"Avoir le cul bordé de nouilles".

Je trouve très savoureuse cette expression d en forme d'idiotisme alimentaire et d'idiotisme corporel.

Relevant du registre argotique, elle signifie en effet : être très chanceux, avoir énormément de chance.

On dit par exemple : "Tu as vraiment le cul bordé de nouilles : tu oublies de te réveiller le jour du bac de français et l'épreuve est annulée pour cause d'inondation !".

À l'instar de l'un de mes lecteurs, rien ne vous empêche d'utiliser cette expression dans une version personnelle relevant du registre soutenu, et de dire : "Avoir le séant bordé de spécialités italiennes".

Sur le même thème, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Avoir de la chance".

"Une queue de cheval".

Voila bien une locution nominale polysémique aux significations fort différentes les unes des autres !

"Une queue de cheval" désigne en effet :

Queue d'un cheval : appendice situé sur la croupe du cheval et composé de longs crins, à l'instar de sa crinière

  • au sens propre : un appendice situé sur la croupe du cheval et composée de longs crins, à l'instar de sa crinière. La queue du cheval lui sert à chasser les insectes et communiquer avec ses congénères ou exprimer ses émotions, en particulier lorsqu'il ressent un inconfort.

Il existe diverses manières de la toiletter. L'ablation de la queue du cheval, appelée "Caudectomie" est interdite sur les chevaux nés en France depuis le 1er janvier 1996.

  • par analogie, en raison de leur ressemblance avec la queue du cheval :

La queue de cheval : un faisceau de cordons nerveux visible dans la zone inférieure de la colonne vertébrale

    • un faisceau de cordons nerveux visible dans la zone inférieure de la colonne vertébrale, qui marque la "fin" du tube neural, au niveau de la seconde vertèbre lombaire L2, à partir de laquelle on pratique la ponction lombaire. Elle est constituée de nerfs de la moelle épinière, qui se trouvent vers les vertèbres lombaires, sacrées et coccygiennes.
Queue de cheval basse
Queue de cheval basse
    • un type de coiffure où les cheveux sont rassemblés ensemble à l'arrière ("queue de cheval basse") ou sur le dessus du crâne ("queue de cheval haute") et tenus par un lien (chouchou, catogan, élastique, barrette, etc.).
Queue de cheval haute
Queue de cheval haute

Cette coiffure, pratique et facile à effectuer, permet de dégager le visage et est souvent adoptée par les sportifs, aussi bien masculins (Zlatan Ibrahimovic) que féminins (Amélie Mauresmo).

La queue-de-cheval peut servir de base pour faire un chignon.

Et quand la coiffure consiste en deux queues de cheval de chaque côté de la tête, on parle de "couettes".

  • enfin, dans le registre argotique, "une queue de cheval" désigne un pénis de dimension exceptionnelle.

Sexe de cheval en semi-érection

On dit également : "Être monté comme un âne".

Source : wikipedia.org

Ne dites pas : "T'as-ti pigé ?" !

Mais : "Est-ce que tu as compris ?" ou, idéalement, "As-tu compris ?" !

Vous passerez ainsi du registre argotique et du registre populaire au langage courant ou au registre soutenu.

"Une bergère".

Ce substantif féminin désigne, selon le contexte, :

Bergère et ses moutons

  • en premier lieu, une gardienne de troupeau,

Fauteuil bergère

  • mais également un type de fauteuil, grand, confortable et spacieux, garni d’un coussin sur lequel on s’assied, plus large et plus profond que les fauteuils ordinaires, à l'assise plus basse, au dossier plus incliné en arrière et aux "joues" des "bras" toujours "garnies" (c'est à dire "pleines").

Son dossier rembourré en arrondi est parfois muni d'éléments ajoutés sur le haut des cotés du dossier (les "Oreilles" ou "Orillons") et permettant de soutenir la tête ou de préserver l'intimité de l'utilisateur. On parle alors de "Bergère à oreilles".

  • une coiffure féminine, autrefois (registre désuet),
  • une femme, en général (registre argotique),
  • et en particulier, l'épouse, la compagne régulière (registre argotique).

On dit par exemple : "Si je ne rentre pas rapidement ma bergère va me sonner les cloches !".

Berger allemand femelle allaitant

  • voire une chienne, femelle d'un "chien de berger" ou "chien-berger".

Ou d'un "berger" (allemand, australien, belge, blanc de Suisse, bulgare, de Brie, des Pyrénées, hollandais ou picard).

Source : wiktionary.org

17 façons de dire "Être avare".

Harpagon, l'avare

"Être rapiat" relève du registre argotique.

Et "Être pingre" du registre populaire.

"Être radin", "Être près de ses sous" et "Être une pince" relèvent du registre familier.

Tout comme l'idiotisme animalier "Avoir des oursins dans les poches".

"Être extrêmement économe" ou "Être un Picsou" relèvent du langage courant.

Les formules "Être un fesse-Mathieu", "Être un grippe-sou", "Être un pince-maille" et "Être un pleure-misère", pour charmants qu'ils soient, appartiennent malheureusement au registre désuet (ainsi qu'au registre familier).

De même que "Être un avaricieux", qui renvoie à la pièce de théâtre de Molière de 1668 "L'avare" et s'utilise aujourd'hui par plaisanterie.

Enfin "Être un ladre" et "Être un Harpagon" relèvent du registre soutenu.

Quant à nos amis Québecois, ils utilisent quant à eux la locution verbale "Être près de ses cennes" et le mot "Un séraphin".

Sources : wiktionary.org et larousse.fr

Ne dites pas : "Mon daron j'lui ai filé deux bouquins pour son anniv".

Mais : "J'ai offert deux livres à mon père pour son anniversaire" (langage courant).

Ou : "J'ai fait présent de deux ouvrages à l'auteur de mes jours à l'occasion de son anniversaire" (registre soutenu).

18 façons de dire "Flatter".

Dans le registre vulgaire, nous trouvons : "Être lèche-cul", "Jouer les lèche-cul" ou "Lécher le cul".

On peut également dire, dans le registre argotique, "Cirer les godasses" , "Cirer les grolles" ou "Cirer les pompes" .

"Cirer les bottes" appartient au registre familier.

Et la jolie formule "Passer la brosse à reluire" au langage courant. Ainsi que les verbes "Complimenter", (légèrement en deçà de "Flatter") ou "Glorifier" (sensiblement au-delà de "Flatter") et les locutions verbales "Couvrir de louanges", "Faire compliment (de quelque chose)", "Faire l'éloge", "Tresser des couronnes" ou "Tresser des lauriers".

Les verbes "Louanger" et "Louer" (légèrement au-delà de "Flatter") relèvent du registre soutenu.

Et personnellement j'apprécie particulièrement le verbe du registre désuet "Flagorner", qui sous-entend "Flatter bassement, servilement".

Ne dites pas : "P'tain, pas d'bol : i' z'ont pu d'clopes non plus dans c'te rade !".

Mais : "Décidément, manque de chance : ils n'ont plus de cigarettes non plus dans ce café !" (langage courant) !

Ou "Ma foi, je joue de malchance : ce débit de boissons est également en rupture de cigarettes !" (registre soutenu) !

Ne dites pas : "Faire du violon" !

Un violon

Mais : "Jouer du violon" !

Ou "Aller en prison", "Être emprisonné" !

Le "Violon" est effet l'un des nombreux mots du registre argotique désignant la prison.