"Laisser des plumes" ou "Perdre des plumes".

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotisme animalier relèvent du registre familier.

Et elles signifient, au sens figuré : ne pas sortir indemne de quelque chose, subir des pertes ou des dégâts ; prendre des coups ; être perdant.

À l'image d'un oiseau ayant dû se débattre.

On dit par exemple : "J'ai réussi à conserver le contrôle de ma société mais j'ai laissé des plumes dans cette aventure".

Ou : "Ton projet est risqué : prend garde à ne pas y perdre des plumes".

Sources : wiktionary.org, www.languefrancaise.net et www.linternaute.fr

"Un nom à rallonge".

Cette locution nominale masculine relève du registre familier.

Et elle désigne, de façon péjorative : un patronyme particulièrement long composé de plusieurs éléments, tel qu'un nom de famille composé ou un patronyme nobiliaire à particule.

Comme par exemple le généralissime mexicain "Antonio Lopez de Santa Anna y Perez de Lebron" ou le chanteur "Philippe Durand de La Villejegu du Fresnay", plus connu sous le nom de "Philippe Lavil".

Source : www.dictionnaire-academie.fr

"C'est étudié pour !".

Disque 45t de l'humoriste français Fernand Raynaud, sorti en 1955

Les plus âgés d'entre nous continuent parfois d'utiliser - de façon naturellement totalement ironique - cette formule en forme d'interjection.

Par exemple lorsqu'il s'agit de répondre à une question technique concernant une machine, un appareil ou une technologie dont on ignore tout ou presque du fonctionnement :

- "Mais comment ça fonctionne exactement cet appareil qui t'indique systématiquement l'itinéraire à suivre ?",

- "C'est étudié pour !".

Ou :

- "Je me demande bien comment ils font pour faire revenir leurs fusées et les réutiliser",

- "C'est étudié pour !"

Comme pour beaucoup d'autres, c'est au génial - et bien injustement oublié - humoriste français Fernand Raynaud que nous devons cette expression, puisqu'il s'agit, à l'origine, du titre de l'une de ses saynètes datant de 1955.

"Se remettre la tête à l'endroit".

Cette locution verbale en forme d' idiotisme corporel appartient au registre familier.

Et elle signifie, au sens figuré : retrouver ses esprits, reprendre confiance en soi, après un temps de surprise où l'on n'a pas été capable de réagir convenablement à une situation donnée.

On dit par exemple : "Les français sont enfin parvenus à se remettre la tête à l'endroit, après un début de rencontre catastrophique".

"Un client", "Un gros client", "Un sacré client" ou "Un sérieux client".

  • Le substantif masculin "Client" désigne, dans le langage courant, au sens propre : une personne qui achète contre paiement, des fournitures commerciales ou des services,
  • tandis que les locutions nominales  "Un gros client", "Un sacré client" et"Un sérieux client" désignent, dans le registre familier et au sens figuré, dans le domaine sportif : un adversaire expérimenté et redoutable, dont on connait le parcours et le palmarès, et dont on prévoit qu'il va réaliser une performance excellente  voire exceptionnelle.

On dit par exemple : "Le prochain tireur est un gros client : vice-champion d'Europe et médaillé de bronze aux précédents Jeux olympiques".

Ou : "Cet athlète est un sérieux client : détenteur du record d'Europe, vice-champion du monde et vice-champion olympique en titre".

Elles ne doivent surtout pas être confondues avec la locution nominale "Un bon client", à laquelle j'ai déjà consacré un article.

"La tête dans le guidon" ou "Le nez dans le guidon".

Ces deux locutions adverbiales en forme d'idiotismes corporels et d'idiotismes sportifs nous viennent naturellement du monde du cyclisme, puisqu'elles évoquent toutes deux l’image du cycliste en plein effort, courbé sur son vélo, qui n'a guère le loisir de penser à autre chose.

"Avoir le nez dans le guidon"

Et elles signifient, dans le registre familier et au sens figuré : très occupé, concentré sur un objectif ou une tâche, débordé par ses occupations, incapable de prendre du recul par rapport à la situation où l'on se trouve.

"Avoir le nez dans le guidon"

On dit par exemple : "Je ne t'ai pas appelé depuis un mois car j'avais la tête dans le guidon".

Ou : "Ce n'est peut-être pas le moment de t'inviter si tu as le nez dans le guidon actuellement ?".

Source : wiktionary.org

"Emberlificoter" ou "S'emberlificoter".

J'aime beaucoup ce joli verbe du registre familier qui signifie :

  • "Emberlificoter" :
    • au sens propre : gêner dans ses mouvements.

On dit par exemple : "Ma fille avait un costume tellement tellement compliqué qu'il l'emberlificotait et l'empêchait de danser correctement".

    • et au sens figuré :
      • embarrasser quelqu'un, l'entortiller (registre familier).

On dit par exemple : "Ma voisine m'a emberlificoté avec ses histoires familiales".

      • ou : amener quelqu'un à ses propres vues, en le séduisant par des paroles ou des promesses ; le circonvenir (registre soutenu), l'embobiner (registre familier).

On dit par exemple : "Mon associé a réussi a emberlificoter notre principal créancier, mais il va vraiment falloir que nous trouvions de l'argent rapidement".

  • "S'emberlificoter" :
    • au sens propre : s'emmêler, s'empêtrer, s'entraver.

