"Voir clair" et "Ne pas voir clair".

Ces deux locutions verbales du langage courant signifient :

  • "Voir clair" :
    • au sens propre :
      • avoir une bonne vue.

On dit par exemple : "Ma mère voit toujours clair sans lunettes à plus de 55 ans !".

      • disposer d'une luminosité suffisante, d'un éclairage suffisant.

On dit par exemple : "Tu y vois clair sans lumière ?".

    • et au sens figuré : percevoir le sens de quelque chose ou les desseins, intentions ou projets de quelqu'un.

On dit par exemple : "Je vois clair dans ton jeu, vieux filou !".

  • et "Ne pas voir clair" :
    • au sens propre : ne rien voir, ou ne pas voir grand-chose, en raison de l'obscurité, de la pénombre, de la fumée, du brouillard, etc.

On dit par exemple : "On n'y voit pas clair dans ce grenier !".

    • et au sens figuré : ne pas parvenir à distinguer les desseins, intentions ou projets de quelqu'un.

On dit par exemple : "On n'y voit toujours pas très clair dans les projets de ce gouvernement".

 

"Un emplâtre".

Ce mot polysémique peut avoir pas moins de six significations différentes et désigner, selon le contexte, :

  • au sens propre : une préparation thérapeutique adhésive se ramollissant à la chaleur et destinée à être appliquée sur la peau ou à être étendue sur des bandes de tissu.

Le terme était parfois féminin au XVIIIe siècle.

  • au sens figuré, dans le registre familier : un empoté, un individu sans énergie, sans initiative, bon à rien ; une personne n’ayant incapable d’agir comme il convient, ne faisant qu’apporter de l’embarras dans les affaires dont elle se mêle.

On dit par exemple : "Mais quel emplâtre que cet apprenti là !".

  • dans le registre argotique : un coup, une gifle.

On dit par exemple : "Tu les aurais vu se foutre des emplâtres !"

  • en horticulture : un enduit gluant destiné à recouvrir les plaies des arbres, pour accélérer leur cicatrisation, également appelé "Englumen".
  • dans le registre désuet : une pièce que l'on colle sur une chambre à air pour boucher un trou, également appelée "Rustine".
  • et dans le registre familier, un aliment bourratif.

On dit par exemple : "Je ne saurais critiquer la cuisine de ma belle-mère : elle concocte d'extraordinaires emplâtres !".

Sources : www larousse.fr et wiktionary.org

"Être en capilotade", "Faire une capilotade de quelqu'un" ou "Mettre quelqu'un en capilotade".

Ces trois expressions du langage courant en forme d'idiotismes alimentaires faisant référence au mot "Capilotade" signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Être en capilotade" :
      • Éprouver une grande fatigue, avoir très mal à la tête.

On dit par exemple : "J'ai le dos en capilotade".

      • Être couvert de blessures, de coups.

On dit par exemple : "Après son agression, le gardien était en capilotade".

  • "Faire une capilotade de quelqu'un" ou "Mettre quelqu'un en capilotade" : le frapper, le rouer de coups, le malmener rudement.

Source : www.cnrtl.fr

"Faire faux-bond".

Cette expression du langage courant nous vient - comme bien d'autres - du jeu de paume, où il est difficile voire impossible de renvoyer une balle qui rebondit mal ou rebondit en déviant de sa trajectoire normale et ne va pas là où on l'attend.

La formule "Faire faux-bond" s'utilise donc pour signifier :

  • au sens propre : qu'un ballon ou une balle, en rebondissant, ne suit pas la direction qu’il/elle aurait pris/e naturellement si la surface qu’il/elle a frappé/e était bien plane.

Cela peut être le cas au basket-ball, au football, au handball, au jeu à XIII, au rugby (avec un ballon) ainsi qu'au tennis ou au tennis de table (avec une balle).

  • et au sens figuré : manquer à l’engagement que l’on a pris envers quelqu’un ou à ce qu’il était en droit d’attendre de nous.

On dit par exemple : "Un ami devait s'associer aves moi mais il m'a fait faux-bond".

Source : wiktionary.org

"Chapeau !", "Chapeau bas !", "Chapeau l'artiste !", "Donner un coup de chapeau", "Rendre un coup de chapeau" et "Tirer son chapeau".

Toutes ces différentes formules du langage courant et du registre désuet, en forme d'interjection ("Chapeau !" par ellipse de "Chapeau bas !"), de locutions interjectives ("Chapeau bas !" et "Chapeau l'artiste !") ou de locutions verbales ("Donner un coup de chapeau", "Rendre un coup de chapeau" et "Tirer son chapeau") ne doivent pas manquer d'interloquer nos amis étrangers.

Elles s'utilisent toujours de nos jours en effet - mais au sens figuré désormais - afin d'exprimer le profond respect, voire l'admiration que l'on éprouve envers une personne.

Ou - plus largement - afin de faire part de ses félicitations, salutations ou remerciements.

Les porteurs de chapeau ayant naturellement totalement disparu de notre environnement depuis plus d'un demi-siècle, ces différentes formules trouvent leur origine au XVIIe siècle, lorsque le chapeau était un objet vestimentaire incontournable.

On avait alors coutume de saluer son prochain en enlevant et abaissant son chapeau.

Cette forme de salut respectueux consistant à incliner son chapeau vers le bas (saluer "chapeau bas") constituait alors une marque de respect et de déférence envers son interlocuteur.

La pratique (le geste) a perduré jusque dans les années 1960, lors de la disparition du chapeau.

Et la parole (les différentes formules : "Chapeau !", "Chapeau bas !", "Chapeau l'artiste !", "Donner un coup de chapeau",  "Rendre un coup de chapeau" et "Tirer son chapeau") jusqu'à nos jours, chez les plus âgés d'entre nous.

