"Plonger dans des abîmes de perplexité" ou "Plonger dans un abîme de perplexité".

J'aime beaucoup cette jolie locution verbale du registre soutenu qui signifie, au sens figuré : confronter à une indécision, une hésitation, une incertitude sans limites, insondable sur ce que l'on doit faire ou penser.

On dit par exemple : "La capacité des adolescents actuels à passer des journées entières les yeux rivés sur l'écran de leur téléphone portable me plonge dans des abîmes de perplexité".

Sources : www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Laisser de marbre" ou "Laisser de glace".

Ces deux locutions verbales du langage courant signifient, au sens figuré : ne pas provoquer de réaction ; laisser indifférent.

On dit par exemple : "J'ai vu le film comique muet lituano-estonien que tu m'avais recommandé, mais il m'a laissé de marbre".

Et on dit de la personne que l'on "laisse de marbre", qu'elle "reste de marbre".

Source : wiktionary.org

 

"Ne pas donner sa part aux chiens".

Cette expression en forme d'idiotisme animalier existait déjà au XVIe siècle sous la forme "Ne pas jeter sa part aux chiens".

Et elle signifie, selon le contexte :

  • au sens propre : avoir faim, manger tout ce que l'on a de bon appétit,
  • au sens figuré :
    • tenir beaucoup à sa part, à ses prérogatives ou à ses prétentions sur quelque chose ; ne pas être partageur,
    • être économe voire avare.

Sources : savour.eu et www.languefrancaise;.net

"À bas bruit".

Cette étrange locution adverbiale du langage courant, qui ne doit pas manquer d'interloquer nos amis étrangers, signifie, au sens figuré : furtivement, de manière cachée ; sans faire de bruit.

On dit par exemple : "Comme souvent, cette guerre civile s'est d'abord développée à bas bruit".

Cette expression est notamment utilisée dans le domaine médical, où elle signifie plus particulièrement : sans se révéler extérieurement ou à l'examen.

On dit par exemple : "La pandémie circule toujours à bas bruit".

Sources : wiktionary.org et webnext.fr

"Ne pas courir les rues" ("Ça ne court pas ls rues") ou "Courir les rues" ("Ça court les rues").

  • "Ne pas courir les rues" est une locution verbale du registre familier signifiant au sens figuré : être rare, pas fréquent, peu courant, peu commun.

On dit par exemple : "Une épouse comme la tienne, mon vieux, ça ne court pas les rues, je te le dis !".

  • À l'inverse, "Courir les rues" signifie : abonder, être fréquent, courant, banal ; que l'on a l'habitude de voir.

On dit par exemple : "Des exemplaires en état moyen, comme le vôtre, je vous assure que ça court les rues".

Sources : www.languefrancaise.net, www.linternaute.fr et wiktionary.org

"Battre à plate couture".

Cette étrange locution verbale en forme d'idiotisme textile, qui ne doit pas manquer d'interloquer nos amis étrangers, signifie :

  • au sens propre :- pour les tailleurs (couturiers) d'autrefois : écraser une couture saillante avec son dé à coudre afin de l'aplatir,
  • et au sens figuré :
    • autrefois (registre désuet): rouer de coups.

Au théâtre, en effet, dans les farces du XVIIe siècle, le personnage du tailleur, prétextant qu’un autre personnage était "mal fagoté", écrasait les coutures saillantes de son habit en frappant vigoureusement le pauvre client à l’aide d’une latte !

    • et par extension : vaincre, défaire, battre très nettement, surpasser complètement, totalement ; terrasser, écraser.

On dit par exemple : "L'aviation ennemie a battu la nôtre à plate couture" ou "C'est la gauche qui a majoritairement permis à Jacques Chirac de battre Jean-Marie Le Pen à plate couture le 28 avril 2002".

Sources : www.larousse.fr et wiktionary.org

"Être monnaie courante" et "Ne pas être monnaie courante".

La "Monnaie courante" est une locution nominale du langage courant datant du XIIIe siècle.

Et qui désigne, au sens propre : la monnaie fiduciaire en cours, c'est à dire les pièces (et plus tard les billets de banque) que l'on utilise au quotidien dans un pays ou un territoire.

  • La locution verbale du langage courant "Être monnaie courante" signifie pour sa part, au sens figuré : être une chose habituelle, commune, qui se fait régulièrement ; une pratique courante.

On dit par exemple : "Avant 2017 et l'interdiction du cumul d'un mandat de parlementaire et d'un mandat exécutif local pour les députés et les sénateurs, être député ou sénateur et maire était monnaie courante".

  • Et sa forme négative "Ne pas être monnaie courante" : être une chose inhabituelle, peu commune, qui se fait pas ordinairement ; une pratique peu courante.

On dit par exemple : "Jusqu'en 2017, les femmes n'étaient pas monnaie courante au sein des conseils d'administration des grandes sociétés françaises.

Sources : www.expressio.fr, www.linternaute.fr

"De fil en aiguille".

Cette locution adverbiale du langage courant en forme d'idiotisme textile date du XIIIe siècle.

Et elle signifie, au sens figuré : successivement, de manière progressive, en suivant une progression logique.

