"S'en aller la queue levée" et "Voir sa queue reluire".

Contrairement à ce que nombre d'entre vous pensez certainement, ces deux expressions n'ont en réalité aucune connotation grivoise.

Relevant du registre désuet, elle signifiaient autrefois "content et joyeux" et "éprouver de la fierté" (en relation avec un beau poil brillant).

À l'instar de la formule "Partir la queue entre les jambes" ou "S'en aller la queue entre les jambes", elles se référaient naturellement au comportement du chien.

Mais leur utilisation s'est aujourd'hui perdue, en raison du sens qu'à pris ce mot dans le registre argotique, où il désigne couramment la "verge".

Imaginez-vous, aujourd'hui, dire à vos amis, en parlant de votre enfant qui vient de brillamment obtenir son baccalauréat : "Mon époux voit sa queue reluire et s'en va la queue levée" !

Sources : wiktionary.org, www.expressio.fr et www.linternaute.fr

"Les nuits d'une demoiselle" : 28 délicieuses expressions imagées pour évoquer la masturbation et la pénétration

Disuqe de Colette Renard

Cette superbe chanson française de 1963, écrite par Guy Breton, composée par Raymond Legrand et interprétée par Colette Renard est incontestablement l'un des chefs-d'oeuvre de la chanson grivoise.

La chanteuse Colette Renard y énumère pas moins de 28 délicieuses façons imagées d'évoquer la masturbation féminine et la pénétration.

Ces formules qui nous font sourire aujourd'hui, nous apparaissant presque comme davantage poétiques qu'argotiques, ont été à l'époque considérées comme suffisamment osées pour avoir été non seulement censurées en radio mais aussi édulcorées en disque, qu'il s'agisse du 45 tours de 1963 ou du 33 tours de 1965 (version pudiquement dite "épurée").

"Les nuits d'une demoiselle"

Que c'est bon d'être demoiselle, car le soir, dans mon petit lit,
Quand l'étoile Vénus étincelle, quand doucement tombe la nuit,
Je m'fais sucer la friandise, je m'fais caresser le gardon,
Je m'fais empeser la chemise, je m'fais picorer le bonbon,
Je m'fais frotter la péninsule, je m'fais béliner le joyau,
Je m'fais remplir le vestibule, je m'fais ramoner l'abricot,
Je m'fais farcir la mottelette, je m' fais couvrir le rigondonne,
Je m'fais gonfler la mouflette, je m'fais donner le picotin,
Je m'fais laminer l'écrevisse, je m'fais foyer le coeur fendu,

Je m'fais tailler la pelisse, je m'fais planter le mont velu,
Je m'fais briquer le casse-noisettes, je m'fais mamourer le bibelot,
Je m'fais sabrer la sucette, je m'fais reluire le berlingot,
Je m'fais gauler la mignardise, je m'fais rafraîchir le tison,
Je me fais grossir la cerise, je m'fais nourrir le hérisson,
Je me fais chevaucher la chosette, je m'fais chatouiller le bijou,
Je m'fais bricoler la cliquette, je me fais gâter le matou,

Mais vous me demanderez peut-être ce que je fais le jour durant,
Oh, cela tient en peu de lettres, le jour, je baise, tout simplement.

Cette séquence vidéo propose la version sonore non censurée de la chanson, calée - avec plus ou moins de bonheur - sur une apparition télévisée de 1964, au cours de laquelle Colette Renard interprétait naturellement une version édulcorée de sa chanson.

Pour les amateurs : je vous recommande vivement mes articles sur deux parodies masculines de cette chanson intitulées "Les nuits d'un damoiseau" et consacrées à la fellation et à la masturbation, envisagée cette fois du côté masculin :

 

"Je relies tout Proust en ce moment" et "Je relis tout Proust en ce moment".

Ces deux phrases homophones ont naturellement des signification fort différentes, puisqu'elles utilisent des verbes différents - "Relier" et "Relire" - ayant la particularité d'avoir certaines formes conjuguées homophones ; dont, en l'occurrence, la première personne du singulier, au présent.

