"En bas âge".

Des enfants en bas âge, dans une crêche

Cette étrange locution adverbiale, qui se prononce an-ba-za-ge, relève du langage courant et concerne les jeunes enfants.

Elle signifie en effet : dans les premières années de la vie ; dans la petite enfance.

On dit par exemple : "Ce petit ascenseur n'est pas pratique du tout pour les parents d'enfants en bas âge".

Source : wiktionary.org

"À la maison".

Cette locution adjectivale en forme d'idiotisme architectural relève du langage courant.

Et elle est fréquemment utilisée - même si l'on n'habite pas une  "maison", mais un appartement - pour dire : chez soi.

Et donc, selon le contexte : chez elle(s), chez eux, chez lui, chez moi, chez nous, chez toi, chez vous.

On dit par exemple :

  • "Ma tante" a la chance d'avoir une cuisinière à la maison",
  • "Mes cousines deviennent folles quand leur grand-mère vient les garder à la maison pendant les vacances",
  • "Je vais appelez mes voisins pour savoir s'ils sont à la maison et peuvent jeter un oeil sur mon balcon pour s'assurer que l'orage n'a pas causé trop de dégâts",
  • "Si mon copain est à la maison, je passerai lui rendre sa console de jeu",
  • "À la maison je suis toujours pieds nus",

Une jeune femme marchand pieds nus chez elle

  • "Nous invitons souvent des amis à la maison",
  • "Tu es à la maison : je peux venir te voir ?",

Un adolescent, allongé sur un canapé en cuir, écoutant son téléphone portable

  • ou : "Passez-nous un coup de fil quand vous serez à la maison".

"Une devise" et "Je devise" ou "Des devises" et "Tu devises".

"Devise" ou  "Devises" est un mot polysémique du langage courant signifiant, selon le contexte :

    • "Une devise" ou "Des devises" :
      • dans le domaine économique et financier :
        • tout actif financier liquide libellé en monnaie étrangère,
        • et par métonymie : l'unité monétaire d'un pays étranger, par opposition à la "monnaie", qui est l'unitaire monétaire de son propre pays,

On dit par exemple : "L'arrivée de l'euro a bien simplifié la vie des voyageurs en Europe, qui ne sont plus obligés de se procurer des devises différentes pour chacun des pays visités".

Des devises

      • en héraldique : une figure emblématique accompagnée d'une courte formule qui, généralement, s'y rapporte,

      • par métonymie : la formule seule,

On dit par exemple : "La devise de la République française est Liberté, Égalité, Fraternité".

      • par analogie : une courte formule exprimant un sentiment, une pensée, une attitude, un mot d'ordre, résumant une règle de conduite ou un idéal ; un adage, une maxime, une sentence,

On dit par exemple : "J'adore être pris pour un con par les imbéciles : telle est ma devise".

    • et "Je devise" et "Tu devises" :
      • je converse, je discute, je m'entretiens familèrement avec quelqu'un, ou tu converses, tu discutes, tu t'entretiens familièrement avec quelqu'un.

On dit par exemple : "Je devise souvent avec des collègues à l'heure de l'apéro".

      • et pour nos amis Suisses : j'établis un devis ou tu établis un devis.

Bien qu'elle soit couramment utilisée en France au sein de certains services commerciaux, cette acception du verbe "Deviser" constitue un helvétisme.

Source : www.journaldunet.fr, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Égarer" et "Perdre" ou "S'égarer" et "Se perdre".

Ces deux verbes aux significations proches mais néanmoins distinctes, sont parfois confondus.

"Égarer" et "Perdre" signifient en effet tous deux : être privé de quelque chose que l'on ne trouve pas.

Et "S'égarer" et "Se perdre" : ne pas trouver son chemin.

  • Mais "Égarer" et "S'égarer" ne correspondent qu'à des situations momentanées, provisoires, temporaires,

On dit par exemple : "J'ai égaré mes clés de voiture ce matin : j'ai mis dix minutes pour les retrouver, sur ma terrasse".

Ou : "Désolé pour le retard, je me suis égaré en sortant du métro".

  • tandis que "Perdre" ou "Se perdre" s'appliquent à des situations définitives.

On dit par exemple : "J'ai perdu mon téléphone en forêt".

Ou : "Ils se sont perdus dans le désert sans eau et sont morts de soif".Sources : www.tv5monde.com Bernard Cerquiglini

"Un brave homme" et "Un homme brave".

