Il s'agit d'un rôle ne correspondant ni au physique ni au tempérament et aux dispositions naturelles d'un acteur.
Deux de mes contre-emplois préférés, parmi les plus célèbres de l'histoire du cinéma :
en 1968, dans "Il était une fois dans l'Ouest", l'admirable western italo-états-unien du réalisateur italien Sergio Leone, considéré comme l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma, l'acteur états-unien Henry Fonda, incarnation du héros idéal, loyal et bon, joue pour la première fois de sa carrière un "méchant", en incarnant Frank, un tueur sans scrupules.
et en 1978, dans le film britannico-états-unien "Ces garçons qui venaient du Brésil", de Franklin J. Schaffner, l'acteur états-unien Gregory Peck, garant des valeurs et de la morale dans ses films, connu pour être l'incarnation du gentilhomme, à la ville comme à l'écran, incarne l'abominable docteur Josef Mengele, ancien médecin nazi du camp d'extermination d'Auschwitz, connu pour les expériences pseudo-médicales qu'il effectua sur les prisonniers pendant la Seconde Guerre mondiale.
Par extension, la formule "À contre-emploi" qualifie également parfois un usage - ou un rôle - inattendu au vu de l’objet que l’on utilise ; ou de la personne à qui on le fait jouer.
Sources : Le Robert, www.larousse.fr et wiktionary.org
Et pas, tout simplement : "Écran divisé", "Écran fractionné" ou "ÉCran séparé" !
Il s'agit en effet d'un effet audiovisuel consistant - au cinéma, à la télévision ou dans un jeu vidéo - à diviser l'écran en plusieurs parties, chacune d'entre elles présentant des images différentes : soit plusieurs scènes différentes, soit plusieurs perspectives différentes d'une même scène.
C'est notamment le cas dans le splendide film états-unien de 1968, de Norman Jewison, "L'affaire Thomas Crown", qui réunit au sommet de leur beauté Steve McQueen et Faye Dunaway. Dans ce film légendaire, les nombreux écrans partagés nous permettent de suivre par le menu, le braquage minutieusement conçu par le millionnaire Thomas Crown. Celui-ci, réalisé par cinq complices qui ne se connaissent pas et qui ne se rencontreront qu'une fois, laissera la police perplexe. Mais pas la redoutable enquêtrice de la compagnie d'assurance, la ravissante et sagace Vicky Anderson (Faye Dunaway) !
Le tout sur la merveilleuse musique de Michel Legrand, à qui la chanson "The windmills of your mind" ("Les moulins de mon coeur"), rapporta l'oscar de la meilleure chanson originale.
Mais, ainsi que l'explique par le menu un excellent article du Cinéclub de Caen (14) (*), si l'année 1968 constitua une sorte d'âge d'or de l'écran divisé, le procédé avait été inventé dès le début du cinéma avec le jeu du cache et du contre-cache, conçu et mis au point par Méliès avant 1900. Il s'agissait néanmoins d'un trucage qui ne devait pas être perçu par le spectateur, à l'inverse de l'écran séparé proprement dit, qui s'exhibe en tant que tel.
L'écran partagé est ainsi utilisé avec parcimonie dans le cinéma muet et avant l'apparition de l'écran large.
Comme par exemple dans le superbe film états-unien de 1931 "Dr Jeckyll et M. Hyde" de Rouben Mamoulian.
L'écran partagé ne naît véritablement qu'après l'exposition universelle de Montréal en 1967 ; Richard Fleischer (dans "L'étrangleur de Boston" en 1968) et Norman Jewison en ayant fait la plus brillante utilisation, et Brian De Palma une forme intimement liée aux mystères de son cinéma).
Comme l'a déclaré la jeune modèle française Laetitia Casta, à propos de son premier rôle au cinéma, dans le film "Astérix et la surprise de César", réalisé en 1999 par Claude Zidi, dans un entretien consacré figurant parmi les suppléments du DVD.