Jeune femme reliant un livre (France 2, émission "Télématin")
Jeune femme reliant un livre (France 2, émission "Télématin")
  • "Je relies tout Proust en ce moment" signifie en effet, par ellipse de son prénom, que je procède à la reliure de tous les ouvrages écrits par l'écrivain français Marcel Proust,
Jeune femme relisant un livre
Jeune femme relisant un livre
  • et "Je relis tout Proust en ce moment" signifie, par ellipse toujours, que je lis à nouveau tout ce qu'à écrit ledit écrivain...

Ce qui est à la fois bien courageux et digne d'éloge, car les 7 tomes et les 4 215 pages de son oeuvre maîtresse - "À la recherche du temps perdu" - comptent 9,6 millions de caractères et 1,5 million de mots !

Au passé composé, la confusion ne serait plus possible puisque l'on aurait alors :

  • "J'ai relié tout Proust",
  • et "J'ai relu tout Proust".

Au surplus, la période serait normalement relativement différente :

  • "J'ai relié tout Proust" le mois dernier,
  • et "J'ai relu tout Proust" le semestre dernier...

 

 

 

"Avec sa bite et son couteau".

J'aime beaucoup cette expression du registre vulgaire en forme d'idiotisme corporel qui signifie "Avec les moyens du bord", avec les seuls moyens dont on dispose, avec le strict minimum, sans être suffisamment équipé

N'être pourvu que de sa bite et de son couteau rend  priori délicat l'accomplissement de la plupart des tâches nécessaires à une vie normale. Et cela même si l'on est doté d'un couteau suisse ou d'un engin surdimensionné.

Cette expression symbolise donc un certain dénuement ou la capacité à réaliser des choses avec très peu de moyens.

  • Lorsqu'une l'on dit qu'une personne doit "accomplir une tâche avec sa bite et son couteau", c'est qu'il doit la réaliser avec les seuls moyens dont elle dispose, ne pas s'attendre à pouvoir en disposer d'autres.

On dit par exemple :"Trouver les premiers lecteurs de jaimelesmots.com n'a pas été chose aisée ; je puis vous dire que j'y suis allé avec ma bite et mon couteau !".

  • Lorsque l'on dit qu'un individu "arrive avec sa bite et son couteau", c'est qu'on lui reproche en général de ne pas avoir emporté l'équipement réellement nécessaire pour pouvoir faire ce qui était prévu.

On dit par exemple : "Nous devions vider le grenier de ma grand-mère avec mon cousin et emballer dans des cartons tout ce qui pouvait être donné. Mais cet idiot s'est radiné comme une fleur, avec sa bite et son couteau !".

  • Et lorsqu'on dit de quelqu'un, sur un ton admiratif, qu'il "a réalisé quelque chose avec sa bite et son couteau", c'est qu'il a réussi à exécuter sa tâche avec très peu de moyens, là où il en aurait probablement fallu beaucoup plus à une autre personne.

On dit par exemple : "Benjamin Griveaux a réalisé sa vidéo avec sa bite et son couteau : et encore, le pauvre n'avait même pas de couteau !" (*).

(*) : Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement et secrétaire d'État auprès du Premier ministre Édouard Philippe, candidat à la Mairie de Paris (75) aux élections des 15 et 22 mars 2020, a dû renoncer à sa candidature le 14 février 2020 après la diffusion de vidéos le montrant clairement, le sexe en érection, en train de se masturber fébrilement comme un adolescent. Ces images étaient destinées à une jeune femme, avec laquelle Benjamin Griveaux échangeait occasionnellement des images à caractère érotique ou pornographique. Et cela alors qu'il s’appuyait constamment durant sa campagne sur les valeurs familiales : se présentant comme le (futur) maire des familles et citant toujours en exemple sa femme et ses enfants...

Source : www.expressio.fr

Les "Monsieur-dames".

L'action se déroule en deux actes, en juin 1998, en plein durant la Coupe du monde de football organisée en France.

Je travaille alors à Pantin (93), en banlieue parisienne, à proximité d'une importante auberge de jeunesse internationale, où logent plusieurs centaines de supporteurs des différentes équipes jouant au Stade de France de Saint-Denis (93).

Acte I :

Un samedi, j’annonce à ma fille aînée, alors âgée de 3 ans, que nous sommes invités à dîner chez une amie de lycée que nous voyons régulièrement car elle est maman d’une petite fille du même âge que la mienne. Les deux fillettes jouent ensemble depuis toujours, aussi ma fille est-elle ravie de la voir. Mais, comme toujours trop bavard, j’ai le malheur de lui annoncer qu’il y aura aussi un "couple d'amis". Que n'avais-je pas dit là !

