"Ne rien avoir à se mettre" ou "Ne plus rien avoir à se mettre".

Ces deux formules du registre familier signifient, par ellipse :

  • "Ne rien avoir à se mettre" : ne rien avoir à se mettre sur le dos, c'est à dire ne pas avoir de quoi s'habiller correctement,
  • "Ne plus rien avoir à se mettre" : ne plus rien avoir à se mettre sur le dos, c'est à dire ne plus avoir de quoi s'habiller correctement,

 

"Vivre sa vie".

Cette expression du langage courant signifie :

  • vivre à sa guise, à sa manière, comme bon nous semble.

On dit par exemple : "Je n'ai que faire des modes et des tendances : je vis ma vie !".

  • mais également : être autonome, n'avoir besoin de personne.

On dit par exemple : "Ma petite dernière n'a que quatre ans mais elle ne s'ennuie jamais : elle vit sa vie dans le jardin des heures durant".

Cette expression a servi de titre au film français "Vivre sa vie", tourné en 1962 par le réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard, avec l'actrice française Anna Karina (alors son épouse) dans le rôle principal de Nana Kleinfrankenheim, inspiré de celui joué par l'actrice états-unienne Louis Brooks, dans le film allemand "Loulou", réalisé en 1929 par Georg Wilhelm Pabst.

Affiche du film français "Vivre sa vie", de Jean-Luc Godard (1962)Affiche du film français "Vivre sa vie", de Jean-Luc Godard (1962)Affiche belge du film français "Vivre sa vie", de Jean-Luc Godard (1962)

Source : wikipedia.org

"Avoir un pète au casque" ou "Être fêlé".

J'aime assez ces deux formules imagées du registre familier évoquant les conséquences néfastes pour la santé mentale d'un individu d'un violent coup reçu sur le crâne.

Toutes deux signifient en effet, au sens figuré :

  • être fou, mentalement dérangé,

On dit par exemple : "Il a un pète au casque ce type : personne n'a jamais osé faire ça".

Ou : "Ce gars est fêlé : il va se tuer à rouler aussi vite".

  • ou : être fantasque, avoir un comportement étrange, paraître fou.

On dit par exemple : "Elle a un pète au casque : tu as vu comment elle s'habille !".

Ou : "Elle est fêlée cette meuf : elle ne mange que des insectes".

Source : wiktionary.org

"Un béni-oui-oui".

Ce substantif masculin invariable du langage familier en forme de gémination désigne, de façon péjorative : une personne servile, toujours disposée et empressée à approuver les actes, demandes, initiatives ou propositions de ses supérieurs, du pouvoir en place ou d'une autorité établie.

On dit par exemple : "Dans l'entreprise où travaille ma femme les chefs de service ne sont que des béni-oui-oui".

Ou : "Le président dispose d'une assemblée de béni-oui-oui, prompte à approuver la moindre de ses décisions".

Il ne s'agit pas du tout d'un idiotisme religieux, puisque le mot "Béni" utilisé ici nous vient du mot arabe "Beni" signifiant "enfants, descendants" et constituant le pluriel de "ibn" ou "ben" ("le fils de"), servant à nommer des personnes ou des tribus.

Ce terme de "Béni-oui-oui" est en effet un mot algérien créé, dès le XIXe siècle, durant la période coloniale, et associant le mot arabe de "Beni" à l'adverbe français "Oui", utilisé par certains indigènes répondant systématiquement "Oui, oui" lorsque l'administration coloniale leur posait une question, quelle qu'elle soit.

"Béni-oui-oui" était déjà utilisé en France métropolitaine en 1888-1889 (pour désigner certains membres de l'assemblée nationale) et en 1919 au Maroc.

"Il désignait alors "Les hommes qui disent oui", c'est à dire les collaborateurs indigènes donnant systématiquement leur approbation unanime et s'empressant d'approuver toutes les demandes ou propositions des institutions du colonialisme français.

L'administration française utilisait en effet des musulmans comme intermédiaires de sa politique indigène, notamment comme élus dans les assemblées locales, cadis (juges locaux de droit musulman), receveurs d'impôts ou chefs tribaux.

Soumis au colonisateur auxquels ils se soumettaient servilement, ils étaient naturellement considérés par les nationalistes comme incapables d'initier la moindre initiative d'indépendance.

Sources : Le Robert, wiktionary.org, wikipedia.org et www.larousse.fr

"Ceinture !".

Cette interjection, qui ne manque pas d'interloquer nos amis étrangers et nos jeunes enfants, relève du registre familier.

Et elle constitue une ellipse de "IL VA FALLOIR FAIRE ceinture !".

