11 façons de dire "Le ventre" en français.

"Le bide" et "Le bidon"appartiennent au registre argotique.

Et "La bedaine", "Le bedon", "Le bidou", "La brioche", "La panse" ou "La ventrouille" au registre familier.

Ainsi que "La bedondaine", que nous devons au génial Rabelais, ou "La gidouille", à Alfred Jarry.

Enfin, "L'abdomen" (du latin "Abdomen" signifiant "Ventre", "Bas-ventre") relève du langage courant.

Sources : www.cnrtl.fr et crisco2.unicaen.fr

"Ex cathedra".

Cette locution latine en forme d'idiotisme religieux est une locution adverbiale signifiant :

    • au sens propre, dans le domaine religieux : du haut de la chaire de Pierre (le premier pape) et s'imposant à ses fidèles, en parlant du pape, chef de l'Église catholique s'exprimant de manière infaillible .
    • et par extension : du haut de sa chaire, avec autorité et solennité, de façon cérémonieuse ; sur un ton doctoral ou dogmatique.

On dit par exemple : "Emmanuel Macron l'omniscient n'en finit plus de nous asséner régulièrement ses déclarations ex cathedra".

Sources : ww.larousse.fr, www.linternaute.fr, wiktionary.org et www.cnrtl.fr

"Un MO" ou "Un Modus operandi".

Ce sigle et cette locution latine, souvent utilisés dans les feuilletons policiers, désignent : une manière d'opérer, de procéder ; une façon de faire.

Et non un "Mode opératoire", comme on peut malheureusement fréquemment le lire ou l'entendre dans les mauvaises traductions.

Cette expression peut être utilisée dans de nombreux contextes : organisationnels, professionnels, scientifiques, etc.

Et en matière de criminologie, le modus operandi correspond au mode de fonctionnement typique d'un criminel et ses façons d'agir.

Par exemple, un violeur peut avoir pour habitude d'agresser nuitamment des femmes rentrant par le dernier métro.

Cette manière d'opérer ne doit pas être confondue - comme c'est souvent le cas avec la "Signature" d'un criminel, qui peut par exemple consister à découper une partie du vêtement de la victime, qu'il emporte et conserve comme "Trophée".

Alors que le modus operandi peut changer avec le temps (le violeur se mettant à agresser des femmes à d'autres moments de la journée), sa signature (le découpage d'une pièce de tissu) restera habituellement la même.

Source : wiktionary.org

"Aller ad patres", "Être ad patres", "Envoyer ad patres" ou "Expédier ad patres".

Ces différentes locutions verbales du registre familier sont construites à partir de la locution adverbiale "Ad patres" (chez les ancêtres").

Et elles signifient donc respectivement, au sens figuré :

  • "Aller ad patres" : rejoindre le royaume des morts, c'est à dire mourir.

On dit par exemple : "Je sais bien qu'en continuant de boire comme il le fait, mon père risque d'aller ad patres d'ici quelques années à peine".

  • "Être ad patres" : être au royaume des morts, c'est à dire être mort.

On dit par exemple : "Il y a bien longtemps que mon oncle et ma tante sont ad patres".

  • et "Envoyer ad patres" ou "Expédier ad patres" : envoyer au royaume des morts, c'est à dire tuer.

On dit par exemple : "S'il continue comme ça, ton cousin va se faire expédier ad patres par Riton le Stéphanois et sa bande".

Sur le même sujet, je me permets de vous recommander mon article consacré à toutes les façons de dire "Tuer".

"Un cultivar", "Une variété" et "Une varietas".

Serre horticole

Ainsi que vous allez pouvoir le constater, la distinction entre ces trois mots n'est vraiment pas aisée, l'utilisation interchangeable dans le milieu horticole des termes "Cultivar" et "Variété" génèrant en effet une confusion.

  • "Un cultivar" est un mot-valise anglais ("Cultigene variety"), créé en 1923 par le botaniste états-unien Liberty Hyde Bailey.