  • Ma fille : "Papa, c'est quoi un coupledami ?".
  • Moi : "Et bien, ce sont des amis, des gens que l'on aime bien, que l'on rencontre souvent. Et qui forment un couple, qui sont en couple".
  • Ma fille : "Et c'est quoi un couple, dis papa ?".
  • Moi : "Un couple, c'est un monsieur et une dame" (nous sommes en 1998 et que ma fille n'a que 3 ans, je vous le rappelle).
  • Ma fille : "Ah d'accord ! Et comment il s'appelle le monsieur alors ?".
  • Moi : "Je ne sais pas ma chérie".
  • Ma fille : "Et la dame elle s'appelle comment ?".
  • Moi : "Je ne sais pas non plus. On verra bien tout à l'heure, d'accord ?".
  • Ma fille : "D'accord !"

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"S'esclaffer de rire" n'est pas un pléonasme !

Une jeune femme s'esclaffant de rire

"S'esclaffer" est en effet un verbe du registre familier signifiant tout à la fois :

  • éclater de rire bruyamment,
  • et : donner de la voix afin de se faire entendre, s'exclamer.

En sorte que "S'esclaffer de rire" n'est donc pas un pléonasme.

Sur le même sujet, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à "Toutes les façons de dire "Bien rire" ou "Rire beaucoup".

"L'animal", "L'anesthésiste", "Attila", "Cartouche", "Hannibal Lecter", "Seabass", "Caveman", "BOB" et "Beast of Balmain".

Le joueur de rugby français Sébastien Chabal

Il s'agit des différents surnoms du joueur de rugby à XV international français, Sébastien Chabal, né le 8 décembre 1977.

Son style de jeu ainsi que son physique atypique lui ont valu la plupart de ces surnoms.

"L'animal", "L'anesthésiste", "Attila", "Cartouche" (un gros placage, en rugby, dans le registre familier) ou "Hannibal Lecter".

Certains de ces surnoms relèvent de pays spécifiques :

  • Outre-Manche, Sébastien Chabal est ainsi surnommé "Seabass", ce qui se prononce "si-basse" et signifie "Le loup de mer" en anglais. Mais ce qui constitue également un calembour assez plaisant, basé sur l'homophonie avec l'apocope anglophone de son prénom, "Sebas" (si-basse) pour "Sebastian" (si-bastiane),
  • en Nouvelle-Zélande : "Caveman" ("L'homme des cavernes" en anglais),
  • et en Australie : "BOB", un rétroacronyme en forme de prénom, signifiant "Beast Of Balmain" ("La bête de Balmain"), en référence au club de Balmain Rugby Football Club (Nouvelle galles du Sud) (Australie), pour lequel il effectua une pige d'un match, en février 2012.

Sur le même thème, je vous invite à découvrir l'article "Que dit-une femme à Sébastien Chabal au soir d'un premier rendez-vous galant ?".

"La graphomanie" ou "La graphorée". Ou : "Je suis graphomane mais je me soigne !".

Manuscrits et tapuscrits divers

La "Graphomanie" ou "Graphorée" est un besoin pathologique d'écrire.

J'en suis personnellement atteint depuis de très nombreuses années.

Ainsi, :

  • J'ai toujours eu sur moi un calepin ou un bloc-notes  - aujourd'hui partiellement remplacé par un téléphone portable multifonction, sur lequel est du reste saisi le présent article - afin de pouvoir prendre des notes.

Au point même de passer pour un agent des RG auprès de nombre de mes camarades de fac, depuis mon passage à l'université de Paris X - Nanterre (92), à la fin des années 1970 !

  • Mes messages écrits sur téléphone portable multifonction dépassent régulièrement les 3, 5, voire 10 écrans et ne laissent de stupéfier certains de mes nouveaux correspondants...
  • J'ai chez moi plus d'un million de fiches papiers, relatives aux mots et à la langue française...
  • Et je dois bien avoir quelques dizaines de milliers de pages dactylographiées dans mes différents ordinateurs...
  • Sans compter mes innombrables bases de données, dont le nombre de lignes cumulé dépasse allègrement les 300 000...

