"Un bouc émissaire" ou "Servir de bouc émissaire".

"Un bouc émissaire" est une locution nominale masculine en forme d'idiotisme animalier et d'idiotisme religieux.

Elle trouve son origine dans la Bible, Dieu prescrivant, dans le Lévitique, d’envoyer dans le désert, vers Azazel, un bouc expiatoire, chargé de toutes les fautes d’Israël.

Et elle désigne :

  • au sens propre, dans le langage courant : un bouc que l’on chassait dans le désert, après l’avoir chargé des malédictions que l’on voulait détourner du peuple.
  • et au sens figuré, dans le registre familier : une personne sur laquelle on fait retomber les torts des autres, victime expiatoire.

On dit par exemple : "Dans cette affaire, le député mis en cause sert, à l'évidence, de bouc émissaire à la majorité présidentielle".

Ou : "Je veux bien assumer mes responsabilités, mais pas servir de bouc émissaire à la société".

Source : wiktionary.org

"En terrain conquis".

Cette locution adverbiale en forme d'idiotisme militaire appartient au registre familier.

Et elle signifie, au sens figuré : comme si l'on était chez sois, sans aucun ménagement, sans tenir compte des autres.

On dit par exemple : "Surtout, lorsque vous serez chez vos correspondants, n'agissez pas comme en terrain conquis".

Ou : "Certains touristes se comportent comme en terrain conquis".

Sources : wiktionary.org et www.larousse.fr

"C'est l'hôpital qui se fout de la charité", "C'est l'hôpital qui se moque de la charité", "Être l'hôpital qui se fout de la charité" ou "Être l'hôpital qui se moque de la charité" !

Une entrée d'hôpital

Cette expression en forme d'idiotisme médical relève du registre familier lorsque l'on utilise le verbe "moquer" et du registre vulgaire lorsque l'on utilise le verbe "foutre".

On l'utilise couramment, au sens figuré, pour signifier qu'une personne ou une entité se permet de reprocher à autrui une chose qui la caractérise elle-même.

On dit par exemple : "L'opposition reproche au gouvernement d'agir sans informer la population : c'est vraiment l'hôpital qui se moque de la charité !".

Ou : "Tu oses m'accuser d'égoïsme, toi : c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité !".

Cette expression constitue une variante de l’expression lyonnaise "C’est la Charité qui se moque de l’Hôpital", attestée à partir de 1865 et tombée en désuétude. L’hospice de la Charité (détruit en 1933) et l’Hôtel-Dieu - couramment appelé "l’Hôpital" - étaient en effet deux grands hôpitaux lyonnais, proches de la place Bellecour, qu’opposait une rivalité de prestige.

L'hôtel-Dieu de Lyon (69)
L'hôtel-Dieu de Lyon (69)
Hôpital de la Charité, à Lyon (69)
L'hôpital de la Charité, à Lyon (69)

Source : wiktionary.org

12 façons de dire "Un employé au bas de la hiérarchie".

"Un larbin" relève du registre populaire.

Et "Un acolyte", "Un lampiste", "Un sbire" ou "Un valet" du registre familier.

De même que "Un homme de main", dans un domaine un peu spécifique, il est vrai.

Tandis que "Un comparse", "Un complice", "Un préposé", "Un subalterne" et "Un subordonné" appartiennent au langage courant.

À l'instar de "Un garde du corps", également dans un domaine spécifique.

Source : www.expressio.fr

"Porter le chapeau" ou "Faire porter le chapeau".

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotisme textiles et vestimentaires appartiennent au registre familier.

Remontant - sous cette forme - au début du XXe siècle, elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Porter le chapeau" : endosser la responsabilité d’une action ou être tenu pour responsable à la place d'un autre ; assumer des faits souvent indépendants de sa volonté.

On dit par exemple : "On sait bien que dans cette affaire, le ministre mis en cause porte le chapeau".

Ou : "Pas question pour moi de porter le chapeau !".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à l’expression "Porter la culotte".

  • et  "Faire porter le chapeau" : rejeter sa responsabilité sur quelqu'un d'autre, faire endosser à quelqu'un la responsabilité d’une action ou l'en tenir pour responsable ; lui faire assumer des faits souvent indépendants de sa volonté, nuisant ainsi clairement à sa réputation.

