J'aime beaucoup cette jolie locution verbale du registre soutenu qui signifie, au sens figuré : confronter à une indécision, une hésitation, une incertitude sans limites, insondable sur ce que l'on doit faire ou penser.
On dit par exemple : "La capacité des adolescents actuels à passer des journées entières les yeux rivés sur l'écran de leur téléphone portable me plonge dans des abîmes de perplexité".
Cette étrange locution adverbiale du langage courant, qui ne doit pas manquer d'interloquer nos amis étrangers, signifie, au sens figuré : furtivement, de manière cachée ; sans faire de bruit.
On dit par exemple : "Comme souvent, cette guerre civile s'est d'abord développée à bas bruit".
Cette expression est notamment utilisée dans le domaine médical, où elle signifie plus particulièrement : sans se révéler extérieurement ou à l'examen.
On dit par exemple : "La pandémie circule toujours à bas bruit".
Cette étrange locution verbale en forme d'idiotisme textile, qui ne doit pas manquer d'interloquer nos amis étrangers, signifie :
ausens propre :- pour les tailleurs (couturiers) d'autrefois : écraser une couture saillante avec son dé à coudre afin de l'aplatir,
et au sens figuré :
autrefois (registre désuet): rouer de coups.
Au théâtre, en effet, dans les farces du XVIIe siècle, le personnage du tailleur, prétextant qu’un autre personnage était "mal fagoté", écrasait les coutures saillantes de son habit en frappant vigoureusement le pauvre client à l’aide d’une latte !
et par extension : vaincre, défaire, battre très nettement, surpasser complètement, totalement ; terrasser, écraser.
On dit par exemple : "L'aviation ennemie a battu la nôtre à plate couture" ou "C'est la gauche qui a majoritairement permis à Jacques Chirac de battre Jean-Marie Le Pen à plate couture le 28 avril 2002".
La "Monnaie courante" est une locution nominale du langage courant datant du XIIIe siècle.
Et qui désigne, au sens propre : la monnaie fiduciaire en cours, c'est à dire les pièces (et plus tard les billets de banque) que l'on utilise au quotidien dans un pays ou un territoire.
La locution verbale du langage courant "Être monnaie courante" signifie pour sa part, au sens figuré : être une chose habituelle, commune, qui se fait régulièrement ; une pratique courante.
On dit par exemple : "Avant 2017 et l'interdiction du cumul d'un mandat de parlementaire et d'un mandat exécutif local pour les députés et les sénateurs, être député ou sénateur et maire était monnaie courante".
Et sa forme négative "Ne pas être monnaie courante" : être une chose inhabituelle, peu commune, qui se fait pas ordinairement ; une pratique peu courante.
On dit par exemple : "Jusqu'en 2017, les femmes n'étaient pas monnaie courante au sein des conseils d'administration des grandes sociétés françaises.
"Une gueule de raie" est une locution nominale féminine polysémique en forme d'idiotisme animalier et d'idiotisme corporel qui désigne, au sens figuré :
un visage laid, désagréable et antipathique.
ou : un type de noeud appartenant à la famille des noeuds de croc, bien connus des "dockers".
Il s'effectue sur un cordage en boucle, dont les deux brins sont reliés à la même charge. Depuis le XVIIe siècle, les marins et les ouvriers des docks utilisent ce noeud afin de suspendre des charges à des crochets de grue.
J'aime beaucoup ces différentes expression du registre familier en forme d'idiotismes botaniques.
Elles signifient respectivement, au sens figuré :
"Faut pas pousser grand-mère dans les orties", "Faut pas pousser mémé dans les orties", "Faut pas pousser mémère dans les orties", "Il ne faut pas pousser grand-mère dans les orties", "Il ne faut pas pousser mémé dans les orties" ou "Il ne faut pas pousser mémère dans les orties" : il ne faut pas exagérer, abuser, dépasser les limites.
On dit par exemple : "Faut pas pousser mémère dans les orties : me fils me réclame de lui envoyer de l'argent pour réparer MA voiture, qu'IL a écrasé contre un platane !".
et "Pousser grand-mère dans les orties", "Pousser mémé dans les orties" ou "Pousser mémre dans les orties" : exagérer, abuser, dépasser les limites.
On dit par exemple : "En retard pour tes trois premiers jours : tu pousses grand-mère dans les orties !".
Ces étranges locutions, qui relèvent du registre familier, sont utilisées depuis le début du XXe siècle.
Et elles trouvent leur origine dans la forme des pédales d'accélérateur des premières automobiles.
Dans celles-ci en effet, lesdites pédales étaient constituées - non pas comme aujourd'hui d'une plaque plus ou moins recourbée - mais d'une tige métallique droite surmontée d'une demi-boule, l'ensemble ressemblant fortement... à un champignon.
Ainsi :
"Appuyer sur le champignon" et "Écraser le champignon" sont des locutions verbales en forme d'idiotisme botanique signifiant :
au sens propre, lorsque l'on est au volant d'un véhicule automobile : appuyer sur l'accélérateur, accélérer, aller plus vite.
On dit par exemple : "Il va falloir appuyer sur le champignon si tu veux pouvoir dormir à Nice (06) ce soir !".
et au sens figuré : faire avancer les choses plus vite.
On dit par exemple : "Le président souhaite que son ministre appuie sur le champignon afin que les effets de sa réforme se fassent sentir rapidement".
et "Champignon au plancher" ou "Pied au plancher" sont des locutions adverbiales en forme d'idiotisme architectural (pour les deux), d'idiotisme botanique (pour la première) et d'idiotisme corporel (pour la seconde), qui signifient toutes deux : extrêmement vite, à la vitesse maximale.
Atteindre ladite vitesse nécessite en effet d'appuyer à fond sur le champignon/accélérateur.
Et lorsque celui-ci est complètement enfoncé, en butée proche du plancher du véhicule, on conduit le "champignon au plancher" et - par conséquent - le "pied au plancher".
CQFD
On dit par exemple : "Mon voisin s'est tué au volant : il roulait champignon au plancher sur une route de montagne".
Ou : "Sitôt leur forfait accompli, les cambrioleurs ont démarré pied au plancher".
Sources : wiktionary.org, www.expressio.fr et www.notrefamille.com