"Le pastaga" ou "Un petit jaune".

Carafe d'eau et verre de pastis

Ces deux appellations désignent le pastis, cette boisson anisée typique de Marseille (13) et du Sud de la France, que l'on boit augmentée d'eau fraîche.

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Principalement popularisé par les marques Pernod (Pastis 51) et Ricard, le pastis est un alcool aromatisé par macération, distillation ou redistillation de plantes : anis vert, anis étoilé (badiane) ou fenouil, bois de réglisse, et extraits naturels de plantes diverses et variées.

Bouteille et verre de pastis

"Le pastaga" est un mot provençal relevant du registre familier.

Et "Un petit jaune" est le surnom en forme d'idiotisme hromatique que les français donne à cette boisson.

Source : wikipedia.org et www.mulubrok.fr pour la photo des carafes

 

 

"Un beur" et "Une beurette".

Ces deux mots du registre familier signifient : "Un arabe" et "Une arabe" (plutôt relativement jeunes, le plus souvent).

Utilisés vingt-cinq ou trente années durant, des années 1980 jusque vers 2010 environ, ils relèvent tous les deux du verlan.

  • "Beur" est ainsi construit à partir du mot "Arabe".

"A-ra-be" donnant à l'envers "beu-a-ra", les jeunes ont retenu l'apocope de la forme contractée "beu-ra" pour dire "beur".

Le mot est apparu dans les banlieues en 1980 et entré au Robert en 1985, après le succès de la "Marche pour l'égalité et contre le racisme" entre Marseille (13) et Paris (75), du 15 octobre au 3 décembre 1983, qui avait été rebaptisée par les organes d'information "Marche des beurs".

Et il a connu son heure de gloire à l'été 1998, avec la formule "La France black-blanc-beur", utilisée là encore par les organes d'information, à propos des impressionnantes manifestations d'enthousiasme déclenchées par les victoires successives de l'équipe de France de football, en juin et juillet, et par son premier titre de championne du monde, le 12 juillet 1998.

Il est intéressant de noter que à partir de 1988 est apparu, de façon assez étonnante, le mot "Rebeu", verlan du mot de verlan "beur" ! Là encore, en effet, "beu-reu" a donné à l'envers "reu-beu".

Et ce nouveau mot est également entré dans le Robert en 2007.

  • et "Beurette" a été construit - comme beaucoup de mots français - en accolant le suffixe féminin "ette" au mot masculin "Beur".

Voir également mon article consacré à l'évolution de la façon dont a parlé en France des personnes originaires d'Afrique du Nord.

Source : www.leparisien.fr

"S'te plaît" ou "Steup".

Ces deux formules du registre familier signifient tout simplement "S'il te plaît".

Et elles sont particulièrement utilisées par les jeunes.

On dit par exemple : "File moi un bonbon, steup"

Ou : "S'te plaît p'pa laisse-moi y aller !".

Imaginez seulement un instant la perplexité de nos amis étrangers s'interrogeant sur la possible signification de la formule "Steup" !

"Se languir de".

  • Ce verbe du registre soutenu signifie "S'ennuyer, se morfondre, éprouver de la peine, du chagrin, du fait de l'absence de quelqu'un ou de quelque chose".

On dit par exemple : "Je me languis de ma famille".

  • Pour les Marseillais, en revanche, il signifie dans le langage courant... "Avoir hâte".

On dit par exemple (avé l'assent !) : "Je me languis de pouvoir retourner à la plage".

"Non, peut-être".

J'ai toujours été littéralement fasciné par cette incroyable expression typiquement belge, signifiant pour nos amis d'outre-Quiévrain... "Oui, bien sûr", "Oui, évidemment", "Oui, sûrement" !

Ainsi, à votre question : "Tu sauras te retrouver dans le métro parisien ?", votre interlocuteur belge vous répondra, avec ironie et sur un ton légèrement sarcastique : "Non, peut-être !"

"Escagasser".

J'aime beaucoup ce verbe du parler marseillais et provençal, appartenant au registre familier, qui signifie :

  • au sens propre :
    • démolir, abîmer, détériorer quelque chose.

On dit par exemple : "Peuchère ! J'ai prêté ma voiture à mon mari et il me l'a toute escagassée !".

    • ou corriger physiquement quelqu'un de façon assez rude, l'assommer à force de coups.

On dit par exemple : "Fais gaffe ! Si tu as le malheur de crier Vive le PSG devant mon vieux quand il rentre du Vél' et que l'Ohème s'est pris une branlée, il va t'escagasser !".

  • et au sens figuré :
    • s'efforcer de, produire des efforts en vue de.

On dit par exemple : "Cela fait deux heures que je m'escagasse à monter ce buffet KRÜPFNIG !"

    • ou fatiguer, ennuyer, importuner, agacer.