On dit par exemple : "IL est classique que le président de la République fasse porter le chapeau à ses collaborateurs ou ministres".

Ou : "Je n'accepterai pas que la direction me fasse porter le chapeau dans ce dossier".

Sources : wiktionary.org et www.projet-voltaire.fr

"Être carbonisé" ou - par apocope - "Être carbo".

Cette locution verbale polysémique signifie, selon le contexte :

  • au sens propre :
    • transformé en charbon, pour une matière organique,

On dit par exemple : "Tout cet énorme tas de bois va être carbonnisé par le charbonnier, afin de fabriquer du charbon de bois".

Fabrication de charbon de bois par un charbonnier
Fabrication de charbon de bois par un charbonnier
    • détruit après un incendie.

On dit par exemple : "Après avoir été la proie des flammes deuxx heures durant, l'entrepôt était complètement carbonisé".

Un entrepôt carbonisé
Un entrepôt carbonisé
    • rôti à l'excès, pour un plat.

On dit par exemple : "J'ai oubli mon gigot au four dimanche midi : il était carbonisé".

Des poivrons farcis carbonisés
Des poivrons farcis carbonisés
    • ou : brûlé superficiellement, afin de l'empêcher de pourrir, pour un pieu destiné à être enfoncé en terre,
Carbonisation de pointes de pieux
Carbonisation de pointes de pieux
Des pieux aux pointes carbonisées
Des pieux aux pointes carbonisées
  • et au sens figuré, dans le registre familier :
    • être démasqué, percé à jour, découvert, repéré.

On dit également : "Être cramé" ou "Être grillé".

    • ou dans le domaine sportif : être épuisé, à bout de forces.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Être épuisé".

Un athlète carbonisé, à Doha (Qatar), lors des 17e championnats du monde d'athlétisme, à l'automne 2019 (© Mustafa Abumunes)
Un athlète carbonisé, à Doha (Qatar), lors des 17e championnats du monde d'athlétisme, à l'automne 2019 (© Mustafa Abumunes)

Sources : www.cnrtl.fr et www.languefrancaise.net

 

"Aller son petit bonhomme de chemin", "Faire son petit bonhomme de chemin", "Poursuivre son petit bonhomme de chemin" ou "Suivre son petit bonhomme de chemin".

J'aime beaucoup ces différentes locutions verbales, qui remontent au début du XIXe siècle et appartiennent au registre familier.

Elles signifient : avancer doucement, progresser lentement mais sûrement, régulièrement, constamment, sans éclat, avec calme et résolution, à son rythme, selon son plan, en toute tranquillité ; poursuivre sa vie sans dévier de sa route, sans se détourner de son projet.

On dit par exemple : "Curieux de tout et passionné, je suis un amoureux des mots. J'ai mis en ligne mon blogue J'aime les mots le 1er juillet 2019 et, depuis, je vais mon petit bonhomme de chemin. Il n'y a qu'à voir les statistiques et les petites joies que me procure au quotidien la progression mensuelle de sa fréquentation ou la régulière extension géographique de mon lectorat".

Sources : wiktionary.org, www.languefrancaise.net, www.dictionnaire.sensagent.leparisien.fr, www.larousse.fr et www.linternaute.fr

"Résultat des courses".

Cette locution nominale du registre familier qui ne manque pas de surprendre nos amis étrangers signifie : au bout du compte, bilan, conclusion, conséquence ou finalement.

Elle s'utilise en effet - telle que - pour annoncer le résultat ou la conséquence - souvent fâcheux, déplaisant, désagréable ou négatif - de ce qui a été préalablement énoncé.

On dit par exemple :

  • "Je suis allé au restaurant plutôt que de me faire à manger. Résultat des courses : une intoxication alimentaire !".
  • "J'ai expliqué la situation à ma mère. Résultat des courses : elle m'en veut".
  • "J'ai pris le temps d'apprendre à mon frère comment bien jouer aux échecs. Résultat des courses : il me bat tout le temps !".

Sources : www.online-french-classes.com, www.larousse.fr et wwww;languegfrancaise.net

"Faire de la dentelle" et "Ne pas faire de la dentelle".

