"Icitte".

Ce charmant petit mot, utilisé par nos amis québecois, ainsi que par les francophones d'Haïti, de Louisiane ou du Missouri (États-Unis d'Amérique), signifie tout simplement : ici.

On dit par exemple : "Bienvenue icitte : j'espère que J'aime les mots vous apporte de temps à autres certaines des informations qui vous intéressent !".

"Un cul-de-jatte".

Un cul-de-jatte

Les innombrables estropiés de la première guerre mondiale étant désormais tous disparus et les progrès de la médecine et des prothèses étant ce qu'ils sont, sans doute la plupart des jeunes gens actuels ignorent-ils, fort heureusement, ce qu'est un "cul-de-jatte".

Il s'agit tout simplement d'une personne dépourvue de membres inférieurs ou ne pouvant en faire usage pour marcher.

Cette absence de membres inférieurs peut résulter d'une amputation mais également d'une malformation : agénésie (trouble de l'organogenèse consistant en une absence de formation d'un organe ou d'un membre lors de l'embryogenèse) ou syndrome de régression caudale.

Le phénomène de foire, artiste de cirque et acteur états-unien Johnny Eck (né John Eckhard Jr. le 27 août 1911 et mort le 5 février 1991) bien connu des cinéphiles pour son rôle dans le film "La monstrueuse parade" de Tod Browning (1932), était ainsi né sans jambes, avec une colonne vertébrale tronquée, ce qui avait provoqué une atrophie du torse.

Le phénomène de foire, artiste de cirque et acteur états-unien Johnny Eck (né John Eckhard Jr. le 27 août 1911 et mort le 5 février 1991) : un cul-de-jatte non amputé mais atteint du "Syndrome de régression caudale" était né sans jambes, avec une colonne vertébrale tronquée, ce qui avait provoqué une atrophie du torse. Il est bien connu des cinéphiles pour son rôle dans le film "La monstrueuse parade" de Tod Browning (1932).
Johnny Eck, un cul-de-jatte atteint du syndrome de régression caudale

Comme de nombreux collègues dessinateurs, le belge Morris, créateur de la célèbre série de bande dessinée western "Lucky Luke" avait coutume de les représenter dans ses albums, posés sur de petites plate-formes à roulettes, se déplaçant à l'aide de fers à repasser.

Source : www.cnrtl.fr

"Péguer".

J'avais été interloqué par ce verbe utilisé par les provençaux et les marseillais lors de mon arrivée à Aix-en-Provence (13), en 1999, car je ne l'avais encore jamais entendu ailleurs en France.

"Péguer" signifie simplement : poisser, coller, être poisseux, collant.

On dit par exemple : "J'ai transpiré comme un malade : je pègue !" (et non : "Je pégue").

Ou : "Maintenant que tu as arraché l'étiquette, ça pègue !".

"Un fada".

Ce joli petit subtanstif masculin, également utilisé comme adjectif, désigne, pour les Marseillais : un fou, un cinglé.

Même si le mot me semble désormais assez largement connu de l'ensemble des français, il s'utilise tout de même bien d'avantage sur les bords de la Méditerranée que dans le reste du pays.

"Câlice !", "Calice" !", "Câlisse !", "Calisse !", "Colice !" ou "Colisse !".

Cette interjection du registre vulgaire constitue un juron québécois, utilisé pour exprimer une émotion forte, par exemple l'étonnement ou la colère.

Il s'agit d'une déformation du mot "Calice", désignant, dans la religion chrétienne, la coupe recevant le vin bénit représentant le sang du Christ.

Source : www.je-parle-quebecois.com

"Une galéjade".

Ce joli substantif féminin utilisé en Provence désigne :

  • une histoire inventée ou exagérée, une plaisanterie, une mystification ; une façon exagérée et plaisante de raconter une aventure ou de peindre les choses.

On dit par exemple : "Marius m'a raconté que son neveu est devenu quelqu'un d'important à Paris. Mais je pense que c'est encore une galéjade !".

  • et par extension : une chose si peu sérieuse qu'elle est dérisoire.

On dit par exemple : "Ma femme s'est à nouveau embrouillée avec notre voisine de palier pour une simple galéjade !".

Sources : wiktionary.org, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

"Zarbi".

Cet adjectif du registre argotique signifie, en verlan : bizarre.

On dit par exemple : "Il est trop zarbi ce keum".

Ou : "Elle est zarbi c'te bagnole !".

"La gênance" ou "La génance".

Cet épouvantable néologisme est un substantif féminin relevant du registre argotique.

D'abord employé par les jeunes, avant d'être - hélas - repris par un certain nombre d'adultes désireux de "rester dans le coup", il signifie tout simplement : la gêne, l'embarras ; principalement vis-à-vis des gens qui nous entourent.

On dit par exemple : "Mon père est venu m'apporter un goûter à la sortie du collège ; j'te dis pas la gênance !".

Ou : "Ma mère continue de s'habiller comme si elle avait notre âge : la gênance !".

"Se rembrailler".

J'aime beaucoup ce verbe marseillais signifiant, selon le contexte :

  • rajuster ses vêtements,
  • remonter son pantalon,
  • voire : se rhabiller.

On dit par exemple : "Rembraille-toi : on dirait un clochard !".

Ou : "Je me suis rembraillé à toute vitesse : son mari allait arriver d'un moment à l'autre !".

