La langue française regorge d’idiotismes corporels.
Depuis « Être en jambe », « Faire un bras d’honneur » ou « Mettre les pieds dans le plat » à « Faire la tête », « Être un cerveau » ou « Être à deux doigts de faire quelque chose ».
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Ces différentes expressions du registre familier en forme d'idiotisme corporel signifient toutes quatre : être à jeun,ne rien avoir mangé depuis longtemps et donc, indirectement : avoir très faim, être affamé.
Et les deux premières ("Avoir l'estomac dans les talons" ainsi que "Avoir l'estomac qui crie famine") s'utilisent au sens figuré.
Cette expression du registre familier en forme d'idiotisme corporel signifie, au sens figuré : ne pas tenir compte d’une demande ou d'une remarque, feindre de l'ignorer, refuser de l'entendre ;faire semblant de ne pas entendre ce que l'on vous dit, afin de ne pas être obligé de répondre à une question.
Nous avons dans le registre familier : "Faire marcher sa petite tête", "Faire travailler sa petite tête", "Faire travailler le ciboulot", "Faire travailler son ciboulot", "Se creuser le ciboulot", "Se triturer la cervelle", "Se triturer les méninges" et "Se triturer les neurones".
"Activer ses cellules grises", "Activer ses neurones", "Faire fonctionner sa cervelle", "Faire fonctionner sa tête", "Faire fonctionner ses neurones", "Faire fonctionner son cerveau", "Faire travailler sa cervelle", "Faire travailler sa tête", "Faire travailler son cerveau", "Se creuser la cervelle", "Se creuser la tête", "Se servir de sa cervelle", "Se servir de sa tête", "Se servir de son cerveau", "Se torturer les méninges", "Se torturer les neurones", relèvent du langage courant.
Ainsi que "Faire fonctionner ses cellules grises", "Faire fonctionner ses petites cellules grises", "Faire travailler ses cellules grises" ou "Faire travailler ses petites cellules grises", comme le célèbre détective privé belge de fiction Hercule Poirot, créé en 1920 par la romancière anglaise Agatha Christie.
Enfin le registre soutenu nous propose "Faire travailler ses méninges", "Faire travailler ses neurones", "Faire fonctionner ses méninges", "Faire fonctionner ses neurones", "Se servir deses méninges" et "Se servir deses neurones".
Ou encore, comme l'a écrit le génial Rabelais, "Se matagraboliser le cerveau", qui est évidemment - mes lecteurs habituels ne seront pas surpris - ma formule préférée !
Et enfin, pour finir, "Cogiter", mais, cette fois, plutôt sur le ton de la plaisanterie.
Je trouve assez savoureuse ces expressions en forme d'idiotisme alimentaire, d'idiotisme animal et d'idiotisme corporel, qui signifient toutes, au sens figuré : être complètement idiot.
Elles relèvent toutes du registre familier, à l'exception de la dernière - "Avoir du mou de veau dans le cigare" - qui appartient au registre argotique.
Cette expression du langage courant en forme d'idiotisme corporel signifie, au sens figuré : savoir à quoi s'en tenir, savoir ce qu’il en est, se délivrer de ses doutes.
On dit par exemple : "Je vais directement demandé à mon patron s'il a l'intention de nous faire déménager : je veux en avoir le coeur net".
Ou : "Maintenant au moins, je sais que je n'ai plus aucune chance avec cette fille, mais j'en ai le coeur net".
Ces deux locutions nominales désignent un dispositif permettant à un plongeur de déambuler sur le fond d'une masse d'eau (la mer, un lac, une rivière, une carrière immergée, un bassin, etc.) en respirant grâce à un tube relié à la surface, où d'autres hommes lui fournissent l'air nécessaire à sa survie grâce à un mécanisme de pompage.
Quelques modèles de scaphandres à casque ont cependant été autonomes et n'ont donc pas été alimentés en air de surface, comme, entre autres, les scaphandres Rouquayrol-Denayrouze (détendeurs alimentés par une réserve d'air comprimé et fabriqués en France à partir de 1864), ou les scaphandres Dräger (recycleurs alimentés en oxygène et fabriqués en Allemagne à partir de 1912).
Le mot "scaphandre"
Il a été créé en 1865 pour une invention destinée non pas à aller sous l'eau mais plutôt à flotter en surface.
Forgé à partir des mots grecs skaphe (barque) et andros (homme), il fut utilisé par Jean-Baptiste de La Chapelle, dit l'Abbé de la Chapelle (1710-1792), lorsqu'il présenta à l'Académie Royale des Sciences un costume de son invention.
Son invention consistait en un corset réalisé en liège et permettant à des soldats de flotter et de traverser les cours d'eau. Elle ne connut pas de suite mais le terme "scaphandre" resta tout de même dans les esprits, puisqu'il finit par être appliqué aux équipements de plongée sous-marine.
La précision "pieds-lourds"
Celle-ci fait naturellement référence aux semelles de plomb, qui aidaient le scaphandrier à rester en station debout et facilitait sa marche sur les fonds marins.
Tout en s'ajoutant au lest, constitué d'une masse de plomb plate portée, le plus souvent, sur des points d'attache situés sur la partie pectorale de la pèlerine.
L'origine des scaphandres "pieds lourds" est très ancienne.
Au 4e siècle av. J.-C., on rapporte pour la première fois l’utilisation d’un équipement s’en rapprochant : Alexandre le Grand (21 juillet 356 av. J.-C. - 11 juin 323 av. J.-C) plongea sous les eaux grâce à un principe de cloche inversée décrit par celui qui fut son précepteur, Aristote.
Mais c’est Léonard de Vinci, au 15ème et 16ème siècle qui imagina un masque avec tuyau amenant l’air au plongeur. Cet appareil était destiné au combat contre une flotte ennemie. La combinaison étanche en cuir permettait au plongeur d’aller à quelques dizaines de mètres de profondeur. Il est fort probable que cette invention resta sur le papier et n'ait jamais été mise en pratique.
Mais c'est ce même principe qui a été utilisé pour les scaphandres "pieds lourds".
Cette expression du langage familier en forme d'idiotisme alimentaire et d'idiotisme corporel signifie, au sens figuré : être contrarié, s'inquiéter, se faire du souci inutilement, sans raison.
Elle est assez proche des idiotismes corporels "Se biler", "Se faire de la bile", "Se faire du mauvais sang" et "Se faire un sang d'encre".
Cette locution verbale du registre familier qui doit interloquer nos amis étrangers signifie, au sens figuré : commettre une bévue grossière, une gaffe, une bourde, un grave impair, créant ainsi une situation embarrassante.
Par exemple :
en abordant une question délicate avec une franchise brutale,
en abordant un sujet délicat sans détour,
en commettant une indiscrétion impardonnable,
en évoquant gauchement un sujet épineux,
en parlant sans ménagement,
en disant une chose brutalement, par mégarde et manque de tact.