62 façons de dire "Bavarder".

Trois jeunes femmes bavardant et riant

"Bagouler", "Baver", "Jacter", "Jaspiller", "Tailler le bout de gras" et "Tailler une bavette" appartiennent au registre argotique.

Et "Baratiner" au registre populaire.

"Bavasser", "Blablater", "Causer", "Déblatérer", "Dégoiser", "Faire des cancans", "Faire la causette", "Jaspiner", "Papoter", "Parloter", "Piapiater", "Taper la causette", "Taper la discute" et "Tchatcher" relèvent du registre familier.

De même que "Clabauder", "Jaboter", "Jaser", "Lantiponner", "Potiner" et "Ragoter", qui relèvent également du registre désuet.

Ou "Babeler" qu'utilisent nos amis belges et "Babiner" qu'utilisaient nos amis québecois.

"Babiller", "Commérer", "Déblatérer", "Dire des choses", "Dire des frivolités", "Dire des futilités", "Discuter", "Échanger", "Échanger des banalités", "Échanger des propos", "Faire des commérages", "Faire des confidences", "Faire la conversation", "Palabrer", "Parler", "Parler de choses futiles", "Parler de la pluie et du beau temps", "Parler de tout et de rien", "Parler inutilement", "Parler pour ne rien dire" ou "Tenir des propos" appartiennent au langage courant.

Ainsi que "Cailleter", "Cancaner", "Caqueter","Jacasser" et "Jaser", utilisés au sens figuré, puisqu'ils s'utilisent ordinairement à propos du cri des caillettes, canards, poules et pies.

Enfin, "Confabuler", "Converser", "Deviser", "Discourir", "Dissserter", "Pérorer", "S'entretenir" relèvent du registre soutenu.

On ne dit pas : "Un gymnase de sport" !

Logotype de l'émission "Déconfinés !", de la journaliste française Maïtena Biraben, lancée le 17 avril 2020, sur la chaîne de télévision publique française LCP-AN

Ainsi que j'ai pu entendre une détenue le déclarer, le 16 mai 2021, dans l'émission de Maïtena Biraben "Déconfinnés", diffusée sur la chaîne de télévision publique LCP-AN.

Mais simplement : "Un gymnase" !

Ce substantif masculin du langage courant désignant un bâtiment de hauteur généralement élevée, où l'on pratique certains sports intérieurs, comme notamment la gymnastique, le basket-ball, le volley-ball ou le handball, la locution "Un gymnase du sport" n'est en effet qu'un affreux pléonasme.

Nos amis belges parlent pour leur part de "Hall omnisport".

La journaliste française Maïtena Biraben, dans l'émission "Déconfinés !", lancée le 17 avril 2020, sur la chaîne de télévision publique française LCP-AN
La journaliste française Maïtena Biraben, dans l'émission "Déconfinés !", lancée le 17 avril 2020, sur la chaîne de télévision publique française LCP-AN

 

"Ken", "Elle ken", "Elles ken", "Il ken", "Ils ken", "Je ken", "On ken" ou "Tu ken".

  • "Ken" est un verbe appartenant au registre argotique.

Il s'agit du verlan du verbe "Niquer" signifiant :  posséder charnellement (registre soutenu), baiser (registre argotique).

"Niquer" (ni-ké) devenu ké-ni s'est transformé en kèn = "Ken".

  • "Elle ken", "Elles ken, "Il ken", "Ils ken", "Je ken", "On ken" et "Tu ken" signifient donc simplement : "Elle baise", "Elles baisent", "Il baise", "Ils baisent", "Je baise", "On baise" et "Tu baises".

On dit par exemple : "On n'a même pas ken hier soir".

Ou : "Lui ça m'étonnerait qu'il ken pas ce soir".

"oklm " ou "OKLM !" et "oklm" ou "OKLM".

Ce mot étrange en forme de quasi allographe appartient au "langage SMS" et relève du langage argotique.

Signifiant littéralement "au calme" (o k l m = au ca lme), il constitue, selon le contexte :

  • une interjection signifiant :  Tranquille !

On dit par exemple : "Salut, ça va ?" "oklm !"