Ces deux locutions nominales masculines possèdent des significations radicalement différentes et ne doivent donc pas être confondues :

  • "Un brave homme" désigne en effet, dans le registre familier : un individu bon, serviable, honnête, bienveillant ; simple, mais digne de respect.

On dit par exemple : "Je ne comprends comment la police a pu persécuter ce brave homme durant des semaines".

  • tandis que "Un homme brave" désigne, dans le langage courant : un individu courageux, vaillant, qui ne craint pas d'affronter le danger.

On dit par exemple : "Un homme brave n'hésiterait pas à risquer sa vie pour sauver son enfant des flammes".

On n'écrit pas : "Qu'on est jamais eu", "Qu'on n'est jamais eu" ni "Qu'on n'ait jamais eu" !

Mais : "Qu'on AIT jamais eu" !

La forme conjuguée "ait" correspond en effet à la troisième personne du singulier du subjonctif passé du verbe "avoir", et non à l'indicatif présent du verbe "être".

Et la négation, déjà contenue dans l'adverbe "jamais", ne doit pas être doublée de l'adverbe "n'".

Ainsi, on ne dit pas - à la première personne du singulier du subjonctif passé - "Que je N'aie jamais eu" mais bien "Que j'aie jamais eu".

"Des clous !"

Cette interjection qui ne manque pas d'interloquer nos amis étrangers ou nos jeunes enfants relève du registre populaire.

Et elle signifie, selon le contexte :

  • Pas question !

On dit par exemple : "Partir en vacances avec toi ? Des clous !".

  • ou : Rien !

On dit par exemple : "Mais alors, que comptes-tu me donner ?" "Des clous !".

Source : dictionnaire.sensagent.leparisien.fr

On ne dit pas : "Une favorie" mais "Une favorite" !

La forme "Favorie" comme féminin du substantif et adjectif "Favori" - tous deux dérivés de l'ancien verbe "Favorir" ("favoriser") - a certes existé par le passé, mais elle n'est plus utilisée depuis au moins deux siècles.

Ce "t" étrange nous vient de l'italien "Favorita", utilisé au début du XVIe siècle par le roi François 1er pour désigner ses maîtresses,

Le substantif "FavoriTe" désigne ainsi depuis lors, selon le contexte :

  • celle qui est l’objet d’une préférence marquée,
  • ou : la maitresse préférée d’un souverain.

Source : www.lalanguefrancaise.com

"S'en jeter un derrière la cravate" ou "S'en jeter un".

"S'en jeter un derrière la cravate" ou "S'en jeter un", c'est à dire : boire un verre

Cette locution verbale en forme d'idiotisme vestimentaire relève du registre argotique.

Elle fait naturellement référence - par ellipse - au contenu d'un verre.

Et elle signifie par conséquent, au sens figuré : boire un verre.

On dit par exemple : "T'as cinq minutes ? On pourrait aller s'en jeter un derrière la cravate au bistrot du coin".

Personnellement j'ai toujours eu une pensée émue pour nos amis étrangers entendant cette formule pour la première fois !

"Écraser" et "S'écraser".

  • Le verbe "Écraser" change de signification en fonction du registre de langue dans lequel il est utilisé.

Et il peut ainsi signifier :

    • dans le langage courant :
      • aplatir, déformer (voire broyer) quelque chose en exerçant une forte compression, ou sous l'effet d'un choc violent.

On dit par exemple : "Mon voisin a écrasé ma brouette avec son tracteur".

      • renverser et blesser ou tuer une personne ou un animal par un véhicule automobile.

On dit par exemple : "Un piéton a été écrasé par un camion à la sortie du village".

    • dans le registre familier :
      • appuyer fortement sur quelque chose,

On dit par exemple : "Écraser l'accélérateur".

      • ou : détruire un fichier informatique et effacer les données existantes, en copiant un autre fichier à la place qu'il occupait, ou en inscrivant de nouvelles données sur des anciennes,

On dit par exemple : "J'ai écrasé par erreur ma liste de recettes".

    • et dans le registre argotique : dormir profondément.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Dormir" en français.

  • quant au verbe "S'écraser", il signifie de la même façon :
    • dans le langage courant : venir heurter violemment la surface d’un objet plus rigide et plus large, au point de se déformer, voire de se détruire,

On dit par exemple : "L'avion s'est écrasé au sol".

Ou : "Le véhicule s'est écrasé contre un mur".

    • et dans le registre argotique : renoncer à une prétention ou revendication.

On dit par exemple : "J'ai préféré m'écraser quand j'ai vu que le type qui avait fait trébucher ma copine mesurait près de deux mètres".

Sources : www.cnrtl.fr et Le Robert