Et il désigne une variété de plante (arbres compris) obtenue en culture, par hybridation, sélection ou mutation, pour ses caractéristiques réputées uniques : morphologiques, esthétiques, techniques, vitesse de croissance (pour les arbres par exemple), adaptation à un biotope ou résistance à certaines maladies.

Ce terme de "Cultivar" est synonyme de "Variété cultivée" ou "Variété horticole", et plus communément malheureusement - par ellipse - "Variété".

Il existe de nombreux types de cultivars. Cette notion existe dès lors que dans une langue, on dénomme plusieurs types de plantes cultivées reconnaissables par des caractères communs au sein d'une espèce.

Les cultivars traditionnels sont donc nécessairement hétérogènes du point de vue du généticien, qui les qualifient souvent de "Variétés-populations" (ou "Landraces").

Avec l'essor de la sélection moderne et des outils génétiques, ainsi que des réglementations, on tend aujourd'hui à restreindre le sens de "Cultivar" à des populations de plantes "distinctes, homogènes et stables", autrement dit aptes à être enregistrées dans les catalogues officiels ou à recevoir un certificat d'obtention végétale.

Mais le terme "Cultivar" désigne également improprement :

    • les variétés naturelles mais cultivées dans les jardins et multipliées en pépinière,
    • ainsi que les variétés nées spontanément dans les cultures (dites "écotypes").
  • tandis que "Une varietas" (du latin "Varietas", "Qui diverge") ou "Une variété botanique"désigne, en botanique, en mycologie et de manière générale dans toutes les disciplines faisant appel à la systémique : un rang taxonomique de niveau inférieur au rang d'espèce, dit "Infraspécifique".

Contrairement à une "Varietas", un "Cultivar" ne peut donc pas transmettre ses caractéristiques par semence.

Les noms de cultivars sont gérés par le Code international pour la nomenclature des plantes cultivées, alors que les noms de varietas le sont par le Code botanique.

Source : wikipedia.org

"Vice-versa"

Cette locution adjectivale nous vient directement du latin "Vice versa" (littéralement : "La position ayant été inversée")

Elle se prononce en français viss-ver-ssa et signifie : réciproquement, inversement ; dans l'autre sens, dans le sens inverse.

On dit par exemple : "J'ai toujours apprécié d'habiter Paris lorsque ma belle-mère résidait en province, et vice-versa".

Ou : "On peut parfaitement être à la fois parfaitement inculte et très intelligent, et vice-versa".

Sources : wiktionary.org, wikipedia.org, www.larousse.org, www.cnrtl.fr et Le Robert

"In fine".

J'aime bien cette jolie locution adverbiale latine que l'on utilise fréquemment dans le registre soutenu et qui signifie, selon le contexte :

  • au dernier moment, en fin de compte, finalement.

On dit par exemple : "In fine, le gouvernement a décidé de ne pas modifié la réglementation en vigueur".

Ou : "In fine, nous sommes parvenu à éviter le procès".

  • à la fin, dans les dernières lignes, dans la partie finale (d'un livre, d'un chapitre ou d'un paragraphe).
  • ou : ne pouvant pas être remboursée par anticipation.

On parle ainsi, par exemple, de "crédit in fine", de "prêt in fine" ou de "remboursement in fine".

Sources : www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et wiktionary.org

"Affirmer mordicus" ou "Soutenir mordicus".

Ces deux locutions verbales font référence à l'adverbe latin "Mordicus" ("en mordant") et signifient, dans le registre familier : affirmer avec obstination ; soutenir avec ténacité ; affirmer quelque chose de façon catégorique, avec une fermeté opiniâtre.

On dit par exemple : "Mon petit-fils m'a affirmé mordicus que la guerre de 1418 avait été une effroyable boucherie !".

Ou : "L'un de mes collègues m'a soutenu mordicus que la Guyane était une île !".

Sources www.larousse.fr et www.expressio.fr

"La dépression post-partum" ou "La dépression postnatale".

