Les terminaisons de l'infinif ou Pourquoi il convient d'écrire "Suffire" et "Boire" et non "Suffir" et "Boir".

Les terminaisons de l'infinif

Certains infinitifs se terminent par "er" (chanter, aller).

D'autres qui se terminent par "ir" (finir, partir).

D'autres par "oir" (savoir, vouloir).

D'autres enfin par "re" : c'est le cas de "Suivre", "Paraître", "Prendre", "Faire", "Plaire".

Mais aussi de "Suffire" ou "Boire" où le "re" suit "i" et "oi".

On peut donc se demander pourquoi "SuffiRE" et "BoiRE" avec des "e"... mais "PartiR" et "VouloiR" sans "e" ?

De manière générale, pourquoi ce "e" après le "r" pour certains verbes ?

Une voyelle pour la rime

L'infinitif en français se marque par une terminaison.

Une terminaison est une séquence finale que l'on retrouve dans un ensemble de mots ; des mots qui sont regroupés au titre précisément de cette terminaison commune. Ainsi la terminaison "oir" permet-elle de regrouper tous les verbes dont l'infinitif est en "oir".

Ces mots regroupés au titre de leur terminaison commune, riment ensemble : une terminaison est une rime.

Or une rime comporte nécessairement au moins une voyelle. Il ne saurait donc y avoir de terminaison réduite à "r".

Lorsque la terminaison de l'infinitif n'inclut pas de voyelle avant le "r", il faut qu'elle intègre une voyelle après : une voyelle généralement imperceptible mais néanmoins présente pour soutenir la rime : le "e".

  • Par exemple :
    • Dans "Partir", "Vêtir", "Courir", "Offrir", "Tenir", le "i" n'appartient pas à la base du verbe telle qu'on peut la trouver dans d'autres formes : "Je pars", "Je vêts", "Je cours", "J'offre", "Je tiens".

Ce "i" est ajouté pour marquer l'infinitif. Et il fait donc partie de la terminaison de l'infinitif : "ir".

La terminaison contenant une voyelle (le "i"), nul n'est besoin d'en ajouter une.

    • et dans "Savoir", "Vouloir", "Avoir", "Mouvoir", "Valoir", le "oi" n'appartient pas à la base du verbe telle qu'on la trouve dans d'autres formes : "Je sais", "Je veux", "J'ai", "Je meus", "Je vaux".

Ce "oi" est ajouté pour marquer l'infinitif. Et il fait donc partie de la terminaison de l'infinitif : "oir".

La terminaison contenant une voyelle et même deux (le "o" t le "i"), nul n'est besoin d'en ajouter une.

  • En revanche :
    • dans "Lire", "Conduire", "Suffire", le "i" appartient à la base du verbe telle qu'on la trouve dans d'autres formes : "Je lis", "Je conduis", "Je suffis".

Il ne fait pas partie de la terminaison de l'infinitif.

Le "r" ne pouvant à lui seul constituer une rime, il doit alors se trouver complété par un "e" final : la terminaison est "re".

    • et dans "Boire" et "Croire", le "oi" appartient à la base du verbe telle qu'on la trouve dans d'autres formes : "Je bois", "Je crois".

Il ne fait pas partie de la terminaison de l'infinitif.

Le "r" ne pouvant à lui seul constituer une rime, il doit alors se trouver complété par un "e" final : la terminaison est "re".

Fondamental : le cas du 2e groupe (du type "Finir", "Agir", "Choisir")

Le cas des verbes du 2e groupe doit être considéré à part. Ces verbes comportent en effet un "i" tout au long de leur conjugaison :

"Je finis", "Nous finissons", "Tu finissais", "Vous finissiez", "Elles finissent", "Finissant", etc.

Pourtant ce "i" ne fait pas partie de la base : il fait partie de la terminaison de chacune des formes en question.

Pour une part importante des verbes concernés, le "i" est en fait un suffixe, auquel on peut même attribuer un sens : beaucoup des verbes du 2e groupe sont dérivés d'un adjectif X auquel ce "i" a été ajouté afin de signifier "devenir X".

Ainsi : "Grandir" = "Grand" + "ir" = "Devenir grand"

Ou : "Jaunir" = "Jaune" + "ir" = "Devenir jaune"

Le "i", même quand il n'est pas suffixe mais qu'il rime avec ce suffixe, fait donc bien partie de la terminaison du verbe, et ce quelle que soit sa forme, et notamment à l'infinitif.

Cette terminaison contenant par conséquent une voyelle, nul n'est besoin d'en ajouter une : la terminaison de l'infinitif est "ir".

Attention 4 exceptions

Il existe quatre exceptions au mécanisme général présenté ici : "Fuir", "Voir", "Surseoir" et "Asseoir".

