"La péladophobie" ou "Alophobie" et "La peladophobie".

  • La "Péladophobie" ou "Alopophobie est une peur ou une aversion irraisonnée des personnes chauves,

Crâne chauve

  • tandis que la "Peladophobie" est une crainte de la pelade et de sa contagion.

Pelade

"La disparition annoncée des zones humides...".

Ancien haut fonctionnaire, feu le père d'une amie, prénommé comme moi Jean-Pierre, avait pris sa retraite dans une maison de famille d'un village Sud-Ouest, où il avait vécu enfant puis adolescent. Comme c'était encore souvent le cas à l'époque, une petite zone humide, sorte de grande mare, surnommée localement "la lagune", s'étendait à quelques kilomètres de là.

Un jour, débarque chez lui, totalement affolé, André, un ami d'enfance, avec lequel, justement, il avait passé d'innombrables heures à y jouer.

"Jean-Pierre, c'est terrible ! Il faut que tu lises ça : les types des Ponts & Chaussées, ils m'ont écrit ! Ces fadas, ils veulent assécher la lagune ! Notre lagune à nous !".

Le brave campagnard était dans tous ses états, agitant fébrilement la missive incriminée : "Regarde, regarde : ils disent plein de trucs partout, que je comprends pas trop... mais là ils disent qu'ils vont faire disparaître notre lagune ; c'est affreux !".

D'un naturel posé, le retraité chausse calmement ses lunettes et parcourt rapidement le courrier en question.

Arrivé au passage qui avait tant affolé son ami, il sourit et le rassure : "C'est bien ce qu'il me semblait... Tu n'as absolument rien à craindre, mon brave André ! Il ne s'agit que d'un simple problème de réglementation sans importance. Je t'assure que tu n'as strictement aucun souci à te faire concernant la lagune ! Ils ont simplement écrit que à partir de maintenant certaines obligations légales en matière d'interdiction de chasse ou de pêche seraient affichées, comme la loi le demande. Et qu'ils allaient donc "combler cette lacune", c'est à dire cette absence, cette insuffisance, comprends-tu ?".

"Emballage" et "Emballement".

Ces deux termes peuvent être synonymes lorsqu'il s'agit de qualifier l'action d'emballer un objet ou un produit.

  • Toutefois, l'"emballage", c'est également, :
    • par métonymie, ce qui sert à emballer un objet ou un produit,

On parle par exemple d'"Emballage consigné".

    • une rafle de police, dans le registre argotique,
    • et une accélération brutale et désordonnée des coureurs cyclistes au moment du sprint.
  • tandis que l'"emballement" désigne, :
    • par analogie, le régime trop élevé d'un moteur ou d'une machine qui s'emballe,
    • ou, au sens figuré, le fait de s'emballer pour quelqu'un ou quelque chose, de se laisser aller à l'enthousiasme, synonyme d'inclination puissante, de passion ou de coup de foudre. 

Source : www.cnrtl.fr

"L'Arctique" et "L'Antarctique" : comment se souvenir de celui qui est au Nord et de celui qui est au Sud ?.

  • L'Arctique est la région entourant le pôle Nord de la Terre, à l'intérieur et aux abords du "Cercle polaire arctique",
Localisation de l'Arctique, à l'extrême-Nord du globe terrestre
Localisation de l'Arctique, à l'extrême-Nord du globe terrestre
  • tandis que l'Antarctique, est la région entourant le pôle Sud de la Terre, à l'intérieur et aux abords du "Cercle polaire antarctique".

Carte de l'Antarctique, à l'extrême-Sud du globe terrestre

La paronymie des deux termes fait que l'on éprouve souvent des difficultés à se souvenir de ce à quoi ils correspondent respectivement.

Afin de s'en souvenir de façon définitive, je vous propose le petit truc suivant :

Le mot "Arctique" étant le plus court des deux termes est donc plus "léger" que le mot "Antarctique". Et il peut donc "flotter" au-dessus du globe, au pôle Nord.

Et le mot "Antarctique" étant plus long et donc plus "lourd", il "coule" jusqu'au-dessous du globe, au pôle Sud.

"L'atterrissage", "L'atterrage" et "L'atterrissement".

Ces trois substantifs masculins paronymes ont des significations fort différentes.

  • l'"Atterrissage", c'est, au sens étymologique, le fait de rejoindre la terre ferme.

Le terme recouvre cependant des notions différentes suivant qu'il est employé dans le domaine maritime ou aéronautique.

    • en navigation maritime, c'est le moment où, sur un navire venant du large, le navigateur aperçoit la terre (visuellement ou au radar) et identifie la côte qui se présente à lui grâce à des amers caractéristiques. Cette identification lui permet d'effectuer un point par relèvements optiques ou par distances radar, et donc de recaler son estime. L'adoption d'un premier point sûr manifeste l'atterrissage : on dit que le navire a "atterri".

L'atterrissage est facilité par le choix d'une route arrivant sur une côte facilement identifiable, un relief caractéristique, le feu d'un phare, etc.

Naturellement l'apparition des systèmes de positionnement par satellites a largement réduit l'importance et la signification de l'atterrissage.

 L'atterrissage d'un avion   Atterrissage d'un oiseau

    • Pour un aéronef ou pour un animal, l'atterrissage est la phase finale du vol, à l'issue de la procédure d'approche, et pendant laquelle il se pose sur le sol.

Au début de l'histoire de l'aviation, le terme employé était la "prise de terrain", expression toujours utilisée de nos jours en parapente.

  • l'"Atterrage" est le terme décrivant l'abord des côtes, c'est-à-dire l'ensemble des points particuliers et des amers permettant de reconnaître une côte ou les approches d'un port depuis le large.