On dit par exemple : "Allez, file ! Tu m'escagasses avec tes fichus articles de J'aime les mots ! Il se moque de nous ce parisien !".

Sur un thème contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Énerver" en français.

 

"Bon bout d'an" ou "Bon bout d'an et à l’an qué ven".

"Bon bout d'an !" sur fond de feu d'artifice nocturne

Voilà deux expressions typement marseillaises et provençales qui ne laissent pas de surprendre le nouvel arrivant ou le touriste !

Leurs significations respectives ne risquent pas en effet de se deviner toutes seules, puisqu'elles veulent dire :

  • "Bon bout d'an" : "Bonne fin d'année".
  • et "Bon bout d'an et à l’an qué ven" : "Bonne fin d'année et à l'an prochain" ("l'an qui vient").

Je me souviens encore de la tête que j'ai faite, fin 1999, lors de mon premier hiver à Aix-en-Provence (13), lorsque quelques premières personnes ont commencé à utiliser ces deux formules, durant la courte période située entre Noël et le jour de l'An !

58 façons de dire "Énerver".

Le registre vulgaire nous propose : "Casser les burnes", "Casser les couilles", "Péter les burnes" et "Péter les couilles".

Comme souvent, le registre argotique est extrêmement riche, avec les verbes ou locutions verbales "Casser les bonbons", "Emmerder", "Faire caguer", "Faire chier", "Faire iéch" (verlan), "Faire péter un câble", "Faire péter une durite", "Faire péter un plomb", "Foutre la rage", "Foutre les boules", "Foutre les glandes", "Gaver",  "Gonfler", "Mettre la rage", "Mettre les boules", "Mettre les glandes" ou "Péter les pruneaux", "Plomber", "Saouler" (ou "Soûler") ou les formules de djeun's "Foutre le seum" et "Véner" (verlan).

Mais ma préférée est incontestablement la désormais légendaire formule "Les briser menu", immortalisée par l'extraordinaire Lino Ventura, dans le film de 1963 de Georges Lautner "Les tontons flingeurs", dialogué par le génial Michel Audiard.

Je vous rappelle la phrase complète  : "Patricia, mon petit, je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois... Mais la vérité m'oblige à te le dire: ton Antoine commence à me les briser menu !".

Aujourd'hui totalement oublié, le verbe "Canuler" appartient au registre populaire et au registre désuet.

"Assommer", "Barber, "Bassiner", "Crisper", "Donner de l'urticaire", "Filer de l'urticaire", "Embêter", "Empoisonner", "Faire suer", "Horripiler", "Raser", "Rendre fou" ou "Taper sur les nerfs relèvent du registre familier, lui aussi très fourni.

De même que "Escagasser", utilisé par les provençaux et les marseillais.

Nous disposons également de "Agacer", "Crisper", Embêter", "Ennuyer", "Faire perdre son sang-froid" ou "Fatiguer", dans le langage courant.

Ainsi que de l'extraordinaire formule : "Agir très efficacement sur le gros colon".

Tandis que, pour finir, le registre soutenu nous offre "Courroucer", "Exaspérer", "Excéder", "Importuner", Incommoder", "Insupporter", "Irriter" ("au plus haut point", "fortement" ou "passablement"), et surtout : "Déclencher l'ire" ou "Provoquer l'ire".

Et que le registre désuet nous propose : "Échauffer la bile".

"Bath" ou "C'est bath !".

Cet adjectif et cette interjection relèvent du registre familier et du registre désuet.

Et elles signifient respectivement :

  • "Bath" : beau, joli, agréable.

On disait par exemple : "Il est bath le bateau de ton père !".

  • "C'est bath !" : c'est chouette !

On disait par exemple : "C'est bath ! L'été prochain mes parents me laissent partir seul en vacances avec mes copains".

Ils n'étaient déjà plus utilisés par ma génération lorsque nous étions adolescents, dans les années 1970.

Mais on a réentendu l'adjectif "Bath" en 1980, dans la chanson "T'es O.K" ("T'es O.K, t'es bath, t'es in") du groupe Ottawan.

Disque Maxi 45 tours géant "T'es O.K" enregistré en 1980 par le groupe disco français Ottawa

Source : www.larousse.fr

Pourquoi dire : "Se backer" !

Et pas, selon le contexte, :

  • "Anticiper" ou "Se prévenir de quelque chose" !
  • ou "Se garantir de quelque chose (dans le sens de s'assurer, vérifier)".

Inutile de vous préciser ce que je pense de cet épouvantable franglicisme, en provenance direct de chez nos amis québécois, et construit à partir du verbe anglais "To back"...

Ils l'écrivent également "Se baquer", à l'instar de notre verbe du registre argotique.

Source : www.je-parle-quebecois.com