Pour ces quatre verbes, il est difficile de tenir "ir" ou "oir" pour une terminaison de l'infinitif, dans la mesure où le "i" et le "oi" apparaissent dans d'autres formes conjuguées sans que l'on puisse l'attribuer à un effet de rime : "Je fuis", "Je vois", "Je sursois", "J'assois".

Pour ces quatre verbes, on aurait donc attendu un "e" final.

La méthode à utiliser

Pour savoir si un infinitif se termine ou non par un "e", il faut donc voir si la voyelle qui précède appartient ou non à la base.

En n'oubliant pas le cas plus compliqué du 2e groupe, où le "i" se retrouve sur toutes les formes sans pour autant appartenir à la base.

Et en n'oubliant pas les quatre exceptions.

Le moins que je puisse faire est de vous souhaiter "Bon courage !".

Source : uoh.univ-montp3.fr

"Patelin" et "Un patelin".

Bien qu'homophonographes, l'adjectif et le substantif "Patelin" revêtent tous les deux des significations extrêmement différentes :

  • l'adjectif "Patelin" signifie en effet : affable, bonhomme, doucereux, flatteur, hypocrite, mielleux.

On dit par exemple : "Je me méfie de ce voisin patelin et de ses amabilités".

  • tandis que le substantif "Un patelin" désigne, au sens familier : un village, une localité.

On dit par exemple : "Je ne suis même pas sûr de trouver un endroit où acheter du pain dans ce patelin".

Sources : www;larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Curieusement", "Étonnamment" et "Étrangement".

Ces trois adverbes du langage courant possèdent des significations très proches :

  • "Curieusement" signifie : d'une manière curieuse, étrange, inattendue, rare, surprenante.

On dit par exemple : "Les algorithmes de Facebook et Google fonctionnement vraiment curieusement".

  • "Étonnamment" signifie : d'une manière étonnante, surprenante, inattendue, étrange, extraordinaire ; bizarrement, curieusement ; à un degré élevé, étonnant.

On dit par exemple : "J'ai toujours trouvé Ava Gardner étonnamment belle".

  • et "Étrangement" signifie : d'une manière étrange, extraordinaire, inhabituelle, hors du commun, peu commune ; curieusement, bizarrement, étonnamment.

On dit par exemple : "J'apprécie énormément les acteurs peu loquaces au jeu étrangement sobre tels que John Wayne, Clint eastwood ou Steve McQueen".

Sources : wiktionary.org, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Être dur de la feuille".

Un jeune homme mal-entendant

J'adore cette expression du registre argotique en forme d'idiotisme botanique qui signifie : avoir des difficultés auditives, entendre mal.

Naturellement, elle interloque souvent mes interlocuteurs étrangers ou les personnes peu habituées à la langue verte, mais c'est toujours un véritable plaisir pour moi que de la leur expliquer.

Concernant ce thème de la surdité, je vous recommande également la lecture de mon article consacré à toutes les façons de reprocher à quelqu'un de ne rien entendre ou de dire que l'on entend mal.

"Cutané" ou "Cutanée".

Cet adjectif qualifie ce qui relève de la peau.

On parle par exemple :

  • de "lésions cutanées" (une écorchure, une griffure, etc.),
  • ou d'"agrafeuse cutanée", un outil utilisé dans le domaine chirurgical, où il permet de souder et de suturer bord à bord les deux berges d'une plaie.

Agrafeuse et agrafes cutanées

"Une conjecture" et "Une conjoncture".

Bien qu'ils aient naturellement des significations totalement différentes, ces deux substantifs féminins du registre soutenu sont parfois confondus en raison de leur paronymie.

  • "Une conjecture" désigne : une supposition fondée sur des apparences ou des probabilités, ou encore une opinion reposant sur une hypothèse non vérifiée.

L'adjectif correspondant est "Conjectural", "Conjecturale(s)" ou "Conjecturaux.

On dit par exemple : "Je me perds en conjectures".

Ou "Nous en sommes réduits aux conjectures, face au silence du ministre".

  • tandis que "Une conjoncture" désigne : une situation résultant d’un ensemble de circonstances et considérée comme le point de départ d’une action, d’une évolution. Ou : l'ensemble des éléments déterminant la situation économique, sociale, politique ou démographique à un moment donné.

L'adjectif correspondant est "Conjoncturel(s)" ou "Conjoncturelle(s)".

On dit par exemple : "La conjoncture actuelle n'est pas favorable à la création d'entreprises".

Ou : "Ce suicide de ce malheureux intervient à la suite d'une conjoncture défavorable : licenciement, divorce, perte de ses parents".

Source : bdl.oqlf.gouv.qc.ca

"La cochonnaille", "La charcutaille", "La charcuterie", "Une cochonnerie" et "Une cochonceté".

Voilà bien quatre substantifs féminins que l'on peut malheureusement souvent confondre, alors qu'ils ne désignent pas vraiment la même chose !