Celle-ci peut se manifester à tout moment pendant l’année suivant l’accouchement. Les spécialistes s’entendent pour dire qu’il n’existe pas de cause unique à ce type de dépression, mais plutôt une combinaison de facteurs qui peuvent tous jouer un rôle dans son déclenchement.

La dépression post-partum peut ainsi s’expliquer par des causes physiologiques, mais elle peut aussi être déclenchée par les énormes changements de vie provoqués par l’arrivée du bébé. Elle peut également être causée par le fait qu’on se sente dépassé, voire submergé, par les contraintes et par un manque d’équilibre entre les tâches et les activités agréables.

Les études rapportent qu'au cours des trois premiers mois suivant l’accouchement, environ 7% des mères sont touchées de façon majeure, et jusqu’à 19 % de façon légère.

Et c'est trois mois après l’accouchement que le taux de dépression postnatale est, de manière générale, le plus élevé, avant de diminuer graduellement par la suite.

Les femmes ayant déjà souffert de dépression ou d’anxiété dans le passé ou pendant leur grossesse ont davantage de risques de développer une dépression post-partum.

D’autres facteurs de risque ont également été reconnus, tels que par exemple :

  • avoir récemment vécu des événements stressants (ex. : déménagement, soucis financiers),
  • être peu soutenu socialement,
  • avoir une faible estime de soi,
  • ou éprouver une moins grande satisfaction conjugale.

La dépression post-partum est plus grave que le "syndrome du troisième jour" ou la "dépression transitoire après accouchement" ("baby blues").

Dans les cas les plus sévères, elle peut non seulement nuire à la mère, mais nuire également au développement du lien d’attachement entre son bébé et elle, et réduire ses interactions avec lui. Le développement cognitif, social et affectif de son enfant pourrait même en être affecté.

Source : naitreetgrandir.com

"Un rictus".

Le chanteur et acteur états-unien Elvis Presley faisant un rictus

Ce substantif masculin nous vient directement du latin "Rictus" signifiant "Ouverture de la bouche".

Et il désigne, dans le registre soutenu : une contraction des muscles de la face et notamment de la bouche, donnant au visage l'expression ou l'aspect d'un rire crispé, forcé et silencieux ou d'un sourire grimaçant, traduisant souvent des sentiments tels que la jalousie, la colère, la méchanceté ou la douleur.

On dit par exemple : "Son visage aborait un rictus de douleur".

Ou : "Je n'ai pas beaucoup apprécié ton rictus moqueur lorsque je t'ai dit que j'avais fait un mariage d'amour".

Sources : Google, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

"Quasi" ou "Quasiment" ?

  • Contrairement à ce que l'on pense souvent, le mot "Quasi" ne constitue absolument pas l'apocope du mot "Quasiment", en sorte qu'il ne relève pas du tout du registre familier mais au contraire du registre soutenu.

"Quasi" est un adverbe qui nous vient directement du latin "Quasi" ("Comme si") et signifie : presque, pour ainsi dire, en quelque sorte, à peu près.

On dit par exemple : "Je suis quasi certain d'avoir posé mes clés ici !".

Et on le prononce ka-zi et pas kwa-zi.

  • Au contraire, le mot "Quasiment" (ka-zi-man) relève, lui, du registre familier.

On dit par exemple : "Avec 17 points d'avance, la victoire est d'ores et déjà quasiment acquise".

Très couramment employé de nos jours, il ne l'était à l'origine que par plaisanterie.

Source : www.larousse.fr

"Un laïus" ou "Faire un laïus".

J'aime beaucoup le petit substantif masculin latin "Laïus", qui désigne :

  • dans le langage courant : un petit discours,

On dit par exemple : "Pour la cérémonie des voeux, le président va encore nous faire son laïus habituel".

  • mais surtout, dans le registre familier, où on l'utilise de façon péjorative, afin de discréditer l'orateur (ou l'auteur) : une allocution, un discours (ou un texte) souvent long, creux, vague ou emphatique, dont le ton ampoulé et la banalité des propos tenus sont ennuyeux pour l'auditoire ou le lectorat.

