquard" ou de "Gnon" ("Coup") dans le registre familier.

"Être armé jusqu'aux dents".

Être "armé jusqu'aux dents"

J'ai toujours trouvé trouvé assez amusante cette expression en forme d'idiotisme corporel qui doit interloquer nos amis étrangers et signifie, dans le registre familier : être surarmé, fortement armé, muni de nombreuses armes.

On dit par exemple : "Mimile le balafré était très respecté dans le milieu, à l'époque. Mais il faut dire qu'il était plutôt nerveux et toujours armé jusqu'aux dents".

"Filer la main" ou "Donner la main".

Ces deux locutions verbales, qui n'ont pas manqué de me surprendre lors de mon arrivée dans les Bouches-du-Rhône (13), à l'été 1999, signifient tout simplement "Aider".

On dit par exemple : "Heureusement que mon beau-frère était là dimanche : il m'a donné la main pour descendre le buffet de ma mère à la cave".

"Donner la main" relève du langage courant et est également utilisé par les Bretons, tandis que "Filer la main" appartient au registre familier.

"Avoir les dents du fond qui baignent".

Cette expression relativement récente du registre vulgaire signifie "avoir mangé ou bu excessivement, et être pris de nausées ou de vomissements".

Elle évoque de manière parfaitement imagée un trop-plein qui remonte jusque dans la bouche et fait "baigner les dents  du fond".

Source : www.linternaute.fr

"Tendre le dos" ou "Tendre l'échine".

Ces deux expressions - qui relèvent du langage courant pour la première et du registre soutenu pour la seconde - signifient s'inquiéter sur son devenir, s'attendre à devoir supporter les lourdes conséquences d'une situation néfaste.

Elles s'utilisent au sens figuré pour signifier, de la part d'une personne en situation délicate, qu'elle se sent piégé par une situation à laquelle elle ne peut rien. Car c'est seulement dos tendu que le corps humain est éventuellement apte à supporter un poids très important.

Source : www.linternaute.fr

"Avoir le compas dans l'oeil ne signifie pas que l'on risque de devenir borgne" !

Cette expression, qui semble dater du XVIIIe siècle, signifie en effet "Être capable de mesurer, d'estimer, évaluer quelque chose avec justesse", sans utiliser le moindre instrument, au contraire des marins d'autrefois qui utilisaient un compas.

On dit par exemple : "Dans la famille Hubert nous avons d'excellentes capacité d'estimation : on a le compas dans l'oeil !".

"Prendre ses cliques et ses claques".

Cette curieuse expression en forme d'idiotisme corporel et d'idiotisme vestimentaire appartient au registre familier.

Et elle signifie : filer, s’en aller précipitamment, en emportant avec soi toutes ses affaires.

Apparue dans la première moitié du XIXe siècle, elle fait en effet référence aux jambes (les "cliques" en argot) et aux doubles chaussures plates ou surchaussures de protection, que l'on enfilait alors au-dessus des souliers afin d'éviter de les salir en cas d'intempéries (les "claques" dans le registre désuet).

Des "claques" ou surchaussures de protectionDes "claques" ou surchaussures de protection

Sources : CNews du 23 septembre 2019 et www.cnrtl.fr

"Le susseyement" ou "Le sigmatisme frontal".

Il s'agit d'un vice de prononciation, consistant notamment à prononcer incorrectement les "s". C’est-à-dire à les prononcer en mettant la langue entre les dents, au lieu d’en appliquer le bout sur les dents d’en haut. Ce qui a naturellement tendance à donner le son "Che" au lieu de "Se".

Par exemple :

  • "Il est caCHé" au lieu de "Il est caSSé",
  • ou "LâCHer ses souliers" au lieu de "LaCer ses souliers".

Voire - ce qui peut vraiment prêter à confusion et amener à des situations très ambiguës - : "LêCHe-moi !" au lieu de "LaiSSe-moi !"

Le "Susseyement" ou "Sigmatisme frontal" est plus communément appelé, dans le registre familier, "Zozotement", "Zézaiement", "Zézayement" ou désigné par le biais de l'expression très imagée en forme d'idiotisme corporel "Avoir un cheveu sur la langue".

"Se faire de la bile", "Se faire du mauvais sang" ou "Se faire du mouron".

Ces trois locutions verbales relèvent du registre familier.

Et elles signifient : se faire du souci, s'inquiéter, être préoccupé.

Mais il existe bien d'autres façons de le dire de le dire en français !

"Se faire de la bile" et "Se faire du mauvais sang" sont des idiotismes corporels

"Un pet de nonne" ou "Un soupir de nonne".

Des pets de nonne

Aussi étrange que cela puisse paraître, ces deux locutions désignent... un gâteau !

Il s'agit en effet d'un beignet soufflé et sucré de pâte à choux frite, très populaire au XVIIe siècle.

Saupoudré de sucre et de cannelle, il est notamment une spécialité de Baume-les-Dames (25) et est traditionnellement consommé dans l'Est de la France, en Belgique et en Allemagne, en particulier durant les périodes de carnaval.

Le "Pet de nonne" est également appelé "Beignet de vent", "Beignet venteux" ou "Pet de putain". Et "Pet de vieille" dans l'Aveyron (12).

Source : wikipedia.org