  • "Cochonnaille" ou "Charcutaille" appartiennent au registre familier et désignent la viande et les abats de cochon diversement apprêtés, traditionnellement appelés dans le langage courant "Charcuterie".

On dit par exemple : "Le président Chirac ne résistait pas à une bonne assiette de cochonailles".

Cochonnailles

  • "Cochonnerie" relève du langage courant et désigne :
    • l'état d'une chose ou d'une personne extrêmement malpropre ; d'une malpropreté digne du cochon.

On dit par exemple : "Mais où as-tu donc trouvé cette cochonnerie ?".

Ou : "Ce type est d'une cochonnerie incroyable".

    • une chose sale, mauvaise ou malsaine ;

On dit par exemple : "Arrête de faire des cochonneries".

Ou : "Cesse-donc de manger des cochonneries à longueur de journée".

    • une chose sans valeur, de très mauvaise qualité ; une "Cochonnerie".

On dit par exemple : "Tu devrais jeter toutes ces cochonneries".

Ou : "Ce fauteuil en promotion était une véritable cochonnerie !".

    • ou : une parole ou une action obscène, indécente, relevant de la paillardise, de la grivoiserie, de la gaudriole, voire de la pornographie ; une "Cochonceté".

On dit par exemple : "Il ne cesse de lui dire des cochonneries".

  • et "Cochonceté" - un mot que j'aime beaucoup - appartient au registre familier et désigne également :
    • une chose sans valeur, de très mauvaise qualité ; une "Cochonceté".
Le rayon jambon sous plastique d'une grande surface alimentaire
Le rayon jambon sous plastique d'une grande surface alimentaire

On dit par exemple : "Pour mon ancienne copine, le jambon ou les légumes sous plastique - même bio - n'étaient que des cochoncetés !".

Le rayon légumes bio sous plastique d'une grande surface alimentaire
Le rayon légumes bio sous plastique d'une grande surface alimentaire
    • ou : une parole ou une action obscène, indécente, relevant de la paillardise, de la grivoiserie, de la gaudriole, voire de la pornographie ; une "Cochonceté".

On dit par exemple : "Ce type est connu pour ne proférer que des cochoncetés".

Ou : "Mon fils et sa copine s'étaient enfermés dans la chambre pour faire des cochoncetés !".

Sources : www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Un concours de circonstances".

Cette locution nominale qui ne doit pas manquer d'interloquer nos amis étrangers désigne une rencontre fortuite de différents événements, une simultanéité d'événements, un ensemble de circonstances qui, ensemble, contribuent de façon non planifiée à quelque chose.

On dit par exemple : "Par un heureux concours de circonstances, il se trouve que je me trouvais ce jour là en compagnie d'un ami médecin".

Sources : dictionnaire.sensagent.leparisien.fr, www.larousse.fr et wiktionary.org

"Quoi que" ou "Quoique".

Bien que parfairement homonymes et exprimant tous deux une concession, ce pronom relatif indéfini et cette conjonction de subordination ont néanmoins des significations sensiblement différentes et ne doivent donc pas être confondus :

  • "Quoi que" (ou "Quoi qu'" devant une voyelle) est un pronom relatif indéfini qui exprime une concession.

Il signifie "Quelque soit la chose que (ou qui)" et peut être remplacé par la formule "Peu importe".

On dit par exemple : "Quoi que je dise, tu n'es jamais d'accord".

Ou : "Quoi qu'il arrive, tu auras ton examen".

  • et "Quoique" est une conjonction de subordination qui exprime une concession et peut être remplacé par les formules "Bien que" ou "Encore que".
    • On l'utilise pour émettre une réserve sur un qualificatif ("Bien que").

On dit par exemple : "Quoique malade, il demeure très robuste".

    • Ou pour introduire une objection après un temps de réflexion ("Encore que").

On dit par exemple : "Je viendrais bien te voir, quoique je demeure fatigué".

Sources : www.larousse.fr et www.francaisfacile.com

"Seyant", "Seyante", "Sied" et "Seyait".

J'aime beaucoup ces jolis mots du registre soutenu dérivant du - fort peu usité - verbe "Seoir", qui signifie : aller bien ou convenir.

  • "Seyant" (ou "Seyante") est ainsi un adjectif signifiant : qui va bien, qui convient, qui avantage la personne qui le ou la porte.

On dit par exemple : "Ce manteau est très seyant".

Ou : "Cette coiffure est très seyante".

  • "Sied" est la troisième personne du singulier présent du même verbe.

Et signifie donc pareillement : qui va bien, qui convient, qui avantage la personne qui le ou la porte

On dit par exemple : "Cette robe te sied merveilleusement".

  • et "Seyait" est la troisième personne du singulier imparfait du même verbe.

Et signifie par conséquent : qui allait bien, qui convenait, qui avantageait la personne qui le ou la portait.

On dit par exemple :"Sa veste lui seyait à ravir".

Source : www.larousse.fr