La polysémie est la caractéristique d’un mot ou d’une locution ayant plusieurs sens ou significations différentes.
Elle est souvent à l’origine de confusions ou d’erreurs, surtout lorsque l’on ne maîtrise par parfaitement toutes les subtilités de notre langue.
La vocation de cette collection, qui réunit l’ensemble de mes articles consacrés à ce sujet, est donc de faire éventuellement découvrir à mes lecteurs les différents sens d’un mot ou d’une locution.
Par exemple : « Une grue » désigne à la fois un animal et un engin de chantier. Mais encore une prostituée, dans le registre argotique ! Ce qui explique l’existence, par ailleurs, de ma collection « Attention au niveau de langage« .
Nombre total d’articles prévus dans cette collection : 897
Ce verbe du registre soutenu signifie, selon le contexte :
Rentrer en possession de ce que l'on a perdu ou de ce qui nous a été pris.
On dit par exemple : "Mon grand-père a recouvré la santé".
Et : "En 1918, la France a recouvré l'Alsace et la Lorraine".
Ou : "J'ai hâte de recouvrer ma liberté de parole".
ou : Recevoir le paiement d'une somme due.
On dit par exemple : "J'ai différentes créances à recouvrer d'ici dix jours".
Ou : "Dans certains pays, l'État peine à recouvrer l'impôt".
Le verbe "Recouvrer" a donc un sens proche mais néanmoinsdistinct de celui du verbe "Retrouver", qui signifie : trouver ce qui avait disparu, ce qui était égaré.
une arme à feude portée effective limitée (moins de 50 mètres), assez lourde et encombrante, mais dont on pouvait épauler les dernières versions.
L'arquebuse à mèche, apparue vers 1450, a une masse de 5 à 9 kilogrammes et nécessite la prise d'appui sur une fourche appelée "fourquin".
Les premières arquebuses à rouet semblent avoir été inventées au tout début du XVIe siècle en Allemagne du Nord. Leur fabrication se développe en Europe à partir de 15152. Cette arquebuse, plus maniable peut s'épauler, mesure de 0,80 à 1,30 mètre, pèse de 4 à 7 kilogrammes et tire une balle d'à peine 25 g.
L'arquebuse a une faible cadence de tir (un tir par minute) et son canon s'échauffe vite.
On distingue par la suite :
l'arquebuse à canon lisse, utilisée pour la chasse et destinée à tirer de la grenaille, très lourde et souvent fixée sur un chariot pour favoriser son transport le long des étangs pour la chasse au gibier d'eau,
et l'arquebuse à canon rayé, plus courte et plus maniable, destinée au tir à balle.
L'arquebuse est contemporaine des premiers "mousquets", qui finissent par la remplacer ; des armes bien plus lourdes, et nécessitant toujours la fourche de support (la "fourquine"), mais de plus gros calibre, lançant des projectiles capables de traverser toutes les armures.
Les arquebuses sont rapidement le support des plus belles ornementations des armuriers de l'époque : dorures, gravures, inserts en corne ou en ivoire sculptés, parfois même de pierres précieuses. Elles servent comme objet de décoration dans les demeures des plus riches seigneurs pour montrer aux visiteurs l'habileté des artisans qu'ils emploient.
et une boisson préparée par macération et distillation de plantes choisies pour leurs vertus naturelles (trente-trois selon le fabricant).
L'arquebuse (anciennement "eau d'arquebuse") tient son nom de ce qu'elle était censée guérir les blessures faites par les coups d'arquebuses et les armes à feu.
La recette définitive en a été élaborée en 1857 par le frère Emmanuel, qui était (selon les sources) herboriste ou infirmier , de la communauté des frères maristes de l'Hermitage de La Valla-en-Gier, près de Saint-Chamond (42).
À partir de 1869, la production a lieu à l'hermitage de Saint-Genis-Laval (69), puis a suivi l'exil des frères maristes à Carmagnola (Piémont) (Italie), en 1903, avant de revenir à Saint-Genis-Laval (69) en 1926.