Un atterrissement

  • tandis que l'"Atterrissement" ou "Alluvionnement" est un terme géologique et de droit désignant un amas de terre formé par sédimentation le long d'un rivage ou d'une rive, à mesure que la mer ou les fleuves apportent vase et limon.

On dit ainsi qu'une prairie s'accroît "par atterrissements".

Source : wikipedia.org

"Un marocain" et "Un maroquin".

Atention : ces deux substantifs parfaitement homonymes et souvent confondus n'ont absolument pas la même signification :

  • "un marocain" est une personne originaire du royaume du Maroc, en Afrique du Nord.

Localisation du Maroc

  • tandis qu'"un maroquin" (mot dont on a tiré le mot "maroquinerie") peut désigner, selon le contexte, :
    • au sens propre : un cuir de grande qualité, constitué d'une peau de chèvre ou de mouton, tannée et teinte (souvent en rouge), selon un procédé qui aurait été mis au point au Maroc.

Le maroquin était notamment utilisé pour la reliure de livres de valeur.

Livres reliés en marocain rouge

Ou la confection de sacoches, porte-documents.

Porte-documents sacoche en cuir maroquin rouge doré au fer (XVIIIe siècle)
Porte-documents sacoche en cuir maroquin rouge doré au fer (XVIIIe siècle)

Et portefeuilles.

Portefeuille maroquin grenat et portefeuille maroquin vert olive
Portefeuille maroquin grenat et portefeuille maroquin vert olive
    • et par extension : une fonction ministérielle.

On parle ainsi  de "Maroquin ministériel" ou de "Portefeuille ministériel", héritage de l'époque où les ministres venaient au Conseil munis de leur maroquin de cuir.

    • ainsi que, dans le domaine maritime : un "étai" ou cordage tendu entre le haut du mât de misaine et le haut du grand-mât, afin de rigidifier la mâture.

Source : wiktionary.org

"Sidéral" et "Sidérant".

Ces deux adjectifs paronymes ont des significations très différentes :

  • "sidéral" signifie "se rapportant aux astres",
  • et "sidérant" :
    • au sens propre, en médecine, : "qui sidère, relatif à la sidération, qui la provoque",
    • et, au sens figuré, dans le registre familier, : "qui provoque la stupeur, la stupéfaction, époustouflant, stupéfiant, extrêmement étonnant".

"Hiberner" et "Hiverner".

Ces verbes paronymes sont naturellement tous deux en lien avec l'hiver, mais ils correspondent à deux activités sensiblement différentes :

  • hiberner, c'est en effet  :
    • pour un animal, tel que l'ours ou le loir, passer l'hiver dans un état d'engourdissement, de vie ralentie, de torpeur, d'insensibilité.
    • pour un malade, provoquer par des moyens physiques et l'emploi de produits pharmaceutiques, un abaissement considérable de la température du corps à des fins thérapeutiques.

Le substantif correspondant est l'hibernation.

  • tandis qu'hiverner, c'est :
    • pour un animal, se réfugier dans un abri ou dans un lieu tempéré, sans être pour autant en hibernation.
    • pour un navire ou des troupes, passer l'hiver dans un lieu protégé en attendant la belle saison.

Le substantif correspondant est l'hivernage.

Source : wikipedia.org et cnrtl.fr

"Un meurt-de-faim" et "Un mort de faim".

  • un "meurt-de-faim" est une personne manquant du strict nécessaire et n’ayant même pas de quoi manger,
  • tandis qu'un "mort de faim" est :
    • au sens propre : une personne décédée par suite d'un manque de nourriture,
    • et au sens figuré, dans le registre familier, : une personne - dans l'immense majorité des cas, reconnaissons-le messieurs, un homme - en manque de sexe, ayant tendance  à se ruer sur tout partenaire potentiel, comme le ferait un individu privé de nourriture depuis longtemps.

Ne pas confondre : "Un publicitaire" et "Un publiciste".

Souvent utilisés comme simples synonymes, ces deux mots ne signifient pourtant absolument pas la même chose :

  • le publicitaire est un spécialiste de la publicité,
  • tandis que le publiciste est un juriste spécialisé en droit public. Et ce, même si une grande majorité des journalistes et hommes politiques utilisent ce mot à mauvais escient (c'est en anglais, qu'un "Publicist" est un spécialiste de la publicité), pensant vraisemblablement, mais à tort, le mot "publiciste" plus élégant et moins trivial que le mot "publicitaire".

 

On ne dit pas : "Honni soit qui manigance" !

Comme l'a très astucieusement fait Coluche dans ce génial calembour, que l'on peut retrouver dans "Les inoubliables", un recueil d'aphorismes posthume, publié en 1992 aux Éditions Fixot.

Explication du calembour
« Il résulte de l’homophonie entre la formule inventée par Coluche « Honni soit qui manigance » et la devise du Très noble ordre de la Jarretière « Honni soit qui mal y pense » . »

Mais "Honni soit qui mal y pense".

  • Cette expression constitue en effet la devise (en français) du très noble ordre de la Jarretière, le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques et le plus ancien subsistant encore au XXIe siècle.
  • Et elle s'emploie chez nous, de nos jours, à l'attention de ceux qui suspecteraient des intentions malicieuses ou malveillantes derrière des paroles prononcées ou des actes accomplis sans aucune arrière-pensée.

Ce qui pourrait se dire de manière plus moderne par une formule du type : "Honte à celui qui voit le mal (dans mon geste ou dans mon propos)".

On dit par exemple : "Honni soit qui mal y pense : lorsque je regarde la femme du directeur je suis  en admiration car je trouve qu'elle a un corps sublime".

www.expressio.fr