On notera que la forme "Chapeau l'artiste" s'emploie parfois au second degré, afin, par exemple de se moquer cyniquement de l'incurie ou de l'impéritie d'un pouvoir exécutif...

On dit ainsi : "Le Premier ministre Édouard Philippe ose annoncer, le 28 avril 2020, qu'il va rendre obligatoire le 11 mai, dans les transports en commun, le port de masques que son directeur général de la Santé déclarait totalement inutile, voire dangereux... le 19 mars : chapeau l'artiste !".

Sources : www.expressio.fr et www.linternaute.fr

"Entonner le couplet" ou "Épargner le couplet".

"Un couplet" est un substantif  désignant :

    • au sens propre :
      • chacune des strophes d'une chanson, séparée par un refrain".

On dit par exemple : "Dans sa chanson Hexagone, Renaud a consacré un couplet à chacun des mois de l'année".

      • ou la strophe unique d'une chanson gaie ou d'une chansonnette.
    • et au sens figuré : ce que quelqu'un répète volontiers à tout propos, continuellement.

On dit par exemple : "Ça y est : pépé va encore nous entonner le couplet Avec de Gaulle ça ne se serait pas passé comme ça..." ou "Pour une fois, mon père nous a épargner le couplet sur la guerre d'Algérie...".

Source : www.larousse.fr

"Des larmes de crocodile" ou "Verser des larmes de crocodile".

Une tête de crocodile, toutes dents dehors, en gros plan

Ces deux formules amusantes en forme d'idiotismes animaliers relèvent du registre familier.

Et elles s'emploient au sens figuré.

  • La locution nominale féminine "Des larmes de crocodile" désigne une manifestation émotionnelle simulée, fausse, non-sincère ou hypocrite, destinée à émouvoir et tromper son interlocuteur ou son entourage.

On dit par exemple : "Arrête-donc avec ces larmes de crocodile : personne n'y croit !".

Des larmes de crocodile : Jonathann Daval, le 5 novembre 2017, à Gray-la-Ville (70), le jour des obsèques de l'épouse qu'il a assassiné, aux côtés de ses beaux-parents, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot
Des larmes de crocodile : le sinistre Jonathann Daval, le 5 novembre 2017, à Gray-la-Ville (70), le jour des obsèques de son épouse (qu'il a assassiné), aux côtés de ses beaux-parents, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot
  • Et la locution verbale "Verser des larmes de crocodile" signifie : feindre la tristesse afin d'obtenir quelque chose.

On dit par exemple : "Verser des larmes de crocodile ne m'a jamais attendri ; ma belle-fille ne l'a jamais compris".

Elles seraient issues d’expressions grecques et latines, elles-mêmes fondées sur une antique légende égyptienne, en vertu de laquelle les crocodiles du Nil avaient la réputation d’attirer leurs futures proies en gémissant à fendre l’âme. Naturellement les naïfs qui s’approchaient des crocodiles pour les consoler ou pour tenter de comprendre ce qui pouvait provoquer de tels pleurs n’avaient guère de chances d’échapper à leurs dents acérées.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré au "Syndrome de Bogorad" ou "Syndrome des larmes de crocodile".

Sources : wiktionary.org, wikipedia.org et www.caminteresse.fr

 

"À l'aveuglette", "Avancer à l'aveuglette", "Marcher à l'aveuglette" ou "Décider à l'aveuglette", "Procéder à l'aveuglette".

Cette expression du registre familier signifie :

  • au sens propre : à tâtons, sans y voir clair.

On dit par exemple : "Pour ne pas réveiller ma femme, je suis allé la rejoindre dans notre lit en marchant à l'aveuglette... mais j'ai glissé et suis tombé sur elle !".

  • et, au sens figuré, : au hasard, comme l'on peut.

On dit par exemple : "On a le sentiment - peu rassurant - que le gouvernement, face à cette crise, avance et procède à l'aveuglette".

Source : www.larousse.fr

"Rebelote !" ou "Belote ! Et Rebelote !".

Cette interjection nous vient directement du monde des joueurs de cartes.

Et elle signifie :

  • au sens propre, à la belote, : que l'on a réuni dans la même main la dame et le roi d'atout,
  • et au sens figuré, dans le langage courant : de nouveau la même chose.

On l'utilise ainsi lorsqu'on recommence une même action ou lorsque deux faits identiques se reproduisent.

On dit par exemple :

    • "La semaine dernière j'ai perdu mes clés dans un cinéma. Et cette semaine, rebelote !".

Sources : www.larousse.fr et wiktionary.org

"Le remède est pire que le mal".

Cette expression proverbiale s'utilise lorsque l'on souhaite évoquer :

  • au sens propre : un traitement dont la dangerosité s'avère supérieure à celle du mal qu'il guérit,
  • et au sens figuré : une solution dont les conséquences s'avèrent plus graves que celles causées par le problème initial.

"Pondre".

Ce verbe du langage courant désigne :

  • au sens propre : faire un oeuf ou déposer un oeuf, pour une femelle "ovipare" telle que la poule ou la tortue.

On dit par exemple : "Mes poules pondent tous les jours".

  • et au sens figuré :
    • dans le registre familier : concevoir un texte, un document, une production de l'esprit.

On dit par exemple : "Je dois pondre une circulaire pour mon chef de service d'ici demain" ou "L'auteur de ces lignes pond tous les jours au moins une dizaine de nouveaux articles pour son blogue J'aime les mots".

    • et dans le registre populaire :
      • mettre au monde un enfant.

On dit par exemple : "Ma voisine du sixième étage à encore pondu un gamin le mois dernier".

      • ou déféquer.

On dit par exemple : "Ma fille est constipée : voila trois jours qu'elle ne pond plus".