On ignore généralement l'origine littéraire de cette locution verbale en forme d'idiotisme animalier.
Appartenant au registre familier, elle signifie, au sens figuré : revenons au sujet dont nous parlions, à ce dont il était question.
Et elle s'utilise lorsque l'on désire reprendre le fil d’un discours interrompu après une digression.
On dit par exemple : "Oui, oui. J'ai bien compris que tu avais très faim et étais impatient de sortir dîner. Mais revenons à nos moutons si tu le veux bien : je te faisais part de mon étonnement concernant les rayures et les bosses décorant la voiture neuve que ta mère et moi t'avons offert il y a 48 heures...".
Cette expression provient en effet de la pièce de théâtre française "La Farce de Maître Pathelin", publiée pour la première fois en 1485, et dont l’auteur reste inconnu, même si on l'attribue parfois à Guillaume Alexis.
Le héros éponyme, un avocat douteux du nom de Pathelin, a escroqué le drapier Guillaume Joceaulme, afin de lui acheter à bas prix une étoffe. Au moment de payer, Pathelin feint d’être mourant et de délirer. Le marchand se demande alors si lui-même ne délire pas et si la transaction a réellement eu lieu. Le même drapier est ensuite à nouveau trompé, cette fois par le berger Thibault, qui lui vole tous ses moutons. Décidant de porter ces deux affaires devant le juge, il finit par mélanger les deux histoires et confondre les draps et les moutons. En sorte que le juge, agacé, lui demande fermement de "Revenir à ses moutons".
La citation d'origine est la suivante :
"De par le diable, vous bavez !
Eh ! Ne savez-vous revenir,
Au sujet, sans entretenir,
La cour de telles baveries ?
Sus, revenons à ces moutons !
Qu’en fut-il ?".
Sources : wikitionary.org, www.expressio.fr et www.linternaute.fr