Tout comme l'adjectif "Débraillé", ce verbe injustement méconnu dans le reste de la France fait référence aux "Braies", ce vêtement en forme de pantalon, ajusté ou flottant, porté par plusieurs peuples de l'Antiquité (en particulier les Gaulois et les peuples germaniques), ainsi qu'au Moyen Âge.

Braies médiéviales
Braies médiéviales

Vous en avez vu depuis votre plus jeune âge, dès lors que vous connaissez Obélix et ses célèbres braies à rayures blanches et bleues !

Les célébrissimes guerriers gaulois Obélix et Astérix, toujours vêtus de braies
Les célébrissimes guerriers gaulois Obélix et Astérix, toujours vêtus de braies

Le mot "Braies" qui nous vient du gaulois est un substantif féminin qui présente la particularité d'être exclusivement employé au pluriel.

Braies
Braies

Et "Se rembrailler" signifie donc étmologiquement: rajuster, remonter ses braies.

Source : wikipedia.org

"For", "Fort" et "Un fort".

Ces différents mots homophones ont des significations très différentes :

  • "For" est un substantif masculin qui nous vient du latin "Forum".
  • "Fort" est :
    • soit un adjectif masculin, qui signifie, selon le contexte :
      • agissant avec énergie, pour un produit ou un médicament ("Un somnifère assez fort"),
      • ayant de la force morale, de la force de caractère ("Être fort dans l'adversité"),
      • ayant des connaissances étendues, une grande habileté, une grande aptitude dans un domaine ; surpassant les autres ("Être fort en calcul mental"),
      • bien établi, sûr, résistant au temps, aux attaques, etc. ("Un amour très fort"),
      • corpulent, épais, gros ("Être fort des hanches"),
      • désagréable au goût ou à l'odorat, âcre ("Du beurre fort"),
      • dont la puissance, les moyens d'action, le pouvoir sont très développés ; qui s'impose aux autres ("Un parti politique fort"),
      • doté d'une teneur très importante en son principe actif, pour une substance ou une préparation ("Du piment fort"),
      • manifestant l'habileté, le savoir-faire, la compétence et s'imposant à l'esprit avec force ("Un film très fort"),
      • recourant à la contrainte et à des mesures autoritaires, pour un État ("Un régime fort"),
      • résistant, solide ("Du carton fort"),
      • robuste, solide, vigoureux, ayant de la force physique, pour un individu ("Un homme fort"),
      • tirant son assurance, sa supériorité de telle ou telle chose ("Fort de son expérience"),
      • ou : très actif, très correctif, puissant, pour un instrument ou un appareil ("Des verres correcteurs très forts").
    • soit un adverbe, qui signifie, selon les cas :
      • d’une manière forte et vigoureuse. ("Crier fort", "Frapper fort", "Pousser fort", etc.),
      • ou : beaucoup ("Couler fort", "Pleuvoir fort", "Venter fort", etc.)

Placé devant un adjectif ou devant un adverbe, "Fort" marque le superlatif : "Avoir fort à coeur de", "Savoir fort bien que", etc.

  • et "Un fort" est un substantif masculin désignant, selon le contexte :
    • une fortification permanente isolée et indépendante, autonome.
San Felipe de Lara, un fort colonial espagnol à l'entrée du lac Izabal, dans l'Est du Guatemala
San Felipe de Lara, un fort colonial espagnol à l'entrée du lac Izabal, dans l'Est du Guatemala

Ouvrage de terre ou de maçonnerie, parfois revêtu de métal, il s'agit d'un bâtiment militaire conçu pour la guerre défensive, destiné à résister aux attaques de l’ennemi.

Le fort de Jorey à Fermanville (50)
Le fort de Jorey à Fermanville (50)
    • à la chasse : un repaire, de la retraite de certains animaux, qui se réfugient toujours dans l’endroit le plus épais du bois ("Le sanglier est dans son fort"),
    • celui qui a la force ou la puissance, qui représente ou symbolise la force ("Le fort contre faible"),
    • dans le registre désuet : un portefaix . "Un fort des Halles" était le nom attribué au manutentionnaire qui avait pour mission de transporter les marchandises de l'extérieur vers l'intérieur des pavillons des anciennes Halles de Paris (75).
Forts des Halles, à Paris (75), vers 1910
Forts des Halles, à Paris (75), vers 1910

Portant une tenue de travail très caractéristique, les forts formaient une corporation très célèbre dans la capitale, créée sous le règne de Louis IX, et aujourd'hui disparue.

Mais le mot "Fort" pour désigner des employés devant porter de lourdes charges durant leur travail a également été utilisé ailleurs, puisqu'il a par exemple existé des "forts des Abattoirs de Lille (59)",

    • dans le registre familier : un genre de mérite ou de savoir, qui distingue une personne, la place au-dessus des autres ("Le français a toujours été mon fort"),
    • l'endroit le plus fort d’une chose ("Le fort d’une voûte, d’une épée"),
    • l'endroit le plus épais et le plus touffu d’un bois ("S’enfoncer dans le fort du bois"),
    • le temps où une chose est dans son plus haut point, dans son plus haut degré ("Au fort de la tempête", "Au fort de la mêlée"),
    • et enfin, pour nos amis québecois : l'eau-de-vie.

Sources : www.larousse.fr et wiktionary.org