On dit par exemple : "Mon chien s'est emberlificoté dans les ficelles du colis que je venais de déballer".

    • ou au sens figuré : s'embrouiller.

On dit par exemple : "Mon grand-père s'emberlicote parfois dans ses souvenirs".

Source : www.cnrtl.fr

 

"Un chien-chien à sa mémère".

Un chien-chien à sa mémère

Cette locution nominale en forme de gémination relève du registre familier.

Et elle désigne, de façon péjorative : un chien de petite taille, appartenant à une dame d'un certain âge, lui accordant une attention exagérée, s'en occupant de façon excessive, comme s'il s'agissait d'un jeune enfant, voire davantage encore.

Par exemple en lui mettant des habits et en le faisant toiletter outrancièrement, avec des noeuds dans les poils ou ce genre de choses.

Un chien-chien à sa mémère
Un chien-chien à sa mémère

"Écraser" et "S'écraser".

  • Le verbe "Écraser" change de signification en fonction du registre de langue dans lequel il est utilisé.

Et il peut ainsi signifier :

    • dans le langage courant :
      • aplatir, déformer (voire broyer) quelque chose en exerçant une forte compression, ou sous l'effet d'un choc violent.

On dit par exemple : "Mon voisin a écrasé ma brouette avec son tracteur".

      • renverser et blesser ou tuer une personne ou un animal par un véhicule automobile.

On dit par exemple : "Un piéton a été écrasé par un camion à la sortie du village".

    • dans le registre familier :
      • appuyer fortement sur quelque chose,

On dit par exemple : "Écraser l'accélérateur".

      • ou : détruire un fichier informatique et effacer les données existantes, en copiant un autre fichier à la place qu'il occupait, ou en inscrivant de nouvelles données sur des anciennes,

On dit par exemple : "J'ai écrasé par erreur ma liste de recettes".

    • et dans le registre argotique : dormir profondément.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Dormir" en français.

  • quant au verbe "S'écraser", il signifie de la même façon :
    • dans le langage courant : venir heurter violemment la surface d’un objet plus rigide et plus large, au point de se déformer, voire de se détruire,

On dit par exemple : "L'avion s'est écrasé au sol".

Ou : "Le véhicule s'est écrasé contre un mur".

    • et dans le registre argotique : renoncer à une prétention ou revendication.

On dit par exemple : "J'ai préféré m'écraser quand j'ai vu que le type qui avait fait trébucher ma copine mesurait près de deux mètres".

Sources : www.cnrtl.fr et Le Robert

"Un indic".

Ce substantif masculin en forme d'apocope relève du registre familier.

Et il désigne, dans le jargon de la police et des truands : un indicateur de police ou un informateur.

Celui-ci était également appelé "un doulos" jusque dans les années 1960.

Il s'agit d'un auxiliaire qui fournit des informations, soit de manière gracieuse, soit en l'échange d'une certaine impunité (poursuite de son propre trafic, élimination d'un concurrent…), d'un gain financier, d'un assouplissement de son régime carcéral (meilleur cantinement, rapprochement géographique avec sa famille) ou d'un service (obtention de titres de séjour).

Source : wikipedia.org

"Un crincrin", "Un crin crin" ou "Un crin-crin".

Ce substantif masculin en forme de gémination appartient au registre familier.

Et il désigne, selon le contexte :

  • un mauvais violon, un violon de mauvaise qualité,

Un crincrin ou "mauvais violon"

On dit par exemple : "J'espère que l'oncle Jean oubliera son crincrin pour ce réveillon".

  • par métonymie : un mauvais joueur de violon, un mauvais violoniste,

On dit par exemple : "Je n'apprécie pas vraiment le violon de manière générale, mais là, vraiment : quel crincrin, ce type !".

  • et par extension : un son désagréable, produit par un mauvais violon ou un mauvais violoniste.

On dit par exemple : "Je n'en peux plus d'entendre ce crincrin à longueur de journée".

Source : www.cnrtl.fr

"Un roquet".

Un roquet : un petit chien hargneux aboyant pour un rien

Ce substantif masculin désigne :

  • un petit chien issu du croisement d'un petit danois et d'un doguin,

De petite taille, le roquet a le museau court, le nez retroussé, le front haut, les yeux saillans, les oreilles courtes et pendantes en partie, les jambes grêles, la queue retroussée et inclinée en avant, et le poil court comme les petits danois auxquels ils ressemblent également par les formes et les couleurs,

  • par extension : un petit chien hargneux aboyant souvent et de manière intempestive ; qui ne cesse de rauquer,
  • et par analogie, dans le registre familier : une personne médiocre, tenant des propos hargneux, mais peu redoutable.

Laurent Fabius, Premier ministre de François Mitterrand, et Jacques Chirac, maire de Paris (75) et chef de l'opposition, lors du débat télévisé organisé le 27 octobre 1985, sur TF1, à l'occasion des éléctions législatives de mars 1986

On se souvient de l'altercation opposant, le 27 octobre 1985, sur TF1, Jacques Chirac, maire de Paris (75) à Laurent Fabius, Premier ministre de François Mitterrand, lors d'un débat télévisé organisé à l'occasion des éléctions législatives de mars 1986 :

- "Cessez d'intervenir incessamment, un peu comme le roquet",

- "Je vous en prie, vous parlez au Premier ministre de la France".

Sources : www.cnrtl.fr et wiktionary.org