Faire de la dentelle artisanale avec un "Dentellier"

Ces deux locutions verbales font référence à la "Dentelle", un ouvrage de passementerie originaire de la région de Venise (Vénétie) (Italie), où elle serait apparue au XVIe siècle.

Tissée à la main, la dentelle nécessite un travail de longue haleine basé sur la patience, la persévérance et la méticulosité, ce qui en fait le symbole de la délicatesse et de la précision.

En vertu de quoi, ces deux expressions signifient respectivement, au sens figuré :

Faire de la dentelle artisanale avec un "Dentellier"
Faire de la dentelle artisanale avec un "Dentellier"
  • "Faire dans la dentelle" (langage courant) : être méticuleux, délicat, précis ; entrer dans les détails.

On dit par exemple : "Ta maison de poupée est incroyable ; tu as vraiment fait dans la dentelle".

Ou : "Toutes les hypothèses possibles - ou presque - ont été envisagées par les auteurs de ce texte, qui ont vraiment fait dans la dentelle".

Une dentellière au travail

  • et "Ne pas faire de la dentelle"  (registre familier) : travailler ou agir de façon brutale, sans faire attention, sans aucun raffinement ni aucune délicatesse.

On dit par exemple : "Ton oncle a voulu m'aider pour l'entretien du jardin, mais il ne fait pas dans la dentelle".

Ou : "Robert est un collaborateur efficace, mais on ne peut pas dire qu'il fasse dans la dentelle".

Sources : wiktionary.org et www.expressions-francaises.fr

12 façons de dire "Le ventre" en français.

"Le bide" et "Le bidon" appartiennent au registre argotique.

Et "La bedaine", "Le bedon", "Le bidou", "La brioche", "La panse" ou "La ventrouille" au registre familier.

Ainsi que "La bedondaine", que nous devons au génial Rabelais, ou "La gidouille", à Alfred Jarry.

Enfin, "L'abdomen" (du latin "Abdomen" signifiant "Ventre", "Bas-ventre") et "L'embonpoint" relèvent du langage courant.

Sources : www.cnrtl.fr et crisco2.unicaen.fr

"Sur les chapeaux de roues".

Cette locution adverbiale appartient au registre familier.

Elle fait référence aux "enjoliveurs de roue", ces pièces métalliques sans rôle fonctionnel, qui ornent les moyeux des roues de voiture automobile. Et sont par conséquent surnommés, dans le registre familier "chapeaux de roues".

Une roue d'automobile et son "enjoliveur" ou "chapeau de roue"Une roue d'automobile et son "enjoliveur" ou "chapeau de roue"Une roue d'automobile et son "enjoliveur" ou "chapeau de roue"

Et elle signifie :

  • au sens propre : rapidement, très vite, et le plus souvent trop vite, en parlant d’un véhicule automobile qui démarre.

On dit par exemple : "Mon frère avait tellement peur d'être en retard qu'il a démarré sur les chapeaux de roue".

  • et au sens figuré : rapidement, très vite.

On dit par exemple : "Les ventes de la société ont démarré sur les chapeaux de roue cette saison : pourvu que cela dure !".

Source : wiktionary.org

Il ne faut pas confondre "Déboisage" et "Déboisement" !

Bien que possédant des significations fort différentes, ces deux substantifs masculins paronymiques sont malheureusement souvent confondus :

  • Le "Déboisage" désigne en effet : l'action de dégarnir une galerie de mines, un puits de mine ou une construction de son soutènement en bois ; de défaire un boisage, un coffrage, d'enlever les poteaux et les planches.
  • tandis que le "Déboisement" désigne :
    • au sens propre :
      • l'action de déboiser, c'est à dire : dégarnir un terrain des bois qui le couvraient,

On dit par exemple : "Cette vallée est en plein déboisement".

An Arborist Cutting Down a Maple Tree Piece by Piece
      • ou : le résultat de cette action.

On dit par exemple : "Le déboisement de cette région est une catastrophe".

"Le déboisement" ou "Un terrain déboisé"

On dit par exemple : "Un début de déboisement est visible sur le crâne de mon frère".

Un déboisement du front

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Être chauve".

Sources : www.universalis.fr, www.larousse.fr, wiktionary.org et www.cnrtl.fr