  • ou un adjectif signifiant : détendu(e), calme, posé(e), serein, confortable, tranquille.

Les générations précédentes auraient dit "Peinard(e)" ou "Pépère" (registre familier).

On dit par exemple : "Qu'est-ce que tu fais ?" "Je regarde un film, oklm".

Comme c'est malheureusement de plus en plus souvent le cas avec ce type de terme ou de formule, c'est un titre de rap qui a contribué à populariser ce terme, semble-t-il apparu en 2012.

À savoir "OKLM", du rappeur français Booba, sorti en 2014.

Ce subtil poète s'est d'ailleurs, depuis lors, totalement approprié le terme puisqu'il a créé "OKLM radio", "OKLM TV" et "OKLM", un site de rap !

OKLM

"92izi, à coups d'fusil se régla la querelle
Je ne fais ni dans la fantaisie ni dans la quenelle
J’t'aurai demain ou après demain, c'est du pareil au même
J'suis la branche Al-Qaïda du game, j'les fais sauter eux-mêmes
J'suis la branche Al-Qaïda du game, j'les fais sauter eux-mêmes
Luna, ma go sûre sous les bras, béni soit ce qu'elle devienne
J'ai tout eu, même ce que je ne voulais pas, j'aime être c'que vous n'êtes pas
J'ai rien vu, j'ai rien entendu, mais j'sais que vous n'y êtes pas
Sueur de taureau sous les draps, nique ta mère on t'y aidera
Vous jactez car vous n'assumez pas tous ces millions sous mes pas
Non, négro je n'te connais pas si crime tu ne commets pas
Drapeau pirate sous les bras on se reconnaîtra

Ma carrière est incroyable
Si j'vais en Enfer j'paie le voyage
Tu peux m'atteindre mais j'suis injoignable
La haine'zer que je traine'zer est insoignable
J'suis pas le nègre idéal, nan
Prison, drogue, sexe, idéalement
J'ai quitté le ter-ter, au volant du RR
Loup de la casse, j'suis un expert, t'as aimé sucer, j'ai aimé Césaire
Au calme, au calme
Au calme, au calme
Au calme, au calme
Au calme, au calme

J'contrôle la zone jusqu'en Guyana
J'ai posé l'trône sur l'Fujiyama
Si je l'attrape... pauvre Rihanna !
J'vais la découper sur place comme à Benihana
J't'la mets dans le uc'zer en cas de ragnagna
Négro armé jamais vaincu sur la boîte'zer de Banania
On te trouvera dans une chicha, t'es qu'un sale rapiat
Tu vas faire ci, tu vas faire ça : arrête ton charabia
J'me suis juré d'être loyal
J'suis jnouné, couronné : c'est ça d'être royal
Mords à l'hameçon ou c'est la noyade
Je reste incompris, ma carrière est incroyable

Ma carrière est incroyable
Si j'vais en Enfer j'paie le voyage
Tu peux m'atteindre mais j'suis injoignable
La haine'zer que je traine'zer est insoignable
J'suis pas le nègre idéal, nan
Prison, drogue, sexe, idéalement
J'ai quitté le ter-ter, au volant du RR
Loup de la casse, j'suis un expert, t'as aimé sucer, j'ai aimé Césaire
Au calme, au calme
Au calme, au calme
Au calme, au calme
Au calme, au calme."

Sources : wiktionary.org, www.ohmymag.com et dictionnaire.orthodidacte.com

"Un medley".

Ce substantif masculin anglais du registre désuet désigne, dans le domaine musical, ce que l'on appelle en français un "Pot-pourri".

C'est à dire : un enchaînement de différents morceaux musicaux ou chansons joués sans coupure.

Cet anglicisme aujourd'hui passé de mode - cela finit par arriver, rarement, mais parfois tout de même ! - m'a toujours beaucoup amusé, dans la mesure où les anglo-saxons utilisent, eux, le terme français de "Potpourri" !

Snobisme, quand tu nous tiens !

Source : wikipedia.org

"À donf".

Cette locution adverbiale du registre familier relève du verlan (donf = fond).

Et elle signifie donc, selon le contexte :

  • à fond, à toute allure, à la plus grande vitesse,

On dit par exemple : "Mon frangin roule toujours à donf , même sous la pluie".

