Ne dites pas : "Mettre en bouillie" !

Mais : "RÉDUIRE en bouillie" !

Cette locution verbale signifie :

  • au sens propre, dans le domaine culinaire, : réduire en fragments assez menus pour en augmenter la fusibilité,
  • et au sens figuré, dans le registre familier : écraser, détruire, fortement mutiler, anéantir, battre, voire tuer.

On dit par exemple : "Furieux, il a violemment projeté son clavier contre le mur et l'a réduit en bouillie". Ou : "Je me vengerai ! Je vais réduire ce type en bouillie !"

"Un bitoniau".

J'aime beaucoup ce charmant petit mot du registre familier, qui désigne une petite partie d’un dispositif mécanique, un petit objet, de type "Bouton", appartenant par exemple à un dispositif de commande.

On dit par exemple : "Ils auraient vraiment pu faire plus simple, je te jure : cet appareil est plein de bitoniaux dont tu n'as aucune idée de ce à quoi ils peuvent bien servir !".

"Tirer le diable par la queue".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme religieux appartient au registre familier.

Et elle ne doit sans doute pas manquer d'interloquer nos amis étrangers ou nos jeunes enfants.

Remontant semble-t-il au XVIIe siècle, elle signifie, au sens figuré : avoir de la peine à trouver de quoi vivre, vivre avec des ressources insuffisantes, vivre dans la précarité et le dénuement.

On dit par exemple : "J'ai longtemps tiré le diable par la queue avant de trouver enfin ce travail correctement payé".

Et l'on utilise également, dans le même sens, les expressions "Avoir des fins de mois difficiles", "Avoir du mal à joindre les deux bouts", "Ne pas parvenir à joindre les deux bouts" ou "Ne pas réussir à joindre les deux bouts".

Source : expressions-francaises.fr

"Ne pas y avoir le feu au lac", "Il n’y a pas le feu au lac !" ou "Y a pas l'feu au lac !".

Je trouve assez amusante cette expression du registre familier qui signifie "Rien ne presse", "Il n'y a aucune urgence", "Cela peut attendre".

Elle constitue une variante plaisante de l'expression traditionnelle "Ne pas y avoir le feu", "Il n’y a pas le feu !" ou "Y a pas l'feu !" (registre familier)

Elle fait apparemment référence au Lac Léman ; quelques facétieux ayant jugé amusant de rajouter par moquerie "au lac" en référence à la proverbiale lenteur de nos amis Suisses qui sont supposés avoir du mal à se dépêcher !

Source : www.expressio.fr

"Une nana".

Ce mot en forme de gémination, du registre familier voire du registre populaire, peut avoir différentes significations, selon le contexte, :

  • c'est d'abord une prostituée (considérée par rapport au souteneur).

On dit par exemple : "Les nanas de Fredo le stéphanois faisaient le trottoir dans une bonne partie du 8e arrondissement".

  • mais également une maîtresse, une concubine, une compagne.

On dit par exemple : "Je m'entends très bien avec la nouvelle nana de mon frangin".

  • et, par extension, une jeune fille, une femme.

On dit par exemple : "J'ouvre toujours la porte aux nanas".

"Bougrement" et "Fichtrement";

J'aime bien ces deux adverbes :

  • "Bougrement" appartient au registre familier et signifie "Extrêmement, diablement".

On dit par exemple : "Ce frichti est bougrement bon !".

  • tandis que "Fichtrement" relève du registre populaire et du registre désuet, et signifie "Diablement, extrêmement, sacrément, tout à fait".

On dit par exemple : "Cette nana est fichtrement belle !".

Son synonyme "Foutrement" relève pour sa part du registre vulgaire.

Source : www.cnrtl.fr

"C'est pas faux", "C'n'est pas faux" ou "Ce n'est pas faux".

Cette locution du registre familier, qui signifie "C'est exact", constitue souvent un tic de langage.

Mais pas forcément le plus agaçant, très loin de là !

"Prendre ses cliques et ses claques".

Cette curieuse expression en forme d'idiotisme corporel et d'idiotisme vestimentaire appartient au registre familier.

Et elle signifie : filer, s’en aller précipitamment, en emportant avec soi toutes ses affaires.

Apparue dans la première moitié du XIXe siècle, elle fait en effet référence aux jambes (les "cliques" en argot) et aux doubles chaussures plates ou surchaussures de protection, que l'on enfilait alors au-dessus des souliers afin d'éviter de les salir en cas d'intempéries (les "claques" dans le registre désuet).

Des "claques" ou surchaussures de protectionDes "claques" ou surchaussures de protection

Sources : CNews du 23 septembre 2019 et www.cnrtl.fr

Ne dites pas : "Ça marche pas" ou "Ça marche plus", et encore moins "Ça marche p'us" !

Mais plutôt : "CELA NE FONCTIONNE pas" et "CELA NE FONCTIONNE pLus" !

"Le susseyement" ou "Le sigmatisme frontal".

Il s'agit d'un vice de prononciation, consistant notamment à prononcer incorrectement les "s". C’est-à-dire à les prononcer en mettant la langue entre les dents, au lieu d’en appliquer le bout sur les dents d’en haut. Ce qui a naturellement tendance à donner le son "Che" au lieu de "Se".

Par exemple :

  • "Il est caCHé" au lieu de "Il est caSSé",
  • ou "LâCHer ses souliers" au lieu de "LaCer ses souliers".

Voire - ce qui peut vraiment prêter à confusion et amener à des situations très ambiguës - : "LêCHe-moi !" au lieu de "LaiSSe-moi !"

Le "Susseyement" ou "Sigmatisme frontal" est plus communément appelé, dans le registre familier, "Zozotement", "Zézaiement", "Zézayement" ou désigné par le biais de l'expression très imagée en forme d'idiotisme corporel "Avoir un cheveu sur la langue".

"Un écureuil".

Il s'agit du nom familier donné au secouriste qui, durant une manœuvre de désincarcération, se faufile dans un véhicule accidenté et reste en contact avec la victime coincée à l'intérieur, afin de lui prodiguer les soins d'urgence.

"Un amphigouri".

J'adore ce terme du registre soutenu désignant :

  • une figure de style consistant en un discours ou un écrit volontairement obscur ou inintelligible à visée  burlesque,
  • une petite pièce poétique parodique écrite en galimatias, dans laquelle sont reproduites les rimes du morceau que l'on souhaite pasticher,
  • par extension et dans le registre familier, un propos ou un écrit involontairement confus et inintelligible en raison de l'incohérence des idées et de l'expression.

Source : www.cnrtl.fr