Elle s'utilise par exemple pour dire que l'on est passé d'une chose à une autre, d'un sujet de conversation ou d'une occupation à une autre.

Sources : wiktionary.org

 

"Avoir une gueule de raie" ou "Une gueule de raie".

Une raie

"Une gueule de raie" est une locution nominale féminine polysémique en forme d'idiotisme animalier et d'idiotisme corporel qui désigne, au sens figuré :

  • un visage laid, désagréable et antipathique.
  • ou : un type de noeud appartenant à la famille des noeuds de croc, bien connus des "dockers".
Noeud gueule de raie
Noeud gueule de raie

Il s'effectue sur un cordage en boucle, dont les deux brins sont reliés à la même charge. Depuis le XVIIe siècle, les marins et les ouvriers des docks utilisent ce noeud afin de suspendre des charges à des crochets de grue.

Source : www.languefrancaise.net

"Faut pas pousser grand-mère dans les orties", "Faut pas pousser mémé dans les orties", "Faut pas pousser mémère dans les orties", "Il ne faut pas pousser grand-mère dans les orties", "Il ne faut pas pousser mémé dans les orties" ou "Il ne faut pas pousser mémère dans les orties" et "Pousser grand-mère dans les orties", "Pousser mémé dans les orties" ou "Pousser mémère dans les orties".

Des orties

J'aime beaucoup ces différentes expression du registre familier en forme d'idiotismes botaniques.

Elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Faut pas pousser grand-mère dans les orties", "Faut pas pousser mémé dans les orties", "Faut pas pousser mémère dans les orties", "Il ne faut pas pousser grand-mère dans les orties", "Il ne faut pas pousser mémé dans les orties" ou "Il ne faut pas pousser mémère dans les orties" : il ne faut pas exagérer, abuser, dépasser les limites.

On dit par exemple : "Faut pas pousser mémère dans les orties : me fils me réclame de lui envoyer de l'argent pour réparer MA voiture, qu'IL a écrasé contre un platane !".

  • et "Pousser grand-mère dans les orties", "Pousser mémé dans les orties" ou "Pousser mémre dans les orties" : exagérer, abuser, dépasser les limites.

On dit par exemple : "En retard pour tes trois premiers jours : tu pousses grand-mère dans les orties !".

Sources : wiktionary.org

"Avoir toutes les peines du monde à".

J'aime assez cette jolie expression du langage courant signifiant, au sens figuré :

  • éprouver, rencontrer de grandes difficultés pour.

On dit par exemple : "J'ai eu toutes les peines du monde à trouver une place dans le quartier".

Ou : "L'équipe de France a eu toutes les peines du monde à inscrire le but libérateur".

  • ou : ne pas pouvoir, ne pas parvenir à.

On dit par exemple : "Le président de la république aura toutes les peines du monde a expliquer qu'il n'est pas de droite".

Ou : "Tu risques d'avoir toutes les peines du monde à trouver une place, car je crois que tous les billets ont déjà été vendus".

Sources : wiktionary.org et www.languefrancaise.net

"Appuyer sur le champignon" ou "Écraser le champignon" et "Champignon au plancher" ou "Pied au plancher".

Ces étranges locutions, qui relèvent du registre familier, sont utilisées depuis le début du XXe siècle.

Et elles trouvent leur origine dans la forme des pédales d'accélérateur des premières automobiles.

Dans celles-ci en effet, lesdites pédales étaient constituées - non pas comme aujourd'hui d'une plaque plus ou moins recourbée - mais d'une tige métallique droite surmontée d'une demi-boule, l'ensemble ressemblant fortement... à un champignon.

Le pédalier automobile actuel
Le pédalier automobile actuel

Ainsi :

  • "Appuyer sur le champignon" et "Écraser le champignon" sont des locutions verbales en forme d'idiotisme botanique signifiant :
    • au sens propre, lorsque l'on est au volant d'un véhicule automobile : appuyer sur l'accélérateur, accélérer, aller plus vite.

On dit par exemple : "Il va falloir appuyer sur le champignon si tu veux pouvoir dormir à Nice (06) ce soir !".

    • et au sens figuré : faire avancer les choses plus vite.

On dit par exemple : "Le président souhaite que son ministre appuie sur le champignon afin que les effets de sa réforme se fassent sentir rapidement".

Conduire "pied au plancher"

  • et "Champignon au plancher" ou "Pied au plancher" sont des locutions adverbiales en forme d'idiotisme architectural (pour les deux), d'idiotisme botanique (pour la première) et d'idiotisme corporel (pour la seconde), qui signifient toutes deux : extrêmement vite, à la vitesse maximale.

Atteindre ladite vitesse nécessite en effet d'appuyer à fond sur le champignon/accélérateur.

Et lorsque celui-ci est complètement enfoncé, en butée proche du plancher du véhicule, on conduit le "champignon au plancher" et - par conséquent - le "pied au plancher".

CQFD

On dit par exemple : "Mon voisin s'est tué au volant : il roulait champignon au plancher sur une route de montagne".

Ou : "Sitôt leur forfait accompli, les cambrioleurs ont démarré pied au plancher".

Sources : wiktionary.org, www.expressio.fr et www.notrefamille.com