Mots, locutions et expressions du registre familier
Cette collection réunit l’ensemble de mes articles consacrés à ces mots, locutions et expressions du registre familier utilisés dans la vie de tous les jours, dans les conversations non formelles.
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J'adore cette interjection, qui relève tout à la fois du registre désuet et du registre familier.
Exprimant la surprise, la contrariété, l'agacement ou l'impatience, ce juron constitue, depuis environ un siècle et demi, une amplification de la forme "Saperlotte !" (également utilisée sous les variantes "Sacrelote !", "Saprelotte !", ou "P'rlotte !") ; elle-même dérivée de la formule "Sapristi !".
On dit par exemple : "Saperlipopette ! J'étais pourtant certain d'avoir laissé mes lunettes sur la table du salon !".
Cette expression du registre familier signifie être très désagréable, rude, d'un abord difficile.
On entend aussi parfois les variantes "Être aussi avenant qu'une porte de prison" ou "Être aussi gracieux qu'une porte de prison", que je trouve personnellement tout aussi intéressantes.
On dit par exemple : "Je trouve ce commerçant très désagréable : il est aimable comme une porte de prison".
"Être radin", "Être près de ses sous" et "Être une pince" relèvent du registre familier.
Tout comme l'idiotisme animalier "Avoir des oursins dans les poches".
"Être extrêmement économe" ou "Être un Picsou" relèvent du langage courant.
Les formules "Être un fesse-Mathieu", "Être un grippe-sou", "Être un pince-maille" et "Être un pleure-misère", pour charmants qu'ils soient, appartiennent malheureusement au registre désuet (ainsi qu'au registre familier).
De même que "Être un avaricieux", qui renvoie à la pièce de théâtre de Molière de 1668 "L'avare" et s'utilise aujourd'hui par plaisanterie.
Enfin "Être un ladre" et "Être un Harpagon" relèvent du registre soutenu.
Quant à nos amis Québecois, ils utilisent quant à eux la locution verbale "Être près de ses cennes" et le mot "Un séraphin".
Ces six locutions verbales en forme d'idiotismes corporels ont des significations relativement voisines :
"Faire de l'oeil" à quelqu'un (registre familier), c'est :
au sens propre :
cligner de l'oeil, faire un signe de l’oeil, un clin d’oeil à quelqu’un.
regarder de façon aguichante, chercher à séduire par le regard ou par des oeillades, lancer des oeillades.
et, au sens figuré, : courtiser, draguer cette personne, tenter une approche amoureuse.
"Faire des oeillades", "Jeter des oeillades" ou "Lancer des oeillades" (langage courant), c'est adresser des coups d'oeil de manière furtive, à dessein et avec une expression marquée, en signe de tendresse ou de bienveillance.
"Faire les yeux doux" à quelqu'un (registre familier), c'est :
au sens propre : entreprendre une séduction par des regardsou par des oeillades, lancer des oeillades.
et, au sens figuré, : chercher à s'attirer les faveurs de quelqu’un.
"Jouer de la prunelle" (langage courant), enfin, c'est - tout comme pour "Faire les yeux doux" - entreprendre une séduction par des regards ou par des oeillades, lancer des oeillades, essayer de se faire désirer.
Ces différentes locutions verbales en forme d'idiotismes corporels relèvent toutes trois du registre familier.
Et elles signifient :
Attirer l'attention, se faire remarquer, faire des avances discrètes,en donnant un léger coup. De coude, de genou ou de pied. Ou par un contact des coudes, des genoux ou des pieds.
Toucher le coude, le genou ou le pied de quelqu’un pour lui dire quelque chose ou entrer en contact avec lui.
Cette formule, du registre familier, s'utilise pour signifier à quelqu'un que l'on ne lui a rien demandé.
On en a souvent oublié l'origine, mais elle remonte au temps où les personnes fortunées disposant de domestiques tiraient sur un long cordon pour appeler leur servante ou leur valet, depuis leur lit, leur salon ou leur bibliothèque !
Cordon de sonnette ancien
On disait par exemple : "Permettez-moi, cher ami, de sonner mon majordome afin qu'il nous apporte de nouveaux rafraîchissements".
Souvenir personnel :
Adolescent, j'allais très régulièrement en Belgique - à Bruxelles et à Liège notamment - afin d'acheter des bandes dessinées anciennes et de rencontrer des auteurs de bande dessinnée.
Je me souviens avoir été assez choqué en entendant un célèbrissime dessinateur dire à un ébéniste venu lui installer des bibliothèques sur mesure : "Je vous sonnerai dès que j'aurai besoin de vous !".
Car cet auteur, en dépit de sa renommée, m'avait semblé des plus gentils et aimables ; à mille lieux de cette façon de parler à un "fournisseur".
Et ce n'est que lorsque j'ai à nouveau entendu quelqu'un utiliser cette formule "Je te sonne" ou "Je vous sonnerai", que j'ai compris que, pour un belge, cette formule signifiait tout simplement "Je t'appelle" ou "Je vous appellerai" (sous-entendu : "par téléphone"), à l'instar de notre "Je te" ou "Je vous donnerai un coup de fil"... mais en beaucoup plus logique, si l'on y réfléchit bien !
La monnaie fiduciaire est constituée des pièces et des billets de banque.
Autrement dit : ce que l'on appelle familièrement l'"argent liquide".
Il s'agit d'un instrument financier dont la valeur nominale est supérieure à la valeur intrinsèque.
La confiance ("Fiducia" en latin) que l'utilisateur accorde à la monnaie fiduciaire comme valeur d'échange, moyen de paiement, et donc comme monnaie, repose sur un principe de garantie défendu par des institutions centralisatrices (les banques centrales).
La monnaie fiduciaire ne représente qu'environ 10% de la masse monétaire, contre 90% pour la monnaie scripturale.