Mais : "IL faut y croire ; IL faut quE les gens y CROIENT" !
Et : "On aimerait bien que vous jouIez ce rôle" ! Voire, idéalement : "NOUS SOUHAITERIONS que vous INTERPRÉTIEZ ce rôle" !
Pour l'énormité de sa faute de conjugaison qui relève du solécisme, je ne peux - en dépit de son jeune âge et de son inexpérience - lui épargner l'attribution de mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
Également connue sous le nom de Renée Dorléac, il s'agit de la maman de l'actrice française Catherine Deneuve, par ailleurs doyenne des acteurs et actrices du monde.
J'aime beaucoup ce très joli substantif féminin du registre populaire désignant : la malchance, la guigne, la poisse.
On dit par exemple : "Tu nous portes la scoumoune avec toutes tes appréhensions à la noix !".
Le mot "Scoumoune" nous vient de l'italien "Scomunicare" ("Excommunier") et il se prononce de ce fait "ch-kou-moun".
Il se serait propagé en France métropolitaine par le biais des pieds-noirs d’Algérie.
Et il a très vraisemblablement été popularisé par le film du même nom, réalisé en 1972 par José Giovanni, avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle-titre.
Le scénario était tiré de son roman "L'excommunié", paru en 1958 et rebaptisé "La scoumoune" après 1972.
Ci-dessous un court extrait du roman, expliquant l'origine du surnom du héros :
"Il tirait plus vite et plus juste que les autres et, quand son regard d'encre se posait sur l'adversaire, celui-ci sentait la mort sur lui. C'est pour cela qu'on l'appelait la Scoumoune-l'Excommunié... un nom de malheur. Pourtant, ses amis l'avaient vu s'attendrir : une fois sur une femme et sur l'orgue de Barbarie toujours".
Sources : wiktionary.org, wikipedia.org, www.gallimard.fr et www.larousse.fr
Cette locution nominale masculine, qui appartient au jargon cinématographique, désigne : un cadrage d'un personnage en pied, mais sans les pieds, jusqu'aux mollets.
Le "plan italien" est sensiblement plus rare que le "plan américain", qui permet de cadrer un personnage jusqu'à mi-cuisses.
Cette locution nominale féminine désigne, dans le jargon cinématographique, une technique permettant de tourner en plein jour des scènes d'extérieur censées se dérouler la nuit.
On obtient des ambiances noctunes en journée en recourant à une importante sous-exposition et en utilisant un filtre bleu foncé.
En noir et blanc, l'effet de nuit se marque principalement par un ciel noir et un éclairage contrasté où ressortent les sources de lumière. La plus grande partie de l'image est sous-exposée, obscure.Quand les prises de vues sont en couleurs, il y a une forte dominante bleue.
Comme "Plan américain", l'expression "Nuit américaine" est exclusivement française. Et elle est le symbole du caractère précurseur du cinéma états-unien, premier utilisateur du procédé.
En 1973, le film français "La nuit américaine", de François Truffaut, a, quelque temps, popularisé l'expression. Mais celle-ci me semble depuis lors, être à nouveau devenue quelque peu mystérieuse pour une bonne partie du grand public.La technique de la "Nuit américaine" été outrageusement utilisée des décennies durant, sans que cela semble avoir dérangé le grand public.
Souvenir personnel
Je me souviens pourtant, enfant, m'être souvent amusé de l'abondance des ombres, dans les scènes de nuit tournées en "nuit américaine", souvent présentes dans les westerns, un genre dont je raffolais, comme la plupart des petits garçons de mon âge, dans les années 1960.
Les plus grands réalisateurs y avaient recours, tel l'immense John Ford, dans son superbe film de 1956, "La prisonnière du désert", avec le grand John Wayne.
Il s'agit des noms d'artiste successifs de l'actrice et danseuse états-unienne Tula Ellice Finklea, épouse Charisse, née le 8 mars 1922 et morte le 17 juin 2008.