  • ou : à fond, au maximum.

On dit par exemple : "J'adore mettre la musique à donf".

Source : Le Robert et wiktionary.org

"Kiffer sa race".

Cette étrange locution verbale du registre argotique signifie, pour les jeunes :

  • aimer beaucoup, apprécier énormément, adorer,

On dit par exemple : "Tu aimes ce film, toi ?". "Oh oui : je kiffe ma race !"

  • ou : s'amuser, prendre du bon temps, du plaisir.

On dit par exemple : "Je kiffe ma race avec ce jeu vidéo".

Sources : www.languefrancaise.net et www.binge.audio

"Askip".

Ce mot étrange, apparu semble-t-il dans les années 2000, appartient au registre familier.

Et consitue tout simplement une abréviation phonétique de "À ce qu'i' paraît", apocope de l'expression "À  ce qu'il paraît".

Majoritairement utilisé par les adolescents et les jeunes adultes, il signifie donc : vraisemblablement, il semblerait.

On dit par exemple : "Askip ton vieux va quitter ta mère ?".

Ou : "Je voulais y aller demain, mais askip y va neiger".

Source : www.linternaute.fr

"Tonnerre, mes chiens !".

Cette étonnante locution interjective en forme d'idiotisme animalier ne vous dit très certainement rien !

Et pour cause : cette exclamation du registre familier est utilisée par nos cousins francophones de Louisiane (États-Unis d'Amérique) pour exprimer l’impatience ou le dépit.

À l'instar de notre "Zut !".

Ou du "Maudit !" de nos cousins Québecois.

Source : wiktionary.org

"Un stremon".

Ce substantif masculin polysémique appartient au registre argotique et n'est autre que le verlan du mot "Monstre".

Il désigne, selon le contexte :

  • un monstre,

On dit par exemple : "Quand j'étais gamin, je croyais qu'il y avait un stremon sous mon lit".

  • une personne particulièrement laide,

On dit par exemple : "Tu as déjà vu la frangine à Manu : c'est un stremon !".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Une fille très laide".

  • un individu au physique imposant.

On dit par exemple : "L'autre soir, le videur de la boîte était un stremon !".

Et on dit également : "Une armoire à glace", "Une baraque", "Un gars baraqué", "Un type baraqué" ou "Un golgoth".

Source : www.dictionnairedelazone.fr

"Une escarre", "Une plaie de lit" ou "Un ulcère de décubitus".

Une escarre

Il s'agit d'une lésion cutanée d'origine ischémique liée à une compression des tissus mous entre un plan dur et les saillies osseuses.

Nos amis québecois parlent d'ailleurs de "Plaie de pression".

Cette lésion inflammatoire de la peau peut aboutir à une nécrose localisée. L'escarre apparaît sous la forme d'une rougeur, qui fonce pour devenir noire. La peau nécrosée disparaît alors pour laisser place à un ulcère, laissant les tissus sous-jacents à découvert : muscles, tendons, parfois jusqu'à l'os !

Une escarre du talon

Je puis vous assurer avoir eu toutes les peines du monde pour parvenir à trouver deux illustrations pas trop effrayantes, la toile regorgeant de visions d'épouvante, pour ceux que cela intéresse.

Sources : www.doctissimo.fr et wikipedia.org

 

"Une pichenette".

J'aime beaucoup ce substantif féminin du registre familier désignant :

  • au sens propre : une chiquenaude ; un petit coup léger imprimé du bout d'un doigt, que l'on replie contre le pouce et relâche brusquement, afin de projeter quelque chose ou en signe de dérision.

On dit par exemple : "Son camarade l'avait averti d'une pichenette dans le dos".

  • et au sens figuré :
    • une faible impulsion.

On dit par exemple : "Ce n'est pas avec une pichenette comme celle-là que tu vas parvenir à me marquer un but !".

    • ou : une chose insignifiante.

On dit par exemple : "Je ne vais pas me laisser abattre par cette chiquenaude".

Nos amis québecois parlent de leur côté de "Pichenotte".

Source : Le Robert, www.cnrtl.fr