On dit par exemple : "Avec J'aime les mots, je m'efforce de founir des définitions et des explications simples et claires, plutôt que des laïus du type de ceux que fournissent parfois certains blogues ou sites".

On l'ignore souvent, mais ce mot "laïus" nous vient du nom latin de "Laïos", un personnage de la mythologie grecque, fils de Labdacos, roi de Thèbes, et père... d'Oedipe !

Et le sens actuel du mot "laïus" ainsi que de la locution verbale "Faire un laïus" remonte au concours d'entrée à l’École polytechnique organisé en 1804 (année de sa militarisation par Napoléon 1er).

Cette année-là, en effet, on proposa aux candidats comme sujet de composition "Le Discours de Laïus. Imaginez la réponse de Laïus à Oedipe" (*), lorsque ceux-ci se croisèrent sans se connaître sur une route étroite et se querellèrent au sujet de la priorité.

Ce sujet eut un vif succès, et les candidats, particulièrement inspirés, écrivirent de nombreuses pages d'une qualité très variable, justifiant ainsi, par la suite, le sens du mot "laïus", qui signifia d'abord pour les élèves toute composition ou dissertation, pour ensuite passer dans le langage courant, avec la définition que nous lui donnons actuellement.

Rappel du mythe :

Laïos n'a qu'un an à la mort de son père, Labdacos, roi de Thèbes, et la régence est donc confiée à son grand-oncle Lycos. Lorsqu'il atteint sa majorité, Laïos, au lieu de monter sur le trône, est chassé de Thèbes et trouve asile auprès du roi Pélops.

Celui-ci lui confie son fils Chrysippe, en lui demandant de lui apprendre l'art de conduire un char. Laïos s'éprend de son jeune élève, l'enlève pendant une course de chars et le viole. Accablé de honte, Chrysippe se serait alors pendu. Selon une autre version, il aurait été assassiné par ses demi-frères à la demande de leur mère Hippodamie. Pélops appelle alors sur Laïos la malédiction d'Apollon.

Après que Zéthos- qui régnait sur Thèbes avec son jumeau Amphion- s'est donné la mort, Laïos devient roi de Thèbes et épouse Jocaste. Mais un oracle de Delphes avertit Laïos que si un héritier mâle lui naît, celui-ci tuera son père et épousera sa mère. Laïos, prudent, se garde alors de toute relation avec son épouse. Une nuit pourtant, sous l'emprise de la boisson, il fait l'amour avec Jocaste. Et de leur union naît un fils : Oedipe. Pour conjurer l'oracle, il fait exposer l'enfant sur le mont Cithéron. Mais Oedipe est recueilli par un berger qui le confie au roi de Corinthe, Polybe. Et Oedipe est donc élevé loin de Thèbes, dans l'ignorance de sa véritable origine et de son adoption.

Des années plus tard, Oedipe apprend par l'oracle de Delphes que sa destinée est de tuer son père et d'épouser sa mère. Croyant être le fils naturel de Polybe, il décide de s'enfuir loin de Corinthe afin d'empêcher l'accomplissement de la prophétie.

Mais lors de sa fuite, il croise son père biologique, Laïos, sur une route étroite. Oedipe laisse passer le convoi du roi de Thèbes, mais les deux personnages se querellent au moment de décider qui devra garer son char sur le côté pour laisser passer celui de l'autre (dans une autre version, un écuyer tue l'un de ses chevaux). Une bagarre éclate alors, au cours de laquelle Laïos est tué par son propre fils. Ainsi, la première partie de la malédiction se réalise-t-elle.

(*) : L'enseignement des mythologies grecque et romaine étant devenu ce qu'il est, je frémis à l'idée des copies que nous rendraient les candidats actuels... mais on va encore me traiter de dinosaure et de vieux ronchon !

Sources : Google, www.linternaute.fr, wikipedia.fr et www.larousse.fr