La commercialisation de l’arquebuse de l’Hermitage est assurée depuis 1986 par l’entreprise Cherry Rocher. En 1997, les frères maristes de la Sainte-Famille étaient encore les seuls possesseurs des secrets de fabrication de l’arquebuse.
"Un travail" est un substantif masculin du langage courant désignant un certain de nombre de choses et principalement :
avant toute chose : une activité professionnelle régulière et rémunérée.
On dit par exemple : "Avoir un travail", "Chercher un second travail", "Offrir du travail", etc.
mais également : l'ensemble des opérations que l'on doit accomplir pour élaborer quelque chose.
On dit par exemple : "Un travail d’embellissement et de rénovation", "Un travail de couture", etc.
ou encore : l'ensemble des phénomènes mécaniques qui constituent l'accouchement, grâce auquel le foetus et le placenta sont expulsés de l'utérus.
Le travail commence par les contractions de l'utérus, puis se poursuit par la naissance du bébé et se termine par l'expulsion du placenta.
ainsi que, par ellipse lexicale de "Un travail à ferrer" : un appareil servant à maintenir et immobiliser les grands animaux domestiques (principalement les boeufs et les chevaux), afin de les ferrer, les examiner, les soigner.
Mais, de façon assez curieuse, le pluriel de "Un travail" n'est pas le même dans ces trois cas, puisque l'on dit :
de façon générale : "Des travaux".
On dit par exemple : "Des travaux d’embellissement et de rénovation", "Destravaux de couture", etc.
mais "Des travails" lorsque l’on parle du "Travail à ferrer".
On dit par exemple : "J'ai encore plusieurs travails à réparer cette semaine".
et "Des emplois" ou "Des professions" lorsque l'on emploie le terme "travail" au sens général d’activité professionnelle.
On dit par exemple : "Je suis obligé d'avoir deux emplois pour m'en sortir financièrement" (et non "deux travails").
Ou : "Je connais pas mal de personnes qui exercent deux professions simultanément" (et non "deux travails").
Dans ce cas, en effet, il est d’usage de ne pas utiliser le mot "travail" au pluriel (qui serait ici "travaux").
Sources : www.dictionnaire-academie.fr et www.doctissimo.fr
Ce substantif masculin est un héritage de la mythologie grecque, puisqu'il fait directement référence à Sisyphe, un personnage évoqué par Homère dans le chant XI de "L'Odyssée".
Et il désigne, selon le contexte :
une personne vouée à une tâche surhumaine, à un labeur stérile ou qui semble ne pouvoir aboutir à rien de positif.
On dit par exemple : "Ce Sisyphe me fait pitié. Il ne parviendra jamais à évacuer toutes les pierres de son terrain ; il en remonte chaque jour des miliers de nouvelles".
et, par analogie : un insecte coléoptère noircoprophagede la famille des Scarabéidés.
Il s'agit d'un genre de bousiers (ou "piluliers") composé de plus de 90 espèces, dont l'aire de répartition est très vaste, puisqu'on le retrouve en Afrique, Eurasie, Asie, Amérique Centrale et Australie.
Le sisyphe mesure 8 à 13 mm de long et se caractérise par un corps trapu, terminé en pointe ainsi que par des pattes postérieures très longues.
Comme tous les bousiers, il fabrique des boules d'excréments, qu'il roule devant lui avant d'y déposer une larve.
"Une gueule de raie" est une locution nominale féminine polysémique en forme d'idiotisme animalier et d'idiotisme corporel qui désigne, au sens figuré :
un visage laid, désagréable et antipathique.
ou : un type de noeud appartenant à la famille des noeuds de croc, bien connus des "dockers".
Il s'effectue sur un cordage en boucle, dont les deux brins sont reliés à la même charge. Depuis le XVIIe siècle, les marins et les ouvriers des docks utilisent ce noeud afin de suspendre des charges à des crochets de grue.