"C'est tout bénef" ou "Être tout bénéf" et "C'est tout bénéfice" ou "Être tout bénéfice".

Ces différentes locutions adverbiales signifient, au sens figuré : c'est toujours ça de pris, il n'y a pas de petit profit.

On dit par exemple : "La meuf que j'ai dépanné en lui changeant sa roue m'a filé 20 balles : c'est tout bénéf !".

"Être tout bénéfice" relève du langage courant, tandis que "Être tout bénéf" appartient au registre familier.

"Le cul de bus".

Cette locution nominale masculine en forme d'idiotisme corporel relève du langage familier.

Et elle désigne dans le jargon de la publicité :

  • un emplacement publicitaire situé, comme son nom l'indique, à l'arrière d'un bus.

Une affiche "cul de bus"

  • ainsi que le format publicitaire d'affichage extérieur correspondant.

Le format standard d'une affiche cul de bus est normalement de 99 X 83 cm, mais certains bus pour touristes proposent des formats plus importants.

Le terme de cul de bus est cependant également utilisé pour désigner des formats plus importants qui, en utilisant la vitrauphanie, permettent de recouvrir intégralement l'arrière d'un bus ou parfois d'un autocar.

Une vitrauphanie "cul de bus" intégral

Les cul de bus sont en moyenne 4,7 x plus regardés que leur part d'espace équivalente dans l'environnement. Et même 6,5 x plus pour les automobilistes.

Source : www.definitions-marketing.com

On ne dit pas : "C'est pas gagné" !

Mais : "CE N'est pas gagné" !

Cette locution qui relève du registre populaire ("C'est") ou du registre familier ("Ce n'est") signifie, au sens figuré : ce n'est pas certain, pas acquis, pas sûr ; cela va être difficile, compliqué, complexe.

On dit par exemple : "Je vais dire à ma femme que j'ai eu une réunion qui s'est éternisée, dans une zone d'où je ne pouvais pas téléphoner, et que j'ai crevé sans roue de secours en pleine forêt. Mais c'est pas gagné...".

Sources : www.languefrancaise.net

"Pas trop vite le matin, doucement l'après-midi".

J'aime beaucoup cette locution adverbiale qui relève du registre familier.

Et qui s'utilise pour signifier, de façon ironique, au sens figuré : assez lentement, mollement, nonchalamment.

On dit par exemple : "C'est le genre de type qui ne se tue pas à la tâche : pas trop vite le matin, doucement l'après-midi".

"Comme on dit en bon français" ou "Comme on dit".

  • "Comme on dit en bon français" était une formule encore utilisée jusque assez récemment dans le langage courant afin d'essayer de justifier ironiquement l'emploi d'un anglicisme.

On disait par exemple : "Je pars en week-end, comme on dit en bon français".

Et déjà cette tournure avait le don de m'agacer.

  • Mais elle a depuis peu été remplacée par la formule elliptique "Comme on dit" qui m'exaspère véritablement. Et dont je crains vivement qu'elle ne devienne rapidement un tic de langage.

Ainsi par exemple du journaliste français Axel de Tarlé, le 12 janvier 2023, dans l'émission "C dans l'air", qu'il anime, sur la chaîne de télévision publique française France 5 : "Ça pourrait être un game changer comme on dit".

Non, on ne le dit pas, cher monsieur ! Du moins, on ne devrait pas.

Le journaliste français Axel de Tarlé

"Être à ça" de quelque chose.

Cette locution verbale relève du registre familier.

Employée essentiellement à l'imparfait, elle signifie : avoir failli ; être tout près de (langage courant) ; à un cheveu, à un doigt, à un poil (3 idiotismes corporels relevant du registre familier).

On dit par exemple : "C'est rageant, j'étais à ça de décrocher mon permis de conduire du premier coup".

Ou : "Désolé ma chérie, j'étais à ça de t'acheter un cadeau pour ton anniversaire, et puis je n'y ai plus pensé".

"J'étais à ça de"
L'actrice et scénariste française Zoé Bruneau dans la pastille de 2'30 "J'étais à ça", qu’elle a créée et dans laquelle elle tient le premier rôle, réalisée par Julie Gali et diffusée chaque jour dans l'émission "C dans l'air", sur France 5

"Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo ?" ou "Demander à quelqu'un si sa grand-mère fait du vélo".

Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo ?

J'ai toujours beaucoup aimé cette curieuse et drolatique locution verbale.

Relevant du registre populaire et aujourd'hui, hélas, du registre désuet, elle signifie, dans le langage courant : je ne t'ai rien demandé ! ; mêle-toi de tes affaires !

Et, dans le registre argotique : occupe-toi de tes fesses !

Elle est apparue au cours des années 1930, dans la foulée de la chanson populaire éponyme "Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo", interprétée par Dranem en 1925 et aujourd'hui totalement oubliée.

Mais entrée dans la mémoire collective à travers cette expression.

Paroles d'Yves Mirande et Albert Willemetz

"Il est des personnes
Qui vous questionnent,
Vous empoisonnent,
En vous disant : Où donc vous ai-je vu ?
Au lieu d'être discrètes,
Elles vous embêtent
Par leur enquête
Jusqu'à ce que vous ayez répondu
Pour les satisfaire,
Pour les faire taire,
Y a rien à faire
Ces gens-là sont plus collants que la glu
Je crois que pour éviter
Leur excès d’curiosité
L’ meilleur expédient,
C'est de leur dire en souriant :

Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo
Si ta p’tite sœur est grande
Si ton p’tit frère a un stylo
Si ta cousine Fernande,
Pour coudre des anneaux aux rideaux
Bien qu'on le lui défende,
Prend les aiguilles du phono ?
Est-ce que je te demande
Si, lorsque t'achètes des pruneaux
T'exiges de la marchande
Qu'elle te retire les noyaux
Si ton boucher joue du banjo
Si ton parrain aime les poireaux ?
Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo ?

La semaine dernière,
L’allure altière, la mine fière
Le percepteur m'a dit, d'un ton bourru :
Vos boutons de manchette,
Vot’ casse-noisettes, vos cigarettes
La façon dont vous êtes chaussé, vêtu
Votre paire de bretelles,
Votre eau de vaisselle, tout me révèle
Qu' vous avez plus
D'cent mille francs de revenus
Au lieu d’ paraître embêté
D’être suspecté, inquiété
Très timidement,
Je répondis en rougissant :

Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo
Si ta p’tite sœur est grande
Si ton p’tit frère a un stylo
Si ta cousine Fernande,
Pour coudre aux rideaux les anneaux
Bien qu'on le lui défende,
Prend les aiguilles du phono ?
Est-ce que je te demande
Si, lorsque t'achètes des pruneaux
T'exiges de la marchande
Qu'elle te retire les noyaux
Si ton pipelet joue du pipeau
Si ton fruitier joue du flutiau ?
Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo ?"

Sources : www.expressio.fr et dictionnaire.notretemps.com

"Une bisbille" et "Être en bisbille" avec quelqu'un.

"Une bisbille"est un substantif féminin qui nous vient de l'italien "bisbiglio" ("murmure").

Relevant du registre familier, il désigne en français : une petite querelle pour un motif futile entre personnes s'entendant bien de façon générale ; un léger différend ; une brouille, une chamaillerie, un désaccord, une fâcherie ; une dissension sur des futilités.

On dit par exemple : "Tu en veux encore à ta cousine pour cette bisbille qui date de six mois ?".

Ou : "Être en bisbille" avec quelqu'un, je veux bien, mais pas pendant six mois !".

Sources : wiktionary.fr, www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et Le Robert

Ne dites pas : "Ça veut dire quoi ?" ni "Qu'est-ce ça veut dire ?" !

Mais plutôt :

  • à tout le moins : "Qu'est-ce QUE cELa veut dire ?" (langage courant),
  • et idéalement : "Qu'est-ce QUE cELa SIGNIFIE ?" (registre soutenu),
  • voire : "Que cela signifie-t-il ?" (registre soutenu) !

"Ça veut dire quoi ?" relève du registre familier et "Qu'est-ce ça veut dire ?" du registre populaire

29 façons de dire "Tomber" en français.

Un bébé pleurant après être tomber par terre, en extérieur

"Prendre une gaufre", "Se casser la gueule", "Se gaufrer", "Se péter la gueule", "Se ramasser la gueule", "Se rétamer", "Se rétamer la gueule", "Se viander" et "Se vautrer" relèvent du registre argotique.

Tandis que "Ramasser un gadin", "Se boîter", "Se casser la binette", "Se casser la figure", "Se casser la margoulette", "Se gameller", "Se prendre un gadin", "Se prendre une boîte", "Se prendre une gamelle", "Se ramasser" et "Se ratatiner" appartiennent au registre familier.

"Chuter", "Faire une chute", "S'affaler", "S'effondrer", "S'étaler", "S'étaler de tout son long" et "Trébucher" relèvent du langage courant.

"Broncher" appartient au registre désuet.

Et "Choir" relève du registre soutenu.

"Une espèce" ou "Des espèces".

Ce substantif féminin change de signification en fonction du registre de langue dans lequel il est employé, ainsi que du nombre.

  • au singulier ("Une espèce"), il désigne en effet tout aussi bien, selon le contexte :
    • dans le langage courant :
      • un ensemble d'individus animaux (on parle également de "race") ou végétaux (on parle également de variété"), vivants ou fossiles, à la fois semblables par leurs formes adultes et embryonnaires et par leur génotype, vivant au contact les uns des autres, s'accouplant exclusivement les uns aux autres et demeurant indéfiniment féconds entre eux.

On dit par exemple : "Mon verger compte de nombreuses espèces d'arbres fruitiers".

Ou : "Tout bébé déjà, j'aimais les serpents, quelle que soit leur espèce".

      • la nature propre à plusieurs êtres vivants ou à plusieurs choses, qui permet de les faire entrer dans une classe, une catégorie distincte des autres.

On dit par exemple : "Il y a plusieurs espèces de voyous" ou "Il y a de nombreuses espèces de bombes ou de missiles".

      • dans le domaine juridique : un point précis en litige ; le cas particulier dont il s'agit ; une circonstance, une occurrence.

On dit ainsi : "En l'espèce, nous avons affaire à un pauvre homme, exploité, abusé et battu par sa femme depuis des années".

Et l'on parle de "cas d'espèce".

    • tandis que dans le registre familier, il renforce une injure adressée à quelqu'un.

On dit par exemple : "Tu ne peux pas faire attention, espèce d'incapable ! Le jardinier masse beaucoup mieux que toi !".

    • et dans le registre familier ainsi que dans le registre désuet : l'apparence sensible des choses. Et donc : un genre, une sorte, un type.

On dit par exemple : "Mon chéri, j'ai trouvé une espèce de vieille armoire métallique chez ma grand-mère que j'aimerai installer dans mon bureau. L'armoire, pas ma grand-mère !".

Ou : "J'aimerai acheter une espèce de petite camionnette ou de très grosse voiture, pour ma maison de campagne".

  • tandis qu'au pluriel ("Des espèces"), il désigne, selon le contexte, dans le langage courant :
    • la monnaie fiduciaire (billets) et la monnaie divisionnaire (pièces métalliques) ayant cours légal, que l'on appelle également "le numéraire" ou dans le registre familier "l'argent liquide", voire "le liquide".
    • un mélange de plusieurs plantes ou parties de plantes séchées et divisées en petits fragments pour être utilisé en tisanes.

Sources : Le Robert, www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et wiktionary.fr

"Un oiseau de nuit".

Un oiseau de nuit posé sur une branche (© Fotolia)

Cette locution nominale masculine en forme d'idiotisme animalier relève du registre familier.

Et elle désigne, par analogie, au sens figuré : une personne active la nuit, aimant vivre la nuit.

Appartenant à cette catégorie depuis plus de 40 ans, je me suis tellement reconnu dans l'article d'un blogue québecois, mis en ligne le 8 septembre 2015 et intitulé "8 choses à savoir sur ton ami qui est un oiseau de nuit", que je m'en suis très largement inspiré pour rédiger le présent article.

L'oiseau de nuit appartient à cette espèce d'individu qui ne s'endort jamais avant 4 ou 5 heures du matin (personnellement, c'est même plutôt 11 ou 12 heures. Et rien ne m'a jamais semblé davantage amusant que d'entendre une personne déclarer qu'elle s'était couché "à minuit passé"). Le soir en revanche, et même la nuit, il déborde d'énergie et fait souvent un million de choses en même temps.

Ce type de personne présente généralement plusieurs caractéristiques :

  • Il est plutôt quelqu'un de créatif : ses bonnes idées lui viennent habituellement en tête après minuit.

L'expression "La nuit porte conseil" n'a pas été inventée pour rien. L'oiseau de nuit déborde d'idées. Inutile de se demander où il va les chercher : il les trouve la nuit ! Lorsqu'il est tout seul chez lui, les idées fusent de partout dans sa tête.

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