Et tout cela sans jamais avoir publié la moindre ligne !

À l'évidence, la mise en ligne progressive de J'aime les mots, depuis le 1er juillet 2019, constitue pour moi une sorte de thérapie, en ce qu'elle me permet de rassembler, sous forme d'articles accessibles au plus grand nombre, une grande partie des données, informations, connaissances et anecdotes patiemment rassemblées depuis maintenant une cinquantaine d'années.

Grâce soit ici rendue à l'obstination de l'amie webmestre qui m'a littéralement mis devant le fait accompli, en mettant en ligne le prototype de ce blogue... s'en même me demander mon avis !

Sur un thème contigu, je vous recommande la lecture de mon article "La lexicomanie" ou "Je suis lexicomane mais je me soigne !".

"Destouches".

Philippe Néricault dit Destouches

Il s'agit du nom de scène du comédien et auteur dramatique français Philippe Néricault, né le 9 avril 1680 et mort le 4 juillet 1754.

Il a été membre de l'Académie française, mais son nom n'est pas resté dans les mémoires, à la différence de trois de ses formules, extrêmement célèbres et toujours en usage de nos jours :

Source : wikipedia.org

Le chien aboie, le chat miaule, mais que fait donc la fourmi ?

Fourmi noire

Réponse
Elle cro-onde ! La fourmi cro-onde.
Explication du calembour
Il résulte de l’homonymie entre la formule « La fourmi cro-onde » et la locution nominale « Le four micro-onde ».

17 façons de dire "Être avare".

Harpagon, l'avare

"Être rapiat" relève du registre argotique.

Et "Être pingre" du registre populaire.

"Être radin", "Être près de ses sous" et "Être une pince" relèvent du registre familier.

Tout comme l'idiotisme animalier "Avoir des oursins dans les poches".

"Être extrêmement économe" ou "Être un Picsou" relèvent du langage courant.

Les formules "Être un fesse-Mathieu", "Être un grippe-sou", "Être un pince-maille" et "Être un pleure-misère", pour charmants qu'ils soient, appartiennent malheureusement au registre désuet (ainsi qu'au registre familier).

De même que "Être un avaricieux", qui renvoie à la pièce de théâtre de Molière de 1668 "L'avare" et s'utilise aujourd'hui par plaisanterie.

Enfin "Être un ladre" et "Être un Harpagon" relèvent du registre soutenu.

Quant à nos amis Québecois, ils utilisent quant à eux la locution verbale "Être près de ses cennes" et le mot "Un séraphin".

Sources : wiktionary.org et larousse.fr

"La lexicomanie" ou "Je suis lexicomane mais je me soigne !".

Larousse du XXe siècle en volumes

La "lexicomanie" est un goût quasi maladif pour les problèmes de lexiques.

J'en ai personnellement été atteint très très jeune !

  • Tout d'abord en commençant par dévorer, des années durant, les 6 volumes du "Larousse du XXe siècle" de mon grand-père maternel, remisés dans la bibliothèque du grenier de notre maison de vacances de Peyrac (46).

Cet extraordinaire dictionnaire encyclopédique universel a été coordonné, de 1927 à 1933, par Paul Augé, le fils du grand lexicographe français Claude Augé, un instituteur de la Troisième république qui avait épousé la petite-nièce de l'épouse de Pierre Larousse. Puis rejoint en 1885 la Librairie Larousse comme aide comptable, avant de devenir l'un des dirigeants de ce fleuron de l'édition française.

L'ensemble des volumes imprimés en héliogravure et reliés plein cuir étaient agrémentés de très nombreuses illustrations en noir et blanc, gravures, tableaux, cartes et plans.

Et je dois clairement à leur lecture et à la contemplation de leurs reliures mes premiers émois de bibliophile et de lexicographe amateur en herbe.

  • Mais également, comme je l'explique dans le "Qui suis-je" figurant en tête de J'aime les mots, en collectionnant depuis plus de 50 ans les mots, locutions, expressions ou jeux de mots.

Au point de finir par consacrer pas moins de 37 lexiques spécialisés aux différents idotismes dont regorge notre langue ! ...

Sur un thème contigu, je vous recommande la lecture de mon article "La graphomanie" ou "Je suis graphomane mais je me soigne !".