Après des cours de ballet dans sa jeune enfance, elle intègre, en 1934, dès l'âge de 12 ans, la formation des Ballets russes de Monte-Carlo, avec lesquels elle se produit sous les pseudonymes de "Celia Siderova" et "Maria Istromena".
À 17 ans, elle épouse, en 1939, à Paris, le chorégraphe Nico Charisse. Le prénom de Cyd qu'elle adoptera plus tard est inspiré du surnom que lui donnait son jeune frère quand il était petit, " Sid" (dérivé de "Sis", l'apocope de "Sister" : "soeur " en anglais).
Après la dissolution de la troupe au début de la Seconde Guerre mondiale, elle regagne Hollywood, où elle décroche quelques petits rôles dansés non crédités, avant d'être remarquée pour son pas de deux avec le danseur Fred Astaire, dans "Ziegfeld Follies" en 1946. Une prestation qui lui procure un contrat de sept ans avec la MGM.
Réputée avoir "Les plus belles jambes du monde", Cyd Charisse est surnommée "Les jambes" ("Tthe legs"), tout comme Lauren Bacall était surnommée "Le regard" ("The look").
Des jambes qu'elle fait assurer pour 5 millions de dollars dès 1952.
En 1952, le danseur Gene Kelly la choisit comme partenaire pour le numéro sans paroles du film "Chantons sous la pluie" ("Broadway Melody").
Bien qu'elle ne soit pas chanteuse (elle sera doublée dans tous ses films), ses qualités plastiques et artistiques lui permettent de décrocher son premier rôle principal parlant, en 1953, dans "Tous en scène" de Vincente Minnelli, dans lequel elle retrouve Fred Astaire.
S'ensuivent au cours des années 1950 plusieurs films musicaux à succès qui la hissent au rang de vedette, dont "La belle de Moscou" de Rouben Mamoulian, en 1957, une nouvelle version du "Ninotchka" d'Ernst Lubitsch (1939), l'avant-dernier film de Greta Garbo.
Le déclin du genre dans les années 1960 est également le sien, mais elle a attaché son nom aux grandes heures de la comédie musicale.
Vie privée
Divorcée de Nico Charisse en 1947, elle se remarie, en 1948, avec le chanteur et acteur états-unien Tony Martin.
Cette locution nominale relève du registre militaire et signifie selon le contexte :
au sens propre : prêt à attaquer, à charger l'ennemi.
La forme interjective "Baïonnette au canon !", utilisée par les officiers du XIXe siècle et de la Première Guerre mondiale constituait ainsi un véritable préalable à l'assaut.
Et un siècle plus tard, de nos jours, le fantassin à la charge, baïonnette au canon, constitue toujours pour l'imaginaire collectif une image évoquant autant le courage chevaleresque du combattant que l'horreur de la guerre.
L'interjection "Baïonnette au canon !" a servi de titre français au film états-unien "Fixed bayonets", réalisé en 1951 par Samuel Fuller et évoquant la guerre de Corée.
et au sens figuré : prêt à agir, à passer à l'action.
On dit par exemple : "Tu l'aurais vu : baïonnette au canon, prêt à débouler dans le bureau et à tout casser".
Il s'agit du surnom donné par les marines états-uniens à l'ouvre-boîte militaire P38, en référence à sa robustesse et à sa fiabilité ; qualités alors unanimement attribuées à l'acteur états-unien John Wayne, devenu durant les années 1940 et 1950 l'archétype du militaire viril et courageux.
Inventé en 1942 à l'occasion de l'entrée en guerre des États-Unis d'Amérique, il a fait partie des rations des soldats de l'armée des États-Unis jusque dans les années 1980.
Près de 80 ans plus tard, sa dimension réduite (38 mm de long), son faible poids (4,5 g), sa conception simplissime et sa robustesse légendaire font encore du P38 "John Wayne" un élément indispensable de la panoplie du soldat ou du randonneur.
Sur un sujet contigu, je vous recommande deux de mes autres articles, dont la lecture vous permettra de découvrir ce que signifie :