Elle fait référence à la locution verbale "Faire ceinture", qui est déjà elle-même une ellipse de "Faire USAGE DE SA ceinture".

Dire à quelqu'un "Ceinture !" revient donc à lui ordonner ou, à tout le moins, à l'inviter fermement à se priver de nourriture (au sens propre) ou de quelque chose (au sens figuré).

Un médecin nutritionniste peut par exemple annoncer à un patient : "Vous oubliez complètement les barres chocolatées et les tartines de confiture au petit-déjeuner : ceinture !".

Ou un père, furieux après les mauvais résultats scolaires de son fils : "Terminé les jeux vidéo : ceinture !".

On ne dit plus : "Une fille-mère".

Mais : "Une mère célibataire".

Extrêmement péjorative, cette locution nominale du langage courant désignait autrefois une femme ayant eu un enfant sans être mariée.

Les moins de 35 ans l'ignorent le plus souvent, puisqu'il s'agit là aujourd'hui d'un phénomène d'une telle banalité que plus personne ou presque ne se soucie de savoir si une femme - fut-elle ministre - donne bien naissance à son enfant dans le cadre d'un mariage en bonne et due forme.

En 2020, en effet, ce sont pas moins de... 62,1% des enfants français qui sont nés hors mariage.

Mais il faut bien avoir présent à l'esprit qu'il ne s'agit là que d'un phénomène relativement récent puisque cela ne concernait encore que... 11,4% des enfants en 1980.

Alors que l'on n'avait progressé que de 5,3 points en 20 ans (X 1,87 de 1960 à 1980), les 17 années suivantes ont suffi à gagner 28,6 points (X 3,5 de 1980 à 1997) !

L'évolution a donc été aussi phénoménale que foudroyante.

Et est naturellement en grande partie à l'origine de ce changement de nom, faisant de l'ancienne "fille-mère" une "Mère célibataire".

De nos jours, fort heureusement, pratiquement plus aucun enfant dans notre pays ne souffre d'être abandonné par sa mère pour être né hors mariage. Mais sachez, jeunes gens qui avez pris la peine de me lire jusqu'ici, que cela était malheureusement autrefois très fréquemment le cas. Je pense en particulier à ma chère maman, née en 1933 et confiée à l'Assistance Publique par une jeune femme qui l'avait eue hors mariage et reconnue à sa naissance, mais sans pouvoir l'élever en raison de l'hostilité de ses parents...

Enfants nés hors mariage en France :

1960 :   6,1%
1970 :     6,8%
1980 :    11,4%
1990 :    30,1%
1997 :    40,0%
2017 :   60,0%

 

 

"Ne pas valoir pipette" ou "Ne pas valoir tripette".

J'aime assez ces deux locutions verbales du registre familier signifiant l'une comme l'autre :

  • ne pas valoir grand chose, n'avoir que peu de valeur (langage courant), ne guère avoir de valeur (langage soutenu),
  • ou : ne rien valoir du tout, n'avoir aucune valeur (langage courant).

On dit par exemple : "Sans vouloir t'offenser : les meubles de ta grand-mère ne valent pas tripette".

Sources : wiktionary.org et www.languefrancaise.net

"Luxuriant" ou "Luxuriante" et "Luxurieux" ou "Luxurieuse".

Ces adjectifs paronymiques du registre soutenu ont des significations totalement différentes et ne doivent donc surtout pas être confondus :

  • "Luxuriant" ou "Luxuriante" signifie en effet :

Une végétation luxuriante

    • qui foisonne, pousse et se développe en abondance et avec vigueur.

On parle ainsi souvent d'une "forêt luxuriante", d'une "jungle luxuriante" ou d'une "végétation luxuriante".

Voire, par analogie, d'une "chevelure luxuriante".

Une pilosité masculine luxuriante

Ou d'une "pilosité luxuriante".

    • ou : qui déborde de richesse, de vigueur.

Une santé luxuriante

On parle par exemple d'un "style luxuriant", d'une "description luxuriante" ou d'une "santé luxuriante".

  • tandis que "Luxurieux" ou "Luxurieuse" signifie : débauché(e), lascif(ve), lubrique, voluptueuse, sensuelle ; s'adonnant à la luxure.

Ou : empreint(e) d'une sensualité lascive ; incitant au plaisir sexuel.

Une danseuse du ventre

On parle par exemple d'une "danse luxurieuse".

L'actrice espagnole Penelope Cruz, dans une pose luxurieuse
L'actrice espagnole Penelope Cruz, dans une pose luxurieuse

Ou d'une "pose luxurieuse".

Sources : Le Robert, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr